jeudi 20 mars 2014

Le principe de la Biscotte de Papa Hérisson

Vous avez sans doute déjà entendu parler du principe du "Rasoir d'Ockham" (énoncé par un moine franciscain du XIVème siècle nommé Guillaume d'Ockham, ce qui ne nous rajeunit pas, convenons-en)... Si vous ne connaissez pas le nom du principe lui-même, vous l'avez pour autant surement entendu énoncé de la sorte : "L'explication la plus simple est souvent la meilleure."
Ce postulat (ça n'est qu'un postulat puisque la "simplicité" d'une explication est quelque chose d'assez subjectif) est régulièrement invoqué dans les domaines scientifiques, assez souvent pour réfuter l'appel au surnaturel ou au divin d'ailleurs. C'est aussi l'un des leitmotivs de Sherlock Holmes.

Partant de ce principe, j'ai moi-même énoncé le postulat dit de "la biscotte de papa Hérisson" (je rappelle que je me rase avec une biscotte) :
►"L'explication la plus simple à une action ou une décision qui parait absurde et/ou contreproductive est la bêtise."
Il s'accompagne souvent du corollaire dit "de Justin Bieber" :
▲"Si cette action ou cette action parait incommensurablement stupide, c'est probablement parce qu'elle l'est, tout comme son instigateur."
On pourra accessoirement y adjoindre cet autre corollaire, dit de "la poussée d'archi-merde" :
▲"Une action/décision individuelle stupide se mue invariablement en action/décision collective exponentiellement stupide si elle est menée en groupe."

Des exemples? Pas de soucis : je vous propose ce petit bouquet garni de démonstrations de bêtise humaine manifeste.


1. Les déchets jonchés au sol alors qu'il y a une poubelle à moins de 10m
Comme le dit très bien Hildegarde, il est extrêmement énervant de se balader (en forêt par exemple, ou sur une plage) et de poser sans arrêt le regard sur tout un tas de détritus divers et variés :
  • bouteilles et canettes de bière
  • emballages de chips/gâteaux/bonbons
  • paquets de cigarette
  • slips (!?)
  • chaussures solitaires (!?)
  • emballages de capotes (ah... peut être un début d'explication?)
  • mégots de cigarettes en quantité industrielle
  • couches sales (la capote ci-dessus devait être percée, voila ce que c'est de copuler au milieu des aiguilles de sapin)
  • emballages de médocs
  • CD de Justin Bieber
  • bidons de déchets nucléaires
  • cadavres de joggueuses
  • etc...
Tient? On a retrouvé une joggeuse disparue...
Très souvent, ces déchets se trouvent au moins à... pffffff, au moins 10 mètres d'une poubelle. Ouhla! Pffff! 10m!!! Non, franchement, ça devait être vraiment être trop loin pour remuer son gros cul se déplacer jusqu'à ce bel objet de mobilier urbain inventé par le préfet qui lui a donné son nom. On se rend pas bien compte hein... 10 mètres, allez retour ça doit bien faire 30 bonnes secondes. Insurmontable!
Je gage que derrière cette façade de cynisme grinçant, vous aurez deviné les sentiments d'allégresse qui m'emplissent... à l'idée de meuler la face des inconvenants qui prennent la nature pour leur poubelle à l'aide de quelque objet lourd et/ou contondant (pelle, manivelle de cric, pied de biche, Franck Dubosc...), avant de les trainer dans mon grenier pour un séchage en règle. On va dire que ça sera ma contribution au nettoyage de la nature façon colibri d'Hildegarde (vous pouvez faire de même, mais que cela ne vous empêche pas de prendre un sac plastique,de ramasser quelques détritus lors de votre prochaine balade en cambrousse, et de déposer le sac dans l'une de ces fameuses poubelles. Et pas que pour la journée de la Terre par exemple...).

2. Les voitures garées n'importe comment, alors qu'il y a un parking à moins de 50m
Selon la voiture, ça peut revenir au point précédent... ceci étant, curieusement, les véhicules en question sont souvent de belles berlines/de gros 4x4 urbains (je... oui, moi aussi je m'interroge souvent sur la pertinence du concept de 4x4 urbain qui me semble relever de la même logique absurde que le soda de régime, les convictions en politique ou un livre de Nabilla) de marque Merwagen, OpeMW ou Volkcedes.
Quand je dis "garées n'importe comment", j'entends par exemple:

►garé comme une merde sur le trottoir au point d'empêcher le passage d'un papa (Hérisson par exemple) avec une poussette, ou un handicapé en fauteuil roulant, les obligeant à passer sur la route à leurs risques et périls
Un cumulard : garé sur le trottoir et sur un passage piéton.
►devant une borne incendie, ce qui obligera les pompiers à défoncer la bagnole à grands coup de hache-incendie en cas de problème
Bien joué les pompiers. Respect.
 ►devant un passage, bloquant ainsi l'accès à d'autres véhicules
Oui, nous sommes d'accord : cette voiture de police est bien mal garée.
Le tout bien sur alors que de vraies places de parking se trouvent à moins de 50 mètres, et que certaines (voir la plupart) sont disponibles.

