vendredi 29 novembre 2013

Ça va être noël tous les jours! (épisode III)

Ça c'est de la belle conclusion pour une trilogie!
Noël approchant, il va être temps de conclure sur ce thème. Voici donc mes dernières conclusions sur les mirifiques catalogues que j'ai pu consulter.
Tout d'abord, j'ai pu constater que trois stratégies différentes concernant les jouets pour les plus petits s'affrontent :
  • le jouet en photo avec un gnome rigolard, limite extatique au point qu'on le croirait shooté à l'héroine... (stratégie Auchan, vous pouvez vérifier)
  • le jouet en photo avec un gnome qui fait la gueule, quasi neurasthénique style "Ma couche est pleine, et au lieu de me nettoyer les fesses, vous me collez devant votre sale jouet? Et vous espérez que je vais sourire? Non mais allô quoi!"(stratégie Super U... c'est euh... conceptuel)
  • on va pas s'emmerder à photographier un gnome avec le jouet, ces sales morveux risquent de tirer la tronche. La photo du jouet suffira. (Stratégie Toys Я us, on sent les spécialistes et les connaisseurs de la psychologie enfantine)
auchan
"T'en veux brother? C'est de l’afghane!"
superU
"Je vous préviens, c'est un vrai charnier la-dedans!"

Bon, sinon soyons honnêtes, rien que du très classique dans l'ensemble des catalogues examinés : de la peluche, du doudou, du tapis d'éveil qui fait "froutch froutch" et "pouet pouet", du jeu d'éveil aux couleurs criardes qui piquent les yeux.
Ah oui, et du jouet à piles qui fait de la musique et/ou des sons moches, parfois inaudibles, souvent crachotant, et généralement BEAUCOUP TROP FORT!!! (j'aurais l'occasion d'en reparler dans une future bafouille).

Parlons-en des jouets à piles. Inutile de vous leurrer, quel que soit le catalogue choisi, on peut considérer que 75% des jeux/jouets proposés fonctionnent avec des piles (généralement non fournies, faut pas déconner). Même des trucs super basiques, mais j'aurai l'occasion d'y revenir. En fait ça n'a rien d'innocent, c'est même complètement voulu et recherché de la part des distributeurs, car il s'agit d'un moyen simple de faire du bénéfice et des marges. Et ça n'est d'ailleurs pas valable que pour les jouets. Je vais prendre un exemple que je connais pour avoir travaillé dans ce domaine : vous voulez refaire votre sol en posant du carrelage. Vous-même car c'est moins cher. Soit. Vous vous rendez donc au Leroyrama™ le plus proche. Ça tombe bien, ils ont de chouettes carrelages pas trop cher. Vous achetez donc votre carrelage pas-trop-cher. Et les produits de mise en œuvre (colle, joint, et si vous n'êtes pas équipé, carrelette, spatules, etc...). Ah...tient, au final ça vous a coûté un bras!? Comment se fais-ce? C'est simple : Leroyrama™ marge très peu sur le carrelage, le produit d'appel, qui s'affiche donc à bas prix sur les catalogues et en rayon. Quand je dis "marge peu", c'est vraiment peu sur certains modèles, à peine quelques pourcents. Parfois ils sont limite à prix coûtant. Mais peu importe : il se rattrape sur les produits de de mise en œuvre (colle, joint, etc...) en margeant dessus comme un porc, de l'ordre de 25 à 50%. Voire plus sur certains produits spécifiques. Sauf que vous n'avez guère le choix : votre carrelage, il faudra bien le poser. Bien sur vous pouvez prendre les produits de mise en œuvre ailleurs, mais rares sont ceux qui se cassent la paillasse à faire la démarche, d'autant que les autres enseignes pratiquent exactement la même politique, et que les prix ne varient donc que très peu.

Pour les jouets, c'est pareil : la plupart des "best sellers" sont à des prix que nous qualifierons de "raisonnables" (mon caleçon n'est pas de cet avis, la compagnie de mes testiboules lui manque) car les distributeurs font peu de marge dessus. Ils se rattrapent bien évidemment sur la vente des piles, indispensables au bon fonctionnement de la plupart des jouets. CQFD. Notons que sur l'ensemble des catalogues considérés, un seul joue "la transparence" : le catalogue de Leclerc proposant une pleine page sur ceci :
leclerc
Oui oui, au milieu du catalogue de JOUETS. Pour moi, ça sonne comme un aveux quand même...

Et maintenant, évoquons un autre grand classique : le jeu/jouet sous licence (d'un dessin animé, film, etc...). Cette technique bien connue permet de cumuler trois atouts précieux :
  1. Bénéfice de la notoriété : sa publicité est déjà faite puisqu'elle s'appuie sur la licence associée.
  2. Susciter l'envie : si la licence a du succès, l'objet sous licence suscitera l'envie de le posséder par frime/pression sociale/manque de discernement/lobotomie (rayer la ou les mentions inutiles). 
  3. Fourguer n'importe quoi : si c'est sous licence, ça se vendra. Si si! Même les objets les plus incongrus peuvent se vendre s'ils sont véhiculés par une licence populaire. En bonus, cela permet de vendre l'objet à un prix qui serait sans cela considéré comme prohibitif.
Exemple d'objet absurde sous licence : et non ça n'est pas un stylo!
Mais prenons tout de suite un premier exemple de licence : Monster High™. Gamme de poupées de chez Mattel™, inspirée d'une série de livres, et qui a donné naissance à un dessin animé à succès (chez les jeunes filles à  priori), les "Monster High" sont théoriquement les enfants des monstres de la culture populaire (Dracula, Momie,créature de Frankenstein, etc...) dont on suit les lénifiantes palpitantes aventures au collège ("High" pour "Highschool"). Comme on le voit, une licence qui surfe allègrement (voire n'importe comment) sur la culture gothique au sens large (couleurs, thématiques, etc...). Précisons-le tout de suite, je n'ai rien contre l'imagerie gothique (n'est-ce pas Laure?). En fait, je trouve même certaines tenues vestimentaires de style gothique plutôt sympa (bon, y en a d'autres, c'est du grand n'importe quoi). Concernant les poupées elles-mêmes? Bof. Oui, c'est sur, elles ressemblent à des pouffes anorexiques. En version gothique. Honnêtement, c'est pas pire que les Barbies© hein... Le jour ou Mattel™ cessera tout court de nous fourguer des poupées à la silhouette gros seins-taille de guêpe, je pense qu'on aura déjà bien avancé.
Par contre, dans les jeux/jouets proposés sur cette licence, on trouve quand même du grand n'importe quoi!

carrouf
Dès 5 ans, ta fille peut donc se transformer en "suicide girl".

auchan
Et si ça suffit pas, la manucure digne d'un drag queen peut être ajoutée. Avec des piles bien sur.

leclerc
Et le maquillage "gothique" ? Y a qu'a demander.
Franchement, il ne manque que les tenues de péripatéticienne cagole greluche pour accompagner le tout...
Ok, mettons que je n'ai rien dit.
Poursuivons sur les licences. On voit parfois des choses étranges. Bon, les licences liées à des films ou séries animées, tout le monde connait. Les livres (ou BD) aussi, les exemples pullulent. Parfois, c'est juste un personnage emblématique (la "Kitty" de Sanrio est un bon exemple) ou une marque. Mais depuis peu, on assiste à un étrange phénomène, une forme de cannibalisme industriel consistant à fabriquer des jouets et des jeux sous licence... de jeux. Par exemple :

toysrus
Des jouets basés sur un jeu vidéo. C'est un peu le serpent qui se mord la queue finalement...
Mais on peut pousser le vice encore plus loin, en vendant des jeux, sous licence de jouets sous licence de film. Exemple :
Reste à faire un film sur le jeu vidéo Lego StarWars et la boucle sera bouclée.
Toujours sur le thème des licences, notons enfin que, parfois, les fabricants de jouets n'obtiennent pas (ou ne veulent pas payer) la licence sur laquelle ils lorgnent. Il existe alors un moyen simple de s'en tirer à bon compte, en produisant un visuel qui prête largement à confusion dans l'esprit du public, mais sans jamais citer la licence sur laquelle ils n'ont pas les droits.

toysrus
Toute ressemblance... gna gna gna... fortuite, patin couffin.

