vendredi 30 mai 2014

Herisson Break

En feuilletant mes archives, je me rend compte que ça fait un bail que je ne vous ai pas donné de nouvelles de mes animaux de compagnie. Il est donc temps de réparer cette erreur...

Alors déjà, je vous rassure : les chats vont bien. Chat n°1 continue de gerber un peu partout pendant la nuit, ce qui me permet de relever le défi du matin chaque jour : trouve le vomi! Notons que j'y parvenais en général fort bien avec le pied, mais que Chat n°1 a décidé d'innover : puisque ces derniers temps, c'est en m'asseyant dans le canapé pour m'habiller au petit matin que je trouve le "ptit cadeau". Avec mon popotin. Chat n°4 est toujours complètement félée du bocal, et continue de courir partout comme une gognole. Chat n°3 se transforme en pot de colle patenté. Surtout aux heures des repas curieusement. Et bien sur, les 4 chats continuent de nous chaparder la nourriture dès que possible.

Le chien vieilli. Il devient un peu arthritique (même s'il n'en souffre pas trop grâce aux bons soins naturopathiques de maman Koala),mais garde bon pied bon œil. Et bon appétit. Avec l'aide des chats il mène d'ailleurs parfois des opérations commando pour nous chaparder de la bouffe et nous pourrir le tapis. Un sachet de noix de coco rappée bio en a récemment fait les frais. De la noix de coco. DE LA NOIX DE COCO BON SANG!

Reste un dernier pensionnaire que j'évoque finalement assez peu : je veux parler de Colegramme, notre hérisson (oui, un hérisson comme moi, mais en vrai. Avec piquant et tout).
Et en plus, il est "flying", "tremple" et "regenerate"... et avec la carte Super Munchkin, il peut manier la tronçonneuse à trois mains.
Pour rappel, nous avons récupéré la petite bête l'an passé, à la fin de l'hiver au bord d'une route. Il était gros comme une demi-châtaigne et semblait un peu perdu.

[Mode Bougrain Dubourg ON]
Le hérisson commun en france et l'Erinaceus Europaeus. C'est un petit mammifère omnivore semi-nocturne, ayant une adorable petite tête et un sale caractère, qui nait dans un œuf à la saison d'automne.
Oeuf de hérisson.
Il mange bruyamment en reniflant, et il grogne et s'énerve tel une sorte de Jean-Pierre Coffe dans un Mac Do. Grand amateur d'escargots et de limaces, il est de ce fait l'ami du jardinier, qui la plupart du temps le lui rend bien en l'empoisonnant vicieusement à grand renfort de pesticides et de roundup. Notons qu'il chasse aussi les serpents, ce qui en fait le prédateur naturel de Jean-François Copé.
A l'image des sénateurs, le hérisson commun entre en hibernation dès que la température baisse un peu trop, utilisant alors 30% des réserves de graisse accumulées dans son corps pendant la belle saison.
Ses principaux prédateurs sont, dans l'ordre :
  1. L'automobiliste (également prédateur bien connu du gnome insouciant, de la vieille à cheveux bleus, et de l'agent de la DDE)
    ...par contre, une ceinture de mines anti-char pourrait avoir certaines vertus pédagogiques.
  2. Monsantox™ (également prédateur bien connu des insectes pollinisateurs, des défenses immunitaires, du taux de fertilité, et plus généralement de toute forme de vie non brevetée)
  3. Le gitan (réputé également prédateur de la poule domestique, de la tranquillité de nos campagnes, de la vertu de nos filles, et de tout ce dont on pourra les accuser. Tient, le vote FN, c'est surement de leur faute).
    http://www.jean.le-du.sitew.com/Galerie_2.C.htm#Galerie_2.C
    Le gitan de la famille des gipsy-à-guitare est également un prédateur pour nos oreilles...

Le hérisson commun est une espèce protégée (comme le montrent bien leurs innombrables cadavres aplatis sur nos routes de campagne).
Notons qu'à ce titre, vous ne pouvez donc théoriquement capturer, détenir, ou vendre un hérisson en tant qu'animal de compagnie.
[/Mode Bougrain Dubourg OFF]

Mais alors, vous allez certainement me dire :
–Si c'est interdit, comment ça se fait que tu as un hérisson?

Cas de force majeure : il en allait de sa vie. Et puis, de toute façon, il a été remis en liberté depuis.

