vendredi 30 mai 2014

Herisson Break

En feuilletant mes archives, je me rend compte que ça fait un bail que je ne vous ai pas donné de nouvelles de mes animaux de compagnie. Il est donc temps de réparer cette erreur...

Alors déjà, je vous rassure : les chats vont bien. Chat n°1 continue de gerber un peu partout pendant la nuit, ce qui me permet de relever le défi du matin chaque jour : trouve le vomi! Notons que j'y parvenais en général fort bien avec le pied, mais que Chat n°1 a décidé d'innover : puisque ces derniers temps, c'est en m'asseyant dans le canapé pour m'habiller au petit matin que je trouve le "ptit cadeau". Avec mon popotin. Chat n°4 est toujours complètement félée du bocal, et continue de courir partout comme une gognole. Chat n°3 se transforme en pot de colle patenté. Surtout aux heures des repas curieusement. Et bien sur, les 4 chats continuent de nous chaparder la nourriture dès que possible.

Le chien vieilli. Il devient un peu arthritique (même s'il n'en souffre pas trop grâce aux bons soins naturopathiques de maman Koala),mais garde bon pied bon œil. Et bon appétit. Avec l'aide des chats il mène d'ailleurs parfois des opérations commando pour nous chaparder de la bouffe et nous pourrir le tapis. Un sachet de noix de coco rappée bio en a récemment fait les frais. De la noix de coco. DE LA NOIX DE COCO BON SANG!

Reste un dernier pensionnaire que j'évoque finalement assez peu : je veux parler de Colegramme, notre hérisson (oui, un hérisson comme moi, mais en vrai. Avec piquant et tout).
Et en plus, il est "flying", "tremple" et "regenerate"... et avec la carte Super Munchkin, il peut manier la tronçonneuse à trois mains.
Pour rappel, nous avons récupéré la petite bête l'an passé, à la fin de l'hiver au bord d'une route. Il était gros comme une demi-châtaigne et semblait un peu perdu.

[Mode Bougrain Dubourg ON]
Le hérisson commun en france et l'Erinaceus Europaeus. C'est un petit mammifère omnivore semi-nocturne, ayant une adorable petite tête et un sale caractère, qui nait dans un œuf à la saison d'automne.
Oeuf de hérisson.
Il mange bruyamment en reniflant, et il grogne et s'énerve tel une sorte de Jean-Pierre Coffe dans un Mac Do. Grand amateur d'escargots et de limaces, il est de ce fait l'ami du jardinier, qui la plupart du temps le lui rend bien en l'empoisonnant vicieusement à grand renfort de pesticides et de roundup. Notons qu'il chasse aussi les serpents, ce qui en fait le prédateur naturel de Jean-François Copé.
A l'image des sénateurs, le hérisson commun entre en hibernation dès que la température baisse un peu trop, utilisant alors 30% des réserves de graisse accumulées dans son corps pendant la belle saison.
Ses principaux prédateurs sont, dans l'ordre :
  1. L'automobiliste (également prédateur bien connu du gnome insouciant, de la vieille à cheveux bleus, et de l'agent de la DDE)
    ...par contre, une ceinture de mines anti-char pourrait avoir certaines vertus pédagogiques.
  2. Monsantox™ (également prédateur bien connu des insectes pollinisateurs, des défenses immunitaires, du taux de fertilité, et plus généralement de toute forme de vie non brevetée)
  3. Le gitan (réputé également prédateur de la poule domestique, de la tranquillité de nos campagnes, de la vertu de nos filles, et de tout ce dont on pourra les accuser. Tient, le vote FN, c'est surement de leur faute).
    http://www.jean.le-du.sitew.com/Galerie_2.C.htm#Galerie_2.C
    Le gitan de la famille des gipsy-à-guitare est également un prédateur pour nos oreilles...

Le hérisson commun est une espèce protégée (comme le montrent bien leurs innombrables cadavres aplatis sur nos routes de campagne).
Notons qu'à ce titre, vous ne pouvez donc théoriquement capturer, détenir, ou vendre un hérisson en tant qu'animal de compagnie.
[/Mode Bougrain Dubourg OFF]

Mais alors, vous allez certainement me dire :
–Si c'est interdit, comment ça se fait que tu as un hérisson?

