mercredi 30 décembre 2015

Le choix des mots, l'époque des photos


La semaine dernière, j'étais en vacances.
Oui, enfin ça c'est la théorie...
Et quand je suis en vacances, je me retrouve un peu coupé du monde car :
  1. j'ai pas la télé
  2. je capte pas la radio
  3. je ne lis pas la presse écrite
  4. j'ai pas de smartphone j'ai un smartphone mais pas de forfait data
  5. c'était la semaine de Nowël = plein de trucs à préparer
  6. j'ai deux gnomes en pleine possession de leurs moyens, avides d'apprendre des trucs et de dépenser leur énergie, ce qui signifie qu'il ne faut pas compter avoir du temps pour glandouiller sur les internets en zieutant les infos
Du coup, quand je reviens de vacances et que je tombe sur "ça"...
Nul doute que les terroristes doivent avoir bien les chocottes là...

... et sur ça...
"–La France aux fran... euh... aux Corses, aux Corses!!!"
 ... et bin ça me laisse une drôle d'impression vois-tu...
Mais... mordel de berde! Tu pars DEUX minutes, et c'est déjà le dawa? Pire que des gosses!


Bon. Il y a déjà quelques temps de cela, un peu par hasard, j'avais entendu parlé d'un bouquin écrit par Alain Bentolila : "Comment sommes-nous devenus si cons?". Tu t'en doutes ami lecteur (oui, j'ai décidé de te tutoyer aujourd'hui, je trouve que c'est plus sympa... et puis on commence à devenir intime non?), rien qu'à la lecture du titre, j'avais déjà  autant d'étoiles dans les yeux qu'un hamster épileptique sous LSD en train d'écouter Lana Del Rey.
La réponse à cette question simple donne une vague idée de l'infini...
Autant le dire franchement, je frétillais également d'aise à l'idée de t'en extraire la substantifique moelle dans l'un de mes billets. Et quand je l'ai eu entre les mains, je commençais à baver et à convulser légèrement. Sauf que finalement, à sa lecture : bof. Ok, un peu quand même puisque je l'évoque ici même, mais surtout parce que le titre est parlant en fait.

Bon, objectivement le livre n'est pas mauvais hein, il est même assez intéressant. Mais pas transcendant non plus. Sur le principe, rien à dire, l'analyse est implacable : la maîtrise de la langue part en cacahuète, ce qui tend à rendre la communication entre les individus de plus en plus basique. Et donc à rendre ces mêmes individus de plus en plus cons.

Alors bon, oui : c'est vrai qu'une langue c'est quelque chose de dynamique, qui évolue perpétuellement. Il suffit de se fader un bouquin en vieux français, genre Chrétien de Troyes (je n'ai pas dit Lanfeust de Troyes) pour se rendre compte que quelques siècles suffisent pour qu'on ne bite plus un traitre mot à la jactance de l'époque. Mais bon, sur quelques siècles, ça peut encore se concevoir, et ça ne met pas en péril la nation. En revanche, quand le problème de communication se pose sur une intervalle de disons 60 ans (l'écart d'âge typique entre un d'jeuns dont le nez laisse échapper des vapeurs de oinj plantes qui font rigoler, et un sénateur dont le rectum laisse échapper des vapeurs de fosse sceptique de décomposition avancée de vieux), c'est plus ennuyeux.

Notez que dans ce bouquin que les différents médias (internet, télé, radio, presse écrite) et les journalistes se prennent quelques balles perdues au passage en prennent aussi pour leur grade, ce qui est plutôt justifié convenons-en. Le problème c'est que ce brave Alain a manifestement quelques comptes à régler avec le ministère de l’Éducation Nationale et ses grand-messes pédagogico-médiatiques servant plus à redorer l'image d'un ministre (en l’occurrence Segolène dans le bouquin) qu'à faire avancer le schmilblick. Si je ne saurais lui donner tort, je trouve néanmoins que ça enlève de la profondeur à ce livre, en transformant certains (longs) passages en vulgaire bataille de crottes de nez.

Bref, un livre qui souffre de longueurs. En plus dedans il n'y a ni vampires ni beau gosse ténébreux pratiquant le BDSM. C'est nul. Il n'y a pas non plus l'humour décapant de Ginie (Femme Sweet Femme) qui a déjà commis son premier roman avant d'attaquer le suivant. Autant dire qu'il ne justifie pas une chronique à lui tout seul.

Pour autant,  l'auteur est linguiste et il sait de quoi il parle. Alors quand il explique que le langage est un code, un référentiel commun  dont les règles (grammaticales, syntaxiques, etc...) sont destinées à permettre une compréhension mutuelle sans équivoque, ça m'interpelle au niveau du vécu tu vois... Surtout en cette période faste, riche de mots grandiloquents tels que "liberté d'expression", "union nationale", "laïcité", "jihadisme", "déchéance de la nationalité"... Alors je me dis qu'effectivement, nous sommes en train de devenir très très cons, et qu'il serait grand temps que les Mots, surtout ceux qu'emploient les gens qui nous dirigent ou ceux qui passent leur temps à montrer leur mouille à la télé, servent à autre chose qu'à exciter le cerveau limbique (mais si, vous savez, l'homme préhistorique un peu basique qui sommeille en chacun de nous) du citoyen lambda. Je veux dire : ça serait peut être sympa qu'on réapprenne à communiquer. Pas dans le sens "voyez avec mon conseiller en communication svp" ni dans le sens "expliquer de quoi vous avez besoin, je vous expliquerai comment vous en passer", mais plus dans le sens "tient, et si on échangeait des informations intelligemment avec des mots?".


Surtout que les mots véhiculent quand même des idées. Et que parfois, ces idées et bin elles puent un peu. Heureusement, puisque nos politiciens ne mesurent plus le poids des mots, il reste encore les photos...

Ok. Donc là je vais peut être éteindre internet et retourner m'occuper de mes gnomes en fait.

Et merde.

Bon bah... bonne année 2016 quand même hein...

mardi 15 décembre 2015

L'honneur de l'amère patrie

La patrie est blessée. Notre patrie. Une patrie outragée! Une patrie brisée! Une patrie martyrisée, mais une patrie... libérééééée! Délivrééééééeeee! ♫♪


Ah ça! Depuis quelques semaines, la patrie on nous en rebat les oreilles hein. On en bouffe du patriotisme! Et que j'te fasse tourner en boucle la Marseillaise...

♫ AlonZenfandelaaaa PATRI-I-EUH... lejourdeglôôôaaaarétarivé ♪

... et que j't'affiche du drapeau tricolore en veux-tu en voilà...
Gilbert Montagné Like this

... et que j'te balance du "liberté-égalité-fraternité" à toutes les sauces, entre deux masturbations intellectuelles sur les valeurs éternelles de la France pays des droits de l'homme, de la liberté de la presse, de Voltaire et Zadig Rousseau, du saucisson et du pinard. Bla bla bla.

Et pour les sauvegarder ses valeurs, figurez-vous que la France fera ce qu'il faut. Y compris les abandonner.

–Hein?

Non mais juste le temps de mettre la misère aux méchants hein... je vous rassure. Ohla si si, pas d'inquiétude! Rhoooo... Pfff, que n'allez vous pas penser bande de margoulins complotistes à la petite semaine! C'est l'affaire de quoi? Pfff, 15 jours... Bon allez, trois mois!... Ok... six mois grand max hein!... Enfin bon, sauf si les méchants recommencent parce que là...

