lundi 30 novembre 2015

Les jeux sont frais, rien ne va plus!

Dans la famille Hérisson-Koala, on a toujours beaucoup aimé les jeux de société. Déjà, moi, je suis rôliste (ça n'est pas sale, ça veut juste dire que je fais du jeu de rôles et... bon, laissez tomber) depuis bien longtemps, et j'ai même réussi à pervertir Maman Koala, ainsi que son frère sa mère... ♫ Wô-oh... ce serait le bonheur ♪

Du coup, depuis la naissance du P'tit Prince et de Xéna, c'est sans surprise que nous avons tenté, avec succès du reste, de les habituer doucement à jouer en famille à des jeux de société, adaptés à leur âge. Le souci pour nous, c'est qu'au bout de 4 ou 5 parties de "Serpentina", de "Mistigri" ou de "Saute Lapin!", on a un peu tendance à saturer, d'autant que les gnomes ne sont pas encore toujours beaux joueurs...

Alors occasionnellement, et surtout en cette période morose, on s'encanaille, on invite des amis parfois barbus (si si, même avec des gnomes on peut en avoir et mener une vie sociale) et on se fait des parties de jeux en soirée chez Jawad, sans les gnomes (au lit) jusqu'à pas d'heure. Bon, généralement on le paye assez cher, car tel le pokemon, le gnome à un pouvoir spécial : que tu le mettes au lit à 20h, 21h ou 22h, il se réveillera de toutes façons à la même heure le lendemain, c'est-à-dire : trop tôt. Surtout s'il n'y a pas école (Papacube l'évoquait ici avec beaucoup d'à propos). Du coup, quand tu te couches à 2 ou 3h du mat', le lendemain à 7h au chant du gnome, tu trouves la nuit un peu courte et tu es vite en mode zombie...
"–Papa! Papa! On va se promener? J'veux faire du vélo! On va à la piscine?
Ceer...veauuuuuu...Dooor...miiiiiiir..."


Ceux d'entre vous qui ont des gnomes me comprennent.

Bref. Toujours est-il que s'il est bien sympa de jouer avec les gnomes, il est aussi parfois agréable de jouer à des jeux "d'adultes" (sans mauvaise connotation bande de margoulins : je commence à vous connaître!). Et des fois tu te dis : "Vivement que les gnomes soient plus grands, qu'on puisse faire des jeux plus passionnants!", juste avant de te lamenter et de maudire les cieux parce que : "Bouhouhou! Ils grandissent trop vite!!!".

Oui ami parent : tes états d'âme devraient aisément permettre à ton psy de se payer des vacances aux Maldives avec sa femme. Mais ça, tu le sais déjà...

Quoiqu'il en soit, lorsque nous organisons des soirées jeux, nous avons bien sûr nos jeux favoris : les "incontournables". Mais nous aimons aussi tester de nouvelles choses : soit achetées un lendemain de cuite par l'un des invités présents, soit empruntées à la ludothèque voisine, plutôt bien garnie. L'occasion pour moi de vous présenter un peu des jeux moins connus que les sempiternels "Uno", "Times up" et consorts. Je précise que ce billet n'est pas sponsorisé  ;)

Voici donc un petit tour d'horizon, qui peut éventuellement vous donner des idées de cadal pour Nowël. Notez cependant que, contrairement à ce que le titre de l'article peut faire penser, certains des jeux présentés ne sont pas récents.

Allez on attaque avec...

Room-25 : Dans Ton Cube!
Ça a l'odeur d'une licence, la couleur d'une licence, mais c'est sans licence.

Type : jeu de plateau avec figurine
Nombre de joueurs : 1 à 6
Style : action-stratégie

Room-25 est un jeu plutôt sympa, situé à la croisée des chemins entre le célèbre "Labyrinthe" et le film "Cube". Mais sans la licence donc. Le principe du jeu : dans le cadre d'un jeu téléréalité futuriste, vous dirigez un personnage enfermé dans une pièce carrée située au centre d'une sorte de labyrinthe cubi... carré. Cette salle donne elle-même sur 4 autres pièces, et ainsi de suite. La salle de départ est sans danger, les autres, ça dépend : certaines offrent des bonus, et d'autres sont des pièges mortels. Sachant qu'au départ, l'intérieur des autres pièces est masqué. Ah ah! Le but, réussir à rejoindre la salle de sortie (la fameuse chambre de Jawad Room-25) pour se faire la malle, et ce, en un nombre limité de tours de jeu.

