jeudi 30 octobre 2014

Message à caractère informatif

Ceci est un billet à caractère informatif.
Désolé pour ceux qui l'attendaient, mais ce billet n'est pas le dernier du triptyque sur les vaccins. Oui, j'ai pris un peu de retard dans la rédaction de mes articles, mais comme le savent déjà ceux qui me suivent sur Facebouc®, la famille Hérisson a subit récemment l'amputation d'un chat (Chat n°1 pour être précis), ce qui fait que j'ai déprimé et pleuré comme une fiotte pris un peu dur, et qu'il a fallu attendre que ça cicatrise. Parce que : oui, même si mes chats sont souvent parfois pénibles, j'ai la faiblesse de tenir à eux. Du coup, l'album de famille va légèrement évoluer sous peu :
►avis de décès de Chat n°1
►et arrivée prochaine d'une nouvelle boule de poil de l'espèce Canis Lupus (aucun rapport, c'était déjà prévu)

Bref, du coup le troisième (et dernier) pavé article sur les vaccins est dans les tuyaux, mais il ne devrait pas débarquer avant, au mieux, la fin de semaine prochaine. Mais rassurez-vous si vous êtes en manque (c'est normal, mes billets sont très addictifs : c'est dû aux MDMA au chocolat dont je les saupoudre), un billet spécial sera publié ce lundi. Et sinon...

#driiiiing#
–Allo?
–Allo, ici Ned Stark.
–Ah? Euh... salut Ned, c'était à quel sujet?
–L'hiver arrive.

"Par ailleurs, l'arrivée d'une dépression sur le Languedoc..."
–...
–Voilà voilà...
–Ah bin, ok, merci Ned, et...
–Ah! Excusez-moi, ça va trancher...

Non! C'est "ça va couper!" qu'il faut dire!
#tuuût#
–Ned? Est-ce que ça va Ned? Ned?

Effectivement, comme me le fait remarquer ce brave Ned avant de mourir, et malgré les températures estivales de ces derniers temps, l'hiver pointe doucement le bout de son nez, et j'avais promis il y a déjà un certain temps un article sur les p'tits trucs santé à connaître pour éviter d'emmener les gnomes chez le pédiatre pour un oui ou pour un non, dont quelques combines bien utiles pour les coups de froid. Du coup il serait bien temps que je m'en occupe. Ce sera donc fait dans les semaines qui viennent. En attendant, je sais que maman Koala, en tant que naturopathe, prépare une note sur son site au sujet des affections hivernales avec aussi quelques bons tuyaux.

Et sinon, les plus attentifs d'entre vous (ou ceux qui me suivent sur Facebouc® là encore) auront noté que ma page évolue, puisque je suis passé de papaherisson.blogspot.fr à www.papaherisson.com. Concrètement, et en d'autres termes, je me suis offert mon propre domaine. Parce que je le vaux bien. Cherchez pas, c'est juste de la frime puisque je n'ai rien à vendre, et que je ne fais aucun commerce d'aucune sorte sous la marque "papa Hérisson". C'est aussi un choix assumé pour m'affranchir peu à peu de la tutelle de l'ami Gogole™ (qui nous veux du bien ne veut pas le mal et sur lequel je reviendrai à l'occasion).

Parmi les évolutions, j'ai également personnalisé les macarons de Facebouc® et Touïteur® (les miens sont moins consensuels, et : oui, j'aime ce mot) dans le menu de droite, et retiré la mention du nombre de followers (c'est pas un concours de qui a la plus grosse hein...).

Le formulaire de contact par mail a aussi été remplacé par l'affichage (en écriture manuelle pour échapper aux bots qui sont des sortes de représentants en encyclopédies, pour le côté pied dans l'encadrement de porte, de l'internet) de mon adresse mail de contact (à mon nom de domaine parce que c'est la frime).
 D'autres évolutions discrètes de cet ordre devraient intervenir petit à petit : n'attendez pas de gros bouleversement, j'aime assez l'interface actuelle plutôt épurée.

En revanche, un plus gros chantier m'attend : ce blog n'est pas mon premier, ni mon seul blog, puisque je gère aussi (ou plutôt gérais puisqu'il est à l'abandon) le blog de D.Syne. En toute logique le blog Papa Hérisson Dessine  devait prendre la relève, mais je peine à alimenter un blog de dessin en plus de celui-ci de façon régulière. En outre, je suis également l'auteur (et oui!) du blog de la Fée Ritelle (ami lecteur, sauras-tu comprendre ce subtil jeu de mots bilingue?), que je n'ai pas mis à jour depuis des plombes, faute de temps là encore. Quand on vous dit que je ne suis pas seul dans ma tête! L'idée de base va donc être de rationaliser tout ça et probablement de tout rapatrier sous le domaine papaherisson.com, d'une façon ou d'une autre :
►pour le blog de DSyne : parce que ça me contrarie de laisser ça sur Over Blog, à la merci de la pub ou de la fermeture des serveurs, autant que ça soit archivé en lieu sûr
►pour Papa Hérisson Dessine : pour une simple question de cohérence
►pour la fée Ritelle : parce que ça sera plus simple de tout regrouper sur "papaherisson", et que j'ai toujours envie d'écrire des histoires (je vous recommande d'ailleurs l'histoire du Petit Cordonnier si vous êtes en manque de mes bêtises, je l'aime bien celle-là...)

Sur ce je vous laisse, j'ai comme qui dirait du pain sur la planche.

"Ilyn Payne, le roi Joffrey, la reine Cersei, le limier, Emile le tueur à la saucisse de Morteau..."





C'était vraiment très intéressant.

lundi 20 octobre 2014

Walking scared : l'invasion des maux des vivants

Prologue

C'était arrivé insidieusement, sans que l'on se rende compte vraiment du moment ou tout avait basculé. Certains nous avaient averti du danger... on les avait traité de fous. Et pourtant... Au début, il n'y avait eu que quelques cas... mais ils s'étaient vite multipliés. Dépourvus de la moindre intelligence, leur propagation était quasi virale. N'importe qui pouvait être touché : de simples inconnus, des voisins, des proches même, nul n'était à l'abri. Votre meilleur ami pouvait soudain succomber à son tour, propageant la terreur à son tour : l'invasion avait commencé, et on ne pourrait plus l'arrêter.

Comme on le voit, la progression est implacable...

–Tu... tu vas sortir??! Tu n'as pas peur de la contagion?
–Je sais oui. Mais... il faut bien qu'on mange! On ne tiendra pas éternellement sur nos réserves!
–Je le sais bien mais... ils sont partout, ils sont si nombreux... On les voit passer parfois, le regard vide, la tête penchée, la démarche erratique! Tu ne peux pas prendre le risque de laisser entrer ça chez nous!
–Je serai prudent, t'inquiète, ils ne m'auront pas! Tu me connais, je sais me défendre : je ne suis pas décérébré moi! Au pire, j'ai une pelle dans le coffre de la voiture, ah ah ah!
Maman Koala esquissa un sourire forcé qui peinait à masquer son inquiétude. Je l'embrassai, la serrai dans mes bras, et sorti en refermant consciencieusement derrière moi.
Toujours viser la tête : c'est là que se trouve le problème.