Bin oui, déjà on l'a trouvé en pleine journée, ce qui n'est pas bon signe (c'est un semi-nocturne je le rappelle). Voir un hérisson en plein jour est déjà le signe que quelque chose ne va pas. Il faut savoir que s'il est trop exposé, les mouches risquent de venir pondre sur lui, et qu'à leur éclosion, les vers s'attaqueront à son épiderme, ouvrant la voie à l'infection, aux parasites et à la mort.
En second lieu, il était proche d'une route, ce qui n'est pas de très bon augure pour ces petits animaux. Et enfin, sa petite taille indiquait qu'il s'agissait encore d'un bébé, qui n'aurait donc pas du se trouver hors du nid maternel. La mère l'avait elle fichu dehors à l'arrivée d'une nouvelle portée? Avait-elle fini en 2D sur la route voisine, abandonnant par la force des choses son petit, seul et affamé? Quoi qu'il en soit, il était trop petit pour s'en sortir seul et surtout beaucoup trop exposé, près d'une route et à un endroit où les gens promènent leurs chiens (pas mal de hérissons finissent aussi entre les mâchoires d'un molosse un peu teigneux).

Bref, nous récupérâmes la boule de piquants, et l'installâmes dans un abri adapté dans notre jardin (c'était ça ou un refuge comme le Sanctuaire des Hérissons, mais ça n'est pas le premier hérisson que nous sauvons, nous commençons à savoir y faire).

Le problème, c'est que si vous vous en souvenez, le printemps 2013 fut... comment dire? Légèrement pluvieux. Et froid.
"Et le dicton du jour : s'il pleut à la Sainte Emma, dépêche-toi d'enfiler ta parka!"

Toujours est-il que le lendemain, nous retrouvâmes notre jeune ami, à nouveau en pleine journée, trempé et transi de froid au milieu du jardin au lieu de se planquer dans son abri. Manifestement, il était malade. Sans grand espoir, nous le rapatriâmes à l'intérieur. A l'examen, il ne semblait pas blessé, mais il était probablement malade et affamé.

Nous commençâmes par lui retirer ses tiques à l'aide d'une pince à tiques (sur un hérisson, c'est amusant je vous le garanti), puis nous l'installâmes au chaud dans une caisse avec un peu de paille et une bouillotte, avec une gamelle de boulettes à chat. A ce stade, nous ne fondions guère d'espoir sur sa survie, nous attendant chaque matin à trouver la petite boule, raide morte. Mais il n'en fut rien : il se commença à se remettre et à se remplumer. Il faisait moins de 150g lorsque nous l'avons trouvé, mais prenait régulièrement du poids. Il faut savoir qu'en dessous de 600g, un hérisson est trop "léger" pour survivre à une hibernation.

De temps en temps, nous le lâchions dans la maison pour qu'il se dégourdisse les pattes. Au début, il se plantait au bord du tapis en émettant une sorte de "Pouic!" plaintif et répétitif. A priori il appelait sa mère. Mais il s'accoutuma assez vite, et fini par nous poser quelques casse-tête en allant se planquer sous les meubles (notons qu'à ce stade, nous arrivions à l'attraper sans qu'il se mette en boule).

Quelques semaines plus tard, c'est donc un jeune hérisson adulte et bien développé que nous avons à nouveau implanté au jardin, pour la plus grande terreur des escargots qui bouffaient nos courgettes. Nous avons continué un temps à lui donner quelques boulettes à chat pour qu'il atteigne le poids réglementaire pour l'hibernation, puis nous l'avons laissé se débrouiller (d'façon c'étaient les chats qui finissaient par aller chaparder les boulettes dans son abri).

A cette époque (c'était l'été), il nous arrivait ponctuellement de le croiser à la nuit tombée. A l'arrivée de l'automne, avec le rafraîchissement des températures, il nous arriva de le retrouver dans notre salle de bain, dans laquelle il était parvenu à se glisser furtivement (souvenez-vous!). Puis silence radio durant les mois d'hiver. Il hibernait, du moins l'espérions nous. Toutefois, il devait être bien planqué car il restait introuvable. Son abris était à l'abandon... sans doute ne l'avait-il pas jugé assez protecteur.

Je ne vous cache pas ma joie lorsque je le croisai un soir de février, en allant chercher les croquettes du chien. Mon pote à piquant avait survécu à son premier hiver, et il se trouvait toujours dans notre jardin! Et il était réveillé. Et il n'était pas content.

Hein?