Si vous avez vu le film "Cube", vous avez tout pigé. Au départ du jeu, vous avez le choix entre plusieurs personnages, qui ne sont pas du tout des stéréotypes!!! Comme par exemple, Emett...
"–Top chrono! Je suis un scientifique avec des cheveux blancs en bataille qui s'appelle Emett, je porte une blouse blanche et de drôles de lunettes, et j'ai l'air de m'exclamer "Nom de Zeus" en permanence. Je suis... ? Je suis... ?"


Le jeu peut se jouer selon différents modes :
►solo : chacun pour sa gueule et il ne pourra en rester qu'un
►coopératif : tous ensemble contre  les vilains gardiens qui veulent vous faire la peau
►semi-coopératif : ensemble mais il peut y avoir un traitre (l'un des joueurs peut être un gardien)

Détail amusant : les salles sont mobiles : à chaque tour de jeu, il est possible de faire coulisser les salles verticalement ou horizontalement histoire de bien foutre le dawa dans tout ça. Genre : tu étais dans une salle sympa, tu arrives dans une salle qui veut ta peau, tu voudrais revenir en arrière, mais pendant ce temps, un de tes potes a tout fait bouger, et tu te retrouves dans une salle encore pire. Bonjour l'ambiance.

Bon, honnêtement, le jeu est sympa, et se prend assez facilement en main : il n'y a rien de très compliqué. En plus, les figurines de personnage sont belles, et les tuiles constituant le plateau de jeu sont de qualité. Mais pour autant, je reste un peu sur ma faim... les auteurs du jeu auraient pu aller plus loin vu le matériel à leur disposition.

Je m'explique, au début du jeu donc, vous choisissez un personnage parmi ceux qui sont proposés et vous prenez donc ses pions, sa figurine, et sa fiche.

–Chouette chaque personnage doit avoir une aptitude particulière, et permettre de suivre une stratégie plutôt qu'une autre, genre "le bourrin", "le hacker", "l'illusionniste" et...

Non. Rien. Zob. A part la jolie illustration qui change, et la figurine qui va bien, vos personnages sont rigoureusement identiques. Pas d'aptitude spéciale, de salle favorite, ou quoi que ce soit. Comme au Monopoly : que vous ayez le "Haut de Forme" ou la "Voiture", c'est kif kif. Bon c'est un choix hein. Mais du coup, à quoi bon doter la boite de figurines différentes et de fiches de personnage? Autant mettre des pions colorés, c'est pareil... Dans le fond, ce jeu, c'est un peu comme un mec qui rentrerait chez lui en disant à sa femme :

"–Chérie!!! Grande nouvelle! J'ai sauvé le dossier Durand! Du coup, pour me récompenser, le patron met à ma disposition sa Porche Cayenne et son Jet Privé pour tout le week end!!!!
–Oh!!! Mon amour! C'est formidable!!! Où va-t-on? Bora-Bora? Les Seychelles? Ibiza?
–Ah bin non... j'avais pensé à Villetaneuse... Ça doit bien faire trois semaines qu'on a pas vu ma mère. Et avec sa phlébite, je m'inquiète un peu pour elle..."

Je précise : j'ai rien contre Villetaneuse hein... mais bon, c'est pas Bora-Bora... Et bin Room-25, c'est pareil : la boite et son contenu sont magnifiques, mais du coup les règles du jeu bin... elles font un peu lég'

C'est pas rédhibitoire notez bien : si vous avez de l'imagination, vous achetez le jeu, et vous bidouillez vos propres règles optionnelles hein! Genre : des aptitudes propres aux personnages, un système simple de points de vies, éventuellement des cartes événements pour chaque tour de jeu, des salles aux effets variables... que sais-je encore? M'enfin bon, si ça se trouve, la prochaine mouture du jeu le proposera hein...