 A cet instant, un bruit dans la rue me fit sursauter. Une silhouette vaguement humanoïde, vacillante s'avançait avec difficulté. Elle émit une sorte de grognement, puis une espèce de râle inhumain, tandis que des fluides non identifiés se répandaient au sol. S'approchant de moi, la créature au regard vitreux agita sa main dans ma direction. J'étais pétrifié, trop tard pour lui échapper :

–Teuheu... teuheu... *xnirf*... Rhaaa, fichue grippe, articula péniblement mon voisin. Ça va la petite famille? *xnirf*
–Ça va, ça va, enfin mieux que vous apparemment, répondis-je.
L'homme étouffa un éternuement dans son mouchoir.
–*xnirf* Rhaaa oui, m'en parlez pas ce fichu vaccin contre la grippe n'a pas marché *teuheu* Je suis malade comme un chien.
–Moui... vous feriez mieux de vous mettre au chaud dans votre lit et de vous reposer.
–*teuheu* C'est ce que je vais faire, je reviens de la pharmacie avec mes médocs. Allez, bonne journée! *Reuuuu, teuheu*


Le voisin s'éloignait d'un pas chancelant, mais une autre silhouette venait d'entrer dans mon champ de vision : tête penchée, démarche mécanique, regard vide... c'était l'un d'entre eux à l'évidence. Il s'agissait de Kevin, le fils d'un autre voisin. Peste soit de cette maudite épidémie! Marchant tel un zombie, l'esprit ailleurs et les doigts pianotant frénétiquement sur son smartphone,  il me croisa sans même me jeter un regard, occupé à Touïter je ne sais quelle futilité. Un lolcat dans le meilleur des cas. Ouf!

M'enfermant dans l'habitacle de ma voiture, je nettoyai immédiatement mes mains à l'aide d'un gel hydroalcoolique : dérisoire barrière contre les nombreux germes omniprésents en cette saison. Insérant la clé de contact, j'allumai le moteur. Immédiatement, l'autoradio se mis à crachoter :
 

#... nistre de la santé : un premier cas suspect du virus en France. Dans quelques minutes, nous allons poser la question à notre spécialiste santé, Jean-Daniel Faipachier : est-ce qu'on va tous crever? En tout cas, la jeune femme suspectée d'être atteinte du virus Ebol...#

Je coupai précipitamment le son! C'était limite : j'avais été négligent, imprudent, j'avais failli être atteint. Contaminé moi aussi par la psychose ambiante, aussi stupide qu'irrationnelle, qui s'était emparée des médias au sujet du virus Ebola. Déjà, on voyait partout ces abrutis marchant le regard vide et la tête penchée sur leur smartphone, en train de multiplier les Touïtes répandant leur trouille dans le monde entier. Se demandant si Ebola n'était pas le virus de la fin du monde
, en émettant des petits bruits de pets liquides. Et pourquoi pas le prélude à une apocalypse zombie pendant qu'on y était? Rhaaaa! Heureusement que la frousse n'est pas vecteur de contagion : la moitié de la population mondiale y serait déjà passé. Je changeai la station de radio pour passer sur Mélancolie FM. Un peu de musique de vieux l'ancienne génération me changera les idées.

#...♫♪ Je suis malaaaaaadeuh... complètement malaaaaaaadeuh♪♫...#


Et merde.


Et oui, comme le montre donc la carte un peu plus haut : les Touïtes® paniqués au sujet d'Ebola (et plus généralement de toute épidémie plus ou moins médiatique) progressent considérablement plus vite que la maladie elle-même. Songez qu'on n'a même pas encore un seul cas autochtone en France à l'heure où j'écris ces lignes. Il est donc prouvé que la connerie est contagieuse, et que son vecteur est Touïteur®. Soyons clairs :  je ne dis pas qu'Ebola n'est pas dangereux hein, juste que pour le moment la maladie est circonscrite à une certaine région du monde, dans laquelle il a fait moins de morts que les accidents de la route ou le tabac dans notre pays. Du reste, les conditions de soins, de vie, de santé, de contrôle de la contamination (etc...) ne sont pas les mêmes. Mais que voulez-vous : les maladies font peur, car on ne comprend pas comment elles tuent, comment elles se transmettent. La plupart des gens ignore comment elles fonctionnent. Heureusement, papa Hérisson est là pour partager son ignorance ses recherches son savoir avec vous.

La dernière fois on a causé système immunitaire (souvenez-vous : Ramón et son escouade de la BAC). Mais dans le cadre de ce dossier "vaccins", il va bien falloir qu'on s'intéresse aussi à la racine du mal : la maladie elle-même. Ce qui tombe fort bien puisqu'une nouvelle fois, l'actualité me rattrape, tel le curé avec l'enfant de cœur.

Et là encore comme vous allez vous en rendre compte, le sujet est vaste. Alors oui, je sais on va encore me reprocher d'en écrire une tartine, et je vous l'accorde : le dernier billet était touffu (et celui-ci ne le sera guère moins). Mais soyons honnête : si j'ai tendance à écrire au kilomètre, ramené à une version imprimée mon texte n'était guère épais.

Je vous laisse méditer ce subtil calembour.






Fin de la récréation.

Bon, quand on parle de maladie, on pense tout de suite "microbe" basiquement. Ou cancer si on lit doctissimaux. A la limite, si on a retenu quelques notions de ses cours de SVT au collège/lycée, on se souviendra vaguement de trucs comme "bactérie" ou "virus", mais tout ça n'est pas forcément bien clair. Je vais donc essayer d'y remédier.

Alors bon, on ne va pas faire un résumé de chaque maladie existante, y a pas écrit "wikipédia" (ni doctissimaux) dans l'intitulé de ce magnifique blog :
  1. mon but n'est pas de faire ici un manuel de médecine, juste de poser certaines bases utiles
  2. sinon on va encore me reprocher de faire trop long
Et je vais essayer de ne pas dire trop de bêtises, car apparemment je suis lu (aussi) par des biologistes, des microbiologistes, des naturopathes (comme maman Koala par exemple).

    Préambule liminaire (mais indispensable) : les cellules

    Bon, déjà, il va falloir que je pose certaines bases : tout organisme vivant complexe (oui, même le vôtre sera qualifié de complexe, bien que vous regardiez parfois TF1) est composé d'un assemblage de cellules. Mais c'est quoi au juste une "cellule" ? Celui qui vient de me répondre que c'est l'endroit où on met les criminels vient de perdre son droit à la qualification de complexe.

    Et bien si vous étiez un Légo par exemple, la cellule représenterait la petite brique de base servant à fabriquer votre corps.

    Il en existe de différentes sortes, avec différentes fonctions, comme les meubles en kit de marque Iaveka™.
    Bon, évidemment, chez certains on se rend compte que la notice de montage a été mal traduite hein...
    Il y a un carton d'emballage une membrane, les morceaux de meuble le cytoplasme,la notice de montage en français traduit du suédois par Gogole™ Translator l'ADN. Si les meubles cellules sont de modèle Prokariöt Procaryote, la notice est en vrac dans la boite et les clés de montage sont rarement fournies l'ADN est libre dans le cytoplasme qui ne contient généralement aucun organite. Si c'est un modèle Eukariöt Eucaryote, plus cher, la notice de montage est placée dans un sachet et la clé de montage est fournie ainsi que des vis en rab' l'ADN est à l'abri dans un noyau et le cytoplasme contient aussi des organites tels que les mitochondries. Dans votre organisme, ce sont des cellules eucaryotes, parce que vous le valez bien.