Bin oui, manifestement, il trouvait qu'il faisait un peu frisquet, et il a gratté à la porte. Pour rentrer. Et je prie de croire que le hérisson pas content, c'est comme la chauve-souris enragée : c'est assez têtu. Mais voyez vous-même :
On fait toute une histoire de Wolverine, mais franchement, un hérisson ça a aussi de sacrées griffes!

Oui, vous ne rêvez pas. A force de gratter avec ses pitites grigriffes, ce petit monstre était en train de gentiment faire un trou dans la porte du jardin. Steve Mac Queen ou Cristophe Lambert n'ont qu'à bien se tenir, Mickaël Scofield et ses plans tordus aussi (enfin sauf qu'eux : ils voulaient sortir, pas rentrer).

Du coup, et voyant que la porte ne tiendrait pas une nuit de plus, il a fallu que je me mette en mode "Agence tous risque" pour transformer la banale porte de jardin en porte blindée anti-intrusion (he ho, dans la série ils arrivent à transformer un pickup souffreteux en Véhicule Amphibie Blindé,  une camionnette de pizaïolo en char Leclerc, et une vieille grange vermoulue en bunker de la Wehrmacht, alors bon hein...). (Et puis j'ai déjà fait Mac Gyver la dernière fois, faut varier).

Matériel :
  • chute de gouttière en zinc
  • pince coupe-tôle
  • pince
  • marteau
  • gants
  • vis
  • visseuse/tournevis
  • porte un peu faiblarde
Et voila le résultat :

Testé et approuvé!


Allez, comme je suis sympa, je vais même vous présenter mon pote Colegramme, que j'ai réussi à paparazzer un soir (il n'était guère ravi) :
Tellement pas content qu'il tire la langue. Ou alors c'est juste qu'il trouve mon bras appétissant.

"Nan j'suis pas mignon! Fichez-moi la paix! Gronch gronch!"
Ah, et au fait... au cas où vous vous poseriez la question, j'ai finalement trouvé où notre petit copain grognon avait élu domicile : dans ma buanderie/atelier. Cette dernière donne sur le jardin via une porte en mauvais état, dans laquelle de vastes trous permettent aisément le passage de la p'tite bête. Et vu le bordel bazar foutoir léger désordre qui règne dans ce lieu, autant vous dire qu'il peut bien s'y planquer, tout en étant à l'abri de la pluie ou d'un froid excessif. Pas fou le hérisson! Par contre je trouve ce petit animal "sauvage" un tantinet casanier...

mercredi 21 mai 2014

La génoise, c'est du gâteau!

Les gnomes ont parfois des raccourcis de langage amusant. Bon, des fois, il faut être honnête, c'est aussi un peu la faute des parents, qui utilisent des analogies hasardeuses pour expliquer certaines choses.
Comme ça faisait longtemps, et qu'il faut bien que j'alimente les fiches pratiques de temps à autre, voici une petite recette. Un dessert ce coup ci. Et les gnomes l'ont donc baptisé :
D'façon, de l'avis des gnomes, si y a pas de chocolat, c'est pas un vrai dessert.
"Gâteau-Nuage" me direz- vous ? Oui, gâteau parce que c'est un gâteau, et nuage parce que c'est léger... léger... comme un nuage. Normal, c'est une génoise, et la génoise c'est léger et moelleux. En l’occurrence, au chocolat la génoise. Et là, j'entends de suite ceusses-zé-celles qui non pas une grande habitude de la cuisine dire :

–Ouhla, une génoise, c'est pas évident à réussir.

Je vous signale que vous êtes en train de dire ça à un gars qui n'est généralement pas fichu de séparer le blanc d’œuf du jaune sans craquer le jaune. Et là, c'est pourtant bien ce qu'il va falloir faire bande de chenapans. et j'y suis arrivé avec aisance. Alors c'est que c'est faisable, même par des handicapés du rouleau à pâtisserie individus au talent culinaire contrarié. Et comme je suis sympa (si si, je suis sympa, ne vous fiez pas à mon air gronchon), je vais même vous filer un tuyau infaillible pour séparer le blanc du jaune facilement même quand on est une brêle en cuisine un peu maladroit.

