mardi 25 novembre 2014

La sale ère de la peur

Mesdames, messieurs... la France  a peur.
"Tremblez citoyens! La menace est à nos portes!"
Bon sang mais c'est pas banal ça, me direz-vous! Et de quoi-t-est-ce-donc que la France elle a-t-elle peur alors?

Je ne parle pas ici de simple phobies, que j'ai déjà abordé ailleurs...

Vous n'avez pas dû suivre l'actualité des dernières décennies derniers jours vous : la France a peur de tout. Si si, de tout, je ne rigole pas. Enfin si, je rigole, mais c'est un rire un peu jaune. Car il faut bien le dire chers lecteurs, s'il est un mot qui définit bien notre époque, c'est bien celui-ci : ANXIOGÈNE. Et j'ai parlé de la France, mais objectivement on n'est pas obligés de se restreindre : ça concerne une bonne partie du monde occidental, voire du monde mondial.

C'est sans doute pas pour rien qu'une large part de la population carbure aux anxiolytiques. Bon, en pure perte et avec des effets secondaires désastreux, mais c'est l'intention qui compte hein... Car oui, notre société est anxiogène, et les médias se font un plaisir de nous le rappeler en permanence :
Le problème, c'est que la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance. Et donc...
"La peur est le chemin vers le côté obscur"

Il faut bien dire, et ça on en a déjà parlé avec les hippopotames rouges, qu'il semble considérablement plus facile de faire du ramdam (on dit du buzz parait-il quand on est dans la vibe) avec des "infos" qui se fondent sur de l'émotionnel, que sur des choses faisant appel à l'intelligence (par exemple une brave sonde spatiale qui se pose sur une comète. Ok, c'est pas un bon exemple car cette info là a bien fait le buzz justement... comme quoi).

Et sans surprise, la peur (comme l'envie dans le cas des hippopotames rouges), émane de ce brave cerveau limbique, et plus précisément du complexe amygdalien.
Également surnommé (par moi) : aire cérébrale de la pétoche.
A ne pas confondre avec les amygdales pharyngées qui n'ont rien à voir si ce n'est le nom. Notons que je soupçonne à titre personnel que les nerfs contrôlant vessie et sphincters doivent être branchés directement sur ce complexe amygdalien (de la même façon que les poils du rectum sont reliés aux glandes lacrymales) : ça expliquerait pourquoi on se fait dessus en cas de trouille bleue.

Bref. La peur est à l'origine un mécanisme de protection. L'organisme réagit de façon instinctive à une menace, en produisant de l'adrénaline (surnommée d'ailleurs l'hormone de la peur) pour diminuer le temps de réaction face à cette menace. Et c'est cette même adrénaline qui induit les symptômes cliniques de la peur : tremblote, augmentation du rythme cardiaque, écarquillement des yeux, respiration saccadée,...

Comme c'est un réflexe, ça court-circuite les processus cognitifs ordinaires : le corps réagit avant d'analyser précisément la menace. C'est le mécanisme de "réponse combat-fuite". Et ensuite seulement le cortex, cette grosse feignasse cet inspecteur des travaux finis, va faire son boulot en vérifiant si la "menace fantôme" justifiait réellement d'émettre ces petits bruits de pets liquides. C'est pour ça que ça marche à tous les coups, comme ces images animées qu'on trouve parfois sur les internet. Mais siiii, vous savez bien : ces images où l'on voit un truc style un gamin un peu flippant dans un décor sinistre, on vous demande de vous rapprocher de l'écran et de le fixer pendant 30 secondes, et là paf! Une image qui fiche la frousse apparait pendant une seconde.
Ça marche à tous les coups je vous dit!

En fait, techniquement, il conviendrait donc de se méfier des gens qui disent n'avoir jamais peur : soit ils mentent comme des politiciens, soit ce sont de dangereux psychopathes dont les mécanismes cérébraux sont totalement différents de ceux de l'être humain normal.
"–Ah ah ah, non mais tranquille... j'ai même pas peur d'une éventuelle enquête les copains!"

Le problème, c'est lorsque ce mécanisme naturel commence à être biaisé, soit par un dysfonctionnement interne (phobies, paranoïa, schizophrénie...), soit par des stimuli externes trompeurs (drogues, sons à basse fréquence, images subliminales, livres d'Eric Zemmour, rumeurs médiatiques, touïtes au sujet d'Ebola...).

Pour les causes internes hélas, il n'y a pas toujours de solution idéale : la psychiatrie et la neurologie proposent parfois des traitements ou des thérapies, plus ou moins efficaces, mais ces mécanismes sont encore mal connus, et les résultats incertains.

Pour les causes externes en revanche, il existe une parade absolue qui tient en 3 lettres : UFC!

–Euh... l'Union Fédérale des Consommateurs? Y a un dossier sur "Que choisir" ?

Non, pas du tout.

–Ah... alors peut être... l'Université de Franche-Comté? L'Ultimate Fighting Championship? L'Union des Forces de Changement?

Non. C'est biologique.

–Pfff... l'Urine de Fennec Concentrée? L'Unité Fourragère Cheval? L'Unité Formant Colonie?

Non, décidément vous n'y êtes pas. C'est :

Utilise ton Fucking Cerveau !!!!

Non, sérieux, utilise-le j'te jure!
Car oui, soyons clair, le seul intérêt de faire appel à vos bas instincts tels que la peur, c'est de pouvoir s'affranchir de toute réflexion construite de votre part, ce qui permet :
  1. de faire de l'audience à bon compte et de libérer du temps de cerveau
  2. d'en profiter pour vous placer quelques hippopotames rouges ("L'insécurité vous fait peur? Investissez dans une alarme!", "le popotin de Kim vous subjugue? Mangez des marshmallows!", "Peur des clowns? Votez pour l'Union des Minus Patibulaires / le Parti Sinistré, on les collera au gnouf"...)
  3. de manipuler l'opinion publique, et là plus c'est gros, plus ça passe (souvenez-vous!).
  4. d'abolir tout esprit critique (permettant de faire passer des lois liberticides, d'imposer des "mesures d'exceptions" qui deviennent bien vite la règle, de justifier le reniement à certaines valeurs...), c'est d'ailleurs très bien documenté, parait-il, dans le livre "La stratégie du choc" de Naomi Klein.
Règle n° 1 : On ne parle pas du Fight Club ne jamais croire ce qu'on vous dit sur parole.
–Mais alors, toi tu vas essayer de nous faire croire que tu n'as jamais peur papa Hérisson?

Non mais... vous comprenez ce que vous lisez? La peur est un réflexe! Naturel! Bien sûr qu'il m'arrive d'avoir peur. J'ai même parfois franchement les miquettes! Pire, je dirais que le fait de devenir père m'a sans doute amené à découvrir de nouvelles peurs : celles que l'on ressent pour la sécurité et l'avenir de ses enfants... Pour autant, ça n'est pas la peur en soi qui est mauvaise, c'est de se laisser dominer par elle, en permanence. La peur devrait être un sentiment temporaire, plutôt bref. Il n'est pas normal de vivre en état de peur permanente.

Sauf que justement, on rencontre de plus en plus de ces comportements collectifs, dans lesquels la peur est devenue le moteur quotidien. Pour différentes raisons d'ailleurs! Pour certains c'est :
  • un business : ils vivent de la peur qu'ils suscitent ou entretiennent chez les autres (mafia, terrorisme, prédicateurs de l'apocalypse/gourous de secte, concerts de Justin Bieber...)
    Faut reconnaître, ça fait peur quand même...
  • un mode de vie : toute leur existence tourne autour de la GPA (Grande Peur de l'Apocalypse) zombie/nucléaire/virale/céleste/théorie du genre... Pour certains de ces Survivalistes, cela peut d'ailleurs devenir un business...
    Sans compter le côté fashion à mort des tenues NBC et des M16...
  • une politique : l'essentiel de leurs convictions repose sur la peur de l'Autre, que cet Autre soit homo, étranger, musulman, juif, catho, séropositif, femme, obèse, clown, bimbo psychopathe armée d'un grand couteau...(rayer la ou les mentions inutiles, il est possible de cumuler plusieurs "bêtes noires").
  • Par exemple, cet homme à peur des bougn... auvergnats
Je vais vous dire : je crois sincèrement que notre monde crève de beaucoup de chose, mais s'il doit y en avoir une... une cause principale, initiale à tout cela, je suis bien persuadé que c'est la trouille. Notre civilisation est en train de crever... de trouille. Et je crois qu'on a sérieusement intérêt à stopper cette production mortifère d'adrénaline institutionnalisée si on ne veux pas qu'elle crève... tout court.