Bref. Comme je vous sens un tantinet inquiets, je vous propose de vous expliquer comment la France espère en vain va mettre sa raclée à ces gros bâtards de terroristes. Voici donc (Oh! Bad!) :

Leçon d'antiterrorisme : l'amer docu


1.Leçon n° 1 : Tester ses résistances
Comme le dirait John Rambo : et maintenant, ça va chier!
Attention, ça ne rigole plus!
Non parce que jusqu'ici, les gros navions ils faisaient du macramé tu vois. Mais là, maintenant, ça plaisante plus, on est un peu chafouins. On en a gros!

Non mais, ok, d'accord : on les bombardait déjà, mais jusque là c'était juste pour déconner : on lâchait les bombes sur des cailloux, des buissons, des licornes, des civils innocents... Mais maintenant : fini de jouer. On va balancer nos bombes sur... euh... les méchants. Voilà. C'est dit. Pourquoi on l'a pas fait avant? Euh... non mais c'est parce qu'ils se planquaient. Au milieu de civils. Tandis que maintenant... euh... pareil, mais ça rigole plus voilà. On en a gros!
Et on veut être considérés en tant que tel.
2. Leçon n°2 : Prolonger la magie du premier regard
Parce que 12 jours c'est un peu court pour un état d'exception au fonctionnement normal de la justice en France, le gouvernement a décidé de le prolonger à trois mois.. Trois mois, c'est mieux. Voire six hein... ou plus s'il le faut. C'est vrai quoi : être obligé de demander l'avis d'un juge pour perquisitionner chez les gens, ou les assigner à résidence, quelle plaie franchement... En fait, si on f'sait ça tout le temps? Ça serait sans doute pas mal non?
Franchement, si les juges et les avocats servaient à quelque chose, ça se saurait non?

Non parce que c'est pas comme si l’État d'Urgence pouvait conduire à des abus quoi! C'est un truc d'exception, mais parfaitement maîtrisé, dans lequel chaque étape est parfaitement sous contrôle de... euh... enfin, on ne peut pas faire n'importe quoi avec... euh... Oh et puis merde : nous on est les gentils, et eux ce sont les méchants. Epicétou!


3. Leçon n°3 : Arrondir les angles
Les terroristes ont tenté de s'en prendre aux valeurs que nous défendons, aux droits de l'Homme qu'ils exècrent. Du coup, la meilleure réponse à apporter consiste à passer un coup de fil au Conseil de l'Europe pour lui dire que les droits de l'Homme, on va déroger un peu...

"–Allo? Le Conseil de l'Europe?
–Oui? Qui est à l'appareil?
–Ici c'est la France, c'était pour vous prévenir : les droits de l'Homme toussa, on va s'asseoir dessus un petit peu. Mais juste le temps de péter la mouille des vilains quoi!
–Ah... mais... euh... c'est pas justement ce que vous leur reprochez, de ne pas respecter les droits de l'Homme?
–Ah mais non, mais oui, mais c'est pas pareil. Nous on est les gentils, et eux ils sont les méchants.
- Pourquoi me veut-il du mal ?
- Parce que c'est un méchant.
- Mais, pourquoi moi ?
- Parce que t'es une gentille !

–Ah d'accord. Bon bin, YOLO hein, faites vous plaiz'
–Oui. Allez, bisous, topette!"

Faire une pause sur les valeurs qu'on veut défendre et qu'ils attaquent : ça c'est de la stratégie. C'est un peu comme si on avait flingué tous les juifs en 1940 pour emmerder Hitler. (Oui, je sais : je m'auto-inflige un point Godwin).


4. Leçon n°4 : Jeter le trouble dans son esprit
Combattre l'ennemi, c'est d'abord identifier l'ennemi. Et de ce point de vue, nous avons un avantage, car l'ennemi est reconnaissable assez facilement.
"L'ennemi est bête : il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui !"


Identifier l'ennemi, c'est facile : il est barbu, porte des vêtements bizarres qui ressemblent à des sortes de djellabas, parle avec des types chelous qui s'expriment en Étranger (langue mystérieuse et incompréhensible au commun des mortels), parle sans cesse de je-ne-sais-quoi Ackbar, pratique une religion pas très catholique, a tendance à partir dans des délires mystiques avec des histoires d'élu ou je ne sais quoi, a un goût prononcé pour les tenues vestimentaires féminines assez discutables, et de façon générale il a l'air assez suspect.
Surveillez bien les amis, je sens que dans les jours qui viennent, le GIGN et le RAID vont pouvoir se faire plaisir à la sortie des cinémas...
 Tandis que le "pas ennemi" est un type normal du genre plutôt passe-partout. Ou pas.
Euh...

Et sinon il restera toujours la solution de Donald Trump, hmmm?

5. Leçon n°5 : Resserrer les liens
Identifier l'ennemi c'est une première étape. Une fois cela fait, on lui colle une fiche S et déjà il fait moins le malin. Mais des fois que ça ne suffirait pas, il importe de l'empêcher d'accomplir sa sinistre besogne (poser une bombe, transformer d'honnêtes citoyens en hachis parmentier à la kalach', cultiver et vendre des fruits et légumes bio, manifester, s'indigner,...).
Attention, cette pomme bio radicalisée est prête à s'attaquer à nos familles le couteau entre les dents! Qu'on se le dise!

Heureusement, l’État d'Urgence permet de coller au gnouf d'assigner quelqu'un à résidence sans demander la permission à un de ses mollassons de juges trotsko-islamo-gauchiste. Comme ça, pif pouf. L'inconvénient, c'est que ces margoulins de fichés S pourraient chercher à s'échapper. Du coup, ça serait sans doute pas mal de regrouper tous ces vils malandrins, et de les foutre dans un camp de conce... dans un centre de rétention histoire de pouvoir garder un œil sur eux quoi...
Je me disais bien que mes amis qui étaient devenus Végans étaient suspects...

Voilà voilà. Non mais ne voyez pas le mal partout on vous dit : eux c'est les méchants!!!!

6. Leçon n°6 : Gérer son stress
Viander les méchants c'est bien, mais apprendre à résister à leurs attaques, c'est mieux. Heureusement, le gouvernement pense à vous en vous expliquant comment réagir efficacement à l'aide d'un schéma bien pensé.
Enfin des instructions de sécurité qui s'appuient sur nos points forts : la bouffe, et la baise.

Je pourrais aussi évoquer les envies de contrôle d'internet à faire pâlir Pyongyang de jalousie (si la Corée du Nord disposait d'un accès internet autrement que par des ficelles reliées à des pots de yaourt bien sûr) mais ça, c'est juste encore à l'état de projet.

Mais bon, franchement, si après ça vous n'êtes pas rassurés, je ne peux plus rien pour vous.

lundi 30 novembre 2015

Les jeux sont frais, rien ne va plus!

Dans la famille Hérisson-Koala, on a toujours beaucoup aimé les jeux de société. Déjà, moi, je suis rôliste (ça n'est pas sale, ça veut juste dire que je fais du jeu de rôles et... bon, laissez tomber) depuis bien longtemps, et j'ai même réussi à pervertir Maman Koala, ainsi que son frère sa mère... ♫ Wô-oh... ce serait le bonheur ♪

Du coup, depuis la naissance du P'tit Prince et de Xéna, c'est sans surprise que nous avons tenté, avec succès du reste, de les habituer doucement à jouer en famille à des jeux de société, adaptés à leur âge. Le souci pour nous, c'est qu'au bout de 4 ou 5 parties de "Serpentina", de "Mistigri" ou de "Saute Lapin!", on a un peu tendance à saturer, d'autant que les gnomes ne sont pas encore toujours beaux joueurs...