Verdict : un jeu sympa, qui a du potentiel, mais qui peut mieux faire.


Wanted : ♪ I shot the sheriff ♫
Ah merde, le shérif, c'est moi...
"–Where are you marshall?"

Type : jeu de cartes
Nombre de joueurs : 2 à 7
Style : dans la vie, y a deux sortes de gens, ceux qui ont de bonnes cartes, et ceux qui creusent. Toi tu creuses.

Après "Cube", voici le classique "Le bon, la brute et le truand". Au début du jeu, vous tirez une carte qui définit votre nature : shérif, hors-la-loi, renégat. Puis une seconde carte qui vous donne votre identité et votre aptitude spéciale (genre bon tireur, chanceux, etc...). Et enfin, vos cartes d'action/équipement. Le but du jeu est limpide :
►vous êtes le shérif : il vous faudra abattre les hors-la-loi
►vous êtes hors-la-loi : vous devez exterminer le shérif et ses éventuels adjoints
►vous êtes renégat : vous devez flinguer tout le monde


Pour atteindre votre objectif, vous disposez de cartes "Bang" permettant de tirer un coup, de cartes "Bière" permettant de regagner des points de vie (si si), et de diverses cartes équipement permettant d'améliorer vos tirs ou de gêner celui de vos adversaires. Je passe sur les actions spéciales comme les "Braquages" permettant de chaparder les équipements de vos petits camarades. Précision :  en l'absence d'équipement ou de pouvoir spécial, vous ne pouvez flinguer directement que vos voisins de table directs. A trois, peu d'intérêt, mais sur une tablée importante, le jeu peut devenir assez stratégique... un peu comme au Uno quand votre meilleur pote enchaîne les "+4" dans votre mouille.

Subtilité : votre "rôle" est masqué en début de partie SAUF si vous êtes le shérif. Autant dire que quand c'est le cas, vous avez comme une cible peinte sur le visage, et vous êtes d'emblée assez mal brêlé... Je parle en connaissance de cause.

Le jeu est plutôt chouette, mais à mon sens un peu déséquilibré : toutes les aptitudes spéciales ne se valent pas. Du coup, selon que vous avez un "bon" personnage ou pas, vous pouvez vous faire flinguer très rapidement, surtout si vous êtes la cible à abattre le shérif. Par ailleurs, une première partie de "découverte" ne sera pas du luxe pour bien maîtriser des règles parfois un peu obscure dans leur libellé.

Verdict : un jeu qui n'est pas fait pour les pieds tendres.
♫ Ouhihouhihou... ouin ouin ouin... ouhihouhihou... ouin ouin ouin! ♪

Intrigues à Venise : maille nem iz Bon, Jean Bon!

Anonymous : the game!
Type : jeu de plateau avec pions
Nombre de joueurs : 4 (bon, il y a une option 3 joueurs, mais honnêtement...)
Style : quand "Cluedo" rencontre "Master Mind"

Bon, ok, celui-là il ne date vraiment pas d'hier, on l'a ressorti du grenier. Mais il reste bien sympa. Les règles semblent un peu ardues de prime abord, mais une fois la partie débutée, la prise en main se fait relativement bien. Dans ce jeu, vous incarnez des espions agissant sous couverture à Venise pendant le carnaval (d'où les masques). Votre but est simple : identifier votre allié, et remplir votre mission commune avant vos adversaires, sachant qu'au départ, personne ne sait qui est qui. Pour y parvenir, sur le plateau de jeu, vos pions doivent croiser les pions adverses ou le pion de l'ambassadeur (qui n'est joué par personne) pour lui piquer ses Ferrero obtenir des informations. Ces informations se présentent sous forme de cartes, révélant des informations vraies et des informations fausses sur l'un de vos adversaires. Un peu comme dans "Master Mind du coup, il convient de faire le tri du vrai et du faux en croisant les informations à l'aide d'une feuille de notes, sachant qu'un même adversaire ne peut vous fournir la même combinaison d'informations à deux reprises, et qu'il doit toujours vous donner une information vraie. Sinon, il reste toujours l'option de la gégène pour obtenir des renseignements, quand le courant passe, c'est que la soirée est une réussite comme le disait le général Aussaresses...
"–Nous affons les moyens de vous vaire barler! Ya!"

