jeudi 28 août 2014

La rentrée se tolère

♪♫ Qui a eu cette idée folle, un jour d'inventer l'école?
C'est
ce
sacré Charlema-gne!
sa-cré Cha-rle-magne! ♫♪

Bon, chaque année c'est pareil : quand le mois d'août –et avec lui les vacances d'été, que cet été ait été pourri ou non– se termine, la rentrée des classes se profile à l'horizon.

Alors certes : si vous n'avez pas de gnomes, et que vous n'êtes pas enseignant ni pédophile exhibitionniste en imperméable, il y a des chances que ça vous en touche une sans faire bouger l'autre. Si en revanche vous possédez un ou plusieurs gnomes en âge d'être scolarisé (voire même avant d'ailleurs), il est au contraire assez probable que cet évènement constitue un tournant dans l'organisation de votre quotidien, à plus forte raison si c'est leur première rentrée scolaire. Et oui, à vous bientôt les petits bonheurs tels que :
  • les listes de fournitures scolaires
    Liste de fournitures d'une école américaine moyenne.
  • les maladies infantiles ramenées de l'école (varicelle, oreillons, MST, clips de Justin Bieber, selfies, ...)
  • les poux
  • les goûters d'anniversaire
    "J'espère que tu ne tenais pas trop à tes genoux, car je ne vise pas le truc rose..."
  • les collections Panini (ou Pokemoche, je ne sais plus)
    "Jeux de garçon"... surement un catalogue de jouets!
  • les copains/copines un peu encombrants ("Non fiston, c'est pas parce que Théo a dit que son père adore les minous rasés que tu dois essayer avec notre raton-laveur Chat n°3. Pose ces ciseaux!")
    "Et non, pour la dernière fois, c'est pas parce que Lucas a un fusil que tu en auras un!"
  • les kermesses des écoles
    Et je vous raconte pas le nombre de brioches qu'il a fallu vendre pour organiser cette kermesse...
  • les effets de modes ("Non ma puce, je me fiche que Emma porte des string et des minijupes : tu n'as que 4 ans, tu attendras ta majorité à 18 ans 30 ans pour faire de même, et il faudra me passer sur le corps d'abord.")
    Pour illustrer, c'était ça où une photo de mini vieille conne.

Étrangement, un certain nombre de parents semblent attendre cette première rentrée avec un mélange d'impatience ("Han, Mathéo fé ça rentré en septenbre! Tro âte di aitre! Lol!") et d'anxiété ("Han! ma fille Billonsée n'est toujours pas propre en journée! A l'aide les keupines! Vous avez pas un truc? #ausecours #doctissimo"), et ce, le plus tôt possible, idéalement dès 3 ans, voire avant quand l'école l'accepte. Leurs motivations peuvent être variées :
  • leur gnome est une vraie plaie, et ça va leur faire des vacances de s'en débarrasser quelques heures par jour auprès de gens qui sont mal payés pour ça
  • l'école est vue comme une sorte de nounou ou de crèche, qui présente l'énorme avantage d'être à peu près gratuite (je vous l'accorde, on n'a pas toujours le choix non plus)
  • disposer d'un "homme" dans la place pour y dealer de la drogue
  • ils vont pouvoir se faire plein d'amis (voir plus haut), apprendre à vivre en société et découvrir l'existence de Youporn auprès des copains
  • ils vont pouvoir bénéficier des nouveaux rythmes scolaires adaptés à leur rythme chrono-biologique mais définitivement incompatibles avec les horaires de travail des parents et de passionnantes activités périscolaires (ou pas si votre commune n'a rien branlé à ce niveau comme c'est la cas chez nous) telles que le macramé, la pâte à sel, la broderie, la couture de ballons, la fabrication de composants électroniques de petite taille...
  • ils vont apprendre plein de choses : lire, écrire, compter, fumer, rouler un joint...
Bon, à titre personnel, j'avoue ne pas forcément comprendre cet enthousiasme quant à l'idée de confier ses gnomes à autrui à longueur de journée... je veux dire : dans la mesure où il n'est pas légal dans notre pays de rentabiliser ses enfants en leur faisant coudre des ballons, ce qui est bien fâcheux, quel peut alors être l'intérêt de faire des enfants (en dehors des 30 secondes 3 minutes 30 minutes 3 heures de plaisir que cela procure sur le moment je veux dire...), si c'est pour que d'autres gens se chargent de leur bourrer le crâne inculquer les savoirs importants? Hein, je vous le demande? Enfin bon, heureusement, je vous rappelle que l'école n'a pas vocation à remplacer les parents dans leur rôle éducatif (ce que certains semblent parfois oublier d'ailleurs) : vous pouvez donc continuer à leur inculquer vos valeurs en dehors du temps scolaire.
C'est important la transmission des valeurs.