Alors occasionnellement, et surtout en cette période morose, on s'encanaille, on invite des amis parfois barbus (si si, même avec des gnomes on peut en avoir et mener une vie sociale) et on se fait des parties de jeux en soirée chez Jawad, sans les gnomes (au lit) jusqu'à pas d'heure. Bon, généralement on le paye assez cher, car tel le pokemon, le gnome à un pouvoir spécial : que tu le mettes au lit à 20h, 21h ou 22h, il se réveillera de toutes façons à la même heure le lendemain, c'est-à-dire : trop tôt. Surtout s'il n'y a pas école (Papacube l'évoquait ici avec beaucoup d'à propos). Du coup, quand tu te couches à 2 ou 3h du mat', le lendemain à 7h au chant du gnome, tu trouves la nuit un peu courte et tu es vite en mode zombie...
"–Papa! Papa! On va se promener? J'veux faire du vélo! On va à la piscine?
Ceer...veauuuuuu...Dooor...miiiiiiir..."


Ceux d'entre vous qui ont des gnomes me comprennent.

Bref. Toujours est-il que s'il est bien sympa de jouer avec les gnomes, il est aussi parfois agréable de jouer à des jeux "d'adultes" (sans mauvaise connotation bande de margoulins : je commence à vous connaître!). Et des fois tu te dis : "Vivement que les gnomes soient plus grands, qu'on puisse faire des jeux plus passionnants!", juste avant de te lamenter et de maudire les cieux parce que : "Bouhouhou! Ils grandissent trop vite!!!".

Oui ami parent : tes états d'âme devraient aisément permettre à ton psy de se payer des vacances aux Maldives avec sa femme. Mais ça, tu le sais déjà...

Quoiqu'il en soit, lorsque nous organisons des soirées jeux, nous avons bien sûr nos jeux favoris : les "incontournables". Mais nous aimons aussi tester de nouvelles choses : soit achetées un lendemain de cuite par l'un des invités présents, soit empruntées à la ludothèque voisine, plutôt bien garnie. L'occasion pour moi de vous présenter un peu des jeux moins connus que les sempiternels "Uno", "Times up" et consorts. Je précise que ce billet n'est pas sponsorisé  ;)

Voici donc un petit tour d'horizon, qui peut éventuellement vous donner des idées de cadal pour Nowël. Notez cependant que, contrairement à ce que le titre de l'article peut faire penser, certains des jeux présentés ne sont pas récents.

Allez on attaque avec...

Room-25 : Dans Ton Cube!
Ça a l'odeur d'une licence, la couleur d'une licence, mais c'est sans licence.

Type : jeu de plateau avec figurine
Nombre de joueurs : 1 à 6
Style : action-stratégie

Room-25 est un jeu plutôt sympa, situé à la croisée des chemins entre le célèbre "Labyrinthe" et le film "Cube". Mais sans la licence donc. Le principe du jeu : dans le cadre d'un jeu téléréalité futuriste, vous dirigez un personnage enfermé dans une pièce carrée située au centre d'une sorte de labyrinthe cubi... carré. Cette salle donne elle-même sur 4 autres pièces, et ainsi de suite. La salle de départ est sans danger, les autres, ça dépend : certaines offrent des bonus, et d'autres sont des pièges mortels. Sachant qu'au départ, l'intérieur des autres pièces est masqué. Ah ah! Le but, réussir à rejoindre la salle de sortie (la fameuse chambre de Jawad Room-25) pour se faire la malle, et ce, en un nombre limité de tours de jeu.

Si vous avez vu le film "Cube", vous avez tout pigé. Au départ du jeu, vous avez le choix entre plusieurs personnages, qui ne sont pas du tout des stéréotypes!!! Comme par exemple, Emett...
"–Top chrono! Je suis un scientifique avec des cheveux blancs en bataille qui s'appelle Emett, je porte une blouse blanche et de drôles de lunettes, et j'ai l'air de m'exclamer "Nom de Zeus" en permanence. Je suis... ? Je suis... ?"


Le jeu peut se jouer selon différents modes :
►solo : chacun pour sa gueule et il ne pourra en rester qu'un
►coopératif : tous ensemble contre  les vilains gardiens qui veulent vous faire la peau
►semi-coopératif : ensemble mais il peut y avoir un traitre (l'un des joueurs peut être un gardien)

Détail amusant : les salles sont mobiles : à chaque tour de jeu, il est possible de faire coulisser les salles verticalement ou horizontalement histoire de bien foutre le dawa dans tout ça. Genre : tu étais dans une salle sympa, tu arrives dans une salle qui veut ta peau, tu voudrais revenir en arrière, mais pendant ce temps, un de tes potes a tout fait bouger, et tu te retrouves dans une salle encore pire. Bonjour l'ambiance.

Bon, honnêtement, le jeu est sympa, et se prend assez facilement en main : il n'y a rien de très compliqué. En plus, les figurines de personnage sont belles, et les tuiles constituant le plateau de jeu sont de qualité. Mais pour autant, je reste un peu sur ma faim... les auteurs du jeu auraient pu aller plus loin vu le matériel à leur disposition.

Je m'explique, au début du jeu donc, vous choisissez un personnage parmi ceux qui sont proposés et vous prenez donc ses pions, sa figurine, et sa fiche.

–Chouette chaque personnage doit avoir une aptitude particulière, et permettre de suivre une stratégie plutôt qu'une autre, genre "le bourrin", "le hacker", "l'illusionniste" et...

Non. Rien. Zob. A part la jolie illustration qui change, et la figurine qui va bien, vos personnages sont rigoureusement identiques. Pas d'aptitude spéciale, de salle favorite, ou quoi que ce soit. Comme au Monopoly : que vous ayez le "Haut de Forme" ou la "Voiture", c'est kif kif. Bon c'est un choix hein. Mais du coup, à quoi bon doter la boite de figurines différentes et de fiches de personnage? Autant mettre des pions colorés, c'est pareil... Dans le fond, ce jeu, c'est un peu comme un mec qui rentrerait chez lui en disant à sa femme :

"–Chérie!!! Grande nouvelle! J'ai sauvé le dossier Durand! Du coup, pour me récompenser, le patron met à ma disposition sa Porche Cayenne et son Jet Privé pour tout le week end!!!!
–Oh!!! Mon amour! C'est formidable!!! Où va-t-on? Bora-Bora? Les Seychelles? Ibiza?
–Ah bin non... j'avais pensé à Villetaneuse... Ça doit bien faire trois semaines qu'on a pas vu ma mère. Et avec sa phlébite, je m'inquiète un peu pour elle..."

Je précise : j'ai rien contre Villetaneuse hein... mais bon, c'est pas Bora-Bora... Et bin Room-25, c'est pareil : la boite et son contenu sont magnifiques, mais du coup les règles du jeu bin... elles font un peu lég'

C'est pas rédhibitoire notez bien : si vous avez de l'imagination, vous achetez le jeu, et vous bidouillez vos propres règles optionnelles hein! Genre : des aptitudes propres aux personnages, un système simple de points de vies, éventuellement des cartes événements pour chaque tour de jeu, des salles aux effets variables... que sais-je encore? M'enfin bon, si ça se trouve, la prochaine mouture du jeu le proposera hein...

Verdict : un jeu sympa, qui a du potentiel, mais qui peut mieux faire.


Wanted : ♪ I shot the sheriff ♫
Ah merde, le shérif, c'est moi...
"–Where are you marshall?"

Type : jeu de cartes
Nombre de joueurs : 2 à 7
Style : dans la vie, y a deux sortes de gens, ceux qui ont de bonnes cartes, et ceux qui creusent. Toi tu creuses.