►Variante : "je me suis garé sur un parking (gratuit tant qu'à faire), mais je parviens on ne sait comment à occuper trois places au lieu d'une car le concept même de manœuvre m'est totalement étranger".
(Là, je crois qu'on tient un champion du monde.) –Dites, vous seriez libre pour un diner mercredi?
Excuse classique : "Nan mais allô quoi! J'en ai pour 5 minutes!", et ce quelle que soit la durée, comprise le plus souvent entre 30 minutes et une demi-journée. Einstein serait ravi : la relativité du temps est donc prouvée, et l'univers doit bien être infini puisque la connerie humaine quand à elle semble sans limite (bon, pour l'univers, y a encore un doute)...
Du coup, à ma dernière vidange, j'ai demandé à mon copain Piotr quelques aménagements sur Titine à l'aide de pièces de récup sur des chars de l'armée rouge...
"Tient!? Je crois que j'ai roulé sur un truc... j'espère que Titine n'est pas rayée"

3. Les gens qui viennent te polluer ton espace vital alors que tu n'avais rien demandé
J'ai parfois l'impression que chez certaines personnes, voir un gars tout seul, tranquille (en train de béqueter sa gamelle dans la patio non fumeur de son entreprise lors de sa pause déjeuner par exemple, ou en train de bouquiner sur un banc pendant la pause café) déclenche une sorte de réflexe de pitié : il faut impérativement aller lui tenir compagnie, et lui raconter toutes ses petites misères, voire se pointer en groupe et se mettre à caqueter comme des dindes (inutile de lâcher un commando femen à mes trousses, aucun sexisme dans ma remarque : le groupe peut aussi bien être féminin, masculin ou mixte).
Il faut croire que le fait de manger tout seul, peinard et avec l'air rêveur du gars perdu dans ses pensés te rend :
  • soit extrêmement sexy au point d'attirer tout ce que ton entreprise compte d'individus en rut (là encore : hommes, femmes, fans de Justin Bieber, pas de discrimination)
  • soit infiniment digne de pitié : tu dois certainement être très malheureux/dépressif/au bord du suicide pour te couper ainsi de tous ces boulets de tes sympathiques collègues
  • soit totalement invisible, ce qui justifie de venir s'asseoir limite sur tes genoux pour raconter aux autres membres de ton poulailler ses passionnantes histoires d'herpès génital.
Le summum étant de venir poser ses fesses à 30 cm des tiennes (alors qu'on ne te connait ni d'Eve ni d'Adam) et, sans même t'adresser la parole, d'allumer une clope bas de gamme (surement de contrebande) qui pue pendant que tu tentes de te délecter du délicieux crumble à la fraise au goût si subtil que maman Koala t'a préparé avec amour. Dans le patio non fumeur. Juste sous l'étiquette d'interdiction de fumer. Cumuk.
–Ça va? L'odeur de ma bouffe ne te gène pas trop?
–Non non, ça v...
"J'ai trébuché M. le juge..."

4. Ces objets mal pensés/mal fichus qui vous pourrissent la vie
Nous sommes en l'an 2014 après Jean-Claude. Depuis 1969, l'humanité a envoyé avec succès plusieurs missions habitées sur la lune. Depuis des décennies maintenant, nous savons envoyer et ramener des humains dans l'espace. Nous savons concevoir des ordinateurs capables d'apprendre par eux-même, nous savons manipuler des séquences ADN pour modifier les gènes des plantes et des animaux. Nous savons détecter d'infimes signaux électromagnétiques vieux de plus de 14 milliards d'années, prouvant que l'univers est né d'une extraordinaire "explosion" primordiale.
Et nous sommes infoutus d'inventer des &%$#@ d'étiquettes qui peuvent se décoller sans se déchirer des objets que nous venons d'acheter.
Si ce mauvais gag ne vous est jamais arrivé, sachez que je vous méprise.
Notons qu'à l'inverse, les objets pour lesquels des informations indispensables mériteraient d'être étiquetées de façon inamovibles, sont souvent équipés d'étiquettes qui ne collent pas ou plus simplement d'une notice volante qui finira invariablement par disparaitre. Dans le même esprit : les bons de garantie sous forme d'un ticket de caisse sur papier thermique... qui finit par s'effacer en l'espace de quelques semaines/mois. Bon courage pour faire jouer la garantie.