D'ailleurs, c'est bizarre comme notre espèce (soi-disant) supérieure est malgré tout toujours esclave de ces mécanismes émotionnels ataviques... Faut sans doute croire qu'on n'est pas si évolués que cela.

Tiens, peut être une piste pour conclure, sachez qu'une étude a montré que l'ocytocine (une hormone liée à l'altruisme, à l'empathie, et... au désir sexuel) avait tendance à diminuer l'activité du complexe amygdalien, et donc à diminuer le sentiment de peur. Moralité : pour lutter efficacement contre vos peurs, faites l'amour, pas la guerre! Ou alors faites des crêpes...
C'est pour une bonne cause : l'avenir de l'huma... des crêpes.

mercredi 19 novembre 2014

La vérité est tailleur, et mon tailleur est riche!

Donc la vérité devrait faire ma fortune.

Il y a quelques jours de cela, Sabine et associés a lancé un truc de ouf sur sa page. Je ne suis même pas sur qu'elle se doutait de l'ampleur que ça allait prendre. Du coup, j'ai décidé de prendre le train en marche et de vous révéler...

10 choses que vous ne savez pas sur moi…

... et qui vont vous faire une belle jambe. Notons que si vous lisez un autre billet de cette série, ça vous en fera deux et ça vous économisera le chirurgien esthétique, vous permettant ainsi d'aller vous la péter sur le dance floor en minijupe ras-la-touffe avec une paire de gambette à rendre Adriana Karambeu verte de jalousie. On dit merci qui?
Merci papa Hérisson!

Allez, on s'accroche bien à l'élastique de son slip, c'est parti!

1– Je ne supporte pas les objets pointus (même juste vaguement pointus : stylo, doigts, menton de frère Bogdanov, etc...) en direction de mes yeux. C'est phobique.
Ok, je vais plutôt regarder les yeux hein...

2– Enfant, j'ai été traumatisé par un épisode de "L'amour du Risque", dans lequel une psychopathe amoureuse de Jonathan tentait de tuer Jennifer à grand coups de couteau de cuisine king size. J'en ai longtemps fait des cauchemars.
Une série qui fait peur!

3– Je souffre du mal des transports depuis aussi longtemps que je me souvienne : les trajets en voiture ont toujours été ma hantise. Bizarrement, je n'en souffre pas quand je conduis. Et depuis que j'ai passé mon permis, ça peut aller aussi quand je suis passager à l'avant et que je regarde la route comme si j'étais au volant. En revanche, si je suis à l'arrière ou que je détourne le regard (pour lire, consulter une carte, râler contre les gnomes qui foutent le dawa à l'arrière, ramasser un doudou tombé, etc...), c'est radical : je suis malade.
T'as pas pris ta cocculine?

4– Je ne peux pas saquer les dogmes. Un dogme, c'est une affirmation gratuite, non démontrée, mais considérée comme incontestable. C'est donc un concentré de bêtise, de stéréotypes, d'idées reçues, d’arrogance, et de refus du dialogue. Mon antithèse quoi! C'est vrai en religion évidemment, mais aussi en politique, en société, et même en science! Alors même que la science, par nature, devrait cultiver le doute et rejeter tout dogmatisme, c'est très loin d'être le cas et on y trouve sans doute autant de dogmes que partout ailleurs. Et ça, ça m'énerve un chouïa...
Viens là le dogme que je te mette ta raclée!

5– Petit, je rêvais d'être savant fou. Bon, j'ai déjà des chats et un petit pet au casque, il ne manque qu'un plan machiavélique pour conquérir le monde. Et des sbires. Plein de sbires. À moustache si possible, je trouve que le sbire à moustache ça a un certain charme désuet. Par contre, ne comptez pas sur moi pour me faire avoir par le premier James Bond venu : pas de plan foireux et super-compliqué pour me débarrasser de lui, juste la bonne vieille balle entre les deux yeux par un sniper à 800m. Fou peut être, mais stupide : non.
Les sbires, c'est essentiel. C'est important de savoir bien s'entourer...

6– J'ai adoré "Le pendule de Foucault" de Umberto Eco. Je l'ai relu plusieurs fois. Ainsi que l'ensemble du cycle de "Dune" de Franck Herbert, "Le Seigneur des Anneaux" de Tolkien et "Le secret de Ji" de Pierre Grimbert. J'ai lu "Twilight" aussi. Et je... je... j'ai bien aimé. Je suis désolé. J'ai honte.
Jacques Dessange aime ça.

7– On m'a déjà proposé de faire un casting pour de la télé-réalité, un truc de rencontres/séduction façon "L'amour est dans le pré" à priori. Ah ah ah! Même pas en rêve! Non sérieux, j'ai mis des gens à sécher dans mon grenier pour moins que ça... Bon, c'était pas à "moi" personnellement, la proposition s'adressait à tous les membres de l'association de Jeu de Rôle que j'ai la folie l'honneur de présider. C'est bien connu : tous les rôlistes sont de jeunes geeks, puceaux, qui rêvent de se mettre en couple avec une bimbo en plastique écervelée qui maitrise la compétence backstab au level 10. Ou pas, puisque plusieurs des membres de mon asso sont en couple, voire ont des enfants. Et on compte un gros tiers de filles. Fumble pour l'agence de casting donc...
"Aaaah, pas de chance Kévin... fumble sur ton jet de Séduction! Tu vas donc quitter l'aventure!"

8– J'adore apprendre des trucs par sérendipité. Et j'adore le mot sérendipité, que j'ai d'ailleurs appris par sérendipité il y a quelques années de cela. Je trouve d'ailleurs que la fonction "article au hasard" de Wikipédia est une excellente source de sérendipité.
Bon, soyons honnêtes, la plupart du temps on tombe sur un article juste chiant.

9– Si je devais choisir un superpouvoir, je ne choisirais pas de voler. C'est moisi, banal, et c'est un coup à se viander un avion ou se prendre un drone dans le croupion. La super-force non plus. C'est trop commun! Et puis ça fait vraiment pouvoir de gros bourrin peu subtil, sans compter que ça se révèle finalement assez peu utile à part pour frimer. L'invisibilité non plus : c'est juste un pouvoir de gros lâche ou de pervers de vestiaire. L'immortalité... bof, j'ai peur que ça me pèse un peu, surtout vers la fin. Le déplacement spatio-temporel (téléportation), ça pourrait être sympa, mais ça me semble quand même vachement risqué. Non, le truc qui me botterait, ça serait un pouvoir de glossolalie. Pas la maladie hein, juste la capacité à parler (et même lire et écrire) n'importe quelle langue! Parce que déjà franchement, en terme de frime c'est la classe internationale. Ensuite, ça permettrait de décrypter des écrits anciens et de percer leurs mystères. En plus, parler une langue, ça reste le meilleur moyen de comprendre une culture, et donc de vivre en paix avec les autres (ou d'insulter leur mère dans un langage inconnu), ce qui est tout de même grave cool. Enfin, si jamais des extraterrestres débarquaient un jour, je serais à l'évidence l'homme de la situation pour leur parler.
Mais tout super héros à sa kryptonite. La mienne, c'est le Skyblog.

10–Maman Koala craque pour l'acteur Jensen Ackles :
Je ne vois vraiment pas ce qu'elle lui trouve...
 Si cet homme me lit un jour, je tiens à ce qu'il sache que je le méprise cordialement. Mais d'une force !!!