Ah bon? Le film vient de sortir? Non, c'est juste une coïncidence.

Bon, ok. Donc pour mieux nous essorer, il est possible de se baser (légalement ou non) sur une licence connue. Mais ne croyez pas qu'un prétexte, si fallacieux soit-il, est toujours nécessaire pour vous faire cracher des sous. Ainsi, on ne compte plus les jeux simplistes, qui ne nécessitent en théorie rien de particulier pour être joués, vendus à des prix parfois hallucinant.
Vous connaissiez déjà la bataille navale (pour rappel, deux feuilles de papier à carreaux et deux crayons suffisent pour y jouer. Budget : des clopinettes), elle a déjà été décliné en version boite de jeu, et surtout en version électronique. Avec des piles donc. Le tout vendu fort cher. Comme ça a fonctionné, les fabricants ont décidés de ne pas s’arrêter en si bon chemin, et vous proposent donc le "Ni Oui ni Non" :

auchan
En effet. C'est un "Ni oui ni non". Pourtant vu le prix, j'ai envie de dire "Non".
Mais aussi "1 2 3 Soleil" :
superU
"1 2 3 soleil". Avec des piles. Le PDG de Duracell vient d'avoir une érection je pense.
Vous avez peut être déjà joué à "qui suis-je". Muni de post-it ou de petits bouts de papier, vous avez griffonné un nom à la noix, fièrement arboré par l'un de vos invités, vous même équipé de la sorte, et cherchant à découvrir de quel nom idiot vous êtes affublé. Budget indigent. Rassurez-vous si vous avez trop d'argent, vous pouvez aussi acheter le jeu pour la modique somme de 23€50 chez Carrefour :
carrouf
A ce prix, je pense que les cartes sont plaqué-or.
Je passe rapidement sur les jeux de dessin. Il en existe plusieurs versions. Rappelons juste qu'en général la boite contient : 1 + n carnets et crayons à papier (n étant un nombre entier variant de 1 à 3), un sablier en plastique qui doit coûter environ 5 centimes à fabriquer en chine, et un nombre variable de cartes portant des noms à dessiner. Au prix de 29€90 (chez Carrefour toujours, mais on voit les mêmes ailleurs n'en doutez pas), ça fait cher du bloc note et du jeu de cartes je trouve. Si t'as pas de sous, tu récupères un crayon dans le tiroir de la commode, le timer de la cuisine, un vieux carnet abandonné et tu ouvres un dico au hasard dans les noms propres. Budget : insignifiant.
carrouf
On ne se rend pas bien compte du prix d'une paire de carnets à spirale.

Bien, sur on peut aussi recycler un vieux jeu archi-connu et peu onéreux, en l'agrémentant d'options aussi variées qu'inutiles pour justifier une augmentation de prix indécente :
auchan
Je sais pas vous, mais pour moi, le plateau de jeu n'est pas indispensable.
Rien ne vous empêche de vous rabattre sur la version classique, mais le fabricant prendra bien soin de :
  • soit ne plus la produire
  • soit l'agrémenter d'un belle boite métal-collector-anniversaire, du plus bel effet, mais totalement inutile, justifiant la encore un prix plus élevé
Évidemment,  les versions sous licence sont aussi à l'ordre du jour.

toysrus
J'attends avec impatience la version électronique à piles. L'an prochain surement.
Comme on le voit, nos comptes bancaires n'ont pas fini d'être malmenés. Mais bon, il reste toujours cette solution.

mardi 19 novembre 2013

Culture fast-food

Petit intermède avant l'épisode III sur Noël. Un intermède inspiré par l'actualité, ou plutôt la façon dont elle est traitée. Je précise que je ne m'intéresse à l'actualité que de façon assez distante. Je n'ai pas la télé, et je ne lis pas la presse papier. Mes sources d'informations sont donc :
  1. Internet (je visite régulièrement quelques sites d'information comme Rue 89, et 20 minutes)
  2. La radio (en voiture, j'écoute la radio)
Ça n'est pas la première fois que je le constate, mais je trouve qu'on en a encore eu un bel exemple avec la traque du tireur parisien de ces derniers jours : tous les media se mobilisent, enchainent les articles/reportages/unes/interview d'"expert" jusqu'au point de saturation pour nous livrer une information à chaud contenant précisément... du rien! Si si, regardez bien! Comptez les articles, brèves, et reportages télé toutes les 20 minutes pour nous dire quoi? Juste répéter les mêmes informations : un gars armé, vêtu de telle façon, qui a tiré a tel endroit, et dont on a perdu la trace. Ah si, et bien sur enchaîner toutes les hypothèses –invérifiables en l'état puisqu'on ne sait rien de plus– sur ses motivations, ses liens supposés avec le grand banditisme/le terrorisme/la crise/le front de libération des escargots de bourgogne... Tient, une hypothèse de mon cru : ce gars avait lu son horoscope dans Libé qui lui disait que sur le plan financier tout allait bien, juste avant de recevoir un mise en demeure de son banquier. Paf, il pète les câbles et va flinguer l'auteur de l'horoscope avant d'essayer de se farcir son banquier.
Et je passe sur les cris d'orfraie quant au fait que ce cinglé s'est attaqué à la presse (ça crie moins quand à son attaque de la banque d'ailleurs) : tant qu'à faire, on défend sa chapelle hein.
Non truqué : trois articles sur le sujet rien qu'en Une...

Je ne dis pas que le fait divers ne mérite pas d'être mentionné, mais ce matraquage –sachant qu'on ne sait quasiment rien à l'heure ou j'écris ces lignes– était-il vraiment indispensable? Dans mon souvenir, on avait eu droit à la même effervescence insignifiante lors de l'affaire Merah à Toulouse (avec un quasi-direct TV lors de la prise d'assaut foireuse du GIGN). Les (maigres) infos dont dispose la presse sont balancées précipitamment, souvent sans vérification, parfois au mépris de la présomption d'innocence, et délayées/rabâchées jusqu'à leur totale perte de saveur en l'absence de nouvelles infos à donner. Il parait que c'est ce qu'attend le public. Il parait.