    Ces cellules sont un peu comme vous : elles vivent, se reproduisent (par mitose, c'est à dire en se divisant), et meurent (on appelle ça l'apoptose).
    Et ainsi de suite...

     Ces bases étant posées, entrons dans le vif du sujet avec...



    1. Les bactéries


    Ce sont aussi des meubles Iaveka® cellules. Assez semblables à celle de votre organisme en fait, sauf que les vôtres sont des modèles de luxe Eukariöt eucaryotes, alors que les bactéries sont plutôt des cellules low cost Prokariöt procaryotes.

    Tout comme vos propres cellules, les chômeurs de Paul Emploi, ou les affaires judiciaires dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, les bactéries se multiplient donc par mitose. Il existe grosso modo deux grandes familles de bactéries selon le design choisi :

    ►en forme de testiboule d'abat-jour modèle Etwøalnwår, ce sont des "Coques" (streptocoquesstaphylocoquescoques à cola, etc...)
    ♫ Rond comme un ballon, et plus jaune qu'un citron...♪
    ►en forme de bibite lampe de chevet modèle Røkøsifredï, ce sont les "bacilles" (bacille de Yersindu charbonde Kochprise de la bacille, etc...)
    Un objet de goût.

    La grosse majorité des bactéries est sans danger (non pathogène). La plupart d'entre elles n'a d'ailleurs pas d’interactions particulières avec l'homme. Beaucoup d'autres interagissent, mais sont toutefois parfaitement intégrées à l'organisme humain. En effet, tel le brave travailleur immigré qui bosse comme éboueur, beaucoup de bactéries vivent en parfaite harmonie avec notre corps et son système policier immunitaire au sein du système digestif. Elles bossent dur, font 2,1 millions d'enfants, produisent de la richesse des vitamines, des micro-nutriments et de l'énergie, paient leurs impôts soutiennent activement le système immunitaire, et nettoient les ordures dégradent certains aliments non digestibles en vue de leur évacuation par le rectum. Notons tout de même qu'il peut arriver que certaines de ces bactéries (mal intégrées certainement), se mettent à dealer du shit, à rouler en Mercedes et à foutre la zone se multiplier de façon anarchique et deviennent pathogènes, comme par exemple Escherichia coli. Ces bactéries appartiennent au microbiote intestinal. On parle aussi de flore intestinale.

    Oui, la flore, pas la faune. Non les bactéries ne sont pas des végétaux mais bien des animaux. Mais les biologistes sont de grands déconneurs : ça c'est un peu l'équivalent en biologie de cette blague tordante au sujet du fou qui repeint son plafond.

    Ce microbiote intestinal est loin d'être anecdotique : il contient plus de bactéries que notre corps n'a de cellules, avec une variété de souches phénoménale. D'après de récentes études, son rôle est essentiel dans le système immunitaire. En outre, ce microbiote semble avoir des échanges privilégiés avec le système nerveux entérique. Késako me direz-vous? Et bien, sachez que des neurones (cellules du cerveau... les cellules qui cogitent quoi) on n'en trouve pas que dans le cerveau justement, mais aussi un bon paquet au niveau du système digestif, histoire de gérer ce joyeux bordel qu'est la digestion. A titre de comparaison, on estime à 200 millions le nombre de neurones de cette zone (à peine 1000 fois moins que le cerveau humain, et équivalent à celui d'un chat par exemple).

    Et ce "deuxième cerveau" semble jouer un rôle non négligeable dans la production de certains neurotransmetteurs (l'équivalent de Touïteur® pour vos neurones) tels que la sérotonine (qui joue un rôle clé dans les émotions telles que la peur, la colère, l'angoisse, le stress...). Or des expériences menées sur des souris montrent que l'échange de leurs microbiotes influe sur leurs réactions face au stress et donc sur certaines de leur capacités. L'expression "en avoir dans les tripes" prend donc un tout autre sens...

    Du coup, la diversité des bactéries de la flore intestinale (et leur état de santé) peut jouer sur certains états émotionnels, mais également sur l'apparition de certaines maladies telles que l'asthme. Oui, oui, on parle bien des minuscules bestioles qu'on a dans le colon, celles qui pataugent à longueur de journée dans la m... Bref, c'est donc bien dans le besoin qu'on reconnait ses amis.
    Et bin on n'est pas dans la merde...

    A titre d'information messieurs, aucune étude ne prouve à ce jour que vous avez des neurones au niveau de la kikoutte. Donc si vous pouviez cesser de penser avec votre b... ça serait pas mal.


    Revenons à nos moutons. Une bactérie pathogène par contre, c'est un peu comme un milliardaire étranger sans scrupule, qui méprise les normes environnementales, et le code du travail. Elle installe une succursale dans l'organisme, capte une partie des subventions publiques nutriments, multiplie ses usines polluantes colonies (au détriment de son voisinage) et s’essuie les pieds sur le code du travail oblige les organes à travailler dans des conditions déplorables.
    Ces bactéries nuisent à l'organisme de plusieurs façons :
    ►elles privent vos cellules d'une partie de leurs sources de revenus en pratiquant le dumping social nutriments
    ►elles font de la déforestation et détruisent des bâtiments classés au patrimoine émettent parfois des substances lytiques qui endommagent les tissus (pour faire de la place et se balader où elles veulent)
    ►elles polluent l'environnement en émettant un rire sardonique et en pissant à la raie des lois environnementales libèrent souvent des toxines qui nuisent, parfois gravement, à l'organisme (ex : toxine tétanique, toxine botulique, toxine diphtérique, ...)
    "Oh c'est bon hein... ces connards d'écolos de globules blancs ne vont pas nous casser les couilles antigènes pour quelques toxines!"
    Toutes les bactéries portent sur leur membrane des badges professionnels antigènes assez spécifiques, qui permettent de les identifier et de les caractériser. Du coup, le but des vaccins est de tenter de filer à vos défenses immunitaires les infos sur ces badges antigènes, pour que les bactéries soient ciblées par la brigade financière par Ramón dès leur arrivée.

    Notons que les bactéries sont généralement sensibles aux fameuses class action (actions groupées en justice) qui les font cracher au bassinet fameux antibiotiques (anti = anti + bio = vie, donc ► anti-vie), qui permettent de les tuer ou de les affaiblir. Mais primo, les antibiotiques c'est pas automatique c'est un peu comme les milices d'extrême droite : ça ne s'attaque pas qu'aux racailles des cités, ça tue aussi les braves bactéries honnêtes et bien intégrées à votre tube digestif, ce qui est vaguement fâcheux tant ces bactéries là sont bien utiles. Et secundo, les racailles, elles, sont de plus en plus résistantes à ces antibiotiques justement, ce qui fait que ça revient à pisser dans un violon.
    T'es sous antibiotique? Non? Bon bin t'es pas malade.
    Face au développement de souches bactériennes multirésistantes aux antibiotiques, l'une des voies les plus prometteuses est probablement la phagothérapie, mettant en jeu... des virus.



    2. Les virus


    Contrairement aux bactéries, les virus ne sont pas des cellules. En fait, certains biologistes hésitent même à les considérer véritablement comme des êtres vivants, un peu comme Justin Bieber.

    A l'image d'un mauvais bouquin de Bernard Henri Levy livré par Melazon™ dans une enveloppe de papier bulle, les virus sont juste constitués d'un fragment d'ADN ou d'ARN, encapsulé dans une coque de protéines : ce fragment étant juste la notice de montage du virus lui-même. Oui, le virus est du genre égocentrique. Il existe de grandes variétés de virus aux formes diverses : en bouboule, en bibite, en ressort, en module lunaire...
    La grande variété des virus.