Un autre exemple : les papiers prédécoupées avec des pointillés... dont la découpe part systématiquement en couille cacahuète et occasionne une belle déchirure, surtout si c'est un papier important. De façon générale, on pourra conspuer tous les systèmes d'ouverture facile qui fonctionnent quand ils veulent.Comme par exemple ces foutues boites de pâtée pour chat, dont la tirette de l’opercule a la bonne idée de se casser, au moment ou vous avez 4 chats affamés autour de vous en train de brailler comme des ânes pour avoir leur repas, et deux bébés dans la pièce d'à côté qui viennent de s'endormir.
Et encore, là ils sont cool... ils ne profèrent aucune menace contre votre vie.


Dernier exemple : ces objets du quotidien, souvent à vocation culinaire qui semblent avoir été conçus par un connard d'ingénieur de mes deux qui n'a jamais dû mettre les pieds dans une cuisine, et encore moins tenté des les nettoyer après usage.
Hmmmm! ♫ Tous ces petits recoins !♪ Trop de bonheur à nettoyer! ♫
Et je ne parlerai pas de tous ces récipients dont le bec verseur a manifestement été conçu pour en foutre le maximum à côté.
Pour ma part, afin de résoudre ce problème, j'ai fondé une association à but non lucratif : le Comité pour une Torture Relativement Légale Associée à la Lapidation  Terminale pour les Scientifiques créateurs d'Ustensiles Peu Pratiques ou Ratés (le CTRL ALT SUPPR). L'inventeur du crépi est en tête de la liste noire de l'association.

5. Les boulets qui se conduisent dans les lieux publics comme s'ils étaient seuls au monde
Ceux là, y en a plusieurs sous-espèces (oui, le terme convient assez bien en y réfléchissant) :
  • L'ahuri(e) qui est planté(e) en plein milieu du passage (porte d'accès du bâtiment dans lequel tu veux rentrer, au milieu d'un escalier étroit, en train d'avancer en ligne à 0,5 km/h avec ses potes sur toute la largeur de la rue...), qui ne te regarde pas, et semble ne pas entendre quand tu toussotes en disant "Excusez-moi". Existe aussi en troupeau. A parfois tendance à soupirer comme si tu demandais la lune lorsqu'il/elle daigne enfin s'écarter de 15 cm. A mon sens, c'est la meilleure explication à toutes ces histoires de tireurs fous qui se mettent à canarder apparemment au hasard.
  • Le/la pénible qui dégaine son téléphone portable dans un lieu clos (exemple : salle d'attente du médecin, autobus, ...) et se met à raconter sa vie dans les moindres détails sordides ("Non parce que tu vois, cet herpès génital, c'est quand même embarrassant... ça me fait des sortes de..."). L'immolation par le feu reste le meilleur remède.
  • Les gros porcs qui transforment les toilettes publiques en tranchées de bataille de Verdun. Après avoir fait sortir la taupe du terrier ou lâché un renard, certains doivent trouver hilarant de balancer une grenade ou un pétard mammouth dans la cuvette. Je ne vois aucune autre explication à l'état dans lequel on retrouve parfois certaines toilettes publiques. Mention spéciale pour les aires d'autoroute : il faut impérativement que les restaurants routiers cessent de proposer du chili con carne à la nitroglycérine dans leurs menus ! Accessoirement, je suppose que ce sont les mêmes individus qui préfèrent se soulager sur le mur de ta maison que dans les toilettes publiques situées à moins de 20 mètres. Le stock de vieilles bonbonnes d'ypérite que je viens d'acquérir sur un site de surplus militaire allemand devrait me permettre de résoudre rapidement ce problème... Ach, großß malheur que la guerre!

J'ai préféré vous mettre cette image d'un paysage bucolique : les derniers WC publics que j'ai visité hanteront mon âme encore longtemps...




Je m'arrête là, on pourrait multiplier les exemples à l'infini. Tient, et vous d'ailleurs... il y a des exemples de bêtise humaine désespérante qui vous frappent ?

7 commentaires:

  1. Je reprendrais bien du crumble à la fraise, siouplé...

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  2. Dans la liste des boulets, je suis désolée mais tu en as oublié un énooooorme : celui qui met sa musique pourrie à fond dans les transports en commun et qui en plus, veut t'assommer quand tu lui dis que sa musique elle nous assomme (ou nous grille les neurones) ! Arrrg ceux-là je te les étranglerai bien :-p

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    1. Exact. On peut même ne pas se limiter aux transports en commun : les boulets qui nous assomment avec leur musique trop forte où que ce soit sont à stranguler sans vergogne.

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  3. Je plussoie avec toi et Anne Estelle, l'impression de vivre dans un monde de boulets et d'élever mon fils avec des valeurs qui se perdent dans les confins de l'univers (infini donc)....A quand un billet qui ne râle pas? ;-) Chiche? Moi aussi faut que je m'y mette lol.

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    1. Un billet qui ne râle pas? Euh... c'est à dire que je suis un hérisson quand même : c'est dans ma nature. Bon, j'ai bien une 'tite recette de cuisine en stock, ça devrait pas trop râler ça.

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