Et bien ça, pour moi, c'est la culture fast-food. Je parle là de la presse, mais c'est valable à tous les niveaux de la société, de plus en plus : on en veut toujours plus, tout de suite, ça doit contenir du sel, et il faut que ça se digère vite. Reprenons notre exemple de la presse :
  • infos quasi simultanées avec les évènements
  • multiplication des flash/interview/analyse/infographies/photos/articles repassant en boucle les mêmes infos
  • un peu de dramatisation pour le sel ("le tueur peut être n'importe", "et si ça s'était passé sur votre lieu de travail", "la victime dans le coma", etc...)
  • une analyse simpliste et consensuelle du peu que l'on sait (histoire que le spectateur/lecteur/auditeur lambda pense avoir une information nouvelle et de qualité, et accessoirement, ça libère du temps de cerveau, il n'a pas besoin de réfléchir par lui-même).
Naturellement, ça n'est pas propre à la presse. Ce phénomène s'étend à tous les aspects de notre vie quotidienne : c'est un problème de société.
►Rencontres amoureuses fast-food ? Pas de problème, le speed dating est fait pour vous. Si vous êtes branchés internet/smartphone, les sites de rencontres ne manquent pas (Meetic, Adopteunmec, etc...).
L'histoire ne dit pas si Raphaël fait ça comme un lapin...
►Et après, rupture fast food? Pas de soucis : on largue pas SMS.
►Repas fast food? Sandwicheries, fast foof eux-mêmes, distributeurs divers et variés... Sans parler des kits de cuisine permettant de faire "soi-même" des repas "élaborés". Qui n'a jamais utilisé un kit de cuisine mexicaine (vendu fort cher du reste) par exemple? Et pourtant, faire des galettes de blé est d'une simplicité enfantine, et les sauces elles-même n'ont rien de compliqué à réaliser. Le reste n'est de toutes façons pas fourni... Bon, ok, il faut y passer un peu de temps. Je vous filerai ma recette à l'occasion.
►Politique fast food? Mais on ne trouve quasiment que cela! Combien de personnages politiques ont encore une réelle vision à long terme? Combien ne cherchent pas narcissiquement à montrer leur tronche à la télé au moindre fait divers? Combien pour faire une analyse posée, et non bêtement idéologique, des problèmes et des solutions possibles?
Pff... tout ça me semble bien indigeste...

►Célébrité fast food? Y a qu'à demander : Secret Story, la Nouvelle Star, etc... Ah bah oui, c'est du fast food hein! C'est donc formaté (filles écervelé à grosse poitrine/minet inculte à gros biscotos) et indigeste.
–Pour parler à mon neurone, tapez 1 suivi de #
–1 #
–Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué
►Job fast food ? Si vous n'êtes pas trop regardant sur la nature de l'emploi, l'intérim est fait pour vous.
►Travail fast food? Qui n'a jamais pesté contre des délais serrés qu'on lui impose, ou des clients qui exigent un réponse immédiate à leur demande?
►Enseignement fast food ? Cours à la carte proposés par de nombreuses sociétés (fort lucratives du reste) de soutien scolaire. Bachotage inepte, bourrage de crâne, réflexion allégée... Les résultats sont peut être là, mais est-ce efficace pour autant? Ne vous inquiétez pas, l'école de la république s'y met peu à peu : pour que le maximum d'élèves aient le bac, il est plus simple de revoir les exigences à la baisse que d'essayer d'améliorer les contenus et de prendre le temps nécessaire pour ça rentre.
►Formation professionnelle fast food? Si vous avez déjà suivi des formations de ce type (en interne dans votre entreprise, ou dans le cadre d'une recherche d'emploi), il y a de fortes chances que vous soyez tombé sur une formation dite "Power Point™". La plupart du temps, le formateur a le charisme d'un rutabaga et se contente de lire des slides indigestes qu'il fait défiler bien trop vite avant de proposer un pause café d'une demi-heure. En général, à la fin vous n'avez rien retenu d'utile de toute façon.
►Tourisme fast food? Vendez un rein et optez pour une croisière all inclusive. Avec un troupeau d'allemands en short, vous pourrez visiter plusieurs villes/pays au pas de course selon des parcours balisés avant de claquer votre fric dans les boutiques à touriste. N'espérez pas découvrir vraiment la culture locale, on est dans du fast food encore une fois. Et profitez bien de la piscine de l’hôtel/du bateau de croisière, c'est pas comme si vous aviez la mer à deux pas.
►Faire des enfants fast food? Aller, vite : PMA pour gagner du temps. Et après l'accouchement programmé, hop hop : à trois mois, chez la nounou/en crêche, à un an il faut qu'il marche et qu'il soit propre sinon c'est qu'il y a un problème, à trois ans pétantes zou à l'école et qu'il apprenne vite à compter/écrire, etc, etc... Et après on s'étonne qu'ils soient ado de plus en plus tôt, et que les filles se fassent engrosser à 12-13 ans avant de se suicider à 14...

J'arrête là, mais ça ne sont pas les exemples qui manquent. Vous-mêmes, demandez-vous un peu depuis combien de temps vous n'avez pas pris le temps...

Et si vous preniez le temps de ralentir le pas, de regarder le paysage autour de vous? C'est l'automne... avez-vous vu combien certains arbres se parent de couleurs magnifiques? Est-il si urgent que vous arriviez là où vous vous rendez?

Et si vous preniez le temps de manger, sans vous presser, en savourant chaque bouchée, chaque aliment? Prendre plaisir à vous nourrir ne vous fera pas tord...

Et si vous preniez le temps de sourire? Juste comme ça, parce que finalement, la vie n'est pas si mal. Faire une tête de dépressif ne vous apportera rien.

Et si vous preniez le temps de parler à ce SDF qui fait la manche tous les jours à ce coin de rue, et que tout le monde prend bien garde à ignorer? Vous n'avez peut être pas de pièce à lui donner, mais un sourire et un peu de chaleur humaine ça ne coûte pas grand chose.

Et si vous preniez le temps d'aider ce voisin un peu balourd, qui semble galérer avec ses sacs de courses/ses papiers administratifs? L'entraide n'a jamais tué personne...

Et si vous preniez le temps de regarder votre compagne/compagnon (de la/le regarder vraiment, pas juste de la/le voir) ? De détailler tranquillement son visage, sa silhouette... de constater –peut être– que de petites rides ou des cheveux gris commencent à se dessiner, mais ça ne change rien à l'amour qu'elle/il vous inspire, au contraire.

Et si vous preniez le temps de lui dire "Je t'aime!"? Pas le "Je t'aime" qu'on balance comme ça, par convenance ou habitude, comme on dirait bonjour ou bonsoir. Non, le "Je t'aime!" chargé de toute l'émotion porté par vos souvenirs communs et votre amour mutuel... un truc qui vient des tripes!

Et si vous preniez le temps de regarder en souriant vos enfants jouer, rire, se raconter des histoires? De les voir se salir bêtement sans les disputer? De juste jouer avec eux, sans vous dire que vous avez mieux à faire?

Et si vous preniez le temps de parler/écrire aux gens que vous appréciez? De leur parler vraiment et pas juste de la pluie et du beau temps.

Et si vous preniez le temps de faire quelque chose dont vous aviez envie? Sans vous prendre la tête sur ce que vous aviez à faire.

Et si vous preniez le temps de lâcher prise?

Et si vous preniez le temps de... vivre? Tout simplement...

Pourquoi tout devrait-il toujours aller plus vite? Notre monde et notre civilisations sont en train de crever de cette obsession de la vitesse : nous utilisons nos ressources à une fois et demi la vitesse nécessaire pour qu'elles se renouvellent! Et ce ratio augmente!
J'ai mis un citron, mais si vous préférez une orange, c'est pareil...


La culture fast food a envahi nos vies jusqu'à l'indigestion! On dit que l'on est ce qu'on mange (et je pense que l'on peut parler aussi bien de la nourriture physique que spirituelle ou intellectuelle)... vous voulez vraiment devenir... ça :
Et mon cul popotin, c'est du poulet?
Je me rend compte que cette bafouille, qui devait être brève, s'est transformé en une vraie tribune. Manquerait plus qu'on en fasse un pps avec des chatons, des paysages d'automne, et une musique d'ascenseur et ça serait le pompon...