    Le virus est un parasite : il ne peut se reproduire seul. Tel le Dom Juan de sites de rencontres, il va draguer de braves cellules sans méfiance lors de speed dating foireux, mettre un peu de GHB dans leur verre, les suivre chez elles, et en profitant de leur état second les mettre en cloque lors d'une étreinte aussi brève que peu romantique, avant de les abandonner là comme des merdes, enceintes et amnésiques. En plein déni de grossesse. Quelques temps après, elles donneront naissance à toute une tripotée de bébé virus avant de mourir (brisée par le chagrin certainement... ou par l'accouchement brutal sur le carrelage de la salle de bain peut être). A leur tour, les bébés virus deviendront de vils séducteurs de site de rencontre, et ainsi de suite...
    Résumé du fonctionnement de Meeto™
    Mais alors... tous les virus sont de gros enfoirés de machos violeurs et coureurs de jupons? Techniquement oui (puisqu'ils ne peuvent se reproduire autrement). Mais tous ne s'attaquent pas aux cellules humaines. Beaucoup de gros enfoirés de machos coureurs de jupons s'attaquent aux cellules animales ou végétales, et uniquement à celles-là. Il peut cependant arriver ponctuellement que certains virus s'attaquent à plusieurs espèces, ou passent d'une espèce à une autre : on pense que c'est le cas d'Ebola, du VIH, ou encore du SV40.

    Et du coup, certains virus ont la particularité d'affecter... les bactéries (qui sont des cellules après tout). On appelle ces virus bactériophages ("mangeurs de bactéries"), ou juste phages. Ces braves phages sont donc très intéressants pour tenter de lutter contre des bactéries pathogènes devenues résistantes aux antibiotiques.

    Intérêt : la phagothérapie (comme on a baptisé cette technique) est peu chère en termes de recherche, et difficilement brevetable (donc libre de droits). De plus si la bactérie s'adapte, le phage fera de même tôt ou tard (évolution conjointe), donc aucun risque de se retrouver, comme pour les antibiotiques, avec un médicament qui ne marche plus. De plus, les phages n'ont pas d'effet secondaire, comme par exemple flinguer les bactéries amies du tube digestif.

    Inconvénient :la phagothérapie (comme on appelle cette technique) est peu chère en termes de recherche, et difficilement brevetable (donc libre de droits). Et du coup les labos ne se précipitent pas pour la développer, vu que ça leur rapportera des clopinettes.
    Virus contre bactérie, que le meilleur gagne.
    Les antibiotiques sont sans effet sur les virus. Il existe bien quelques antiviraux (et antirétroviraux pour les virus à ARN) mais ils sont en général spécifiques, et rarement sans effets secondaires. La meilleure parade contre les virus reste encore de disposer (ou développer) des anticorps spécifiques qui reconnaissent les antigènes se trouvant sur la coquille du virus. C'est ce que propose de faire un vaccin au final. Notons toutefois que même correctement vaccinée (c'est à dire avec des anticorps qui se développent), une personne dont le système immunitaire est affaibli reste vulnérable. Le mieux est donc d'avoir une bonne hygiène de vie (éviter tabac, alcool, drogue, politique, émissions de téléréalité...) et une alimentation saine et variée de sorte que Ramón pète la forme.

    Notez la fourberie de certains virus comme celui du VIH, qui s'attaque justement à ce brave Ramón le lymphocyte T, l'empêchant ainsi de produire ces fameux anticorps, et plus généralement de faire son boulot en maravant les bactéries et les autres virus connus (puisque le lymphocyte T est la mémoire du système immunitaire justement). Un tueur de flic en somme.

    En outre, certains virus sont soupçonnés de provoquer (ou du moins de favoriser) certains cancers. C'est par exemple le cas de certaines souches de papillomavirus humain.



    3. les cancers


    Natifs du deuxième décan, si vous avez Pluton dans la Balance, vous allez douiller. Si si. Ils le disent sur doctissimaux : vous avez un cancer. Ou une leucémie. Oui, avec doctissimaux, même si vos symptômes se résument à une simple diarrhée un lendemain de bringue impliquant de la bouffe chinoise douteuse, de la bière tiède et des poppers : c'est un cancer.

    Le cancer, c'est une maladie où l'ennemi vient de l'intérieur : vos propres cellules se mettent à déconner sévère. Les causes peuvent être variées : mutation spontanée, radiations, substance toxique, virus, etc... Mais le résultat est toujours le même : une cellule tout ce qu'il y a de plus normale, se met à ricaner bêtement et à devenir immortelle. Là logiquement, elle revêt un grand imperméable et brandit une épée à tout bout de champ elle commence à se multiplier comme les trolls sur un Touït de Nadine Morano, bouffant toute la place et les ressources disponibles, jusqu'à ce que l'organisme meure. Ou devienne devienne un manga culte (mais c'est rare).
    Hin hin!

    Ça n'est pas pour rien que le cancer est redouté : il est notoirement difficile à soigner. En temps normal, des cellules cancéreuses apparaissent un peu tout le temps (mutations spontanées, exposition légère à des toxiques divers et variés, lecture de doctissimaux...), et en général, Ramón le globule blanc leur met un Quickening dans la tronche aussi sec. Mais pour peu que Ramón soit un peu faiblard, ou débordé, il peut ne plus faire face. Et les cellules cancéreuses se multiplient alors, pouvant aller jusqu'à essaimer un peu partout dans l'organisme (métastase). Et dans ce cas, ça sent un peu le sapin pour vous. Pour l'instant, les meilleures solutions proposées par la médecine consistent à :
    1. faire une ablation de la tumeur via une opération chirurgicale : on coupe ce qui dépasse. Également baptisée méthode Louis XVI.
    2. effectuer une chimiothérapie : une sorte de blitzkrieg médicamenteux, en mode "terre brûlée", puisque ça zigouille aussi bien les cellules saines que les cellules cancéreuses. J'appelle ça la méthode "Cathare".
    3. faire une radiothérapie : version médicale de l'attaque nucléaire tactique consistant à balancer des radiations sur la tumeur pour zigouiller les cellules cancéreuses. C'est tout à fait sans danger puisqu'il est bien connu que les radiations n'ont absolument pas tendance à induire des cancers. C'est la méthode dite du "Nuclear Winter".
    "On a une nouvelle technique thérapeutique en phase de test là... ça vous tente? Bon, ça va piquer un peu..."

    Bon, il y a bien des pistes de recherches qui existent pour développer des médicaments nouveaux, les cellules cancéreuses ayant certaines caractéristiques particulières. Par exemple, il semblerait que ces cellules n'utilisent plus leur mitochondries (à supposer qu'elles en disposent encore), et qu'elles produisent leur énergie par fermentation au lieu de respirer. Apparemment, certains régimes alimentaires (ou des diètes ciblées) donneraient des résultats intéressants, ou du moins favoriseraient l'effet des thérapies.

    Sinon, vous pouvez toujours tenter de faire appel au professeur Mamadou.
    Si ça se trouve, il soigne ton cancer et fait un défrag' en même temps.


    Epilogue

    #... ♫♪ J'ai la rate qui se dilate, j'ai le foie qu'est pas droit, j'ai le ventre qui se rentre...♪♫...#

    Rhaaaa! C'est un complot... changeons de station...