Mais voyons d'abord les

Ingrédients
  • 4 œufs
  • un tchic-tchic de sel*
  • 125 g de sucre
  • 100 g de farine + 25 g de cacao en poudre (ou 125 g de farine si génoise pas au chocolat)
  • une pincée de levure chimique (ou de bicarbonate de soude, c'est pareil)
  • une poignée de pépites de chocolat (disons 50g si vous voulez un truc précis)

Matériel
  • Robot ménager type Kenwood chef (pas absolument indispensable, mais plus pratique rapport au nombre de mains nécessaires... sinon un fouet électrique fera l'affaire)
  • Moule à gâteau (beurré et fariné s'il n'est pas anti-adhésif)
  • Four

A présent, étudions en détail la

Préparation
  1. Séparez d'emblée les blancs des jaunes sinon ils vont passer leur temps à se chamailler, et c'est pas beau à voir...
    Si ça ne vous suffit pas, on peut parler du film "Dragon Ball Evolution"...
  2. Ajoutez un soupçon de sel (vous faites "tchic-tchic" avec la salière quoi!) dans les blancs. *
  3. Préparez un bol avec le sucre.
  4. Préparez un autre bol avec la farine, le cacao et la levure (ou juste farine/levure).
  5. Préparer votre moule.
  6. Mettez le four à préchauffer à 180°c (thermostat 6)
  7. Fouettez vigoureusement les blancs : ils adorent ça. Si vous avez un robot, le mieux c'est qu'il s'en charge, ça vous libère les mains pour faire autre chose. J'ai décidé de baptiser le mien Günther.
  8. Attendez que les blancs soient bien montés en neige.
  9. Lorsque la neige est bien ferme, balancez leur le sucre le sucre à la tronche d'un coup, comme ça, pouf, sans ralentir le fouet. Ils seront aveuglés et ne pourront plus se défendre!
  10. Attendez juste ce qu'il faut pour que le sucre soit bien mélangé : attention, les blancs ne doivent pas retomber! D'une main, attrapez les jaunes d’œufs que vous aviez réservé, et lâchez-les brutalement dans le mélange, tout en baissant la vitesse du fouet de l'autre main, et en ajoutant la farine à l'aide de la troisième main. Fouettez juste le temps que ça se mélange : quelques secondes tout au plus ou vos blancs vont retomber.
    cuisinière transgénique
  11. Verser sans attendre dans le moule, et répartissez rapidement vos pépites de chocolat à la surface.
  12. Enfournez fissa. Allez! Schnell!
  13. Laissez cuire 20 minutes. Ça vous laisse le temps de faire la vaisselle et de ranger un peu votre bordel.
  14. Lorsque ça commence à sentir le cramé, précipitez vous. Oui le gâteau est un peu brûlé, mais j'avais dit 20 minutes, le temps de la vaisselle! Pas 30 minutes en allant lire un spoiler d'Odieux Connard et consulter votre Facebouc®.
  15. Sortez le gâteau du four en catastrophe.
  16. Passez de l'eau froide sur vos brûlures à la main, puis une bonne couche de biafine, et pensez à prendre une manique ou un gant la prochaine fois que vous attrapez un truc dans le four chaud, même en urgence.
  17. Démoulez en retenant vos larmes.
  18. Tadaaaa!
*Apparemment, ça n'est pas nécessaire.

Et comme promis, voici

L'astuce qui tue
Si vous êtes comme moi, séparer les blancs des jaunes n'a rien d'évident. Mais pour y parvenir, il existe une petite astuce toute simple et très efficace, qui ne nécessite qu'une bouteille de plastique (genre bouteille d'eau minérale) vide. Mais voyez plutôt :
Désolé, ça faisait un moment que je voulais la placer celle-là...
A présent, voici l'astuce :


Foire Aux Questions
 ► Il est bizarre ton sucre, je le trouve bien foncé...
◄  Normal, c'est du rapadura (sucre de canne complet). C'est mon côté bio-snobinard. Vous pouvez aussi bien utiliser du sucre roux ou blanc ordinaire. Ça sera moins bio et snobinard, mais tout aussi efficace.

► Tu me conseille quoi en cacao en poudre?
◄Moi j'utilise du cacao maigre, ça évite de rajouter encore du sucre. Mais prenez ce que vous avez sous la main...

► Malgré ton astuce extra pour séparer blanc et jaune, j'ai un peu crevé un jaune. Mais je pense avoir tout récupéré. Je peux quand même battre mes blancs en neige?
◄ Laissez tomber, ça ne marchera pas. Le blanc ne montera pas s'il y a une impureté de ce genre. Voila ce que c'est de faire son malin/sa maligne avec la bouteille, à appeler conjoint et enfant pour leur montrer comment c'est trop génial et à recommencer une fois de trop. Changer votre fusil d'épaule : mélangez blancs et jaunes, ou faites un gâteau au yaourt. Vous direz que c'était exactement ce que vous vouliez faire.