Hum... bon... psssst! Pssssssssst! Sérieusement... comment tu fais pour le six-pack là? Parce que moi, j'ai beau essayer de gonfler les abdos, ça remue juste un peu le gras...

mercredi 12 novembre 2014

Le fantôme de l'Opéra(tion grippe A) – partie 2

Résumé des épisodes précédents

L'ami L'informateur La vague connaissance de papa Hérisson, Paul Bismuth a fait venir notre héros place Vendôme pour lui montrer un gros sextoy objet vert incongru.
Non, il ne s'agissait pas de l'obélisque... (oui, je sais j'ai dû trop lire Le lycra ça colle Sticky Pants)
 Mais il sera retrouvé endormi avec une seringue dans le popotin, non loin d'un artiste agressé, et en présence d'un mystérieux fantôme masqué qui parviendra à s'enfuir. Dans la main de Paul Bismuth, un mystérieux message :
Voilà qui est mystérieux!
Hélas, interrogés par la police, papa Hérisson, maman Koala, les gnomes et le chien n'ont pu avancer dans leur enquête. Pire, Paul Bismuth qui est peut être le seul à savoir ce qui s'est passé, a été vacciné contre la grippe A et souffre à présent de narcolepsie. Il est donc incapable de parler. Nos héros arriveront-ils à élucider ce mystère? Vous le saurez en lisant ce qui suit.


Vous pouvez lire le début ici...

5. Squalène, aluminium, mercure... donc, vous admettez la tentative d'empoisonnement?

Holà! Pas si vite! Reprenons l'exemple des maladies auto-immunes : ok certaines études semblent  montrer des corrélations entre vaccination et prévalence de ces maladies, mais corrélation n'est pas lien de cause à effet ! Attention à l'effet cigogne!

–Mouaih... pour autant, l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence! Et d'ailleurs, une étude sur les liens entre l'autisme et la vaccination ROR (vaccin trivalent Rougeole-Oreillons-Rubeole) a été évoquée dans la presse il y a quelques années...

Mauvais exemple inspecteur : le Dr. Wakefield qui avait conduit l'étude publiée en 1998 a été accusé d'avoir falsifié les résultats. Il fut même radié par l'ordre des médecins. D'autres études postérieures, brouillent encore les cartes sur la question, puisque si la piste vaccinale n'est pas totalement écartée, il ne serait au mieux qu'un co-facteur lié à d'autres causes environnementales (ondes électromagnétiques, prise d'ibuprofène, etc...). En tout état de cause, le débat est loin d'être tranché, mais il est toujours vif.
Tout est relatif. si si.

Le gros souci en matière de toxicologie, c'est qu'il est très difficile de démontrer avec certitude les effets indirects d'une substance donnée, surtout quand on parle d'effets à long terme, parce qu'une corrélation apparente peut être trompeuse et que d'autres facteurs peuvent entrer en ligne de compte. Dans l'absolu, et pour des raisons sanitaires, il faudrait faire jouer le principe de précaution en cas de doute raisonnable. Mais c'est rarement le cas en pratique.

Ceci étant, si des effets secondaires sont en effet reconnus pour la plupart des vaccins, ils sont généralement considérés comme rares, et la balance bénéfice/risque comme favorable à leur utilisation malgré tout. Objectivement, pour des cochonneries comme la variole, la polio, la diphtérie ou la méningite, il est sans doute préférable qu'un vaccin existe, fut-il imparfait. Disons que c'est un moindre mal.
"–Non parce que tu vois, j'ai un panaris et... Aïe! Ma main!
–Oui bon bah ça va fiston hein... le sabrolaser ça cautérise : pas d'hémorragie!"



6. Donc vous dites que c'était de la légitime défense c'est ça?

Et bien... c'est le discours officiel : les vaccins sauvent des millions de vies chaque année, ils permettent d'enrayer des épidémies, d'éradiquer des maladies, ils sont sans danger, et font revenir l'être aimé en moins de 48h. Les statistiques montrant le taux de prévalence des maladies année par année montrent d'ailleurs un effondrement du nombre de malades, et c'est grâce à la vaccination. Et puis il y a le cas d'école : la variole que le vaccin a permis d'éradiquer en 1977.

–Ah ah! A mon tour de vous prendre en défaut : corrélation n'est pas lien de cause de cause à effet ! Et d'ailleurs pour la plupart des maladies, la baisse avait commencé avant l'introduction du vaccin!

L'interprétation de ces données est discutable, et l'absence de preuve n'est pas la preuve de l'absence d'un effet positif du vaccin. Il est bien évident qu'on a pas attendu l'invention des vaccins pour soigner les gens! Ça ne veut pas dire que les vaccins n'ont pas contribué à la baisse dès lors qu'ils ont été introduits... Toutefois il est vrai que le discours officiel est sans doute un rien trop angélique.
Les vaccins, c'est que de l'amour!
Un virologue, le Dr. Paul Offit a par exemple affirmé qu'un enfant (au système immunitaire immature) pouvait sans risque recevoir jusqu'à 100 000 doses de vaccins (il a réduit par la suite à 10 000). Le controversé (un peu conspirationniste sur les bords, le garçon) Mike Adams, rédacteur du site naturalnews.com a rebondi sur cette affirmation et offert 1 million de dollars à tout membre de la direction d'un laboratoire qui accepterait de recevoir ne serait-ce que 1000 doses de vaccins. Mais étrangement, aucun de ces gens là ne doit avoir besoin d'un million de dollars, car le défi n'a pas encore été relevé.
C'est l'aluminium... ça attaque le cerveau : il doit mélanger ses chiffres.

Bon, concrètement : le déclin de beaucoup de maladies a effectivement commencé bien avant l'arrivé de leur vaccin sur le marché. C'est clairement lié à tout un ensemble de choses : amélioration des conditions d'hygiène, alimentation abondante, maîtrise de l'environnement, utilisation de médicaments (si si, certains ont une réelle efficacité), éventuellement mesures de quarantaines (pour les méningites par exemple)... et il est probable que les vaccins aient joué aussi un rôle dans ce déclin.

Prenons le cas d'école de la variole : il est souvent affirmé que le vaccin a permis d'éradiquer cette maladie. En réalité, et même l'OMS le reconnait (mais pas trop fort), c'est une combinaison de plusieurs méthodes dont la vaccination qui a permis de venir à bout de la variole : la stratégie dite de surveillance et d'endiguement à base de vigilance sanitaire, de soins, de quarantaines ciblées, et de vaccination. Le vaccin était donc un élément de la stratégie, mais pas le seul, et rien de permet d'affirmer qu'il fut plus déterminant que les mesures de quarantaine par exemple. Notons d'ailleurs que dès confirmation de la disparition de la variole, l'OMS a recommandé dans son rapport (p.11) de suspendre la vaccination en raison de ses effets secondaires. Voilà voilà...
"–Bon,on a circonscrit Ebola. On va repasser à des méthodes conventionnelles les gars, ok?"

Et puis les affirmations en termes de taux d'efficacité des vaccins sont aussi assez discutables... D'abord, pour un certain nombre de maladies, on manque de recul pour une évaluation en situation réelle. Tout simplement parce que certains vaccins sont trop récents (ceux contre le papillomavirus par exemple). Du coup, le taux d'efficacité est calculé non sur l'efficacité prouvée (et il conviendrait déjà d'être d'accord sur la preuve), mais sur la seule mesure des anticorps spécifiques sur les sujets test lors des études cliniques (voir ce document, p. 30). Sauf que l'expérience a montré que certains individus dont le taux d'anticorps dépassait la limite considérée comme immunisante, pouvaient quand même contracter la maladie. C'est d'ailleurs un peu le nœud de la polémique : les vaccins ont-ils réellement l'efficacité qu'on leur prête, compte tenu du risque d'effets secondaires qu'ils amènent?

–Bin tient justement, puisque vous en parlez : certains affirment que le mode de calcul de ces taux d'efficacité (contre la grippe saisonnière par exemple) est volontairement biaisé! L'efficacité réelle du vaccin se situerait aux alentours de 1,5% !