    #... ♫♪ Saturday night fever...♪♫...#

    On va tous creveeeeeeeeeeeeeeeeeer!






    Le début : ici

    vendredi 10 octobre 2014

    Ça pique un peu quand même...

    Une sirène de police résonnait au loin, répercutée par les murs des immeubles environnants. Bien que ce fut la nuit, le parking souterrain n'était pas particulièrement sombre. Au plus baignait-il dans la lumière crue et froide des néons. Certains d'entre eux, trop anciens sans doute, clignotaient nerveusement. Ce signe évident de leur agonie en cours, plongeait certains recoins de ce lieu déshumanisé dans une demi-pénombre, transformant certains angles morts en angoissants portails de ténèbres d'où pouvait surgir à tout moment quelque croque-mitaine ou je ne sais quel psychopathe de film d'horreur.

    Claquant discrètement ma portière, je m'avançais vers le lieu du rendez-vous. Un crissement de pneu un peu plus loin me fit sursauter. Un conducteur un peu pressé avait dû légèrement déraper dans l'un des virages serrés du parking. Il faut bien dire que le revêtement grisâtre, avec sa curieuse texture un peu caoutchouteuse, se prêtait idéalement à ce genre de nuisances sonores.


    Alors que je reportais mon attention vers mon objectif, un mystérieux individu, engoncé dans un imperméable sombre et le visage dissimulé dans l'ombre de son chapeau de feutre, émergea soudain de derrière un pilier situé juste à côté de la silhouette élégante d'une corvette de 1985 d'une twingo vert pomme édition limitée "Mon petit poney".
    Quelle silhouette mystérieuse! C'est vraiment mystérieux tout ce mystère...
    Le spot rouge blafard d'une cigarette se refléta brièvement sur ses lunettes de soleil tandis que l'inconnu tirait sur le mégot. Avant de se mettre à tousser violemment.
    –Euh... ça va? demandai-je un peu inquiet.
    –Reuuuh, reuh... hum oui, désolé. C'est juste que... je ne suis pas fumeur.
    –Ah. Euh... ok, répondis-je un peu interloqué.
    L'individu jeta la cigarette à peine entamée et rajusta son chapeau. Se raclant encore la gorge une ou deux fois, il poursuivit d'une voie faussement rauque :
    –Vous êtes ponctuel M. Papa Hérisson.
    –Moui... bon je suppose donc que c'est vous qui m'avez contacté anonymement pour me fixer ce rendez-vous pour de soi-disant informations...
    –En effet.
    –Et vous êtes?
    –Plutôt content que vous soyez là.
    –Non, je veux dire, comment dois-je vous appeler?
    –Ah pardon. Que diriez-vous de... "Gorge Profonde"? répondit-il en mimant des guillemets de ses mains gantées de cuir noir.
    –Sérieusement? Non là ça va pas être possible.
    –Euh...
    –Non franchement. Déjà pour l'informateur du Watergate, la référence à un vieux porno antédiluvien c'était moisi : j'ai toujours trouvé que ça faisait pute de parking souterrain plus qu'autre chose. Notez ceci explique peut être cela... Mais là maintenant, c'est carrément du réchauffé, on se croirait dans le remake d'un film d'Oliver Stone tourné par Luc Besson un lendemain de biture vodka-coke. Non. Je vais plutôt vous appeler Paul Bismuth ok? Mais c'est comme ce parking là... pourquoi se donner rendez-vous ici?
    Manifestement gêné, l'inconnu répondit en oubliant de contrefaire la voix rauque :
    –Bin euh... c'est plus discret quand même...
    –Plus discret? Vous voulez dire un parking en pleine ville, avec seulement deux voies d'accès, des vigiles, et totalement sous vidéo-surveillance? On ne doit pas avoir la même conception du mot discrétion. En même temps, vu votre dégaine, ça saute aux yeux...
    –Quoi? Mais euh... vous reprochez quoi à ma tenue?
    –C'est à dire qu'un mec en imperméable sombre avec un grand chapeau, des gants et des lunettes de soleil, en pleine nuit dans un parking souterrain c'est pas banal. C'est même franchement suspect. D'ailleurs on ferait bien de se grouiller, car les vigiles du parking nous regardent bizarrement et je pense qu'ils vont appeler les flics si ça n'est pas déjà fait.
    –Hum, oui bon. Tenez! fit-il en me lançant un dossier, dont la couverture s'ouvrit en vol, laissant tomber plusieurs feuillets.
    –Ah bah bravo, fis-je en ramassant les papiers. C'est bien la peine de faire son kéké.
    J'examinai rapidement le document.
    –Sans déconner? C'était pour ÇA que vous vouliez me rencontrer en prenant toutes ces "précautions"?
    –Oui. C'est de la bombe hein? Un vrai scandale!
    –Non, c'est juste un article de presse en ligne qu'on peut trouver avec une bête recherche Gogole™.
    –Euh oui. C'est à dire que... j'ai beaucoup aimé vos articles sur l'industrie pharmaceutique et sur les additifs chimiques. C'était courageux. Vous êtes un lanceur d'alerte M. Papa Hérisson...
    –Vous êtes bien conscient que je me suis contenté de chroniquer des bouquins que j'ai lu? Certes intéressants et remplis de révélations, mais je n'en suis pas l'auteur...
    –Oui, ok, mais bon, vous avez su les présenter avec talent pour sensibiliser vos lecteurs à ces problématiques...
    –Mes lecteurs dont le nombre, en augmentation je vous l'accorde, représente au mieux un pouyem des ventes de ces deux livres. Mais soit, admettons. Donc je suppose que vous vouliez attirer mon attention sur les polémiques concernant les vaccins...
    –Oui c'est cela.
    –L'article que vous venez de me passer est donc une mise en contexte... ok. Donc si vous avez pris toutes ces précautions, c'est que vous avez des révélations en sus de ce document... vous travaillez pour les labos? Vous savez des choses que vous voulez me révéler? Des secrets inavouables? Un scandale en devenir?
    –Euh... non... je... en fait je suis comptable dans un sexshop. Je ne sais rien de plus sur les vaccins, mais euh... ça m'interpelle quoi. Je me disais juste que vous pourriez faire un article sur... enfin au sujet de... des... les vaccins quoi.
    –Ok. Donc vous me refilez l'article succinct d'un obscur site internet sans doute payé par un labo, et démerdes-toi tout seul pépère, fais des recherches par toi-même et ponds-nous un bel article rigolo qui dénonce bien les vilains labos, c'est ça? Sympa merci...
    –Voilà. Bon. Je ne peux pas vous en dire plus, je crois qu'on nous surveille.
    –Oui, je vous l'ai dit tout à l'heure, ce sont les vigiles du parking...
    "Bob, y a un mec louche en imper au fond... je pense que c'est un pervers qui fait la sortie des écoles parkings!"
    L'inconnu venait de reculer, disparaissant derrière le pilier proche de la twingo verte. Le néon clignotait toujours.
    –Euh... Paul? Paul Bismuth?
    –...
    –Oui... non... écoutez, franchement, autant votre arrivée avait un peu de style, autant ça le fait moins pour le départ : je vous aperçois en train de marcher à 4 pattes derrière la twingo. La vôtre je suppose? En plus vos semelles raclent le sol, et ça couine sur le revètement en résine. Le coup de la disparition mystérieuse, ça demande une bonne préparation vous savez.
    –...
    –Ok, bon, c'est pas grave. Allez bonne soirée Paulo, hein.