► C'est quoi la recette du gâteau au yaourt du coup?
◄ Vous savez quoi? En attendant que je fasse une note dessus, Gogole™ est votre ami.

► Et pourquoi on met du sel dans le blanc avant de le battre en neige s'il ne faut pas d'impuretés alors ?
◄ Je t'en pause des questions? Moi on m'a dit de faire comme ça. Officiellement, ça aiderait les blancs en neige à bien se tenir (parce que le sel dans les blessures, ça fait plus mal. C'est une recommandation des jaunes. Quand je vous disaient qu'ils ne s'aimaient pas... ).
Mais bon, apparemment, il semblerait que ça ne repose sur aucune base scientifique... voir même que ça puisse nuire. Donc, vous faites comme vous le sentez.

► Et comment je sais que ma neige est assez ferme?
◄ Faut que les skis ne s'enfoncent pas trop dedans. Le mieux c'est de demander aux moniteurs de la station entre deux verres de vin chaud. De toutes façons, il vaut mieux éviter le hors-pistes.

► Non, je parlais des blancs en neige...
◄ Ah pardon... c'est un peu au doigt mouillé je dirais. Un bon indice : ça ne coule pas quand vous penchez le bol, et un trou que vous faites dedans ne se rebouche pas tout seul.


► Han! Papa Hérisson... en plus d'être divinement beau et supérieurement intelligent, tu sais faire les gâteaux au chocolat!?? Love! Épouse-moi!
◄ Envoyez CV et lettre de motivation avec photo, accompagnés d'un relevé de compte bancaire récent. Et prenez un ticket. Maman Koala étudiera minutieusement votre candidature, et si vous survivez aux tueurs à gages qu'elle lancera inévitablement à vos trousses, vous avez une chance d'être retenue.


lundi 12 mai 2014

Stereotypes Débiles Surround

Depuis peu, je me suis mis sur Touïteur® (@PapaHerisson si ça vous intéresse, mais je vous averti, je n'y suis pas très actif à l'heure actuelle). Et comme pour l'inscription il faut trouver des gens à suivre, je me suis abonné, entre autres, au fil de Christine Boutin. Non, je sais... ça a l'air idiot dit comme ça, surtout à la lecture de certaines de mes précédentes notes, mais il y a une certaine logique à surveiller ses adversaires. Et puis il faut le dire, avec Titine, des fois, on rigole bien.
Et du coup, en épluchant ses tweets récents, je suis tombé là-dessus (retweeté d'un certain Pierre-Louis Nguyen en date du 4 mai il me semble) :
Le pictogramme n'est pas d'origine.
Vous commencez à connaître mon amour immodéré pour les préjugés et les stéréotypes de genre (mais pas que), vous vous doutez donc que mon sang n'a fait qu'un tour.
Ça va chier des bulles!
Au nom de qui, au nom de quoi nous inflige-t-on ces restrictions vestimentaires stupides et archaïques? Hein? Je vous le demande! En vertu de quels principes idiots venus d'un autre âge, serait-il interdit pour un papa de porter la jupe? Pourquoi n'aurais-je pas, moi aussi, le droit d'exposer aux regards la vision magnifique de mes superbes gambettes poilues et musclées? A quoi ça sert que Jean-Paul Gaultier se décarcasse depuis plus de trente ans à essayer d'imposer la jupe masculine?
Et en plus, il s'occupe du ménage...
Moi qui rêve de tenter le kilt, je trouve ça à la fois vexant et stigmatisant (mot très à la mode, du coup, c'est comme Touïteur®, je m'y met aussi). J'irais même jusqu'à dire que c'est de la discrimination! Et au delà des gesticulations de Titine Boutin et de ses copains de la "Manif' pour tous" ou de Civitas, les exemples de cette discrimination par des stéréotypes antédiluviens ne manquent pas. Allez hop, un petit top 5 comme ça, à la débottée.