Je ne vous suivrai pas sur ce terrain, car je n'ai pas accès à l'intégralité de l'étude sur laquelle se base cet article. En outre le calcul à 1,5% est foireux : on ne peut soustraire ainsi des pourcentage, ça ne repose sur aucun fondement mathématique. D'autant que si on connait le nombre de sujets dans le groupe témoin, il n'est pas précisé pour le groupe test. Il faut comparer ce qui est comparable. Je retiens cependant que l'étude conclue que la protection supposée chez les sujets de plus de 65 ans n'est absolument pas prouvée. Dommage puisque la campagne de vaccination anti-grippe cible surtout ces personnes là...
Ils sont forts ces labos pharmaceutiques quand même...
Et si on prend l'exemple spécifique de la grippe A : on a encouragé les vieux à se faire vacciner... alors même que la plupart d'entre eux étaient naturellement immunisés contre cette souche qu'ils avaient déjà croisée dans les années 50. Bien joué. Et la ministre Bachelot avait même prévu deux injections au cas où, alors même que le vaccin classique contre la grippe saisonnière n'en propose qu'une.
Commercial de chez Sanofeur-Pasti™ à la conclusion du contrat "Grippe A" avec la France

–Et concernant le vaccin contre le cancer du col de l'utérus alors? Son efficacité réelle est remise en cause aussi il me semble?

Alors déjà, rien que cette façon de l'appeler me donner envie de péter des rotules. Il n'existe pas de vaccin contre le cancer : le cancer c'est un développement anarchique des cellules! On vaccine contre un germe ou une toxine, pas contre le cancer. A force de prendre les gens pour des cons avec ce genre de raccourci stupide, pas étonnant qu'ils finissent par le devenir.

Bon : il s'agit en réalité de vaccins (il en existe deux différents) contre certaines souches de papillomavirus humain. Et parmi ces souches ciblées, certaines sont considérées comme responsables de certains cancers du col de l'utérus. Comme on le voit, cette formulation plus précise relativise pas mal les choses. Et en termes d'efficacité, on manque clairement de recul (le vaccin n'a pas encore 10 ans) pour affirmer que ce vaccin aurait un impact quelconque sur l'incidence de ce cancer sur le long terme. Du coup, était-il pertinent de dépenser presque 500 millions d'euros dans le monde pour ces campagnes de vaccination? On peut se poser la question... Autant dire qu'un futur scandale se profile à l'horizon, d'autant que ce vaccin est envisagé de plus en plus jeune, pour les filles comme les garçons, et pourrait même être réalisé en milieu scolaire, ce que contestent à juste titre certaines associations. Rappelons quand même que c'est avant tout une MST (le papillomavirus)... il n'est peut être pas utile de vacciner les nourrissons.



7. Mais alors... c'est une conspiration?!

Oui, mais c'est bon la conspiration! Surtout au chocolat.
A en croire certains, la vaccination (et surtout la vaccination obligatoire dans certains pays dont la France) constitue un complot des Illuminati Rose-Croix de la Synarchie du Bilderberg, destiné en vrac à :
  • contrôler le cerveau des gens/rendre la population docile
  • exercer un contrôle des naissances/de la population
  • rendre la population dépendante à Big Pharma
  • permettre la réélection de François Hollande/Nicolas Sarkozy (au choix)
  • créer des clowns psychopathes
  • créer des zombies-mutants
  • faire du fric
  • décimer la population pour permettre l'émergence d'une nouvelle humanité améliorée
  • Obiwan Kenobi
–Han, mais c'est vrai! J'ai même lu dans "La croix" que des organisations catholiques accusent l'OMS d'utiliser des vaccins antitétaniques contenant de l'hormone hCG dans le but de stériliser des femmes kényanes! Afin de réduire la population!

Bien sur! D'ailleurs ça n'est pas la première fois qu'ils font le coup : dans les années 90, ils firent de même au Mexique, aux Philippines, et au Nicaragua. Et tout ça dans le cadre d'un plan global de David Rockefeller et Bill Gates...

–Non? C'est vrai? Mais... c'est horrible!

Non mais... sans déconner? Vous y croyez vraiment? Je veux dire, vous vous figurez sérieusement que :
  1. Bill Gates (qui n'est déjà pas foutu de faire un Windows sans bugs) et David Rockefeller auraient conspiré dans l'intention de réduire la population contre son gré?
  2. Qu'ils s'adresseraient à l'OMS dans le cadre d'une conspiration secrète ou d'un accord occulte?
  3. Pour faire en sorte que cette dernière débauche des labos privés?
  4. Dans le but de produire un vaccin antitétanique modifié contenant l'hormone hCG ?
  5. Afin que l'organisme des femmes vaccinées s'auto-immunise contre cette hormone, essentielle au déroulement d'une grossesse, les empêchant ainsi de mener une grossesse à terme ?
  6. Ce vaccin étant utilisé lors de campagnes de vaccination dans des pays du tiers-monde, parce que merde quand même, tous ces nègres métèques pauvres sans-dents auvergnats sans le sou qui pullulent partout ça fait désordre ?
Ah ce problème des familles nombreuses...
Vous pouvez juste m'expliquer, sans bafouiller ni rougir, POURQUOI ils se feraient chier à mettre au point un plan aussi foireux, complexe et risqué –vous imaginez le nombre de gens impliqué?– dans le seul but de réduire les naissances dans ces pays? Surtout à l'aide d'un procédé à la fiabilité douteuse, alors même que les perturbateurs endocriniens qui polluent de nombreuses zones du monde, dont ces pays en particulier par le biais des pesticides de Monsantox™, vont faire le même boulot de façon beaucoup plus efficace et systématique et sans risque de se faire chopper comme un vulgaire directeur du FMI qui se ferait prendre la main dans la culotte d'une femme de chambre d'un Sofitel...

–Euh ok... mais les analyses qui montrent la présence de hCG dans le vaccin alors?

Ce rapport de l'OMS (en p.3), indique que l'organisation mexicaine ultra-catho pro life (c'est à dire anti-avortement) qui a demandé l'analyse, s'est adressée au labo d'un hôpital local, qui a utilisé de vulgaires tests de grossesse pour montrer la présence de l'hormone hCG. Tous les tests menés dans d'autres laboratoires ne montrèrent aucun présence de hCG, et un laboratoire Hongrois démontra même que l'eau utilisée dans cet hôpital conduisait à plus de résultats positifs sur les tests de grossesse que le vaccin lui-même. Mais c'était trop tard, la rumeur était partie, et elle revient depuis périodiquement.
"–Félicitation monsi... madame le vaccin! Vous êtes enceinte!"
Plus généralement, ceux d'entre vous qui me lisent depuis quelques temps savent que je n'adhère guère aux théories du complot, en vertu d'un principe simple : Ockham avait son rasoir, moi j'ai ma biscotte. Je vous résume : plus un complot est d'envergure et implique de participants, plus il sera impossible à mettre en œuvre en vertu du principe de la biscotte de papa Hérisson, car la bêtise humaine naturelle, l'appât du gain, et l'égocentrisme feront forcément qu'à un moment ça va partir en couille.
Attention, l'abus de théorie du complot est dangereux pour la santé mentale.

Alors un complot lié aux vaccins impliquant une bonne quinzaine de multinationales, des dizaines  d'agences sanitaires, des centaines de gouvernements et des milliers de chercheurs, vous imaginez bien...
"–Bon les enfants, je crois que notre plan pour transformer les humains en Golgoth-rutabagas géants a été éventé..."
Mais attention : le fait qu'aucun complot ne tienne vraiment la route ne signifie pas que le marché des vaccins soit parfaitement transparent, loin de là. Car ce marché est financièrement juteux : estimé à 20 milliards de dollars en 2012 ! De quoi s'offrir quelques résidences secondaires sur des îles paradisiaques pour les personnes occupant des postes clés dans ce marché. Et du coup encourager ces mêmes personnes à prendre quelques libertés avec le principe de précaution, les études cliniques, et les réglementations. De quoi aussi convaincre les décideurs politiques et les autorités de santé de fermer les yeux sur quelques effets secondaires néfastes ou quelques incidents. Bref, comme le marché du médicament classique finalement.