Après "Cube", voici le classique "Le bon, la brute et le truand". Au début du jeu, vous tirez une carte qui définit votre nature : shérif, hors-la-loi, renégat. Puis une seconde carte qui vous donne votre identité et votre aptitude spéciale (genre bon tireur, chanceux, etc...). Et enfin, vos cartes d'action/équipement. Le but du jeu est limpide :
►vous êtes le shérif : il vous faudra abattre les hors-la-loi
►vous êtes hors-la-loi : vous devez exterminer le shérif et ses éventuels adjoints
►vous êtes renégat : vous devez flinguer tout le monde


Pour atteindre votre objectif, vous disposez de cartes "Bang" permettant de tirer un coup, de cartes "Bière" permettant de regagner des points de vie (si si), et de diverses cartes équipement permettant d'améliorer vos tirs ou de gêner celui de vos adversaires. Je passe sur les actions spéciales comme les "Braquages" permettant de chaparder les équipements de vos petits camarades. Précision :  en l'absence d'équipement ou de pouvoir spécial, vous ne pouvez flinguer directement que vos voisins de table directs. A trois, peu d'intérêt, mais sur une tablée importante, le jeu peut devenir assez stratégique... un peu comme au Uno quand votre meilleur pote enchaîne les "+4" dans votre mouille.

Subtilité : votre "rôle" est masqué en début de partie SAUF si vous êtes le shérif. Autant dire que quand c'est le cas, vous avez comme une cible peinte sur le visage, et vous êtes d'emblée assez mal brêlé... Je parle en connaissance de cause.

Le jeu est plutôt chouette, mais à mon sens un peu déséquilibré : toutes les aptitudes spéciales ne se valent pas. Du coup, selon que vous avez un "bon" personnage ou pas, vous pouvez vous faire flinguer très rapidement, surtout si vous êtes la cible à abattre le shérif. Par ailleurs, une première partie de "découverte" ne sera pas du luxe pour bien maîtriser des règles parfois un peu obscure dans leur libellé.

Verdict : un jeu qui n'est pas fait pour les pieds tendres.
♫ Ouhihouhihou... ouin ouin ouin... ouhihouhihou... ouin ouin ouin! ♪

Intrigues à Venise : maille nem iz Bon, Jean Bon!

Anonymous : the game!
Type : jeu de plateau avec pions
Nombre de joueurs : 4 (bon, il y a une option 3 joueurs, mais honnêtement...)
Style : quand "Cluedo" rencontre "Master Mind"

Bon, ok, celui-là il ne date vraiment pas d'hier, on l'a ressorti du grenier. Mais il reste bien sympa. Les règles semblent un peu ardues de prime abord, mais une fois la partie débutée, la prise en main se fait relativement bien. Dans ce jeu, vous incarnez des espions agissant sous couverture à Venise pendant le carnaval (d'où les masques). Votre but est simple : identifier votre allié, et remplir votre mission commune avant vos adversaires, sachant qu'au départ, personne ne sait qui est qui. Pour y parvenir, sur le plateau de jeu, vos pions doivent croiser les pions adverses ou le pion de l'ambassadeur (qui n'est joué par personne) pour lui piquer ses Ferrero obtenir des informations. Ces informations se présentent sous forme de cartes, révélant des informations vraies et des informations fausses sur l'un de vos adversaires. Un peu comme dans "Master Mind du coup, il convient de faire le tri du vrai et du faux en croisant les informations à l'aide d'une feuille de notes, sachant qu'un même adversaire ne peut vous fournir la même combinaison d'informations à deux reprises, et qu'il doit toujours vous donner une information vraie. Sinon, il reste toujours l'option de la gégène pour obtenir des renseignements, quand le courant passe, c'est que la soirée est une réussite comme le disait le général Aussaresses...
"–Nous affons les moyens de vous vaire barler! Ya!"

Le jeu s'avère au final assez stratégique, et fera pas mal fonctionner vos méninges. A réserver donc au début de la soirée, et non à la fin, surtout après quelques verres dans le pif.

Inconvénients :
  1. On ne peut y jouer à plus de quatre, et il est vraiment recommandé d'être quatre pile poil, car les options à moins de quatre sont à mon sens moins jouables.
  2. Le plateau de jeu prend une place folle!!!! Prévoyez une grande table...
  3. Les déplacements ne se tirent pas aux dés, mais avec une #@%*$ de figurine en plastoc contenant des billes de couleurs, dont l'agitation fait un bruit se situant grosso modo entre le décollage d'un airbus et le règlement de compte à la kalach'... à éviter donc lorsque les gnomes dorment à l'étage ou que les gendarmes patrouillent dans la rue.
Verdict : un jeu pas tout jeune qui a plutôt bien vieilli je trouve et qui remet les interrogatoires musclés au goût du jour ce qui est bien sympa en cette période troublée

Allez, topette les aminches! Et amusez-vous bien.

vendredi 20 novembre 2015

Peur d'artichaut

(Précision : la formule du titre n'est pas de moi mais de Daniel Schneidermann, dans cet article du reste fort pertinent.)
... et c'est pas toujours une fierté.


Le vendredi 13 novembre 2015. Une date qui restera dans les annales (bien profond d'ailleurs). Même si, objectivement, la date du 12 novembre 2015 le devrait également... ou encore celle du 10 octobre 2015, et sans doute encore beaucoup d'autres, hélas, le mériteraient tout autant.

Loin de moi l'intention de critiquer la compassion à géométrie variable, selon le lieu où se produit un attentat (même s'il faut bien admettre qu'on n'a pas vu fleurir de drapeau libanais sur Facebouc® ou sur les grands monuments de ce monde au lendemain du 12 novembre)... c'est humain : ces événements nous touchent toujours plus lorsque ceux qui sont impactés partagent une même culture. Si l'on pourrait à la limite froncer un peu les sourcils face ceux qui n'ont pas réagi suite aux hécatombes de Beyrouth ou d'Ankara, il est en revanche difficile de critiquer l'émotion et l'empathie dont ils font preuve après ce qui s'est passé à Paris. Les journalistes ont même un terme pour désigner cela : ils parlent de "mort kilomètre". C'est triste sans nul doute, mais c'est humain.

Tout comme il est humain d'avoir peur au lendemain de ces massacres. La peur est humaine, naturelle. Comme je l'évoquais déjà ici avant même les attentats du 7 janvier, il convient juste de ne pas sombrer dans une peur permanente, psychotique : la peur ne doit pas guider nos actes et nos choix au quotidien. Elle ne doit pas nous laisser abandonner nos libertés et notre honneur au prétexte bien illusoire de la sécurité qui en découlerait.

Faisons un point pour bien comprendre ce qui s'est passé.

Dans un pays fort fort lointain...
Mais moins verdoyant quand même.

... un barbu un peu grincheux appelé "Abou" a décidé qu'il voulait se venger des français et de leur mode de vie dissolu (alcool, sexe, rock & roll, droit de vote de femmes, etc...).
"–Moi j'aime pas les gens!"

On ne sait pas bien pourquoi. Personnellement, mon hypothèse est que c'est parce qu'il a gardé un mauvais souvenir de ses années lycée. Je pense qu'il était tombé amoureux de Marie-Jenifer, l'égérie du lycée (comme tout le monde en fait) et qu'il a voulu tenter sa chance...
"–Zyva Marie-Jen, ton père c'était un voleur, il a pris les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux! Parole! Tavu! Bon, ça te dirait que je te zoumzoumzen? Tu me file ton 06?"

Marie-Jenifer était belle, indépendante, aimait le rock, le foot et sortir avec des copains. Sortir avec des garçons, voire jouer au docteur avec eux ne lui posait pas de problème particulier. Mais là, non, c'était juste pas possib'!Sans doute la pilosité faciale plus ou moins hasardeuse d'Abou, faisant un peu penser à celle d'un hipster prépubère (ou d'un cochon d'inde, c'est pareil) lui a-t-elle joué des tours : Marie-Jenifer lui a mis un gros vent car elle ne kiffe pas trop les hipsters (ni les hamsters).
"–Écoute Abou, t'es bien mignon, mais le poil, c'est pas tendance tu vois... alors parle à ma main ok?"