    Et c'est donc ainsi (ou à peu de choses près) que je me suis retrouvé à mener l'enquête sur les vaccins. Et autant vous le dire, ça n'a rien de simple car le terrain est miné. Il faut dire qu'au sein de la grande famille des traitements médicaux, les vaccins constituent une catégorie un peu à part :
    ►d'une part, assez peu de laboratoires dans le monde en produisent (une douzaine tout au plus, dont les plus connus sont Sanofi Pasteur, GSK, Baxter et Novartis)
    ►d'autre part, ils font partie des rares traitements pour lesquels presque TOUS les pays du monde prévoient des campagnes de traitement massives, souvent gratuites, et parfois obligatoires (ce qui ne va pas sans poser parfois quelques problèmes d'ailleurs, et déclencher quelques polémiques...)
    ►et enfin, c'est l'un des rares traitements à prendre presque exclusivement de façon préventive et non curative.

    Bon, sauf si vous revenez d'un trek de 30 ans en Antarctique, il y a peu de chances que vous ayez loupé les polémiques de ces dernières années sur plusieurs de ces vaccins (vaccin contre la grippe A, contre le papillomavirus...). Par contre, vous ignoriez peut-être que des polémiques sur les vaccins, il y en déjà eu avant, depuis des décennies même, et parfois d'assez sérieuses. Mais j'y reviendrai.

    Alors bon, trouver des informations sur les vaccins c'est facile. Des informations pro-vaccin, comme des informations anti-vaccin hein! Par contre, trouver des informations fiables, claires, pertinentes, sourcées et qui font consensus, ça c'est beaucoup plus compliqué en revanche. Tout simplement parce que, étrangement, en matière de vaccins les gens sont rapidement dogmatiques (ce qui ne lasse pas de me surprendre concernant un domaine qui relève théoriquement de la science, rigoureuse, formelle et démontrée, et non de la foi, irrationnelle par nature) : on affirme, et on martèle, sans étayer.

    Sur ce sujet –comme sur beaucoup de sujet d'ailleurs– on ne trouve visiblement que deux camps. Deux uniques positionnements possibles : totalement pour, ou totalement contre. Pro, ou anti. C'est un parfait exemple de ce que j'appelle le "syndrome de la petite case" (sur lequel je vous ferai un petit laïus à l'occasion) : pas de demi-mesure possible, c'est pour les couilles molles! Je suppose que dans la réalité, certaines personnes sont "pour mais", ou "plutôt contre néanmoins", voire même carrément "bof ça dépend", mais ceux-là n'ont pas la parole et picétou. Et comme il convient à ce genre de postures extrêmes (pour ou contre), les arguments sont souvent d'une pauvreté intellectuelle frisant l'indigence. Quand il y en a des arguments je veux dire. Car pour être honnête, pour peu que vous vous donniez la peine de consulter l'un ou l'autre article traitant de ce sujet, vous constaterez rapidement que l'article lui-même se contente généralement d'affirmations gratuites du style :
    "Ohlala, la France est en retard sur la couverture vaccinale pour telle maladie, c'est fâcheux!"
    Mais sans préciser si cela affecte ou non le taux de personnes atteintes par la maladie, ni si l'efficacité du vaccin est clairement démontrée, ni même si celui présente d'éventuels risques. Car ce sont des informations sans intérêt. Par contre le concours de quéquette piquouses avec la Suède ou le Danemark, ÇA c'est l'info coco!

    Quand aux commentaires des internautes sur ces mêmes articles, c'est pire : ils se résument souvent à une bataille rangée de pseudo experts -de mes couilles- diplômés en art du troll de l'université de Wikipédia. Le tout à base d'arguments aussi péremptoires que peu étayés du genre :
    "Les vaccins c'est caca, d'ailleurs la dernière fois que je me suis fait vacciner, j'ai été malade!"
    "C'est de la propagande de cinglé d'anti-vaccins! Votre attitude est criminelle!"
    Et j'en passe et des meilleures sur l’évocation d'études irréfutables (mais jamais sourcées bizarrement) qui montre clairement que (rayez la mention inutile) :
    ►les vaccins sont une invention des satanistes nazis affiliés à Cthulhu, destinée à détruire l'humanité après avoir réduit celle-ci à l'état d'un troupeau de zombies décérébrés au service des Illuminati
    ►les vaccins sont paix et amour et ils sauveront le monde, nourriront les affamés, stopperont les guerres, passeront un petit coup de balai et feront le café avant de faire revenir l'être aimé en moins de 48h

    Bref : autant dire qu'on n'est pas sorti de l'auberge. Face à ce champ de ruine de la raison et du bon sens, j'ai donc décidé de reprendre les choses à la base en commençant par faire un point sur le fonctionnement du système immunitaire, les origines de la vaccination et son principe. Si vous regardiez "Il était une fois la vie" étant mômes, ça vous rappellera peut être des souvenirs.
    Tient? Y a Paul Bismuth au pied du bureau...

    1. Le système immunitaire

    A l'évidence, l'organisme humain n'a pas attendu l'arrivée de la médecine et des vaccins pour apprendre à lutter contre les maladies (sans quoi je doute qu'hypocrite Hippocrate eusse put inventer son célèbre vin aux épices... attendez, non, ça c'est l’hypocras, Hippocrate c'est le serment des toubibs qui dit "ça vous fera 25€, je ne prends pas la carte"). Votre corps –mon corps– dispose donc de défenses naturelles contre les agressions externes : le système immunitaire. Si vous vous rappelez vaguement de vos cours de biologie, il y a une histoire de globules blancs, et schématiquement ça donne ça :

    Prenons un globule blanc, que nous appellerons Mario Manuel Ramón (rapport au fait que Ramón patrouille dans vos conduits votre réseau sanguin (entre autres) qu'il va donc "ramoner" pour y nettoyer les saletés. Car pour sa sécurité, il faut se faire ramoner...).
    Ramón aurait pu être plombier, mais il a choisi une carrière de globule blanc.
    Et puis il y a Koopa Mouloud Kevin le staphylocoque. Kevin, c'est un peu la racaille du 9-3 version microbe. Quand il zone avec ses potes dans le hall de l'immeuble vos organes, il fout le dawa, importune les petites cellules qui portent des ribozymes un peu courts en les traitant de salopes, organise des tournantes dans votre intestin grêle, deale des toxines et dessine des zguegues dans la cage d'escalier.
    Il a bien une tête de racaille notez...
    Le rôle de Ramón (à la tête de son escouade de la BAC), c'est donc de lui coller sa branlée pour ramener le calme dans la cité l'organisme.
    Et oui, un anticorps dans la margoulette ça pique un peu.
    Bon. Ça c'est la version simple, celle qu'on vous balance en général parce qu'on considère que vous êtes trop cons pour comprendre des explications plus détaillées (je reviendrai d'ailleurs sur ce sujet dans une prochaine bafouille). Et dans cette version simple, le vaccin ça représente grosso modo la caisse de gadgets (flashball, taser, lacrymo), ici représentée par un champignon pour simplifier, qu'on vient de livrer à la caserne de Ramón pour qu'il remplisse plus efficacement ses objectifs chiffrés de reconduite à la frontière au gros colon.
    Moi aussi si je bouffe certains champignons, j'ai l'impression de devenir un super héros.