Le jeu s'avère au final assez stratégique, et fera pas mal fonctionner vos méninges. A réserver donc au début de la soirée, et non à la fin, surtout après quelques verres dans le pif.

Inconvénients :
  1. On ne peut y jouer à plus de quatre, et il est vraiment recommandé d'être quatre pile poil, car les options à moins de quatre sont à mon sens moins jouables.
  2. Le plateau de jeu prend une place folle!!!! Prévoyez une grande table...
  3. Les déplacements ne se tirent pas aux dés, mais avec une #@%*$ de figurine en plastoc contenant des billes de couleurs, dont l'agitation fait un bruit se situant grosso modo entre le décollage d'un airbus et le règlement de compte à la kalach'... à éviter donc lorsque les gnomes dorment à l'étage ou que les gendarmes patrouillent dans la rue.
Verdict : un jeu pas tout jeune qui a plutôt bien vieilli je trouve et qui remet les interrogatoires musclés au goût du jour ce qui est bien sympa en cette période troublée

Allez, topette les aminches! Et amusez-vous bien.

vendredi 20 novembre 2015

Peur d'artichaut

(Précision : la formule du titre n'est pas de moi mais de Daniel Schneidermann, dans cet article du reste fort pertinent.)
... et c'est pas toujours une fierté.


Le vendredi 13 novembre 2015. Une date qui restera dans les annales (bien profond d'ailleurs). Même si, objectivement, la date du 12 novembre 2015 le devrait également... ou encore celle du 10 octobre 2015, et sans doute encore beaucoup d'autres, hélas, le mériteraient tout autant.

Loin de moi l'intention de critiquer la compassion à géométrie variable, selon le lieu où se produit un attentat (même s'il faut bien admettre qu'on n'a pas vu fleurir de drapeau libanais sur Facebouc® ou sur les grands monuments de ce monde au lendemain du 12 novembre)... c'est humain : ces événements nous touchent toujours plus lorsque ceux qui sont impactés partagent une même culture. Si l'on pourrait à la limite froncer un peu les sourcils face ceux qui n'ont pas réagi suite aux hécatombes de Beyrouth ou d'Ankara, il est en revanche difficile de critiquer l'émotion et l'empathie dont ils font preuve après ce qui s'est passé à Paris. Les journalistes ont même un terme pour désigner cela : ils parlent de "mort kilomètre". C'est triste sans nul doute, mais c'est humain.

Tout comme il est humain d'avoir peur au lendemain de ces massacres. La peur est humaine, naturelle. Comme je l'évoquais déjà ici avant même les attentats du 7 janvier, il convient juste de ne pas sombrer dans une peur permanente, psychotique : la peur ne doit pas guider nos actes et nos choix au quotidien. Elle ne doit pas nous laisser abandonner nos libertés et notre honneur au prétexte bien illusoire de la sécurité qui en découlerait.

Faisons un point pour bien comprendre ce qui s'est passé.

Dans un pays fort fort lointain...
Mais moins verdoyant quand même.

... un barbu un peu grincheux appelé "Abou" a décidé qu'il voulait se venger des français et de leur mode de vie dissolu (alcool, sexe, rock & roll, droit de vote de femmes, etc...).
"–Moi j'aime pas les gens!"

On ne sait pas bien pourquoi. Personnellement, mon hypothèse est que c'est parce qu'il a gardé un mauvais souvenir de ses années lycée. Je pense qu'il était tombé amoureux de Marie-Jenifer, l'égérie du lycée (comme tout le monde en fait) et qu'il a voulu tenter sa chance...
"–Zyva Marie-Jen, ton père c'était un voleur, il a pris les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux! Parole! Tavu! Bon, ça te dirait que je te zoumzoumzen? Tu me file ton 06?"