Alors je vais conclure en vous disant : la prochaine fois que vous vous sentez pressé, que vous n'avez pas le temps (ou pas envie de le prendre) pour faire quelque chose, demandez-vous si votre vie sera réellement meilleure en ne prenant pas votre temps. Prenez le temps de regarder autour de vous, calmement, en silence, et de réfléchir. La procrastination peut être une maladie, mais parfois c'est un remède.

A vouloir vivre trop vite, on finit par mourir trop vite.

jeudi 14 novembre 2013

Ça va être noël tous les jours! (épisode II)

Purée! Ça pète grave un générique comme ça quand même!
Vous l'aurez compris, aujourd'hui, on va continuer à causer catalogues de Noël. Avec une abnégation forçant le respect, je me suis tapé en long, en large, et en travers les différents catalogues que j'ai reçu à ce jour dans ma boite aux lettres (Super U, Leclerc, Carrefour, Auchan et Toys Я us). Et j'en ai extrait la substantifique moelle. Il y avait tant à dire, qu'il a fallu faire un choix.
Nous allons donc évoquer ces vieuxdébats concernant les jouets de filles/jouets de garçons.
Étant l'heureux papa d'un modèle de chaque, j'ai le droit d'ajouter ma pierre à l'édifice bancal de ces considérations stupides, de préférence avec la plus parfaite mauvaise foi.
Je vous rassure, il y aura encore un troisième épisode, plus orienté "intérêt des produits et pouvoir d'achat", tant la consultation de ces magnifiques catalogues m'a fait parfois bondir (et je ne parle de pas de maman Koala qui est encore accrochée au lustre).

N.B. : les plus curieux pourront se faire leur propre opinion, et constater que je n'invente rien, en consultant les catalogues en question, en ligne : ici!

A part si vous habitez au fin fond de la Sibérie, vous n'êtes sans doute pas passé à côté de la polémique concernant le catalogue de Noël de Super U de cette année. Notons au passage que c'est du réchauffé, Super U ayant déjà fait le même coup l'an passé sans que ça paraisse titiller des masses les grenouilles de bénitier. Mais il faut croire que depuis les "manif' pour tous" (enfin... pour "tous" à condition quand même que vous soyez hétéro, blanc, hétéro, avec enfants, blancs, hétéros, cathos, blancs, hétéros. Ah, oui, et surtout hétéros. Et que vous n'aimiez pas trop les bananes. Être allergique aux lacrymos des CRS est un plus : ça fait martyre au JT de JP Pernaud...) ça chatouille la fibre parentale de certains. Surtout les curés qui sont vachement concernés par les problèmes de paternité c'est bien connu (en même temps, je suis mal placé pour me gausser). Pour ceux qui n'auraient pas suivi, petit résumé des arguments des "anti" :
  • "la théorie du genre est une maladie grave et destructrice" (profil Twitter Printemps français 18)
  •  conseil aux internautes d'appeler "le service consommateur de #SuperU [...] pour dénoncer leur catalogue de Noël progender" (profil Twitter Printemps français 18, encore)
  • "Avec #SuperU, toi aussi apprends à ton fils à devenir PD et à aimer les Noirs !"  (@SOSRaciste, le "compte parodique dénonçant l'imposture de SOS Racisme et de l'idéologie antiraciste liberticide")
Résumé des arguments des "pro" à présent :
  •  "bravo à Super U" pour avoir "fait le choix de ne pas catégoriser les jouets en fonction du sexe, mais selon les goûts" (Dom Bochel Guégan, une chroniqueuse société sur "Le Plus" du Nouvel Observateur)
  • "les twittos qui crachent sur le catalogue sont d'un pathétique... Une bande de gogols effrayés par des jouets" (Le réalisateur Benjamin Parent)
  • "je remercie Super U "de vivre au XXIe siècle" et de "déconstruire des stéréotypes dangereux pour notre société et l'égalité H/F" (@jojo84_)
J'ai regardé ce catalogue, et je me demande franchement si les différents intervenants (de part et d'autre) ont bien pris la peine de feuilleter réellement ce catalogue avant de troller sur twitter et dans les forums comme de vulgaires ados boutonneux fan de Twilight (JacobTeam of course). L'eussent-ils fait que je douterais alors que la polémique n'ait été plus qu'un pétard mouillé.

Précisons-le tout de go : ces histoires de théorie du genre me laissent aussi froid que les slogans débiles de la manif' pour tous. Je me contrefous de la future orientation sexuelle de mes enfants : ils peuvent bien devenir hétéro, homo, two, bi, tri, que ça me touche un testiboule sans faire bouger l'autre.
C'est quand même autre chose que Justin Bieber, non?
Et de l'autre côté je trouve tout aussi stupide de décréter que le "genre" n'est pas déterminé à la naissance. Je ne nie pas le mal être de certains ou certaines par rapport à leur genre biologique, ce qui peut les conduire à envisager de modifier ce dernier. Mais je pense que ça reste marginal (en ce sens que ça concerne à peine un pouillème de la population). La physiologie ne ment pas, et sauf cas particuliers, rares eux-aussi, un garçon est un garçon, et une fille une fille, et on pourra tortiller du fondement tant qu'on voudra, ça n'y changera rien.
J'entends presque Boutin et Barjot crier victoire, et je ricane. La physiologie est une chose, les préférences sexuelles une autre. Les garçons ont un petit tuyau, ok. Les filles n'en ont pas, ok. Au delà de ça, le petit tuyau (ou le gros c'est selon) ne prédispose pas à aimer le bleu et les petites voitures, plus que son absence ne prédispose à aimer le rose et les poupées. Et ces préférences triviales n'ont de toute façon aucun impact sur l'orientation sexuelle future des gnomes (j'en suis la preuve vivante : j'ai joué à la poupée, et je vous confirme que je suis hétéro).

Bon, partant de là, on peut s'interroger sur la pertinence de classer les jouets par genre. Et c'est là que la "polémique" (bon, vu le niveau, je trouve quand même le mot un chouïa galvaudé pour l'occasion) intervient : un distributeur un peu moins borné que les autres, et/ou flairant le bon filon, voire la pub à bon compte sur le dos d'un "buzz" savamment orchestré (punaise! je cause comme un journaleux dites donc!) trouve l'idée géniale! Parmi les photos publicitaires de son catalogue de Noël, il parsème quelques photos où l'on voit des garçons jouant à des "jeux de filles". Et inversement.Un truc de ouf!
...
...
Oui, je sais, moi, aussi je suis atterré : autant d'histoires pour si peu...

Mais jetons derechef un œil à l'objet du délit : le catalogue Super U.
C'est aussi transgressif que "50 nuances de gris".
Déjà, comme on peut le voir, le sommaire n'est pas super polémique, puisqu'on peut voir qu'au delà du contenu photographique du catalogue, le sommaire, traditionnel lui, se réfère bien aux "univers fille et garçon". Chacun son univers hein! Faut croire que juste chacun sa galaxie (lointaine, très lointaine...) c'était pas encore suffisant.
A titre de comparaison, voici le sommaire du catalogue "Toys Я us" (au passage, j'ai jamais compris pourquoi ils utilisaient un Я cyrillique dans leur enseigne puisqu'il s'agit d'une entreprise gravement américaine) :
Encore plus passionnant. Et plus long aussi.
Chez "Toys Я us" donc, le contenu (en termes de photos) est classique : pas de garçons jouant à la poupée, pas de filles jouants aux petites voitures (même si j'ai eu un vague doute au début, l'un des "mannequins" junior étant assez androgyne. Surement une cabale crypto-transsexuelle!). Par contre, le sommaire est totalement neutre quand à lui. Je me dis que si Super U avait vraiment voulu mettre les pieds dans le plat, ils auraient pu faire de même. Bref, un partout, balle au centre.