    En fait la réalité est un peu plus complexe (et d'ailleurs pas encore complètement comprise par les biologistes concernant certains de ces mécanismes). Déjà le corps à aussi d'autres moyens d'actions :
    ►la fièvre : loin d'être néfaste, elle est surtout un symptôme d'une infection. La plupart des germes fonctionnent mal au delà de 39° (surement des racailles venues du nord), et meurent ou ont du mal à se multiplier, ce qui facilite le boulot de Ramón. A ce titre, essayer de faire baisser la fièvre est en général très con :  ça revient à dévisser l'ampoule avertissant de l'incendie en espérant que ça va l'éteindre, et du coup ça déconnecte aussi le réseau de springlers destiné à contenir ce même incendie. Relativisons tout de même : sur une longue durée, la fièvre a tendance à éprouver l'organisme lui-même.
    ►l'acidification du sang (baisse du pH sanguin) : beaucoup de virus sont sensibles au pH (c'est à dire au degré d'acidité du milieu) car un milieu acide inhibe leur fonctionnement. Inconvénient: cela affecte aussi les cellules de l'organisme. D'ailleurs, si cette acidose persiste, elle peut devenir pathologique et nécessiter un traitement.
    ►les substances antivirales organiques (immunoglobulines, interférons...) : elles perturbent la reproduction des virus en leur diffusant du Derrick ou du Joséphine Ange Gardien et en leur filant une camomille.

    Ensuite, les globules blancs, y'en a plein de sortes (je vous mets juste les principaux, y en a encore d'autres) :
    ►les polynucléaires (leucocytes) : c'est la première ligne de défense. Ils bouffent les intrus qu'ils arrivent à identifier (délit de faciès) car ils n'ont pas leurs papiers. Ils sont costauds, mais un peu con-cons, et de nombreux germes savent tromper leur vigilance grâce à de faux -papiers.
    Le polynucléaire passe son temps à bouffer tout ce qui traîne. Surtout si c'est crade. Un peu comme mon chien en fait...
    ►les macrophages : à l'instar des polynucléaires, ils bouffent les intrus et les débris organiques. En général, ce sont des troupes de réserve, qu'on appelle de la caserne en cas d'urgence, quand les polynucléaires sont débordés. Eux-aussi sont un peu con-cons, mais ils ont une meilleure endurance et un plus gros appétit.
    "Je ne suis pas GROS. Juste un peu enrobé!"
    ►les lymphocytes : ils en existent plusieurs types, mais en gros ce sont les balaises et les gradés, les mecs qui ont fait des entrainements et/ou des études. Ils identifient l'adversaire et adaptent la tactique à ce dernier (leçon de natation dans la Seine pour les germes d'Afrique du nord, foutre le feu à la paillote si ce sont des microbes corses, gaz lacrymo si ce sont des virus cathos dans une manif' pour tous, etc...). Ce sont eux qui ont les clés de l'armurerie, et peuvent donc balancer les flashball, tasers et lacrymos anticorps si besoin.
    Tout de suite, ça rigole moins.
    Accessoirement, ce sont certains de ces lymphocytes (les B et les T pour être exact) qui écrivent les rapports d'intervention et enregistrent les empreintes des contrevenants dans le fichier pour les identifier plus facilement afin de leur balancer direct les anticorps la prochaine fois qu'ils pointeront leur museau.

    Enfin, il y a donc ces fameux anticorps : spécifiques aux germes visés, ils sont là pour leur mettre la misère et faciliter le boulot des leucocytes, macrophages et lymphocytes dans leur travail d'élimination.

    Comment tout cela fonctionne-t-il? Mettons-nous en situation. Disons qu'une brave cellule constate qu'une bande de microbes est en train de foutre la zone dans son jardin, et de lui piquer ses poules protéines (des bactéries roms surement). Elle va immédiatement prévenir les autorités compétentes en envoyant des appels à l'aide désespérés interférons tout autour d'elle. Les premiers sur place sont en général les polynucléaires. Comme ils sont débordés, ils appellent les macrophages en renfort. Alertés par tout ce raffut, le préfet et le capitaine de la gendarmerie les lymphocytes se pointent, et collent les contrevenants dans le panier à salade à grand coups de lacrymo d'anticorps, avec prise d'empreintes et fichage en vue de futures interventions. Si notre bactérie repointe le bout de son museau antigène dans le secteur, il peut être sûr de voir débarquer immédiatement un car de CRS lymphocytes NK dans les minutes qui suivent. NK c'est pour Natural Killer. A ne pas confondre avec SK (pour Serial Killer), ni DSK (pour Dans Son Ku).
    Non Serge, des lymphocytes Natural Killer on a dit.


    2. Origines de la vaccination

    Pour beaucoup de gens, l'invention du "vaccin" c'est Louis Pasteur. C'est du reste l'histoire qui a été et est toujours popularisée, histoire de faire mousser notre patriotisme latent.

    La légende voudrait donc que dans les années 1880, ce brave homme, en collant le nez à son microscope sur l'échantillon de sang d'un malade, se soit rendu compte de la présence de vilaines petites bébêtes microscopiques ("microbes"). Il se serait écrié un truc du style : "Oh bin ça c'est pas banal!" et aurait alors cherché un moyen de tuer les dites bébêtes (l'utilisation intempestive du lance-flamme ayant du coup fortuitement conduit à l'invention de la pasteurisation, ainsi qu'à celle du méchoui lors d'une tentative malheureuse de "vaccination" d'un troupeau de moutons contre le bacille du Charbon).
    "Oh bin ça c'est pas banal!"
    Grand fan de "Karaté Kid", notre pote Loulou aurait ensuite imaginé de procéder à l'entrainement au combat de Ramón le globule blanc, en le confrontant à une version affaiblie des microbes lui permettant de découvrir leurs combos et cheat codes sans courir de risque. Théorie validée 1885 en "vaccinant" contre la rage un gamin mordu par un chien enragé (notons que ce sale gosse avait probablement été enquiquiner le molosse, et que du coup c'était bien fait pour sa gueule. Mais que voulez-vous, il fallait bien trouver un cobaye...).
    Oui, alors je sais : Pasteur vous ne l'imaginiez sans doute pas comme ça. C'est pour la version que j'ai proposé récemment à Hollywood sous forme d'un scénario dans lequel Pasteur est une femme, Louise, avec de gros seins neurones, qui combat une invasion de zombies et de loup-garous avec son lance-flammes et son katana (en lançant sa phrase culte : "Je vais te pasteuriser la tronche, motherfucker!"). Ne riez pas, ils ont bien fait Abraham Lincoln contre les vampires...
     
    La légende est belle, mais en réalité l'humanité n'a pas attendu Pasteur (qui n'est du reste pas le premier à avoir vu des microbes dans son microscope, ni à avoir fait le lien avec les symptômes) pour tenter de s'immuniser contre les sales maladies. Le principe d’inoculation ou d'exposition à une forme atténuée de la maladie était déjà connu en Afrique depuis des siècles, et il se dit (bien que ça soit contesté) qu'en orient, Chinois et Indiens connaissaient déjà la variolisation depuis le XIème siècle. Au moyen âge en Europe, il était également connu que lors des épidémies de peste, ceux qui survivaient à la maladie après l'avoir contractée s'en trouvaient immunisés (et du coup, les autorités demandaient amicalement à ces derniers d'être bien urbains, et de bien vouloir ramasser les cadavres avant de filer un coup de balais vu que c'était un peu le bordel ici, merci!).