Marie-Jenifer était belle, indépendante, aimait le rock, le foot et sortir avec des copains. Sortir avec des garçons, voire jouer au docteur avec eux ne lui posait pas de problème particulier. Mais là, non, c'était juste pas possib'!Sans doute la pilosité faciale plus ou moins hasardeuse d'Abou, faisant un peu penser à celle d'un hipster prépubère (ou d'un cochon d'inde, c'est pareil) lui a-t-elle joué des tours : Marie-Jenifer lui a mis un gros vent car elle ne kiffe pas trop les hipsters (ni les hamsters).
"–Écoute Abou, t'es bien mignon, mais le poil, c'est pas tendance tu vois... alors parle à ma main ok?"

Du coup, Abou a été tout vexé. Il s'est un peu mis à haïr les gens heureux, les femmes indépendantes, les bobos hipsters parisiens, et a commencé à devenir un peu fou dans sa tête.
Ah ouaih, quand même...

Les années passèrent, et Abou en a profité pour suivre de fructueuses études de Génie du Mal. Une fois son diplôme en poche, il a recruté des sbires à moustache barbus et commencé à zigouiller des gens juste comme ça pouf.
"–Je me vengerai! Et ma vengeance sera terriiiiiiible! Mouahaha!"
Et histoire de "justifier" ses conneries, il décide de faire ce que tous les humains qui voulaient massacrer des gens ont toujours fait depuis la nuit des temps : dire que c'est la volonté de dieu, ou en l’occurrence d'Allah et de son pote Mahomet, ce qui est bien commode car il y a peu de chance qu'ils se pointent pour dire que ce sont des carabistouilles vu que... DIEU/ALLAH EST JUSTE UNE PUTAIN D’HYPOTHÈSE!
Mais ça passe toujours mieux avec un lolcat.
Notons au passage que c'est là aussi toute la différence entre "Islam" (des gens qui croient en un dieu appelé Allah comme d'autres croient en Yahvé, Raël, Cthulhu ou le Monstre de Spaghetti Volant) et "Islamisme" (des gens qui ne croient finalement pas en grand chose, mais trouvent que c'est bien commode comme excuse pour faire plein de conneries en disant #cépamafote #célavolontédedieu). Ça c'est dit. Et si dieu/Allah/Yahvé/Jéhovah/Cthulhu/etc... existe et cautionne : il n'a qu'à se pointer en personne devant l'Arc de Triomphe et filer des instructions claires une bonne foi (Ah ah!) pour toutes.
 
Pendant ce temps, en France, François W. Hollande commence à trouver que Abou n'est vraiment pas sympa du trucider comme ça sans vergogne, sans même prendre la peine de remplir le formulaire B52 de déclaration de guerre auprès de la préfecture de Villetanneuse.
"–Moi président, je te le dis : tu pousses ma patience... Abou. Pfffrrt!"
Du coup, il lui envoie un touïte® pour qu'il se calme un peu parce que hein ho ça va bien deux minutes les conneries t'arrêtes ta p'tite crise tout de suite mon p'tit bonhomme!
"@Abou_de_nerf C'est bon oui? Tu vas te calmer p'tit con?"

Sauf que du coup, Abou il devient un peu chafouin et décide que ça ne va pas se passer comme ça. Alors près avoir fait zigouiller de dangereux caricaturistes qui avaient eu le malheur de ricaner au sujet de ses problèmes de pilosité convictions religieuses, il réunit ses meilleurs hommes...
Je ne suis pas sûr de mes sources pour cette image, mais ça serait cohérent avec la démarche...
... et leur confie pour mission d'aller trucider du hipster à Paris, puis de se faire péter la cafetière avec une ceinture explosive qui... leur permettra d'arriver au paradis où les attendent 72 vierges graciles. Oui ils sont comme ça. Je sais, c'est complètement con, mais cf. les images du staff juste au dessus hein...
"–J'arrive les filles!!! Faites tomber les p'tites culottes!"