Certes, chez nous c'est un peu particulier puisque maman Koala avait pris un congé parental de 3 ans pour protéger ses gnomes du terrible monde extérieur profiter de la joie quotidienne de la parentalité. Du coup, au lieu de mettre le P'tit Prince à l'école dès ses 3 ans (ce que lui même ne réclamait pas particulièrement, contrairement à Xéna, plus demandeuse en la matière), nous avons décalé sa rentrée scolaire d'un an, la loi n'imposant de toutes façons la scolarisation qu'à partir de 6 ans. Et croyez-moi, si ça n'avait tenu qu'à maman Koala, ça ne serait pas encore pour cette année... car oui, voyez-vous, elle semble vivre assez mal cette nouvelle coupure du cordon ombilical. Elle est déjà passée par plusieurs phases :
  1. Le déni : "–Quoi? On va devoir les mettre à l'école en septembre? Non c'est pas possib', ce sont encore des bébés! Ils sont tout petits!"
  2. La colère : "–Non mais c'est du grand n'importe quoi là! Entre cette réforme moisie des rythmes scolaires, et toutes les choses horribles qu'ils vont apprendre avec leurs copains ça donne vraiment pas envie de les mettre à l'école! D'façon, je peux voir l'école depuis le jardin! Je vais surveiller les maitresses avec des jumelles moi! Non mais!"
  3. Le marchandage : "–Bon voyons... on pourrait peut être attendre 10 ans 1 ou 2 ans de plus? Y a pas urgence, l'école n'est obligatoire qu'à 6 ans hein. Et puis bon, je vais me renseigner : on pourrait peut être leur faire l'école à la maison, tu crois pas?"
  4. Dépression : "–Bouhouhou! Mes bébés qui grandissent! *snif* Ils vont aller à l'école! *snif* Je suis malheureuse! *snif*"
Bon, en toute logique, la prochaine phase devrait être l'acceptation. Sauf retour en arrière. Notons quand même qu'elle tente de faire bonne figure, puisqu'elle a été jusqu'à fabriquer les cartables elle-même, en DIY, à l'aide de vieux gilets pare-balles du GIGN de toiles cirées imprimées de motifs choisis par les gnomes eux-mêmes.
Notons ce sens inné de la mode chez maman Koala : le casque est assorti.

Enfin, l'important c'est que les gnomes eux-mêmes ne semblent pas traumatisés à l'idée de cette première rentrée scolaire : le P'tit Prince semble ne pas s'en préoccuper (d'façon il va retrouver des copains qu'il a déjà eu l'occasion de se faire), et Xéna semble carrément enthousiaste puisqu'elle ne lâche pas son cartable...

Et moi, me demanderez-vous? Bah... le travail de séparation a déjà été fait dès le moment où j'ai repris le boulot : comme tout bon esclave moderne individu dans la vie active, je n'ai déjà qu'une sorte de droit de visite à mes gnomes le soir en rentrant du boulot et pendant les vacances. Donc, ça ne changera pas grand chose.
...
...
Mes bébééééééééés!!!!! Bouhouhou!!!!


N.B. : Toutes les images illustrant ce billet proviennent du site Flickr, sous licence libre Creative Common.

3 commentaires:

  1. Nous c'est différent, je ne suis pas en congés parental, on a juste décidé que je ne travaillerai plus (en tous cas pas pour quelqu'un quoi). Du coup, dans la suite logique, c'est déjà sûr qu'on ne scolarisera pas la Schtroumpfette avant ses 6 ans, et puis après, on verra : soit je trouve une école qui colle à nos principes, soit je continue sur ma lancée d'école à la maison.
    En tous cas, courage à maman koala. Du coup, son congé parental est terminé ? Pas trop dur de reprendre le boulot ?

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    1. Maman Koala a pris dur là... je parle de la rentrée scolaire hein. Si je l'ai surnommée maman "Koala", c'est pas sans raison : ses bébés étaient bien accrochés à sa fourrure. Et comme toi, elle est assez critique vis à vis du système scolaire (pour ma part, bien qu'en ayant fait parti comme enseignant, j'ai encore quelques vagues illusions). Pour le boulot, c'est différent. Elle a plaqué la boite dans laquelle elle travaillait (celle où moi je travaille toujours d'ailleurs) pour monter son activité de naturopathe ("Kwâ!? Naturopathe? Mais alors, quand tu écris un article sur les pesticides et les additifs alimentaires, tu es parti pris papa Hérisson?" "Et oui..."). Comme c'est un truc qui la passionne, je ne pense pas qu'on puisse dire que c'est dur. Au plus c'est angoissant sur le principe de lancer sa propre "entreprise" et de se dire qu'elle peut se planter (ce que je ne crois pas).

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  2. Prendre des risques, faire le choix d'essayer au moins... tellement personne ne le font pas et regrettent toute leur vie ! Maman koala y arrivera :-) La passion permet de passer au dessus de bien des épreuves, et puis, vous n'avez pas tellement l'air d'être de ceux qui prennent des décisions à la légère :-) Belle initiative ! Et une maman épanouie, c'est pas rien pour une famille épanouie :-)

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