Du coup, Abou a été tout vexé. Il s'est un peu mis à haïr les gens heureux, les femmes indépendantes, les bobos hipsters parisiens, et a commencé à devenir un peu fou dans sa tête.
Ah ouaih, quand même...

Les années passèrent, et Abou en a profité pour suivre de fructueuses études de Génie du Mal. Une fois son diplôme en poche, il a recruté des sbires à moustache barbus et commencé à zigouiller des gens juste comme ça pouf.
"–Je me vengerai! Et ma vengeance sera terriiiiiiible! Mouahaha!"
Et histoire de "justifier" ses conneries, il décide de faire ce que tous les humains qui voulaient massacrer des gens ont toujours fait depuis la nuit des temps : dire que c'est la volonté de dieu, ou en l’occurrence d'Allah et de son pote Mahomet, ce qui est bien commode car il y a peu de chance qu'ils se pointent pour dire que ce sont des carabistouilles vu que... DIEU/ALLAH EST JUSTE UNE PUTAIN D’HYPOTHÈSE!
Mais ça passe toujours mieux avec un lolcat.
Notons au passage que c'est là aussi toute la différence entre "Islam" (des gens qui croient en un dieu appelé Allah comme d'autres croient en Yahvé, Raël, Cthulhu ou le Monstre de Spaghetti Volant) et "Islamisme" (des gens qui ne croient finalement pas en grand chose, mais trouvent que c'est bien commode comme excuse pour faire plein de conneries en disant #cépamafote #célavolontédedieu). Ça c'est dit. Et si dieu/Allah/Yahvé/Jéhovah/Cthulhu/etc... existe et cautionne : il n'a qu'à se pointer en personne devant l'Arc de Triomphe et filer des instructions claires une bonne foi (Ah ah!) pour toutes.
 
Pendant ce temps, en France, François W. Hollande commence à trouver que Abou n'est vraiment pas sympa du trucider comme ça sans vergogne, sans même prendre la peine de remplir le formulaire B52 de déclaration de guerre auprès de la préfecture de Villetanneuse.
"–Moi président, je te le dis : tu pousses ma patience... Abou. Pfffrrt!"
Du coup, il lui envoie un touïte® pour qu'il se calme un peu parce que hein ho ça va bien deux minutes les conneries t'arrêtes ta p'tite crise tout de suite mon p'tit bonhomme!
"@Abou_de_nerf C'est bon oui? Tu vas te calmer p'tit con?"

Sauf que du coup, Abou il devient un peu chafouin et décide que ça ne va pas se passer comme ça. Alors près avoir fait zigouiller de dangereux caricaturistes qui avaient eu le malheur de ricaner au sujet de ses problèmes de pilosité convictions religieuses, il réunit ses meilleurs hommes...
Je ne suis pas sûr de mes sources pour cette image, mais ça serait cohérent avec la démarche...
... et leur confie pour mission d'aller trucider du hipster à Paris, puis de se faire péter la cafetière avec une ceinture explosive qui... leur permettra d'arriver au paradis où les attendent 72 vierges graciles. Oui ils sont comme ça. Je sais, c'est complètement con, mais cf. les images du staff juste au dessus hein...
"–J'arrive les filles!!! Faites tomber les p'tites culottes!"

Opération rondement menée, même si certains des sbires, sans doute un peu trop motivés par l'histoire des vierges graciles toussa, décident finalement de se faire exploser la carafe avant d'être entrés dans le Stade de France, et donc sans attendre d'être entourés de hipsters/footeux pour en massacrer un maximum. On mettra ça sur le coup de l'enthousiasme hein.
"–Non mais c'est pas grave hein... ça arrive à tout le m... oh wait. Non, t'es juste un boulet."
N'empêche qu'en attendant, y a quand même plein de morts et de blessés et que les gens sont très tristes partout dans le monde, même au Liban malgré qu'ils aient pris cher eux aussi dans une relative indifférence (sauf chez Abou donc, où ils ont débouché le Champomy®). Du coup en France, Manuel Valls fait les gros yeux à Abou...
"–Et si ça devait continuer, en plus des gros yeux je ferai des mouvements de menton et je pointerai du doigt. Alors attention hein, je rigole plus! Naméo!"
... pendant que François W. Hollande réunit un conseil des ministres extraordinaire (et non extraordinaires), avec entre autres Marisol Touraine (ministre de la santé), Patrick Kanner (ministre de la jeunesse et des sports) ce qui fiche quand même drôlement les jetons : il va pas rigoler longtemps le Abou moi je vous le dis.
Et si ça ne suffit pas, on fera appel à BHL!

Comme tout le monde comprend bien vite que c'est par frustration sexuelle dépit amoureux que ce gros châtré pauvre Abou a agi (on le sent un peu Abou... désolé...), il est donc rapidement décidé de lui envoyer quelques sextoys suppositoires à l'eucalyptus accompagnés de petits mots doux. Nul doute que cette délicate attention devrait faire retomber rapidement les tensions.
Plaisir d'offrir, joie de recevoir...

Sinon, vous avez aussi le résumé de Marion Séclin, mais il est moins sérieux que le mien... ♪
 

Bon, on ne va pas se mentir hein : après ce qui s'est passé ce vendredi 13,  l'idée que ces p'tits saligauds se soient morflés quelques bombinettes dans la mouille n'était pas pour nous déplaire. Quelque part, on se dit que c'est bien fait. Enfin on se dit ça vite sous le coup de la colère (qui est sans doute aussi mauvaise conseillère que la peur). Et puis, en y réfléchissant un peu plus tout court : on se rend compte que ça ne changera rien...
  1. ça ne ramènera pas les morts des attentats de Paris
  2. t'inquiètes qu'Abou, il dort dans son bunker bien à l'abri ou qu'il a déjà mis les voiles ailleurs (depuis le temps qu'ils s'en reçoivent des bombes...)
  3. ça va encore un peu plus exciter les autres fondus de la carafe : c'est un peu un concours de claques, je t'en file une, tu m'en files une, et ainsi de suite, c'est au premier qui tombe le cul par terre
  4. il y a de bonnes chances que ça tue aussi des cibles innocentes, vu que ces mecs se sont installés dans des territoires conquis avec femmes et enfants
  5. sachant qu'au moins la moitié des terroristes venaient de chez nous à la base, ça veut dire qu'une moitié du problème se trouve peut être là-bas, mais que l'autre moitié est bel et bien ici. On fait quoi? On bombarde aussi le 9.3? La Belgique?
Bon, mais du coup que faire? Et là, deux écoles s'affrontent :
  • Surtout on ne change rien (ou alors seulement pour ajuster nos mesures de sécurité) sinon ils auront gagné : la meilleure réponse consiste à leur opposer notre mépris (et à les coller au gnouf pour qu'ils y ramassent des savonnettes)
  • Yolooooooo! On s'en fout des lois et des droits de l'homme finalement, on va jouer au même jeu de cons, et on va mettre la misère à tous les barbus #torture #guantanamo #patriotact #tousdanslemêmesac
La première école, c'est celle de la Norvège après les attentats d'Oslo et Utøya, dont le premier ministre déclara : "Bien entendu, nous n’allons rien changer à ce que nous sommes."
Même pas peur!
La deuxième, ça serait les USA après les attentats du 11 septembre, qui ont choisi de manger leur chapeau-liberté avec le Patriot Act et Guantanamo (waterboarding, toussa) et d'aller mettre leurs pieds ou ils veulent, et souvent dans la gueule.
"Y a des jours où faut pas me faire chier. Et y a des jours tous les jours!"