Le fiasco de cette histoire de vaccination contre la grippe A est là pour le démontrer : des millions de doses de vaccins fabriquées et vendues dans l'urgence, insuffisamment testés, à travers des contrats particulièrement avantageux pour les labos, pour une grippe annoncée comme hautement contagieuse et mortelle, et qui s'est très rapidement avérée bénigne. Ah au fait... saviez-vous que ces contrats dédouanaient totalement les labos en cas de pépin (effet secondaire, maladie iatrogène, forte douleur anale...).

Le problème finalement, c'est qu'on a tendance à vacciner pour un oui ou pour un non : beaucoup de vaccins, même pour des maladies qui ne le justifient pas forcément. Le système immunitaire peut-il gérer sans conséquences néfastes toutes ces fausses alertes? Cela n'a-t-il pas pour effet pervers d'affaiblir le système immunitaire au lieu de le renforcer en le sur-sollicitant? La question est posée. Les laboratoires répondent que non, les naturopathes répondent que oui. Les études se contredisent. A vous de voir.


8. Ok bon. Mais la loi, c'est la loi...

... il y a des vaccins obligatoires en France vous savez!

Pas tant que ça : seulement le DTP. Les autres sont justes recommandées dans le calendrier vaccinal, même si l'entrée d'un enfant en collectivité (crêche, école...) est souvent conditionnée au respect du calendrier vaccinal. Ceci étant, des associations se mobilisent contre cette obligation vaccinale. Au nom de la liberté de choix. Ce à quoi les autorités de santé leur répondent d'aller se faire voir, au nom de la santé publique.

Car oui, en substance, l'argument du ministère de la santé c'est que : "bon, les vaccins sont à 100% sans danger, super efficaces, mais que si des gens ne se font pas vacciner, ils mettent en danger ceux qui le sont."

–Pardon? Je croyais que le but du vaccin était de protéger justement! En quoi les gens vaccinés sont-ils menacés par ceux qui ne le sont pas?

Bon ok, la protection n'est pas efficace à 100%, du coup un certain pourcentage de personnes (disons 10 à 12%) se croyant protégés par le vaccin, ne le sont pas...

–Si 10% des vaccinés ne développent pas d'immunité, en quoi cela fait-il une différence si des gens ne se font pas vacciner? Du coup, pourquoi obliger à vacciner?

Rhaaa, c'est pourtant simple : au plus la couverture vaccinale est large, au moins il y a de gens non immunisés! Ça permet d'équilibrer la balance bénéfice/risque...


–Je croyais que c'était 100% sûr?

Oui, mais bon, y a quand même deux-trois effets secondaires possibles et puis... merde quoi! C'est la loi point barre! Fuck!
"–Nan mais c'est ok j'vous promets! Vous nous faites confiance quand même, non?"
Avec ce genre de discours, on comprend que des gens se disent qu'on les prend pour des cons notez bien.

Du coup, certains parents refusent d'appliquer la loi pour leurs enfants car ils ne veulent pas prendre le risque de ces fameux effets secondaires, parfois graves, pour un bénéfice discutable, non garanti, vis-à-vis d'une maladie que l'enfant ne contractera peut-être jamais. Et forcément, comme c'est la loi, ça se termine au tribunal. Et parfois même, ces parents gagnent le procès. D'autres trichent avec l'aide de médecins complaisants (qui prennent de sérieux risques juridiques d'ailleurs) : les carnets de santé comportent le macaron du vaccin, mais celui-ci n'est pas fait en pratique.

Notons que la France fait partie des rares pays européens (avec la Belgique, l'Italie et le Portugal) à avoir une loi d'obligation vaccinale.

Évidemment,  cette volonté de couverture vaccinale maximum, qu'il s'agisse d'une obligation légale ou juste d'une forte suggestion, ne va pas sans poser certains problèmes. Outre un message un peu biaisé (comme cette histoire de vaccin contre le cancer du col de l'utérus), et fortement moralisateur (Ne pas se faire vacciner, c'est mettre les autres en danger!), cette stratégie du "tout vaccin" peu s'avérer contre-productive.

–Comment ça "contre-productive"? Genre : trop de vaccin tue le vaccin?

A plusieurs niveau oui :
  1. Déjà, à trop insister, cela suscite de la méfiance vis à vis de la vaccination (la preuve ci dessus)
  2. Comme on l'a vu pour la variole, faute d'une stratégie globale, on n'éradique pas la maladie ainsi. Pire, on court le risque de favoriser de nouvelles souches, résistantes au vaccin elles : cela commence à s'observer pour la coqueluche par exemple.

Et puis le législateur est parfois un peu con-con dans ses décisions. Ou mal informé. L'actuel projet de loi visant à permettre aux sages-femmes et pharmaciens de réaliser la vaccination  me semble par exemple légèrement dangereux. Il suffit de lire la notice de la plupart des vaccins : il est généralement recommandé au praticien faisant l'injection de garder le sujet sous surveillance pendant une demi-heure pour pallier aux risques de choc anaphylactique (entre autres), et d'avoir de l'épinéphrine ainsi que l'équipement adapté à disposition pour ce cas de figure. Déjà que les toubibs ne le font pas, alors les pharmaciens vous imaginez... Et je ne vous parle pas des infirmières scolaires qui n'ont déjà théoriquement pas le droit de vous filer un aspirine.


9. Bon, vous plaidez coupable ou pas finalement...

... parce que là honnêtement, je ne sais plus ou j'en suis. Les vaccins c'est une bonne ou une mauvaise chose en fait?

Honnêtement, elle est plutôt con cette question. Et les livres par exemple, c'est bien ou c'est mal?

–Hein? Bah c'est idiot comme comparaison : c'est bien les livres évidemment...

Ah oui? Pourtant Mein Kampf est un livre, partiellement lié à la mort de 38 millions de civils. Le Petit Livre Rouge de Mao n'est pas mal non plus dans le genre. Et je ne parle pas de la Bible au nom de laquelle moult générations se sont étripées joyeusement au cours des 2000 dernières années... Sans compter d'autres ouvrages de sinistre mémoire...
Et puis pour imprimer les livres, il faut couper des arbres, détruire des forêts.Et franchement, pour ÇA...
Le livre c'est un outil. Il n'est pas bon ou mauvais en soi, tout dépend de ce qu'il contient et de l'usage qu'on en fait. Les vaccins c'est pareil. Ils sont bien loin de représenter la panacée promise, même s'ils ne sont sans doute pas non plus le "grand Satan" redouté par certains. Il y en a de bien utiles, et d'autres franchement superflus, voire dangereux.

Le mieux est sans doute de ne pas se jeter sur le dernier best seller, afin de ne pas encombrer sa bibliothèque son système immunitaire.

Je vous invite surtout à vous documenter, en gardant l'esprit critique, et ne pas gober aveuglément ce qu'on vous raconte dans un sens comme dans l'autre. 

Sur cette question des vaccins, vous pouvez lire cet intéressant document en ligne, très bien fourni, et dont les sources documentaires sont référencées en détail dans la bibliographie en annexe. Il est en particulier intéressant pour la description des maladies et les spécificités (contenus, effets secondaires connus, etc...) de chaque vaccin. Vous pouvez aussi regarder ce qu'en dit Anne-Estelle du blog Etre Parent, qui a fait un article très détaillé et bien documenté (même si je ne partage pas totalement sa vision), en partie basé sur le livre de Sylvie Simon (que j'avoue ne pas avoir lu) qui fait référence chez les détracteurs des vaccins.



Épilogue

Le piège avait fonctionné. Bon pas tout à fait comme prévu, il est vrai, le fantôme s'étant lancé à la poursuite de Sammy et Scoubidou du p'tit prince et du chien, mais au final, il s'était quand même retrouvé coincé par la tapette géante.

"–Eh! C'est moi que vous traitez de tapette?
–Mais non commissaire..."
–Je me doutais que cet article allait attirer notre "fantôme de l'opération Grippe A". Il ne restait plus qu'à lui tendre un piège. Bien joué p'tit prince, bien joué le chien. Vous avez bien mérité des scoobiscuits!
–Merci p'pa!
–Bon, et maintenant inspecteur, voyons qui se cache derrière ce masque.

Le masque glissa sans difficulté du visage du fantôme, immobilisé par des policiers.