Opération rondement menée, même si certains des sbires, sans doute un peu trop motivés par l'histoire des vierges graciles toussa, décident finalement de se faire exploser la carafe avant d'être entrés dans le Stade de France, et donc sans attendre d'être entourés de hipsters/footeux pour en massacrer un maximum. On mettra ça sur le coup de l'enthousiasme hein.
"–Non mais c'est pas grave hein... ça arrive à tout le m... oh wait. Non, t'es juste un boulet."
N'empêche qu'en attendant, y a quand même plein de morts et de blessés et que les gens sont très tristes partout dans le monde, même au Liban malgré qu'ils aient pris cher eux aussi dans une relative indifférence (sauf chez Abou donc, où ils ont débouché le Champomy®). Du coup en France, Manuel Valls fait les gros yeux à Abou...
"–Et si ça devait continuer, en plus des gros yeux je ferai des mouvements de menton et je pointerai du doigt. Alors attention hein, je rigole plus! Naméo!"
... pendant que François W. Hollande réunit un conseil des ministres extraordinaire (et non extraordinaires), avec entre autres Marisol Touraine (ministre de la santé), Patrick Kanner (ministre de la jeunesse et des sports) ce qui fiche quand même drôlement les jetons : il va pas rigoler longtemps le Abou moi je vous le dis.
Et si ça ne suffit pas, on fera appel à BHL!

Comme tout le monde comprend bien vite que c'est par frustration sexuelle dépit amoureux que ce gros châtré pauvre Abou a agi (on le sent un peu Abou... désolé...), il est donc rapidement décidé de lui envoyer quelques sextoys suppositoires à l'eucalyptus accompagnés de petits mots doux. Nul doute que cette délicate attention devrait faire retomber rapidement les tensions.
Plaisir d'offrir, joie de recevoir...

Sinon, vous avez aussi le résumé de Marion Séclin, mais il est moins sérieux que le mien... ♪
 

Bon, on ne va pas se mentir hein : après ce qui s'est passé ce vendredi 13,  l'idée que ces p'tits saligauds se soient morflés quelques bombinettes dans la mouille n'était pas pour nous déplaire. Quelque part, on se dit que c'est bien fait. Enfin on se dit ça vite sous le coup de la colère (qui est sans doute aussi mauvaise conseillère que la peur). Et puis, en y réfléchissant un peu plus tout court : on se rend compte que ça ne changera rien...
  1. ça ne ramènera pas les morts des attentats de Paris
  2. t'inquiètes qu'Abou, il dort dans son bunker bien à l'abri ou qu'il a déjà mis les voiles ailleurs (depuis le temps qu'ils s'en reçoivent des bombes...)
  3. ça va encore un peu plus exciter les autres fondus de la carafe : c'est un peu un concours de claques, je t'en file une, tu m'en files une, et ainsi de suite, c'est au premier qui tombe le cul par terre
  4. il y a de bonnes chances que ça tue aussi des cibles innocentes, vu que ces mecs se sont installés dans des territoires conquis avec femmes et enfants
  5. sachant qu'au moins la moitié des terroristes venaient de chez nous à la base, ça veut dire qu'une moitié du problème se trouve peut être là-bas, mais que l'autre moitié est bel et bien ici. On fait quoi? On bombarde aussi le 9.3? La Belgique?
Bon, mais du coup que faire? Et là, deux écoles s'affrontent :
  • Surtout on ne change rien (ou alors seulement pour ajuster nos mesures de sécurité) sinon ils auront gagné : la meilleure réponse consiste à leur opposer notre mépris (et à les coller au gnouf pour qu'ils y ramassent des savonnettes)
  • Yolooooooo! On s'en fout des lois et des droits de l'homme finalement, on va jouer au même jeu de cons, et on va mettre la misère à tous les barbus #torture #guantanamo #patriotact #tousdanslemêmesac
La première école, c'est celle de la Norvège après les attentats d'Oslo et Utøya, dont le premier ministre déclara : "Bien entendu, nous n’allons rien changer à ce que nous sommes."
Même pas peur!
La deuxième, ça serait les USA après les attentats du 11 septembre, qui ont choisi de manger leur chapeau-liberté avec le Patriot Act et Guantanamo (waterboarding, toussa) et d'aller mettre leurs pieds ou ils veulent, et souvent dans la gueule.
"Y a des jours où faut pas me faire chier. Et y a des jours tous les jours!"