Allons plus loin, et zieutons quelques unes des photos incriminées du catalogue Super U :
super u
"Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant!"
Ok, donc là, on a une petite fille et un petit garçon jouant au papa et à la maman. Bon. Jusque là, Frigide Barjot n'a pas dû trop frétiller de la moumoute. J'irais même jusqu'à croire que cette photo est "manif' pour tous approved", puisque la parité papa/maman est respectée.

super u
"Chérie? Ça va trancher!"
Cette photo m'effraie un peu plus. Pas tant qu'une fille soit rentrée dans un atelier de bricolage : elle a dû y aller pour chercher de la laine d'acier pour récurer sa cocotte-minute.  Et puis, ça aurait pu être pire... imaginez qu'elle soit entrée dans un atelier de réparation automobile! L'air y est tellement saturé d'hormones mâles que n'importe qui est immédiatement pris de l'envie d'écouter les "Grosses têtes" de Philippe Bouvard en fredonnant du Johnny.
Non, ce qui m'effraie, c'est que la fille n'a pas sa blouse de son déguisement d'infirmière, et ne pourra donc intervenir lorsque le garçon avec son sourire niais au premier plan aura fini de se trancher la main en ricanant.
Bon, soyons honnêtes, il y a plus transgressif, comme ceci par exemple :

"Femme au chantier, fondations foirées!"
Ciel! Cette petite fille a dû être forcée à jouer avec ces petits engins de chantier. Retirez-lui ces horreurs avant qu'elle ne vire lesbienne!
Heureusement, la photo suivante rattrape le coup :

♪ ♫ Papa docteur, maman douceur... pleure pas! Pleure pas bébé plastoc! ♫ ♪
L'honneur est sauf : si le garçon joue bien à la poupée, c'est uniquement en tant que docteur. Question de standing. La fille elle peut tranquillement rester nounou ou maman au foyer, faut pas déconner non plus.

Cela valait-il tout ce ramdam? A vous de juger. Ceci étant, et même si je critique, il convient tout de même de saluer l'effort, fut-il si timide. D'autant que, nous allons le vérifier à présent, il y a encore pas mal de boulot ailleurs.
Tient, voyons donc ce que propose Leclerc (catalogue des plus classiques, sommaire comme photos).
Leclerc
gnagnagna... filles... gnagnagna... garçon... rien d'original ici
Chez Leclerc, pas de garçons au milieu des poupées, ni de fille tenant des outils (trop dangereux). De façon générale, peu d'enfant en situation sur les photos d'ailleurs. Par contre, on trouve quelques "perles" au niveau des jouets proposés. Des exemples? Mais à votre service :

Leclerc
♪ ♫ Deux femmes fillettes qui se tiennent la main ou presque, ça n'a rien qui peut choquer la morale ♫ ♪
Et maintenant petit jeu : n'y a-t-il rien qui vous choque par rapport à ce jouet? Le prix? Non, cherchez encore. Sa tronche de blondinette sortie tout droit du rêve d'un SS réfugié en Uruguay? Bof, regardez Barbie si on va par là... Moi je vois autre chose, mais je dois avoir l'esprit tordu :
  1. "85cm env." : soit un peu moins que la taille de ma princesse guerrière de 2 ans. "Tu pourras l'habiller avec tes propres vêtements." : oui, c'est à peu prêt cohérent avec la taille de bidule... mais... honnêtement, à voir la photo, je vous garantis que ma fille ne s'habille avec des p'tits tops nombril apparent.
  2. Regardez bien la poupée, gabarit d'une enfant de 2 ans rappelons-le, rien ne vous choque? Et oui : elle a de la poitrine. Alors, primo je doute que vous trouviez des vêtements adaptés pour une fille de deux ans ayant de la poitrine, et secundo : WTF??? Quelqu'un peut-il me dire dans l'esprit de quel designer pervers, l'idée de concevoir un mannequin symbolisant une fillette de deux ans pourvue d'une poitrine a-t-elle pu naître?
On va sans doute me dire : "Oui, mais les enfants aiment bien singer les adultes...". Admettons, mais bon sang! Le jouet est à partir de 3 ans... outre le problème d'identification (à la poupée taille réelle maquillée), ne trouvez-vous pas que c'est un peu jeune pour aborder cette question de la féminisation? Bah! Je dois être vieux jeu...

Toujours chez Leclerc, voici la poupée Morgan (sorte de pseudo Barbie low cost pas-de-chez-Mattel). Bon ça reste super classique, on aime ou on aime pas, mais un truc m'a fait ricaner quand j'ai regardé la photo :

Leclerc
A gauche, Morgan normale, à droite, Morgan Maman (de trois gnomes à priori)
Si vous regardez attentivement : la poupée "normale" est maquillée (comme une voiture volée diront certains), alors que la poupée "maman" ne l'est pas. Et en plus elle s'habille comme un sac. No comment.

Allez, zou, un saut chez Auchan.
auchan
Tu seras bonniche ma fille!
La encore du classique : le kit de la parfaite femme au foyer. Sur fond rose. Tandis que le garçon peut viser une carrière de docteur. Sur fond bleu ou blanc. Le tout dès 3 ans, car il faut les lobotomiser encourager dès le plus jeune âge. J'attends avec impatience le kit "prostituée" pour les filles et "PDG","politicien" ou "guerrier" pour les garçons.
auchan
Tu seras docteur mon fils!
Ah bin tient! Justement, chez Toys Я us, ils proposent des déguisements de péripatéticienne gothique princesse gothique pour les filles, au milieu des déguisements de courtisane princesse pas gothique. Les garçons quant à eux pourront seulement être super héros, héros normal, policier ou pompier. C'est moins valorisant. Remarquez, je dis ça, mais jetez un œil aux tenues des super-héroines de BD, et vous conviendrez que les tenues de princesses sont peut-être préférables.
toysrus
Je crois qu'à ce stade, j'ai fait une pause, tant l'envie de me tailler les veines était forte.
A suivre dans :





P.S. : je rappelle que vous pouvez laisser librement des commentaires, n'hésitez donc pas à :
  • donner votre avis
  • critiquer le mien (à vos risques et périls, mon grenier attend toujours de nouveaux pensionnaires pour un séchage en règle)
  • dénoncer une publicité remplie de stéréotypes
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  • m'admirer (oui, je suis assez sensible à la flatterie)
  • troller (grenier)
  • me dénoncer à un commando femen (je les attend de pied ferme)

P.P.S : n'hésitez pas à partager mes articles sur les réseaux sociaux s'ils vous plaisent, cela me permet de lancer des "Mouahahaha!" tonitruants lorsque je consulte mes statistiques de visites.


P.P.P.S : pour ceux qui ne l'avaient pas remarqué, un texte s'affiche si vous positionnez la souris sur les images, sans cliquer. Idem pour les liens de redirection (depuis cet article uniquement toutefois).

vendredi 8 novembre 2013

Ça va être noël tous les jours! (épisode I)

Les commerçants (et les industriels par corollaire) n'ont manifestement pas le même calendrier que nous. Pour le quidam moyen, lorsque l'hiver arrive, il convient de ressortir les chemises à manches longues, les cols roulés, les écharpes, les chaussures  étanches et fourrées, les gants.
Le marchand de fringues, lui, à cette période, il sort les petits top en dentelle à manche courte et à dos nu, les débardeurs, les blousons d'été, les shorts, et tous les articles mirifiques de la collection printemps-été de l'année suivante. Logique.
D'ailleurs, je ne vous parle pas de la galère à trouver une paire de chaussures chaudes et étanches en février, après les soldes, l'ancienne collection hiver ayant été justement soldée. Authentique. Mais tu peux toujours acheter des tongs. C'est sympa pour faire des batailles de boules de neige.