–Oh! s'exclama l'inspecteur, mais c'est...
–Odile Deray, s'exclama tout le monde en cœur.
–Bon sang, l'attachée de presse de Mac Carthy, dit l'inspecteur, mais alors... tout ça n'était qu'une manœuvre pour créer le buzz autour du plug anal de l'oeuvre de Mac Carthy?
–Pas si vite inspecteur, dis-je. Regardez, mademoiselle Deray porte elle même un masque en latex. Voyons donc voir qui se cache derrière...

Avec un bruit similaire à celui d'un élastique qu'on relâche, le visage de latex factice se détacha, révélant le visage de...
Le fantôme de l'opération grippe A!
–Le directeur du parc d'attractions! s'exclama l'inspecteur. Non, désolé, j'ai toujours rêvé de dire ça...
–...
–Je reprends : Nom de... Roselyne Bachelot! s'exclama l'inspecteur.
–Et oui inspecteur, dit maman Koala. C'est que révélait cet indice que nous avions trouvé : Sub... Ros... Au début  nous avions pensé à une référence conspirationniste : Sub Rosa, le leitmotive des organisations secrètes. Mais il s'agissait en fait de la note griffonnée par Paul Bismuth après sa discussion houleuse avec l'artiste Mac Carthy. Paul voulait savoir qui avait subventionné son travail.
Les amateurs de polar se régalent!
–Mais... pourquoi Mme Bachelot a-t-elle subventionné ce plug anal cette œuvre? Et pourquoi se déguiser en fantôme?
–C'est pourtant simple : il lui reste énormément de vaccins contre la grippe A sur les bras. Il lui fallait un coup publicitaire pour les écouler.Le plug sapin de Noël devait servir de support pour une aiguille géante, afin de symboliser une seringue de vaccin. La couleur verte, porteuse de valeurs positives, devait permettre d'en faire une publicité immense pour les vaccins... Mais Mac Carthy ne l'aurait pas laissée dénaturer son oeuvre. Alors elle s'est déguisée en fantôme pour agir incognito...
Un plan presque sans faille...

–Et ça aurait fonctionné! nous interrompit l'ancienne ministre. Si votre bande de gamins et ce sale chien ne s'en étaient pas mêlés! 
–Wouf! fit le chien en quémandant un scoobiscuit.
–Ah ah ah! 
–Ça n'est pas fini, vous m'entendez? éructa Roselyne Bachelot. Je me vengerai... je me vengerai...

Le reste de sa diatribe se perdit dans le vent lorsque les policiers l'emmenèrent sous bonne garde. 

Fin

vendredi 7 novembre 2014

Le fantôme de l'Opéra(tion grippe A) – partie 1

Prologue

–Pfff, encore un fichu article publicitaire pour inciter les gens à se faire vacciner contre la grippe. Et toujours avec les mêmes vieux arguments moisis en plus... ça en devient lassant tout de même!

Délaissant mon ordinateur, je me levai pour aller me chercher un scoobiscuit. Le chien se leva également, trouvant que c'était manifestement un riche idée. La sonnerie caractéristique de Skaïpe™ m'interrompit. Fichtre : un appelant inconnu qui se faisait appeler "Gorge Pro" tentait de prendre contact... bien qu'assez perplexe quant à l'identité de ce mystérieux interlocuteur, j'acceptai la communication. Le visage dissimulé par filtre mosaïque, un individu apparu à l'écran. De sa voix déformée par un procédé électronique, il s'adressa à moi :
–Bonjour papa Hérisson...
–Ah bon sang! C'est vous Paul Bismuth? Qu'est-ce qui vous prend de vous présenter avec ce pseudo à la con? "Gorge Pro"... j'ai failli ne pas vous reconnaître, et refuser la comm'...
–Je... euh... c'est à dire que c'est vous qui avez décidé de me baptiser "Paul Bismuth". Moi j'avais choisi "Gorge Profonde" je vous rappelle.
–Non mais clairement y a pas moyen : je sais que vous êtes employé de Sexshop, mais franchement, ça envoie pas du rêve. Et arrêtez avec la voix déformée et la mosaïque sur la tronche, j'ai l'impression de causer à une prostituée des pays de l'est en train de témoigner dans Zone Interdite.
–Hum... oui, bon. Quoiqu'il en soit, vous n'avez guère avancé depuis notre dernière conversation...
–Ah vous trouvez vous! Vous êtes passablement gonflé quand même! J'ai écrit deux pavés : un sur le système immunitaire, et un sur les maladies! Je ne sais pas ce qu'il vous faut de plus...
–Déjà deux articles, et toujours rien sur les vaccins...
–Vous êtes marrant vous! Vous ne m'avez pas filé des masses de tuyaux sur la question non plus figurez-vous. Pour un "mystérieux informateur", vous êtes grosso modo aussi utile qu'un slip dans une partouze...
–Hum. Très bien, alors j'ai du lourd pour vous. Rendez-vous devant l'obélisque.
–Dites, je sais que vous prenez votre rôle d'informateur du Watergate à cœur, mais : 1/Washington DC c'est pas la porte à côté, 2/je ne m'appelle pas Crésus, 3/j'ai franchement autre chose à foutre que de me taper 5000 bornes pour entendre vos délires.
–Euh, non, je parlais de l'obélisque de la place Vendôme...
–Dites, je sais que vous prenez votre rôle d'informateur du Watergate salon de l'érotisme à cœur, mais : 1/Paris c'est pas la porte à côté, 2/je ne m'appelle pas Crésus, 3/j'ai franchement autre chose à foutre que de me taper 500 bornes pour entendre vos délires.
–Venez, vous ne le regretterez pas! Rendez-vous demain à 14h. #blip#
Il venait de couper la communication, le fourbe. Que faire? Et s'il disait vrai et qu'il avait des informations importantes? Mais je ne pouvais décemment pas abandonner maman Koala et les gnomes ainsi plusieurs jours. Et le chien alors? Qui allait s'en occuper. Bon aller, fuck la prudence, on y va tous.
–Les gnomes! Maman Koala! Le chien! Tous à la Hérisson-mobile, on file à Paris, on a un mystère à résoudre!
–Ouaiiiiiiiih!

Le Scooby Hérisson-gang

Le lendemain, nous arrivâmes au lieu du rendez-vous, avec quelques minutes d'avance. Une foule inhabituelle était présente place Vendôme, et en sus de la colonne éponyme  dont l'érection fut commandée par Napoléon, se trouvait une sorte d'immense structure gonflable verte.


–Oui je sais ce que vous vous dites, énonça une voix rauque derrière nous, la forme est évoque, n'est-ce pas?
Nous nous retournâmes. Devant nous se trouvait un homme en imperméable, tentant vainement de dissimuler son visage dans l'ombre de son chapeau de feutre.
–Tient salut Paul. Vous êtes physionomiste pour avoir réussi à nous retrouver dans cette foule dites donc. Oui, concernant le gros machin vert, je me disais justement que ça ressemblait à un...


... sapin de Noël. Mais il manque les...


... boules et puis c'est encore un peu tôt pour installer un sapin je trouve.
–Un... sapin!!?? Vous trouvez que ça ressemble à un sapin vous!!!???? Mais vous êtes aveugle ou quoi?
–Bin que voulez-vous que ça soit? Un missile intercontinental écolo? Un étron du géant vert?
–Rhaaaa! C'est pourtant évident voyons, c'est un gros...


... dispositif publicitaire géant pour les vaccins, c'est clair! Une manipulation de ceux qui tirent les ficelles!
Paul commençait à s'énerver et à s'agiter. Je tentai de le calmer, en vain.
–Je vais vous le prouver! Si je trouve le responsable, je vais l'obliger à parler.
Et il s'élança dans la foule. Nous tentâmes de le suivre, mais la densité de la foule nous en empêcha. quelques minutes plus tard, un cri attira notre attention dans un recoin de la place. Un homme assez âgé avec une barbe blanche assez fournie était assis par terre, blessé au visage. Du doigt, il désigna une ruelle voisine. Ne doutant pas qu'il nous montrait la direction prise par son agresseur, nous nous élançâmes dans la direction indiquée. Au coin de la rue, je butai sur la dépouille de Paul Bismuth et dans ma lancée je chutai lourdement au sol. A quelques mètres de nous, une mystérieuse silhouette en noir masquée de blanc brandissait une seringue géante, tel un terrifiant fantôme de salle d'opération, prêt à bondir sur moi. Mais l'arrivée du chien, de maman Koala et des enfants le mit en fuite : il s'éclipsa dans une ruelle perpendiculaire. Je tentai de le rattraper, mais percutai brutalement une jeune femme qui arrivait en sens inverse. Trop tard : le fantôme de l'opération avait disparu.
Ouhlala Sammy!