Cas de force majeure : il en allait de sa vie. Et puis, de toute façon, il a été remis en liberté depuis.

Bin oui, déjà on l'a trouvé en pleine journée, ce qui n'est pas bon signe (c'est un semi-nocturne je le rappelle). Voir un hérisson en plein jour est déjà le signe que quelque chose ne va pas. Il faut savoir que s'il est trop exposé, les mouches risquent de venir pondre sur lui, et qu'à leur éclosion, les vers s'attaqueront à son épiderme, ouvrant la voie à l'infection, aux parasites et à la mort.
En second lieu, il était proche d'une route, ce qui n'est pas de très bon augure pour ces petits animaux. Et enfin, sa petite taille indiquait qu'il s'agissait encore d'un bébé, qui n'aurait donc pas du se trouver hors du nid maternel. La mère l'avait elle fichu dehors à l'arrivée d'une nouvelle portée? Avait-elle fini en 2D sur la route voisine, abandonnant par la force des choses son petit, seul et affamé? Quoi qu'il en soit, il était trop petit pour s'en sortir seul et surtout beaucoup trop exposé, près d'une route et à un endroit où les gens promènent leurs chiens (pas mal de hérissons finissent aussi entre les mâchoires d'un molosse un peu teigneux).

Bref, nous récupérâmes la boule de piquants, et l'installâmes dans un abri adapté dans notre jardin (c'était ça ou un refuge comme le Sanctuaire des Hérissons, mais ça n'est pas le premier hérisson que nous sauvons, nous commençons à savoir y faire).

Le problème, c'est que si vous vous en souvenez, le printemps 2013 fut... comment dire? Légèrement pluvieux. Et froid.
"Et le dicton du jour : s'il pleut à la Sainte Emma, dépêche-toi d'enfiler ta parka!"

Toujours est-il que le lendemain, nous retrouvâmes notre jeune ami, à nouveau en pleine journée, trempé et transi de froid au milieu du jardin au lieu de se planquer dans son abri. Manifestement, il était malade. Sans grand espoir, nous le rapatriâmes à l'intérieur. A l'examen, il ne semblait pas blessé, mais il était probablement malade et affamé.

Nous commençâmes par lui retirer ses tiques à l'aide d'une pince à tiques (sur un hérisson, c'est amusant je vous le garanti), puis nous l'installâmes au chaud dans une caisse avec un peu de paille et une bouillotte, avec une gamelle de boulettes à chat. A ce stade, nous ne fondions guère d'espoir sur sa survie, nous attendant chaque matin à trouver la petite boule, raide morte. Mais il n'en fut rien : il se commença à se remettre et à se remplumer. Il faisait moins de 150g lorsque nous l'avons trouvé, mais prenait régulièrement du poids. Il faut savoir qu'en dessous de 600g, un hérisson est trop "léger" pour survivre à une hibernation.

De temps en temps, nous le lâchions dans la maison pour qu'il se dégourdisse les pattes. Au début, il se plantait au bord du tapis en émettant une sorte de "Pouic!" plaintif et répétitif. A priori il appelait sa mère. Mais il s'accoutuma assez vite, et fini par nous poser quelques casse-tête en allant se planquer sous les meubles (notons qu'à ce stade, nous arrivions à l'attraper sans qu'il se mette en boule).

Quelques semaines plus tard, c'est donc un jeune hérisson adulte et bien développé que nous avons à nouveau implanté au jardin, pour la plus grande terreur des escargots qui bouffaient nos courgettes. Nous avons continué un temps à lui donner quelques boulettes à chat pour qu'il atteigne le poids réglementaire pour l'hibernation, puis nous l'avons laissé se débrouiller (d'façon c'étaient les chats qui finissaient par aller chaparder les boulettes dans son abri).