    En réalité les premiers "vaccins" sont référencés dans les annales de la sciences (ça n'est pas sale) à partir des années 1770. Plusieurs personnes tenteront en effet d'immuniser des individus contre la variole en leur inoculant la variole de vache aussi appelée "vaccine" (vacca signifiant vache en latin,c'est là l'origine du nom de "vaccin"... heureusement que vache ne se dit pas tapa...), avec un certain succès semble-t-il. Pasteur est donc l'héritier de théories et d'expérimentation antérieures. Bien sûr, cela n'enlève rien à la valeur de ces travaux qui ont eu le mérite de mettre ce procédé en lumière, de le formaliser et de commencer à en comprendre les mécanismes.


    Petite anecdote cocasse au sujet du "fait" le plus connu du grand public dans la carrière de ce biologiste : il n'a jamais été clairement démontré que le petit Joseph Meister, que Pasteur avec vacciné contre la rage, était porteur de la maladie, ni même que le chien qui l'avait mordu était lui-même enragé. Des médecins contemporains de Pasteur avaient d'ailleurs jugé que ce dernier s'avançait beaucoup en prétendant avoir sauvé l'enfant. Tel un vulgaire ministre qui s'invente des diplômes sur son CV, Pasteur aurait donc peut être un peu exagéré ses succès. Un commentaire monsieur Pasteur?
    "J'ai découvert l'existence de ce "Joseph Meister" dans la presse, comme vous. C'est de l'acharnement judiciaire!"

    3. Principe d'un vaccin

    Quand on veut vous vulgariser la chose (que ce terme porte bien son nom parfois...), on vous explique comme à des neuneus, qu'un vaccin est fabriqué à partir du microbe lui-même. Ce micorbe, on l'a passé à tabac avec un annuaire pour qu'il soit tout mou et tout coopératif, et on ajoute parfois des adjuvants pour renforcer la réponse immunitaire (les champignons tasers, lacrymo et flashball donc). On colle ensuite tout ça (microbe, annuaire, taser, etc...) dans une seringue qu'on vous plante dans le croupion : direction la circulation sanguine ou les tissus. Là, inévitablement Ramón va finir par lui tomber dessus et comprendre que c'est une racaille (la présence de l'annuaire certainement). Il va alors le finir à coup de lacrymo avant de prendre ses empreintes et de le ficher en vue de futures interpellations.

    Oui, Ramón se lâche un peu sur les anticorps là quand même... on voit bien que les pauvres microbes sont déjà hors d'état de nuire.

    Bon, ça c'était globalement vrai jusque dans le milieu du XXème siècle, parce qu'on ne savait stimuler la réponse immunitaire du corps autrement qu'avec l'agent pathogène de la maladie lui-même. Mais ça n'allait pas sans poser certains problèmes parfois. Ainsi, avec certains vaccins à germes vivants, il y a parfois eu des incidents : les germes retrouvaient leur virulence et provoquaient alors la maladie contre laquelle ils étaient censés immuniser (ex : vaccin anti poliomyélitique dans les années 50). Dans d'autres cas, des cultures cellulaires ont été infectées par un autre virus, introduisant une maladie (différente) en plus du vaccin lui-même.

    Du coup, les laboratoires ont commencé à produire des vaccins ne contenant que des bouts de virus et de bactéries, ce qu'on appelle les antigènes spécifiques. Grosso modo, au lieu de filer à Ramón directement le suspect pieds et poings liés pour qu'il prenne ses empreintes et le tabasse un peu pour s'échauffer, on diffuse un fichier avec les empreintes et la photo du suspect pour que Ramón le choppe si jamais il le croise dans la rue, et qu'il lui meule la face dans la cellule de dégrisement (avant de se rendre compte qu'il s'est gourré de suspect et que l'IGPN intervienne).
    Le risque, c'est d'attirer les chasseurs de prime antibiotiques, qui eux, ne font pas dans le détail.


    Mais comme ça semble un peu moins efficace (Ramón est un peu flemmard apparemment, il n'aime pas trop travailler d'après photo, il préfère un vieux flag'), on motive le système immunitaire avec des adjuvants. En gros on file à Ramón un pack de bière, un rail de coke, un fix de LSD, un best of des discours de Marine, et une photo de Kevin en train de se faire sa femme, de sorte qu'il ressente une furieuse envie de lui faire avaler son extrait de mitose en lui collant sa bombe lacrymo dans le trou de balle. Le gros soucis, c'est qu'il arrive parfois que sous l'effet du LSD et de la bière, Ramón pète un câble et se mette à faire un carton autour de lui avec son arme de service : on parle de maladie auto-immune. Tout l'enjeu est donc de savoir si le jeu (abaisser le taux de criminalité en collant Kevin au trou directement) vaut la chandelle (le risque de voir Ramón tourner maboul et flinguer tout le commissariat). Les uns disent que oui : les pro-vaccins qui estiment que le risque de pétage de plomb de Ramón est très faible compte tenu de son efficacité accrue sous l'effet du LSD. Les autres jugent que non, partant du principe qu'on peut, dans la plupart des cas, se débarrasser de Kevin en lui collant des TIG ou un bracelet électronique, alors que Ramón, super entrainé, est pratiquement impossible à stopper s'il vire parano.

    Sur ce , je me rend compte que cet article est déjà bien assez long, et je vous dis : à la prochaine!


    Epilogue

    Je venais d'éteindre l'écran de l'ordinateur. Le ronronnement discret du ventilateur de l'alimentation était à peine audible dans la pénombre du bureau assoupi, couvert par les grattements du chat dans la litière. Je m’apprêtais à éteindre les dernières lumières pour monter me coucher, lorsque la sonnerie du téléphone me dit sursauter. Qui pouvait bien commettre la folie de m'appeler à cette heure tardive?
    –Allo! décrochai-je, un peu énervé.
    –Monsieur Papa Hérisson? me répondit une voix rauque.
    –Paul Bismuth? Qu'est-ce qui vous prend de m'appeler à cette heure indue?
    –Mais... comment avez-vous su que c'était moi? dit-il en reprenant son timbre normal.
    –J'ai reconnu votre imitation foireuse de Barry White sous hélium. Qu'est-ce que vous me voulez?
    –Je... Votre article. Vous n'allez quand même pas vous arrêter là? Vous avez à peine effleuré la polémique sur les vaccins!!!
    –Du calme...
    –Que je me CALME!??? Alors que tu te contentes de pondre une BLUETTE sur un sujet aussi sérieux!???
    –Déjà vous allez me parler meilleur, on n'a pas distribué des claques qui se perdent ensemble. Le vouvoiement est de rigueur sinon, c'est direction mon grenier.
    Capito? Ensuite, sachez que cette article n'est que le premier d'une trilogie, qui devrait logiquement couvrir le sujet de façon à peu près exhaustive. Alors mollo!
    –Ah. Euh... je... je suis déso...
    –Et puis franchement, vous ne devriez pas m'appeler du boulot. Surtout en vous énervant comme ça, vous aller faire peur aux clients du Sexshop.
    –Hein? Mais comment savez-vous que je suis au boulot?
    –J'entends vibrer un p'tit canard derrière vous.
    –#tuuuût#
    Vrrrrrrr
     


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