J'aidai la femme à se relever.
–Désolé mademoiselle, je poursuivais un criminel masqué.
–Oui, je l'ai vu passer... mais... vous êtes de la police?
–Je suis papa Hérisson. Et voici maman Koala, les gnomes et
Scoubidou le chien.
–Oh! Je suis contente de vous rencontrer, j'adore ce que vous faites!
–Ah. Et vous êtes?
–Place Vendôme.
–Euh, non, je veux dire, votre nom?
–Ah pardon : Odile. Odile Deray. Je suis l'attachée de presse de M. Mc Carthy, l'artiste qui a érigé la sculpture sur la place...
–Ah non, l'érection de la colonne, c'est un coup de Napoléon, et ça ne date pas d'hier.
–Ah... euh, non, je parlais du... de la... la grande sculpture verte.
–Ah. Donc c'est une œuvre d'art. Bon bah écoutez, pourquoi pas hein... y en a bien qui exposent des urinoirs après tout.
–Papa Hérisson, nous interrompit maman Koala. Paul Bismuth ne bouge plus!
–Bah. Il aime bien faire le con. Je veux dire... euh, il est mort?
–Euh... non, il ronfle. Je crois qu'il dort. Il a un seringue plantée dans le croupion.
–Diantre! Sûrement un coup du Fantôme. Du calme Scoubi le chien, c'est surement pas un vrai fantôme.
–J'entendais des témoins : apparemment, Paul se disputait avec le vieux quand le fantôme les a attaqué.
–Le vieux? Mais quelle mouche l'a... tiens!?
Le chien reniflait la main de Paul, ce qui attira mon attention : Paul tenait un bout de papier. Il était déchiré, mais on pouvait y lire les mots :

"–Oh! Regardez : un indice!"
–"Sub... Ros..." Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? Sub Rosa peut-être? Un coup des Rose-Croix? Des francs-maçons? Des Illuminati? Des chinois du FBI? De la conspiration des Fleuristes Coulrophobes?
Nous fûmes interrompus par l'arrivée de la police. L'interrogatoire fut sans concessions...

"–N'essaie pas de me faire croire que t'es blanc comme neige!"


1. Pouvez-vous nous relater les faits?

Comme nous l'avons déjà dit, si le principe de la vaccination repose sur le principe simple suivant : lorsque notre organisme est exposé à un germe (virus ou bactérie), il a tendance à "mémoriser" la signature des antigènes rencontrés, afin de poutrer plus rapidement la margoulette de ces inconvenants à grands coups d'anticorps lors de leur rencontre suivante. Et ça marche. En principe.
Ramón le globule blanc, ici déguisé en Pape petit dragon, fait des bulles anticorps pour piéger les bactéries.

A l'origine donc, on se vaccinait contre la variole (une vraie saloperie ce truc), en se mettant en contact avec la forme bovine de la maladie (variole des vaches aussi appelée vaccine), qui était en réalité issue du cheval (on aurait donc du parler d'équination et non de vaccination finalement... une sorte de remède de cheval). Ce principe empirique, fut ensuite formalisé, explicité et théorisé, principalement par Pasteur, d'où la paternité qu'on lui accorde sur la question.

Les premiers vaccins furent donc composés à partir de cultures des souches bactériennes ou virales atténuées ou venant d'une autre espèce (et donc moins ou pas pathogènes pour l'homme). Évidemment, cela n'alla pas sans quelques incidents.


2.  Des "incidents" dites vous... Justement des témoins vous ont vu en train de...

... multiplier des germes dangereux!

Bin oui : pour fabriquer les vaccins, il faut des souches virales ou bactériennes. En nombre. Et donc, il faut bien multiplier les virus, ou les bactéries, pour obtenir ces souches. Pour les bactéries, c'est en général assez facile, car elles se reproduisent par mitose (souvenez-vous!). Mais pour les virus, c'est une autre paire de manches, puisqu'ils ne se reproduisent qu'en infectant des cellules. Il faut donc faire une culture de cellules pour multiplier le virus. Plusieurs cas de figure possibles :
  • des cellules humaines sont nécessaires (virus spécifique à l'homme) : dans ce cas, pas le choix il faut des cellules humaines capables de se multiplier. On utilise donc généralement des cellules issues d'embryons humains avortés congelés (souche de culture cellulaire WI-38 et MRC5 par exemple). Véronique Courjault voulait en fait se lancer dans la vaccinologie.
  • des cellules animales (espèce proche de l'homme) peuvent faire l'affaire : dans ce cas on utilise par exemple des cultures cellulaire dérivées de cellules du rein du singe vert africain (souche de culture cellulaire Vero)
    "–Désolé Babouche, c'est pour la science...
    –Euh... Dora, pose ce scalpel s'il-te-plait..."

Le problème, c'est que ces cellules n'étaient forcément saines de base. De fait, dans les années 90 on avait déjà dénombré une soixantaine de virus infectant les cellules d'origine (du singe vert) utilisées. Et du coup, certains vaccins, tirés des souches virales obtenues par multiplication dans les cellules sus-nommées, se sont retrouvées contaminées par des virus du singe vert. C'est ainsi le cas des vaccins contre la polio produits jusqu'en 1963, qui étaient contaminés par le SV40, lequel SV40 a donc infecté la plupart des personnes vaccinées à l'époque. Dommage puisque ce SV40 semblerait avoir des effets cancérigènes (souvenez-vous : Christophe Lambert, Akira, tout ça...).

Notez que cet incident du SV40 est probablement a l'origine de légende concernant le Sida qui se serait échappé d'un laboratoire. D'aucun estiment en outre que le VIH, très probablement issu du VIS, aurait peut être contaminé l'être humain de la même façon, via des lots de vaccin antipolio ou de vaccins antivariole contaminés par le VIS. Néanmoins, cette hypothèse n'a pas été démontrée à ce jour.

Et puis il y aussi ces histoires de vaccins qui ont refilé la maladie...


3. Et je suppose que le coup est parti tout seul ?

Pour que le système immunitaire apprenne à réagir aux germes, il faut bien faire les présentations.
"–Salut raclure!
–Salut minus!"
 Au début, on utilisait surtout des germes entiers atténués...


–C'est pas un peu risqué d’inoculer un germe, même atténué?

Théoriquement non. Mais en pratique... si parfois. Ainsi, il arriva que des vaccins à germes entiers atténués retrouvent leur virulence et deviennent alors infectants, comme dans le cas du Cutter Incident. Quoi? Vous n'avez jamais entendu parler du Cutter Incident? C'est normal, on en parle peu en France (même Wikipedia n'a pas d'article en français dessus).
En 1955, eu donc lieu le Cutter Incident. L'entreprise Cutter faisaient partie des laboratoires choisis par le gouvernement américain pour produire le vaccin "Salk" injectable contre la poliomyélite (oui, encore). Malheureusement, les souches virales n'avaient pas été parfaitement inactivées, et sur 120 000 enfants ayant subi une injection, 40 000 développèrent une forme de polio dite iatrogène (causée par le vaccin si vous préférez).
    "–Docteur... c'est normal que ça fasse ça?
    –C'est une petite réaction inflammatoire, ça veut dire que votre système immunitaire réagit.
    –Ah..."
Pas de chance hein? Mais bon un accident peut toujours arriver hein... ou deux. Deux? Oui, deux.