De la même façon, dès le mois de juin-juillet, commencent à fleurir les catalogues et prospectus... sur la rentrée scolaire de septembre. Et fin septembre, les premiers catalogues de jouets de Noël pointent le bout de leur nez. C'est vrai qu'il ne reste jamais que trois mois avant l’événement. Juste un quart de l'année. Et j'ai l'impression que ça avance chaque année : l'an passé, on ne les voyait qu'en octobre. Si ça continue on les aura en août...
– Doc! Mais!?  Nous sommes en juin et c'est le catalogue des jouets de Noël?
– Nom de Zeus Marty! Nous sommes en plein paradoxe spatio-temporel! C'est une catastrophe!

Fondamentalement, Noël étant, généralement, une période faste pour les commerçants, j'ai l'impression qu'ils aimeraient bien qu'on fête Noël toute l'année. Ou en tout cas, le plus tôt possible. D'où l'envoi des catalogues le plus tôt possible. Histoire de griller la concurrence aussi... En même temps, c'est stratégiquement discutable : ceux qui ont des gnomes me comprendront, mais entre septembre et décembre, le gnome peut changer environ 15 fois d'avis sur ce qui lui ferait plaisir au pied du sapin. Pas de précipitation donc...

Il y a quelques années, ils avaient tenté un "moyen terme" entre la rentrée et Noël en essayant de faire passer Halloween dans les mœurs française. L'occasion de nous fourguer par la même occasion citrouilles (ceci dit, c'est la saison, et ça peut se cuisiner de plein de façons différentes), déco à base de toiles d'araignée et de guirlandes de fantômes noirs et oranges, bonbecs et autre déguisements de monstres.
Déguisements de monstr... ah non, pardon, ça ce sont des déguisements de pouffe emo.
Mais ça n'a pas vraiment pris. Ou plutôt : ça a pris gentiment, mais sans générer les revenus attendus par les commerçants, qui se sont retrouvés avec des tonnes de citrouilles et de déco invendues sur les bras.

Siège de la World Corporation™, division France :
– Bon, alors, mon petit Jean-Kevin... Halloween, ça s'est cassé la gueule. Un échec commercial. Vous avez des idées pour rattraper le coup?
– Euh... M. le directeur, c'est à dire que... c'est pas une bonne période, les gens n'ont plus d'argent.
– Tatata. En cherchant bien, on en trouve toujours. Au pire ils attaqueront leur épargne, au mieux ils feront appel à notre filiale de crédit à la consommation.
– D'accord, mais... à part Halloween, y a rien avant Noël... et Noël c'est porteur, pas facile de faire penser les gens à autre chose.
– Et bah voilà! Bravo Jean-Kevin. On va avancer Noël. Juste après la rentrée. Ah et puis on va avancer la rentrée aussi. En se débrouillant bien, on doit pouvoir boucler toute l'année la-dessus. 

Logique finalement : octobre-novembre, c'est la période des impôts et autres taxes d'habitation, foncier, et j'en passe sur les factures diverses. C'est après la rentrée –le portefeuille des parents d'enfants scolarisé est exsangue– et avant Noël –les parents commencent à hypothéquer leurs reins en vue de l'achat des cadeaux– du coup, il n'y a plus trop de budget pour Halloween. Alors oui, les gens le fêtent, un peu, parce que c'est rigolo et que ça plait aux gnomes, mais il le fêtent à l'économie : déguisement cheap faits maison, déco minimaliste système D, restes de bonbecs du pot de départ de Gégé de la compta, etc...

Petit apparté
On va me dire "Halloween, oui mais nan, tu vois, c'est pas dans nos traditions, c'est un truc des américains". Ce à quoi certains répondront "Ah non, mais si mais carrément ça vient de chez nous à la base, tu vois, c'est un truc des druides chez les celtes tout ça". Voire "Nan mais moi, je fête pas Halloween, je fête Samain, c'est pas pareil."
Ok. Personnellement, ça peut s'appeler Halloween, Samain, la saint Trilili, et ça peut venir des USA, des celtes, des martiens, ça m'est un peu égal en fait... j'aime bien fêter des trucs. Si c'est amusant et bon enfant, je prend. Surtout si ça ne coûte pas un testiboule. Je suis totalement agnostique, et je fête pourtant Noël.
Mais bien sur chacun fait comme il le sent. Evitez juste les excuses à deux balles du style :


► encore un truc commercial / encore un truc 'ricain
◄ combien le disent en bouffant au MacDal™ 3 fois par semaine et en faisant exploser la carte bleue aux fêtes de fins d'années? Il ne tient qu'à vous d'en faire un truc pas commercial. Quand au côté 'ricain, ça n'a pas l'air de vous gêner des masses quand vous achetez un smartphone...

tous ces monstres, ces thèmes horrifiques, ça véhicule une image morbide, ça n'est pas porteur de choses positives
◄ et parmi ceux-là, combien vouent un culte à la minceur, encourageant ainsi leurs gamines à suivre un régime pour "garder la ligne" qui les transforment en squelettes sur pattes. Et sinon, il fait beau chez les bisounours?
L'une de ces deux images est morbide. Sauras-tu trouver laquelle ami lecteur?
ça n'est pas dans nos valeurs judéo-chrétiennes de français de souche porteuses d'amour et de tolérance [Note de papa Hérisson : mouahahahaha! je me gausse!]
◄ pour rappel, ceux qui tiennent ce discours peuvent entrer généralement dans deux catégories possibles. La première : ceux qui ont des convictions religieuses proches du néant et ne vont jamais à l'église/au temple/à la synagogue/à la mosquée/etc (mais fêtent quand même Noël, Pâques, la galette des rois, et accessoirement la fête des mères qui a été inscrite officiellement au calendrier sous le régime de Vichy pour rappel). La deuxième, ce sont ces gens là (amour et tolérance donc) :

(source : http://www.angersmag.info/Taubira-injuriee-a-Angers-la-preuve-_a8029.html)

Fin de l'apparté

Bref : Halloween étant un échec commercial, il fallait trouver quelque chose pour meubler, donc autant avancer Noël. L'avantage avec cette technique, c'est que s'ils s'y prennent bien, ils peuvent nous faire le même coup qu'avec les collections de mode, et nous préparer Noël au début de l'été. Voir juste après le Noël précédent. Vous vous dites que j'exagère? Vraiment? Songez à ce qui se passe après une élection présidentielle en France... que font les dirigeants politiques? Ils se déchirent en vue de la prochaine. Cinq ans plus tard.
Nom de Zeus! La pub Canal+ pour Noël 2025... les rennes chantent encore plus faux, on dirait du Justin Bieber!
Bon. Pour les pubs Noël n'importe quand, admettons. Intéressons-nous à présent au contenu des catalogues... rendez-vous bientôt dans :


(et ça ne sera pas publié dans 6 mois)

vendredi 1 novembre 2013

Allo? Ween? Ici trouille!