A cette époque (c'était l'été), il nous arrivait ponctuellement de le croiser à la nuit tombée. A l'arrivée de l'automne, avec le rafraîchissement des températures, il nous arriva de le retrouver dans notre salle de bain, dans laquelle il était parvenu à se glisser furtivement (souvenez-vous!). Puis silence radio durant les mois d'hiver. Il hibernait, du moins l'espérions nous. Toutefois, il devait être bien planqué car il restait introuvable. Son abris était à l'abandon... sans doute ne l'avait-il pas jugé assez protecteur.

Je ne vous cache pas ma joie lorsque je le croisai un soir de février, en allant chercher les croquettes du chien. Mon pote à piquant avait survécu à son premier hiver, et il se trouvait toujours dans notre jardin! Et il était réveillé. Et il n'était pas content.

Hein?

Bin oui, manifestement, il trouvait qu'il faisait un peu frisquet, et il a gratté à la porte. Pour rentrer. Et je prie de croire que le hérisson pas content, c'est comme la chauve-souris enragée : c'est assez têtu. Mais voyez vous-même :
On fait toute une histoire de Wolverine, mais franchement, un hérisson ça a aussi de sacrées griffes!

Oui, vous ne rêvez pas. A force de gratter avec ses pitites grigriffes, ce petit monstre était en train de gentiment faire un trou dans la porte du jardin. Steve Mac Queen ou Cristophe Lambert n'ont qu'à bien se tenir, Mickaël Scofield et ses plans tordus aussi (enfin sauf qu'eux : ils voulaient sortir, pas rentrer).

Du coup, et voyant que la porte ne tiendrait pas une nuit de plus, il a fallu que je me mette en mode "Agence tous risque" pour transformer la banale porte de jardin en porte blindée anti-intrusion (he ho, dans la série ils arrivent à transformer un pickup souffreteux en Véhicule Amphibie Blindé,  une camionnette de pizaïolo en char Leclerc, et une vieille grange vermoulue en bunker de la Wehrmacht, alors bon hein...). (Et puis j'ai déjà fait Mac Gyver la dernière fois, faut varier).

Matériel :
  • chute de gouttière en zinc
  • pince coupe-tôle
  • pince
  • marteau
  • gants
  • vis
  • visseuse/tournevis
  • porte un peu faiblarde
Et voila le résultat :

Testé et approuvé!


Allez, comme je suis sympa, je vais même vous présenter mon pote Colegramme, que j'ai réussi à paparazzer un soir (il n'était guère ravi) :
Tellement pas content qu'il tire la langue. Ou alors c'est juste qu'il trouve mon bras appétissant.

"Nan j'suis pas mignon! Fichez-moi la paix! Gronch gronch!"
Ah, et au fait... au cas où vous vous poseriez la question, j'ai finalement trouvé où notre petit copain grognon avait élu domicile : dans ma buanderie/atelier. Cette dernière donne sur le jardin via une porte en mauvais état, dans laquelle de vastes trous permettent aisément le passage de la p'tite bête. Et vu le bordel bazar foutoir léger désordre qui règne dans ce lieu, autant vous dire qu'il peut bien s'y planquer, tout en étant à l'abri de la pluie ou d'un froid excessif. Pas fou le hérisson! Par contre je trouve ce petit animal "sauvage" un tantinet casanier...

7 commentaires:

  1. Je vous découvre aujourd'hui et le moins que je puisse dire, c'est que je ne suis pas déçue !
    Quelle rigolade, merci.

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  2. Il fait déjà sa star avec sa mèche sur l'oeil sur la dernière photo, on entendra parler de lui dans le futur, d'autres l'ont fait par le passé : https://www.youtube.com/watch?v=z_Hch-pOhYc&feature=kp ^^

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    1. En tous cas, c'est un excellent auxiliaire de jardin... nous ne sommes guère envahi d'escargots malgré le temps pluvieux :)

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    2. Colegramme, grand défenseur des salades ! :D

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  3. Une si bonne noix de coco !
    Snif...
    Et puis, un hérisson mijoté à la noix de coco, ça aurait pu être bon...

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