Sauf que RIEN (même le terrorisme) ne justifie qu'un état de droit ne transige avec ses lois, avec les droits de l'homme et ceux de ses citoyens ou avec les principes d'égalité au nom de la lutte contre ce terrorisme... car sinon, ils auront gagné en nous retirant ce qu'ils détestent le plus chez nous : notre liberté et notre mode de vie. Et le souci, c'est que c'est pourtant bien ce qui commence à se profiler à l'horizon. Car à gauche (enfin... gauche... le PS. Centre gauche quoi. Enfin centre...) comme à droite, les vaillants hussards de la république qui nous gouvernent font feu de tout bois en matière d'idées géniales pour lutter contre le terrorisme. En vrac :
  • déchéance de la nationalité : nul doute que les cinglés de Daesh en tremblent déjà de terreur (à moins que ça ne soit des spasmes de rire)
  • mettre en place une "colonne républicaine de Musulmans français" (!?) : Et après, on fait une colonne Raëlienne? Scientologue? Pastafarienne? C'est vraiment nécessaire de souligner encore un peu plus le communautarisme? C'est pas déjà ça qui nous a mis dans le jus?
  • coller un bracelet électronique à ceux qui sont fichés "S", voire les enfermer direct (on n'est jamais trop prudent) : OSEF du droit à la justice, on s'en tape des décisions d'un juge, Guantanamo Power!!!! D'un autre côté, ça risque de ne pas être suffisant : rappelons que les fiches "S" ne sont que des soupçons, et de toutes façons, certains ont pu passer au travers : enfermons plutôt tous ceux qui ont une sale gueule (punks à chien compris), les barbus (hipsters inclus) et tous ceux qui protestent trop fort (ça leur fera les pieds). On demandera à la SNCF de les transporter jusqu'au camp de rétention, ils savent comment faire.
  • durcir les conditions d'accès à la nationalité française : grâce à cette mesure somptueuse, ils vont moins la ramener ces enfoirés de terroristes Belges qui... euh... et merde. Bon et puis ceux qui étaient français depuis deux ou trois générations minimum, ils vont... euh... bon, on disait?
  • modifier la constitution pour y introduire (non ça n'est pas sale... quoique...) un nouvel article régissant des situations d'exception, comme l'Etat d'Urgence actuellement en vigueur, ou les Pleins Pouvoirs, mais en moins exceptionnel et plus permanent. Mais légal hein! Mais permanent. De l'Exception Permanente quoi. En gros ça revient à dire que l'Etat passe en God Mode et se met à bouffer du terroriste sans se préoccuper des règles de droit, comme ça pif-pouf. Moi ça me laisse surtout penser que : soit les règles existantes sont si mal fichues qu'on est obligé de s'en affranchir, soit on ne s'est pas donné les moyens de les appliquer. Dans un cas comme dans l'autre, la solution proposée ne résout pas le problème de fond. Par contre, d'un coup, les libertés vont prendre cher.
  • vitrifier la Syrie à l'arme nucléaire
  • assécher les finances de l'ennemi : sans doute la moins con des idées proposées. De base ça parait logique vu que l'argent est le nerf de la guerre. Pas de fric, pas de kalach'! En théorie, c'est génial, car ça ne nécessite pas de bombarder des gens. En pratique, s'il doit être possible de fermer certains robinets à pognon, ça risque d'être plus compliqué pour d'autres. Car il est vraisemblable que cette organisation utilise les mêmes moyens que les grosses organisations criminelles : circuits financiers parallèles, blanchiment d'argent, etc... 
  • libéraliser le port d'arme comme aux USA histoire que tout le monde soit armé et puisse se défendre :  ou puisse flinguer son prochain sur un malentendu. Plus besoin de djihadistes, on pourra s'entretuer peinards. Quant aux gilets pare-balles, ceux qui peuvent arrêter des tirs de kalach' pèsent 6 à 7 kg et font ressembler à Robocop... et n'empêchent pas les balles dans la tête.
Vous êtes un fan inconditionnel de Georges W. ? Vous faites de rêves humides le concernant? Vous fantasmiez sur un monde à la 1984? Bravo, vous risquez d'être bientôt comblés...
C'est vrai que ça envoie du rêve, je comprends.

Il est normal, il est humain, d'avoir peur. Il est humain d'avoir envie de revanche. Humain d'avoir envie d'être en sécurité, que ses enfants soient en sécurité. Mais cela ne doit jamais nous dispenser de réfléchir et de faire preuve de retenue. Non seulement la loi du Talion n'a jamais rien résolu, mais pire : elle risque de fournir des "munitions" aux terroristes, sous forme d'individus mécontents du climat de suspicion généralisée, et susceptibles de se radicaliser par dépit. Action, réaction.

Et s'il est humain d'avoir peur, il est encore plus humain de l'affronter cette peur, d'y faire face. Il est humain de partager la douleur de ceux qui ont perdu des proches, à Paris comme à Beyrouth ou partout où des terroristes ont pu frapper. Il est humain de rire, et de fanfaronner un peu face à eux, en leur renvoyant à la face notre fierté, notre culture, nos valeurs et notre liberté de penser... après tout, le Coq Gaulois symbole de notre pays n'est-il pas le seul animal à chanter les pieds dans la merde? Et surtout : il est humain de nous serrer les coudes, de nous aimer aveuglément et de garder l'esprit ouvert. Parce que c'est le meilleur moyen de lutter contre la connerie de compétition, et pour leur montrer qu'ils n'ont pas gagné, qu'ils ne gagneront jamais.

Le pire que nous pourrions faire en réaction à ces événements, serait d'abandonner notre humanité, de nous replier sur nous-mêmes, de nous méfier systématiquement de l'Autre et de céder aux sirènes d'un extrémisme sécuritaire et xénophobe qui se repaît de nos peurs d'artichaut.

Car ne vous y trompez pas :  ces deux extrémismes fonctionnent finalement en synergie parfaite. Nos extrémistes (extrême droite par exemple, au hasard hein) tiennent un discours de méfiance, voire de haine de l'étranger et de sa culture. Les leurs (radicaux prétendument religieux-mon cul) nous accusent de les détester et de détester leur culture. En butte à la méfiance et la stigmatisation, NOS jeunes issus de cette culture (oui : nos. Ils sont nés dans nos pays, et parfois même leurs parents aussi) le prennent pour eux, et commencent à se dire que quand même, mince. Du coup, puisque c'est comme ça, c'est vraiment trop injuste, et ils deviennent un peu remuant (délinquance, trafic de schnouffe, etc...). Du coup nos extrémistes disent que ah, vous voyez madame Michu, c'est bien la preuve que c'était pas des conneries et qu'on ne se méfie pas assez de ces bougn... métèques zazous. Le ton monte des deux côtés, et un beau jour, nos jeunes se disent que puisqu'on ne les aime pas, bin eux aussi vont nous détester, et pis qu'après on sera tout mort, et que ça sera bien fait, na! Et ils font une grosse connerie. C'est quoi l'étape d'après? On met nos extrémistes au pouvoir et continue le concours de crottes de nez?

Soyons clairs, comme le rappelait très bien Marion Séclin dans sa vidéo (voir ci-dessus) : RIEN ne justifie ni n'excuse le terrorisme. Ni les discours au relent de fond de bidet de Jean-Marine, de Wauquiez ou d'Estrosi, ni les caricatures de Charlie Hebdo, ni même l'action militaire française dans le monde. Juste : on ne tue pas des gens comme ça, c'est tout. Pour autant, si on veut résoudre le problème, j'incline à penser qu'il va falloir trouver une autre solution que d'éparpiller les gens façon chili con carne. Alors on pourrait peut être commencer par arrêter de se détester, non?
Ou pas.

vendredi 30 octobre 2015

La vérité est... riche.

Car la vérité est tailleur, et mon tailleur est riche.
...
Non? Bon tant pis.
Même Mulder est atterré par ce jeu de mots moisi...