*Flashback*

– Tient! Salut papa Hérisson, tu tombes bien. Je voulais te demander : on organise une petite fête pour Halloween, ça vous dirait de venir avec maman Koala et les gnomes?
– Oh bin tient! Oui, c'est une bonne idée! On aura l'impression d'avoir une vie sociale!
– Cool! C'est le soir, et surtout, n'oubliez pas vos déguisements, c'est une fête costumée! A plus!
– Ah ah, pas de soucis!
Minute... en soirée? Après un changement d'heure? Et il va aussi falloir déguiser les gnomes?

*Fin du flashback*

Bon, j'aurais mauvaise grâce de me plaindre, maman Koala et moi adorons les fêtes déguisées, et il faut bien reconnaître que depuis la naissance des gnomes, les occasions se sont faites rares (à l'exception notable d'un apéro-calypse organisé par votre serviteur l'an passé lors de la fin du monde maya qui n'a pas eu lieu. En même temps, les déguisements étaient souvent basiques, on demandait juste d'être dans le thème : la fin du monde. Et les petits étaient au lit.
Là, il va donc falloir se creuser un peu la cervelle, sauf à ressortir des vieux déguisements. Que tout le monde connaît déjà donc.

Pour un bon déguisement il convient de franchir plusieurs étapes :
  1. L'idée
  2. Le budget
  3. Le matériel
  4. La réalisation
  5. S'amuser

Détaillons, voulez-vous?

1. L'idée
Les idées de déguisement, ça ne manque pas forcément. Mais ça peut se compliquer quand il y a un thème imposé. Là, si on veut rester dans le thème "Halloween",  l'idéal c'est quand même un truc qui se veut "effrayant" (pas trop quand même, le but n'est pas de traumatiser des gnomes, impressionnables à cet âge). Hop, un petit tour sur Gogole™ Image pour se donner des idées.
... et en plus, j'avais filtré les recherches.
J'ai juste cherché "déguisement halloween"... j'ai pas ajouté "pouffe" dans les critères.
Ok. Bon.
Première constatation, selon Gogole™, si les hommes et les enfants ont aussi le droit de se déguiser, ça reste tout de même plus rare.
Deuxième constatation, selon Gogole™, lorsqu'une femme se déguise, quel que soit le thème, on pourra y accoler le mot salope sexy. Un homme peut se déguiser en zombie, mais une femme se déguisera forcément en zombie sexy. Ou en vampire sexy. Ou en pirate sexy. Ou en écolière zombie sexy. Ou en Disney Princess zombie sexy. Ou en Mercredi Adams (mais si! Vous savez : la petite fille dans le film et la série). Sexy aussi bien sur. Notons au passage que seules des femmes calibrées comme des poupées Barbantes™ doivent être prises en photo costumées. Les femmes normales, avec des jambes de moins de 1m80, un peu de cellulite et qui ne ressemblent pas à des bombasses siliconées ne sont pas référencées. Un peu comme chez les femen.

Ok, merci Gogole™, je me sens inspiré là.

Bon, réfléchissons pratique, et commençons déjà par trouver une idée pour les gnomes. Cahier des charges :
►le déguisement doit être approuvé par le gnome
►il doit être dans le thème (faire peur mais pas vraiment en fait)
►il doit être relativement neutre : si Plouf a un costume, sa sœur voudra  forcément le même, et inversement (et non, le costume de guerrière-terminator-zombie sexy n'est pas envisageable. Point.)
►il doit être raisonnablement solide (on évitera donc papier crépon et carton sous peine de voir le costume détruit lors des essayages avant même la soirée)

Une idée nous a été proposée par une amie : dépecer un ou deux chats et déguiser les gnomes en gnomes de cro-magnon. Idée retenue, mais pas pour cette fois, car ne correspondant pas vraiment au thème. De plus, pour convaincre les gnomes, il va d'abord falloir faire un peu de lobbying en leur refilant quelques histoires de Rahan, sinon j'ai peur que le concept de "cro-magnon" ne leur passe un peu au dessus de la tête.
Ah! tient!? Rahan va avoir besoin d'une nouvelle peau de chat manifestement...

Finalement, après de longues heures de creusage de méninges, maman Koala a fini par trouvé The Perfect Idea! La chauve-souris. C'est bien dans l'esprit halloween, ça ne fait pas peur, c'est pas trop compliqué à faire, et les gnomes sont ravis à cette idée.
Bon, les gnomes : check!

Passons aux adultes. Si on vise les classiques, on a quoi : vampire, loup-garou, zombie, squelette, fantôme, savant fou... (le tout pouvant bien sur être décliné en "sexy" pour maman Koala, bien sur).
L'idée de la vampire un peu gothique (et sexy donc) n'était pas mauvaise pour maman Koala : elle dispose déjà d'une longue robe noire et d'un corset un peu gothique. Ne manquerait que les dents et le maquillage.
Bob "boule disco" Patouchou aime ça.
Ah bin oui, mais non. On a pas de spray à paillette, c'est ballot. Et puis il semble que le corset ne soit pas au top de sa forme. Tant pis. Comme nous avons eu l'occasion de zieuter le "Alice au pays des Merveilles" de Tim Burton récemment, maman Koala opte finalement pour un costume inspiré du chat de Cheshire. Comment ça c'est pas un costume qui fait peur? Ceusse-zé-celles qui me lisent depuis quelques semaines déjà comprendront que je ne suis pas de cet avis : un chat, ça fiche quand même les chocottes. N'oubliez pas que ce sont des incarnations du diable.
Et puis, celui-là, il sourit trop pour être honnête. C'est louche un chat qui sourit. Chat. Souris. Hum.
Et puis, soyons honnête, si on en croit Gogole™, déguisement+chat+femme=tiercé gagnant en matière de costume de salope sexy. Maman Koala risque d'avoir un certain succès.
Et pourtant, il faut être un peu pervers pour trouver les chats sexy. Quoique... la beauté du diable peut être...
Passons à papa Hérisson. Inutile d'essayer d'avoir le mojo dans un déguisement, ça c'est réservé aux filles. Le déguisement de papa Hérisson pourra être : au mieux pas mal, au pire ridicule.
Papa Hérisson est assez poilu, on pourrait envisager le loup-garou...
Rintintin aime ça!
Ouaih mais bon, il risque de faire frisquet. Sinon, comme il risque d'avoir une tête de déterré après sa semaine de boulot, optons pour un déguisement de zombie : la moitié du boulot sera faite.

2. Le budget
Sur ce point là, c'est pas compliqué : nous sommes en fin de mois, en périodes de taxe foncière/taxe d'habitation, facture de bois de chauffage/ramonage. Ajoutons à cela que Vanina (pour rappel : Variable Aléatoire de Nuisances Intempestives Neutralisant vos Actions) vient d'avoir la peau du micro-ondes (ça vous le saviez déjà) et de l'aspirateur (ça c'est nouveau). Le budget est donc inférieur à zéro depuis le 9 environ : idéalement, il faudrait même que le costume rapporte des sous, faute de quoi papa Hérisson devra se séparer d'un de ses bras (ce qui peut rester cohérent avec un déguisement de zombie ceci étant) ou de ses testiboules.
Remarquez : si maman Koala adopte finalement l'une des idées de l'ami Gogole™ , y p'tet moyen de monnayer des photos avec Lui© ou Playboy©.
L'achat de vêtement et d'accessoires étant inenvisageable, il va falloir faire avec ce qu'on a sous la main :
►fringues usagées     ► 0 €
►anciens déguisements     ► 0 €
►maquillage déjà en stock     ► 0 €
►huile de coude     ► 0 €
►imagination     ► 0 €

Et pour tout le reste il y a :
Ceux qui s'en font des en or ont la version "Gold".