Sauf que RIEN (même le terrorisme) ne justifie qu'un état de droit ne transige avec ses lois, avec les droits de l'homme et ceux de ses citoyens ou avec les principes d'égalité au nom de la lutte contre ce terrorisme... car sinon, ils auront gagné en nous retirant ce qu'ils détestent le plus chez nous : notre liberté et notre mode de vie. Et le souci, c'est que c'est pourtant bien ce qui commence à se profiler à l'horizon. Car à gauche (enfin... gauche... le PS. Centre gauche quoi. Enfin centre...) comme à droite, les vaillants hussards de la république qui nous gouvernent font feu de tout bois en matière d'idées géniales pour lutter contre le terrorisme. En vrac :
  • déchéance de la nationalité : nul doute que les cinglés de Daesh en tremblent déjà de terreur (à moins que ça ne soit des spasmes de rire)
  • mettre en place une "colonne républicaine de Musulmans français" (!?) : Et après, on fait une colonne Raëlienne? Scientologue? Pastafarienne? C'est vraiment nécessaire de souligner encore un peu plus le communautarisme? C'est pas déjà ça qui nous a mis dans le jus?
  • coller un bracelet électronique à ceux qui sont fichés "S", voire les enfermer direct (on n'est jamais trop prudent) : OSEF du droit à la justice, on s'en tape des décisions d'un juge, Guantanamo Power!!!! D'un autre côté, ça risque de ne pas être suffisant : rappelons que les fiches "S" ne sont que des soupçons, et de toutes façons, certains ont pu passer au travers : enfermons plutôt tous ceux qui ont une sale gueule (punks à chien compris), les barbus (hipsters inclus) et tous ceux qui protestent trop fort (ça leur fera les pieds). On demandera à la SNCF de les transporter jusqu'au camp de rétention, ils savent comment faire.
  • durcir les conditions d'accès à la nationalité française : grâce à cette mesure somptueuse, ils vont moins la ramener ces enfoirés de terroristes Belges qui... euh... et merde. Bon et puis ceux qui étaient français depuis deux ou trois générations minimum, ils vont... euh... bon, on disait?
  • modifier la constitution pour y introduire (non ça n'est pas sale... quoique...) un nouvel article régissant des situations d'exception, comme l'Etat d'Urgence actuellement en vigueur, ou les Pleins Pouvoirs, mais en moins exceptionnel et plus permanent. Mais légal hein! Mais permanent. De l'Exception Permanente quoi. En gros ça revient à dire que l'Etat passe en God Mode et se met à bouffer du terroriste sans se préoccuper des règles de droit, comme ça pif-pouf. Moi ça me laisse surtout penser que : soit les règles existantes sont si mal fichues qu'on est obligé de s'en affranchir, soit on ne s'est pas donné les moyens de les appliquer. Dans un cas comme dans l'autre, la solution proposée ne résout pas le problème de fond. Par contre, d'un coup, les libertés vont prendre cher.
  • vitrifier la Syrie à l'arme nucléaire
  • assécher les finances de l'ennemi : sans doute la moins con des idées proposées. De base ça parait logique vu que l'argent est le nerf de la guerre. Pas de fric, pas de kalach'! En théorie, c'est génial, car ça ne nécessite pas de bombarder des gens. En pratique, s'il doit être possible de fermer certains robinets à pognon, ça risque d'être plus compliqué pour d'autres. Car il est vraisemblable que cette organisation utilise les mêmes moyens que les grosses organisations criminelles : circuits financiers parallèles, blanchiment d'argent, etc... 
  • libéraliser le port d'arme comme aux USA histoire que tout le monde soit armé et puisse se défendre :  ou puisse flinguer son prochain sur un malentendu. Plus besoin de djihadistes, on pourra s'entretuer peinards. Quant aux gilets pare-balles, ceux qui peuvent arrêter des tirs de kalach' pèsent 6 à 7 kg et font ressembler à Robocop... et n'empêchent pas les balles dans la tête.
Vous êtes un fan inconditionnel de Georges W. ? Vous faites de rêves humides le concernant? Vous fantasmiez sur un monde à la 1984? Bravo, vous risquez d'être bientôt comblés...
C'est vrai que ça envoie du rêve, je comprends.