Bon, j'ai déjà abordé ici la question de la vie extraterrestre, mais j'avoue avoir un peu survolé le sujet. Et puis, j'avais surtout envisagé la question sous l'angle assez basique de "la vie tout court". Sans (oser) aller jusqu'à l'évocation de civilisations extraterrestre avancées.

Sauf que si la question d'une vie au delà de notre bonne vieille terre nous titille, il convient d'admettre que la question encore plus croustillante de l'existence ou non d'une vie intelligente nous fait carrément fantasmer. Ne serait-ce déjà que sur notre bonne vieille terre...
Une forme d'intelligence qui fait des étincelles!

–Ouaih, c'est sûr que ça fait fantasmer, mais bon, à ce jour on n'a trouvé aucune trace d'une vie intelligente ailleurs que sur Terre hein...

Peut-être... ou peut-être pas.

–Ah ouaih ok, je vois... "Roswell" c'est ça?

Non. Roswell c'est pas une trace de vie intelligente, c'est une légende urbaine. Vraie ou pas, je n'en sais rien et pour tout dire ça m'est égal. Je parle de vraies traces. Scientifiques. Avérées. Mais dont l'explication n'est pas certaine. En gros des suspicions, mais aucune certitude qui aurait justifié une conférence de presse de la NASA pour dire : "Nous ne sommes pas seuls!". En tout cas pas encore. Car ces cas peuvent éventuellement relever d'une explication naturelle, et qu'il convient de vérifier toutes les hypothèses avant de faire le kéké à la télé. Et ce genre de suspicion, il y a en quelques unes qui traînent chez nos amis scientifiques... suivez-moi, c'est par ici.

1. Le signal "WOW!"

Le 15 août 1977 (vous voyez que ça ne date pas d'hier, j'étais à peine né), l'astrophysicien Jerry Ehman travaillait sur le radiotéléscope de l'université d'état de l'Ohio dans le cadre du programme SETI (la recherche de signaux extraterrestres justement), lorsque l'appareil enregistra un puissant signal radio de 72 secondes sur une bande étroite centrée sur la raie à 21 cm... Hum.
"–Oui? Tu disais? Bande? Étroite? Raie? 21 cm?"

Je... je... Oui, je me rends compte que je risque de m'attirer des visites ici sur la base de toutes sortes de recherches Gogole® assez salaces. Mais que voulez vous, c'est ce qui rend la science si sexy.

–J'ai rien bité...

Ok... pour schématiser : l'ami Jerry avait collé une grosse antenne sur sa radio pour écouter les derniers tubes à la mode venus de l'espace. Entre deux conneries de Doc et Difool, il a capté une station qui diffusait un truc qui ressemblait vaguement à quelque chose, alors du coup il a imprimé les données et écrit "Wow!" au stylo pour dire que ce truc, il le kiffait sa race!

Notons au passage que si un jour d'éventuels extraterrestres captent nos transmissions et tombent sur du Superbus, il n'y a aucune chance qu'ils écrivent "Wow!" (ou "Glüpnitz!" en Trantorien) car ça passera aisément pour des parasites ou du bruit de fond. Ce qui n'est pas plus mal : sinon ça pourrait être un Casus Belli interplanétaire.

–Et ça ne pouvait pas être un truc naturel?

C'est possible, mais peu probable : on ne connait aucun phénomène naturel produisant ce type de signaux radio. Ça serait comme confondre le cri d'un castor dont les testiboules viennent de se prendre dans un piège à ours avec du Justin Bieber remixé par David Guetta. Euh... attendez... non, mauvais exemple.

–C'était un signal alien alors?

Bin c'est ça le problème : on n'en sait rien. Le signal n'a jamais été retrouvé, même en repointant les antennes dans la même direction. Ce qu'on sait juste c'est que :

  • le signal venait bien de l'espace. Mais proche ou lointain, ça on ne sait pas...
  • le signal est probablement artificiel
  • la bande de fréquence utilisée est la plus... logique pour une transmission spatiale à longue portée, et est théoriquement une fréquence "non utilisée", par convention internationale
En résumé, on est raisonnablement sûrs que ce signal a été émis par une intelligence, et qu'il vient de l'espace. Le seul doute majeur est de savoir s'il vient de l'espace lointain, ou si c'est une transmission militaire satellite par exemple (ou un signal émis depuis la terre et reflété par un objet en orbite).

Si le SETI capte un jour un autre signal "Wow!", on en saura peut-être plus...

–Mais... ça serait un signal à notre intention?

Peut être... peut être pas. Prenons notre propre exemple :  nous aussi, nous émettons des signaux vers l'espace. Déjà : il y a eu quelques messages émises dans le cadre du programme SETI, dont au moins une réponse au signal "Wow!".

Mais au delà de ça, nos systèmes de télécommunication (télévision, radio) émettent des signaux dont certains se perdent dans l'espace, et qui seront peut être capté un jour par d'autre civilisations. Ainsi par exemple, les signaux émis en 1989 peuvent à présent être capté à 26 années-lumière (puisque ça fait 26 ans), c'est à dire aux alentours de Véga.
Pendant ce temps, sur Véga...
A titre d'exemple, l'une des premières transmissions assez puissante pour quitter l'atmosphère terrestre et partir vers les étoiles, était la retransmission de la cérémonie d'ouverture des JO de Berlin en 1936 et le discours d'Adolf Hitler. Ce détail était d'ailleurs évoqué dans le livre "Contact" de Carl Sagan, dont je vous recommande la lecture (oubliez le film éponyme et tiré du roman avec Jodie Foster : il n'est pas franchement mauvais, mais se contente de survoler l'histoire). Voilà voilà.

–Ah ouaih quand même... mais... s'il existe plein de civilisations extraterrestres, ne devrait-on pas recevoir plein de signaux?

C'est là que le bâts blesse. Car ce mode de recherche souffre de sérieux biais :
  1. Rien ne garantit que d'autres civilisations utilisent ce mode de communication dans un environnement proche du nôtre
  2. Rien ne dit que ce mode de communication soit utilisé de façon durable : on peut imaginer que la technologie évoluant, ces civilisations utilisent des moyens de communication moins... dispersifs : du coup la fenêtre de détection peut-être courte
  3. Peut-être ne saurions-nous pas interpréter d'éventuels signaux comme étant d'origine intelligente
  4. Peut-être les civilisations avancées se font-elles discrètes, pour ne pas attirer d'éventuels ennemis
  5. L'univers est immense : le programme SETI n'a écouté qu'une fraction infime du ciel, et encore : sur des durées très courtes. C'est un peu comme cherché une aiguille dans un océan de bottes de foin.
Bref, rien ne dit que le programme SETI ait des chances de trouver ce qu'il cherche, sauf sur un malentendu.

–Bon mais alors du coup... il y a d'autres pistes?

Oui! La détection de signaux n'est pas le seul moyen de prouver l'existence de civilisations : l'observation de grandes structures artificielles en serait un autre. Et là, l'actualité nous gâte...

2. L'étoile KIC 8462852, un nom qui envoie du rêve

En effet, vous avez sans doute vu passer dans la presse récemment, que des équipes d'astronomes avaient découvert une surprenante anomalie en observant l'étoile KIC 8462852, située à environ 1500 années-lumière. Cette étoile se fait ponctuellement occulter par un ou plusieurs "objets" passant devant, de façon irrégulière et sur des durées variables.
"Objets"? "Occulter"? On m'appelle?