Stéréotype n° 1 : combien de victimes de viol sont encore soupçonnées d'avoir été consentantes... car après tout, on ne viole pas un homme non? Si un homme se fait "violer", c'est qu'il devait être consentant en fait (c'est d'ailleurs la même chose pour les femmes... et en plus, elles l'ont surement un peu cherché en s'habillant sexy). Alors certes, les viols d'hommes sont certainement moins fréquent que les viols de femmes, mais ils existent néanmoins. Petit rappel au passage (pour les hommes comme les femmes) :
Zut... les jeux vidéos ne sont pas cités. On néglige trop souvent l'influence néfaste de Super Mario ou des Angry Birds.

Stéréotype n° 2 : combien de toilettes publiques (parcs d'attractions, restaurants, lieux publics...) sont équipées en tables à langer? De toilettes homme je parle... D'expérience, pas beaucoup. C'est bien connu, les hommes n'ont pas d'enfants en bas âge. Ou ne s'occupent pas de changer leurs couches.
Tout se tient : un homme en jupe rose pourra donc aller torcher son gnome.

Stéréotype n°3 : les écoles demandent parfois des accompagnateurs pour les sorties scolaires... il vaudrait sans doute mieux dire des accompagnatrices, car manifestement, les hommes ne sont pas toujours les bienvenus. C'est bien connu, tous les hommes sont des pédophiles en puissance, jamais les femmes. A ce sujet d'ailleurs, lisez les commentaires sur les articles évoquant des enseignants accusés de relations pédophiles... vous verrez que selon que l'enseignant était un homme ou une femme, la tonalité générale des commentaires change quelque peu, car c'est bien connu : si c'était une femme, elle était sans doute amoureuse, alors qu'un homme ne recherchait obligatoirement qu'un plaisir sexuel pervers qui mérite la peine capitale minimum.

Stéréotype n°4 : les hommes ne savent pas cuisiner, c'est bien connu. D'ailleurs les invités à un repas félicitent presque toujours la maitresse de maison. J'en ai encore fait l'expérience il y a peu en apportant des petits gâteau faits maison à mon travail l'autre jour, à partager avec mes collègues, l'une d'elles me dit ceci :
–Oh merci papa Hérisson! Et tu remercieras maman Koala  ;)
–Je dois la remercier de quoi? De m'avoir laisser utiliser la cuisine pour préparer les biscuits? Ou de vous en avoir laissé?
J'ai l'impression que pour beaucoup de gens, un papa en cuisine c'est de ce style...
Je précise que maman Koala cuisine divinement, pour autant, ça ne veut pas dire que c'est elle qui prépare tout ce qui se mange à la maison.

Stéréotype n°5 : les hommes ne peuvent pas comprendre la douleur des femmes qui accouchent. Les femmes sont des warriors, capables de supporter la douleur intense d'un accouchement, alors que ces chochottes de porteurs de testiboules n'en seraient pas capables, c'est bien connu. Le stéréotype est en revanche moins disert sur la réaction potentielle des femmes en cas de violent coup dans les valseuses si elles en avaient. Question purement oiseuse du reste puisque la biologie humaine est ainsi faite. Cela revient à opposer cancer du sein à celui de la prostate pour savoir qui est le plus vernis...




Mes choix de stéréotypes vous choquent? Vous les trouvez dévalorisant pour les femmes car passant sous silence les multiples stéréotypes dont elles sont victimes au quotidien? Vous avez raison... partiellement. Mon propos est volontairement outrancier : les stéréotypes humiliant pour les femmes sont bien plus nombreux... et tout aussi débiles. Au cas ou vous en douteriez, je vous invite à regarder cet édifiant petit film d'Eleonore Pourriat qui circule sur le net depuis quelques mois, il remet quelques pendules à l'heure.


Mais qu'ils concernent les hommes ou les femmes (ou même les homos, les étrangers, les jeunes, etc...), tous les stéréotypes ne sont rien de plus que ce que leur définition indique :

stéréotype /ste.ʁe.ɔ.tip/ masculin

    1. Représentation caricaturale.
        exemple : Le stéréotype de la blonde n’est pas épargné par la publicité.
    2. Idée toute faite acceptée sans réflexion.


Sans réflexion...  je crois que tout est dit.



Pour terminer, si Titine veut vraiment promouvoir des stéréotypes idiots sur Touïteur® à l'aide de BD pour les enfants, je lui propose de ne pas se limiter aux stéréotypes de genre. Les clichés racistes, homophobes et autres n'attendent que son soutien. En voici quelques uns qui devraient lui plaire :
Même pas eu besoin de la trafiquer celle-là d'image...
Hum... pas dit que celui-ci plaise à Titine.