En 1963, GSK produisit un nouveau vaccin antipolio (décidément, il a la poisse celui-là) par voie orale à germes entiers baptisé "Sabin". Le Sabin s'avéra provoquer lui-même un nombre non négligeable de cas de poliomyélite par réactivation de son germe (on parlera de polio iatrogène). Certaines sources évoquent même jusqu'à trois fois plus de cas de polio iatrogène que de polio "sauvage" dans les pays industrialisés. Sans compter des cas de paralysie similaires à ceux induits par la polio elle-même. De nombreux pays sont d'ailleurs revenus au vaccin injectable.
C'est toujours sympa de choper la maladie en se faisant vacciner.
De nos jours les vaccins utilisent de moins en moins les germes entiers, mais plutôt des extraits de leurs antigènes (les molécules spécifiques à leur surface... leurs papiers d'identité en gros) avec des adjuvants pour tromper le système immunitaire.
Vas-y Ramón! Mords-y l’œil!


4. Des "adjuvants"? Vous aviez donc des acolytes !

Le corps humain peut être affecté par une très grande diversité de poisons, dont les modes d'actions sont extrêmement variés (j'en parlais déjà ici).

Certains nécessites des doses importantes (certaines substances, considérées comme sans danger, deviennent d'ailleurs nocives à forte dose). D'autres sont toxiques à dose infime (les perturbateurs endocriniens par exemple). Beaucoup de ces substances toxiques sont déjà présentes dans notre alimentation par le biais des additifs à la con que les industriels y introduisent.
Rayon des sodas et boissons énergétiques d'un supermarché.
Parmi ces substances nocives, on retrouve aussi de nombreux métaux toxiques : l'arsenic, le plomb... mais aussi mercure, aluminium... Notons que ces deux derniers se retrouvent fréquemment dans la liste des adjuvants utilisés pour la fabrication des vaccins. Logique. Chuuuut, si, c'est normal. On va dire que les doses sont faibles hein... Mais le problème, c'est que tous ces poisons peuvent être cumulatifs et/ou interagir dans une sorte d'effet cocktail. De vraie bombes à retardement.

Dans un vaccin donc, il n'y a pas que le virus (ou la bactérie, ou les seuls antigènes). Il aussi toutes sortes d'additifs remplissant différentes fonctions :
  • Déjà le liquide qui sert de support : généralement du sérum physiologique, tout simplement pour que le vaccin soit isotonique avec le sang. Ça, c'est pas dangereux.
  • Ensuite, une solution tampon : destinée à ce que le pH du vaccin soit le plus proche possible de celui du sang. Ceux qui ont des souvenirs des cours de chimie au lycée apprécieront...
  • Et puis il y a des adjuvants, destinés à renforcer la réponse immunitaire de l'organisme : ils sont censés pousser les lymphocytes à produire des anticorps spécifiques en quantité. Parmi les plus connus : le squalène , l'aluminium...
    Sous l'effet du squalène, Ramón à tendance à se lâcher un peu sur les anticorps...
  • Des antibiotiques et des antiseptiques destinés à empêcher la contamination des vaccins par d'autres germes, et/ou à inactiver les germes utilisés dans les vaccins.Pour y parvenir, on utilise des substances sympa telles que : formaldéhyde (formol), phénols et apparentés, mercure, thiocyanate de potassium, etc...
  • Divers détergents utilisés pour stériliser/nettoyer le matériel
    "Mon eau de Javel? Ah non désolé, je l'ai filé au docteur pour son vaccin..."
  • Divers édulcorants (pour les vaccins par voie orale), tels que l'aspartame, si sympathique.
Récemment, c'est surtout sur ces fameux additifs (en particulier l'aluminium et le squalène) que la polémique a porté. Et toute la question est de savoir si :
  1. ces adjuvants sont vraiment inoffensifs
  2. le rapport bénéfice/risque est favorable
  3. on nous prend pour des cons
Soyons clairs : objectivement il est pratiquement impossible de trancher sur la base de données factuelles, pour la bonne et simple raison que les études se suivent et se contredisent. En même temps, on voit mal les labo pharmaceutiques nous pondre une étude venant dire que "oui ces adjuvants sont moisis et vont foutre le dawa dans votre organisme, mais que bon hein oh ça va bien quand même!" : ça s’appellerait scier la branche sur laquelle on est assis.

Prenons l'exemple du squalène : il a été suspecté de pouvoir causer certaines maladies auto-immunitaires.

Pour rappel, une maladie auto-immune (ou auto-immunitaire), c'est une maladie causée par le fait que votre propre système immunitaire s'attaque à votre propre organisme (en général, spécifiquement à certaines parties ou certaines substances). Par exemple, la sclérose en plaque dont on parle beaucoup en ce moment car le nombre de cas augmente, et dont les causes restent officiellement inconnues, est une maladie dans laquelle Ramón le globule blanc s'attaque à la myéline qui gaine les fibres nerveuses du cerveau et de la moelle épinière et les nerfs optiques.
La meilleure définition d'une maladie auto-immune que j'ai pu trouver.

Certaines études montrent pourtant des effets néfastes sur les rats à haute dose par exemple. Études que les laboratoires s'empressent de disqualifier avec cet argument massue :

–Nan mais bon, les rats, c'est pas pareil que les humains hein! C'est pas transposable, ça prouve rien.

Argument manifestement considéré comme valide par certains agriculteurs de la FNSEA... Mais notons toutefois que lorsque  ces mêmes rongeurs sont utilisés dans le cadre d'études montrant l’innocuité de leurs produits, les labos sont rapidement moins critiques sur la nature de la bestiole. Faites ce que je dis... Bon : l'OMS estime qu'il n'existe pas de preuve déterminante, et la question n'est pas tranchée à ce jour.

Le truc, c'est que le corps produit lui-même du squalène, qui stimule la production d'anticorps. Ce qui fait dire aux labos que le squalène c'est forcément pas dangereux du coup.  Si je poursuis dans cette logique, le corps produisant du caca, on peut en injecter sans danger dans les veines des gens, leur en faire bouffer et même leur en balancer dans les yeux. Ça explique certainement la qualité de certains plats cuisinés et de beaucoup de programmes télé.

Mais en même temps, certains biologistes se demandent si son introduction comme adjuvant dans un vaccin ne pousse pas justement l'organisme à le considérer comme un ennemi. D'où : maladie auto-immune.
"–Rends-toi le Squalène! Tu es repéré!"

Pour l'alu, c'est un peu différent. C'est un toxique (neurotoxique) reconnu, qui possède en outre la fâcheuse propriété de traverser la barrière encéphalique (voir ici, p.13). On le soupçonne d'ailleurs de liens avec Al Qaïda Alzheimer. Il pourrait être aussi responsable de la controversée Myofasciite à macrophages qui provoquerait des lésions musculaires et des douleurs (tient tient... comme dans le syndrome de la guerre du Golfe... ça alors). Les labos affirment que les doses présentes dans les vaccins sont sans danger. Le problème c'est qu'on trouve de l'aluminium partout dans notre environnement industrialisé, et que du coup les doses se cumulent...

Et puis certains vaccins,dont celui contre la grippe A par exemple, contiennent aussi du mercure : neurotoxique lui aussi. Certains médecins soupçonnent que ça pourrait être lié aux cas de narcolepsie qui se sont parfois déclenchés chez les personnes vaccinées contre cette grippe.

–Tiens donc... Il va falloir qu'on tire cette histoire au clair : le labo vient de me prévenir que votre copain là, celui que vous appelez Paul Bismuth, il s'est mangé une dose de vaccin contre la grippe A dans le fondement. Le toubib dit qu'il roupille parce qu'il fait de la narcolepsie. Comme par hasard... Alors je prolonge votre garde à vue, car il reste des questions sans réponse...


A suivre...



Diable! Cet inspecteur n'a pas l'air commode... que de temps perdu! Et pendant ce temps, celui qui a empoisonné vacciné Paul Bismuth court toujours. Mais que signifiait donc l'indice de Paul : Sub... Ros... Et qui peut bien se cacher derrière le "fantôme" de la place Vendôme? Se pourrait-il qu'il s'agisse de...
... Sophie Marceau? En roue libre comme dans Belphégor?
Vous le saurez au prochain épisode : Le fantôme de l'Opéra(tion grippe A) – partie 2