Il est normal, il est humain, d'avoir peur. Il est humain d'avoir envie de revanche. Humain d'avoir envie d'être en sécurité, que ses enfants soient en sécurité. Mais cela ne doit jamais nous dispenser de réfléchir et de faire preuve de retenue. Non seulement la loi du Talion n'a jamais rien résolu, mais pire : elle risque de fournir des "munitions" aux terroristes, sous forme d'individus mécontents du climat de suspicion généralisée, et susceptibles de se radicaliser par dépit. Action, réaction.

Et s'il est humain d'avoir peur, il est encore plus humain de l'affronter cette peur, d'y faire face. Il est humain de partager la douleur de ceux qui ont perdu des proches, à Paris comme à Beyrouth ou partout où des terroristes ont pu frapper. Il est humain de rire, et de fanfaronner un peu face à eux, en leur renvoyant à la face notre fierté, notre culture, nos valeurs et notre liberté de penser... après tout, le Coq Gaulois symbole de notre pays n'est-il pas le seul animal à chanter les pieds dans la merde? Et surtout : il est humain de nous serrer les coudes, de nous aimer aveuglément et de garder l'esprit ouvert. Parce que c'est le meilleur moyen de lutter contre la connerie de compétition, et pour leur montrer qu'ils n'ont pas gagné, qu'ils ne gagneront jamais.

Le pire que nous pourrions faire en réaction à ces événements, serait d'abandonner notre humanité, de nous replier sur nous-mêmes, de nous méfier systématiquement de l'Autre et de céder aux sirènes d'un extrémisme sécuritaire et xénophobe qui se repaît de nos peurs d'artichaut.

Car ne vous y trompez pas :  ces deux extrémismes fonctionnent finalement en synergie parfaite. Nos extrémistes (extrême droite par exemple, au hasard hein) tiennent un discours de méfiance, voire de haine de l'étranger et de sa culture. Les leurs (radicaux prétendument religieux-mon cul) nous accusent de les détester et de détester leur culture. En butte à la méfiance et la stigmatisation, NOS jeunes issus de cette culture (oui : nos. Ils sont nés dans nos pays, et parfois même leurs parents aussi) le prennent pour eux, et commencent à se dire que quand même, mince. Du coup, puisque c'est comme ça, c'est vraiment trop injuste, et ils deviennent un peu remuant (délinquance, trafic de schnouffe, etc...). Du coup nos extrémistes disent que ah, vous voyez madame Michu, c'est bien la preuve que c'était pas des conneries et qu'on ne se méfie pas assez de ces bougn... métèques zazous. Le ton monte des deux côtés, et un beau jour, nos jeunes se disent que puisqu'on ne les aime pas, bin eux aussi vont nous détester, et pis qu'après on sera tout mort, et que ça sera bien fait, na! Et ils font une grosse connerie. C'est quoi l'étape d'après? On met nos extrémistes au pouvoir et continue le concours de crottes de nez?

Soyons clairs, comme le rappelait très bien Marion Séclin dans sa vidéo (voir ci-dessus) : RIEN ne justifie ni n'excuse le terrorisme. Ni les discours au relent de fond de bidet de Jean-Marine, de Wauquiez ou d'Estrosi, ni les caricatures de Charlie Hebdo, ni même l'action militaire française dans le monde. Juste : on ne tue pas des gens comme ça, c'est tout. Pour autant, si on veut résoudre le problème, j'incline à penser qu'il va falloir trouver une autre solution que d'éparpiller les gens façon chili con carne. Alors on pourrait peut être commencer par arrêter de se détester, non?
Ou pas.