3. Le matériel
Ce critère est plus où moins limité par le critère précédent. Nous sommes contraints de nous limiter à notre savoir-faire et aux éléments de récupération dont nous disposons. En matière de savoir-faire, personnellement, je couds à l’agrafeuse, ce qui est bien mais pas top. Heureusement, maman Koala est un peu plus douée : elle sera donc en charge de l'atelier couture, par défaut.
De mon côté, je me débrouille pas mal en travaux manuels (peinture, etc), je peux donc gérer l'atelier maquillage. En outre, j'ai un vieux flacon de latex liquide (c'est une vieille histoire. Je ne tiens pas à en parler) permettant d'envisager un peu de fantaisie en la matière. C'est juste une façon de parler (n'insistez pas, je ne m'exprimerai qu'en présence de mon avocat!).
Avec un peu d'imagination et en s'exerçant un peu, le latex permet de faire des fausses cicatrices assez chouettes.
Nous disposons en outre de fripes diverses, de chutes de tissus variées, de carrés de feutrine de différentes couleurs. De fausses cicatrices en latex non utilisées (restes de soirées précédentes)sont également en stock, de même que plusieurs flacons de faux-sang. Divers crayons de maquillage (merci maman Koala), fond de teint et autres maquillage pour gnome sont également disponibles. On peut aussi trouver quelques chutes de polystyrène et diverses babioles utilisables dans l'atelier de papa Hérisson.


4. La réalisation

a. Pour les gnomes :
Un vieux bout de drap noir inutilisé coupé en demi disque crénelé, un t-shirt à manches longue de couleur noire, un peu de couture, un peu de maquillage et le tour est joué.
Et hop!
Seul inconvénient : les gnomes ne veulent plus quitter ce déguisement.
 
b. Pour maman Koala :
L'essentiel du déguisement se joue sur le maquillage (le sourire). Faute de lentilles à pupille fendue (pas le budget), on travaillera un peu le maquillage au niveau des yeux. Le principal restant le sourire : un grand trait noir pour élargir la bouche, et du blanc pour les dents.
En addition, un vieux poncho, taggé de rayures faites à la peinture fera le pelage. Son capuchon sera agrémenté d'oreilles de chat du plus bel effet : deux carrés de feutrine, pliés en triangle, avec des triangles de carton dedans pour rigidifier l'ensemble.
Commentaire de Xéna pendant la confection des oreilles :
– Tu fais quoi maman?
– Des oreilles de chat ma puce.
– Mais... tu en as déjà! Là et là! (désignant les oreilles maman Koala)
– ...

Cerise sur le gâteau : quelques brin de laine bleue dispersés dans les cheveux à l'aide de petites pinces permettent de donner l'impression de mèches bleutées du plus bel effet/
Il ne restera plus à maman Koala qu'à choisir des vêtements en accord avec le maquillage. Courts, moulant et sexy si on se fie à Gogole™ bien sûr.
Ah, on me glisse dans l'oreillette que maman Koala ne tenait pas à ressembler à une pouffe un chat de Cheshire sexy. Tant pis.
Oui... enfin, bon, c'est l'idée de base quoi!


c. Pour papa Hérisson :
Là encore, le plus gros du boulot se joue sur le maquillage. Outre les fausses cicatrices déjà en stock, il va falloir jouer du pinceau et du latex liquide. Se méfier néanmoins : certains y sont allergiques (enfin, surtout aux solvants présent dans le latex liquide, souvent à base d'ammoniac). On évitera donc d'en mettre sur les muqueuses (yeux, bouche, etc...), et il est recommandé de faire un test sur une petite portion de peau nue (l'avant-bras par exemple) avant toute chose.
Par chance, je ne fais pas de réaction à ce matériau.
Le latex peut se travailler de différentes façons. Avec un peu de peinture, on peut même le teinter dans la masse. Personnellement, je préfère maquiller par dessus, car je n'ai pas de colorant adapté. Idéalement, on procède de la façon suivante : une couche de latex sur la zone à "cicatriser", un coup de sèche cheveu pour sécher grossièrement, et un peu de coton ou de serviette en papier pour "sculpter" la forme de la cicatrice (à ce stade je recommande de teinter le coton ou le papier avec un fond de teint tout de même). Puis on remet une (ou plusieurs) couche de latex que l'on sèche à nouveau au sèche cheveu. Reste à teinter au fond de teint/rouge à lèvre/faux-sang pour faire réaliste.
Pour compléter, il me reste une lentille de contact de couleur blanche (oui, une seule) qui vient s'ajouter au maquillage (un oeil blanc, ça pète grave quand même). Notons que ça fait trois plombes que je n'ai pas mis de lentilles, et que je n'ai jamais trop aimé me tripoter les yeux : je ressemble donc à un lapin myxomateux aux yeux injectés de sang lorsque j'ai enfin réussi à mettre cette fichue lentille au bout de 3/4 d'heure. Pas grave, ça reste cohérent avec le costume.
Peaufinons avec quelques vieux vêtements déchirés judicieusement et maculés de faux-sang. Cerise sur le gâteau : à l'aide de chutes de polystyrène, je confectionne quelques faux os brisés, censés sortir des déchirures des vêtements. A l'aide d'un peu de faux sang, c'est plus vrai que nature.
Euh...

5. S'amuser
Malgré l'heure tardive, et des gnomes un peu BCBG par moment, force est de reconnaître que la soirée s'est plutôt bien passée, certains déguisements (dont ceux de nos hôtes) étaient particulièrement réussis. La déco et l'ambiance tenaient aussi la route, et malgré un début de repas vers 21h30, les gnomes ont quand même mangé ce qui était proposé (un peu, mais c'est déjà bien) et ne se sont pas montrés trop gonflants. Ils ont même tenu jusqu'à notre départ, vers minuit.

Bon, évidemment, ils nous l'ont fait payer au prix fort le lendemain, le mode BCBG étant activé en permanence.

Et sinon vous savez quoi? J'ai été désigné meilleur déguisement masculin de la soirée (bon, objectivement, celui de notre hôte était meilleur, mais il s'était de lui même placé hors concours).

Epilogue
Mon élection au titre de meilleur costume masculin était accompagnée d'un "trophée" (un Oscar, sans le "car". c.f. ci dessous) et d'un "diplôme" fait maison. Lequel diplôme a été posé sur notre table à notre retour. Il ne lui est rien arrivé jusqu'au matin, malgré 3 chats dans la maison et une table passablement encombrée. En courant de matinée, alors que la quasi totalité des chats avaient été fichu dehors (ne restait que chat n°2), le diplôme se trouvait toujours sur la table. Seul. Pas de nourriture, rien qui pouvait intéresser un chat. Enfin, pas tout à fait seul : un verre d'eau contenant quelques roses du jardin (oui, on a encore des roses au 1er novembre... on a dû oublier d'expliquer aux rosiers que c'était l'automne) trônait également au centre de la table. Ne me demandez pas pourquoi ni comment, mais cette empotée de chat n°2 a réussi à faire choir ce verre pile sur le diplôme (1 chance sur 360°... elle devrait jouer au loto). Comme ça. Pouf. Gratuitement. Bien joué.
Du coup, le diplôme "bave" un peu...




N.B. : pour ceusses-z-aisselles qui seraient intéressé(e)s, je vous mettrais prochainement en ligne des tutoriels détaillés sur la réalisation de ces costumes (et d'autres). Tutoriels qui viendront s'insérer dans une rubrique dédiée aux tutoriels (justement) qu'il me prendrait l'envie de publier. Merci qui? Merci papa Hérisson.