L'assombrissement peut atteindre plus de 20%. Il faut savoir que la plus grosse planète de notre système solaire, le popotin de Kim Kardashian Jupiter, ne causerait qu'un assombrissement de 1% dans les mêmes conditions. Et encore, ça serait régulier. Du coup, les astronomes s'interrogent, car la plupart des hypothèses naturelles connues ne tiennent pas dans le cas présent, et l'hypothèse d'une sphère de Dyson a donc été timidement évoquée...

–Dyson? Les aspirateurs?

Ouhla! Non... Au temps pour moi, j'ai oublié de vous parler de Freeman Dyson.
Cette photo de Morgan Freeman n'a aucun rapport avec la choucroute.
Freeman Dyson est un physicien et mathématicien du genre iconoclaste, qui en 1960 a imaginé une mégastructure artificielle de forme sphérique construite autour d'une étoile par une civilisation avancée dans le but d'en récupérer le plus d'énergie possible. Pour simplifier, au lieu de coller deux-trois panneaux solaires sur la toiture de votre maison pour bénéficier du crédit d'impôts sur les énergies vertes, on fabrique un méga-œuf kinder en panneaux solaires directement autour du soleil pour collecter toute l'énergie produite par celui-ci.

–Ah bin ça c'est pas banal!

Non hein? Bon évidemment, c'est très au delà de ce que nous sommes capables de faire, mais on pourrait imaginer que des civilisations avancées le puissent.

–Mais... du coup, si on met le soleil dans une coquille, ça ne devrait pas le cacher complètement?

Moui... enfin le terme de "sphère" est trompeur : il est virtuellement impossible de fabriquer une sphère compacte de la taille d'un système solaire sans qu'elle éclate sous l'effet de la force centrifuge ou ne s'effondre sous l'effet de la gravité ou des forces de marée : aucun matériaux connu (et sans doute inconnu) ne serait assez résistant. La "sphère" de Dyson serait plutôt probablement constituée d'un immense essaim de panneaux solaires de grande taille (quelques kilomètres ou dizaines de kilomètres de diamètre) en orbite autour de l'étoile. Du coup, au gré de leurs orbites, nécessairement décalées pour qu'ils ne se percutent pas, ces panneaux pourraient occulter plus ou moins la lumière d'une étoile pour un observateur extérieur. Et ça pourrait expliquer l'observation faite concernant KIC 8462852...
Ah ouaih, quand même!
 Bon, ça reste une hypothèse hein... il y a encore des théories naturelles qui pourraient expliquer le phénomène, comme par exemple un essaim de comète déstabilisé par une étoile voisine et qui passerait devant KIC 8462852. Ceci étant, pour atteindre les 20% d'occultation, il faudrait un sacré essaim de comètes.

–Et il y a moyen d'être fixé?

Et bien, d'autres observatoires vont braquer leurs télescopes sur cette étoile, et les antennes du programme SETI vont l'écouter pour tenter de capter des signaux artificiels d'ici la fin de l'année.

–On saura bientôt à quoi s'en tenir alors?

Ou pas. Comme dit précédemment, rien ne garantit qu'une civilisation avancée utilise les ondes radio pour communiquer. Et puis... si structure artificielle il y a bien, rien ne dit que la civilisation qui l'a fabriquée existe encore. La structure orbite peut être dans l'espace à l'abandon depuis des millénaires... vestige d'une civilisation disparue comme les pyramides d'Egypte. Pour être fixé, il faudra peut être attendre les analyses visuelles de télescopes très puissants, qui n'existent peut-être même pas encore. Bref : réponse dans... les années qui viennent disons.

De toute façon, même si c'était avéré, ça n'apporterait que la satisfaction de le savoir, car à 1500 années-lumière, les communications avec ces êtres seraient... problématiques. En effet, sachant que les ondes radio se déplacent à la vitesse de la lumière, il leur faudrait 1500 ans pour parcourir la distance qui nous sépare.

–Hein?

Simplifions : disons qu'une civilisation extraterrestre se trouve à 1000 années-lumière de distance. Supposons qu'ils aient réussi à capter la retransmission du discours de Jules César sur Youtubus® (le Youtube® de l'époque gallo-romaine) après la guerre des Gaules.
Environ 500.000 vues sur Youtubus®. Il aurait fait mieux en suivant les conseils relooking d'Enjoy Phénix...
Déjà, ce discours, il va mettre 1000 ans à leur parvenir. Disons qu'ils décident de répondre : comptez 1000 ans de plus le temps que leur réponse arrive, soit un total de 2000 ans.
Et ouaih, ça calme...
Autant dire que ça risque de poser un sérieux problème de communication...
C'est vrai quoi...

–Et il n'y aurait pas moyen de trouver plus proche? De se rendre visite?

L'ennui c'est la théorie de la Relativité nous interdit théoriquement de dépasser la vitesse de la lumière. Les voyages seraient... longs. Mais pas forcément inenvisageables car il existe peut-être des moyens de contourner la règle comme l'Alcubierre Drive utilisant la distorsion de l'espace temps pour contourner la règle sans la violer. Mais ça reste à démontrer en pratique.

Mais même sans ça, on pourrait envisager de grands vaisseaux-mondes (taille gros astéroïde) propulsés jusqu'à une vitesse proche de celle de la lumière grâce à un Collecteur Bussard, transportant toute une population d'une étoile à une autre pour explorer/installer des colonies. Ce thème du vaisseau générationnel est d'ailleurs abordé dans l'excellent roman "Rendez-vous avec Rama" d'Arthur C. Clarke, que je vous recommande chaudement.

Du coup, outre l'éventualité de détecter un jour un tel vaisseau dans les parages, on pourrait imaginer trouver les traces d'un passage plus ancien d'une telle expédition dans notre propre système solaire... on peut même penser que des systèmes automatiques auraient alors été déposés ici et là pour surveiller notre planète : idée évoquée dans "2001 l'odyssée de l'espace" du même Arthur Clarke. Le fameux monolithe noir placé sur notre lune devant servir de "système d'alarme" pour avertir de notre capacité à voyager dans l'espace.

On peut même se demander s'il n'en reste pas des traces sur Cérès...

3. Serait-ce Cérès qu'on a oublié de l'éteindre?

Le nom de Cérès ne vous dit rien? Pas étonnant : jusqu'à une date récente il était classé comme simple astéroïde. Le bouleversement des classifications astronomiques qui a aboutit à la déchéance de Pluton il y a quelques années du rang de "planète" à celui de "planète naine" a également vu entrer Cérès dans cette dernière catégorie.

Située en plein cœur de la grande ceinture d'astéroïdes, entre Mars et Jupiter, Cérès est une grosse boule de roche d'environ 1000 km de diamètre. Depuis quelques mois, Cérès fait l'objet d'un survol par la sonde Dawn de la NASA, et le moins que l'on puisse dire est que ce gros caillou nous réserve pas mal de surprises. La première d'entre elles fut l'observation de "lumières" venant de sa surface.
"–Ah merde! J'ai oublié d'éteindre la lumière!"

Bien qu'il s'agisse apparemment de simples reflets du soleil sur une surface brillante, la nature de cette dernière (glace? plaque de sel? autre?) n'a pas encore été élucidée.

Ah... et puis il y a la pyramide.

–Pardon? Une pyramide? Sérieusement?

Non j'déconne, c'est juste une montagne. Enfin... "juste", façon de parler, parce qu'elle est quand même assez zarbie la montagne en question : un grand cône tronqué aux parois super lisses juste à coté d'un cratère sensiblement de la même dimension, c'est pas ordinaire...
Moi j'aurais pris "Mironton" plutôt...
En tout cas, sa nature exacte et les conditions de sa formation n'ont pas encore été déterminées non plus.

Et depuis : nouveau mystère! Les équipements embarqués de la sonde Dawn ont détecté trois sursauts d'électrons énergétiques dont les astronomes ignorent l'origine.

Je passerai sur la "tâche noire" repérée sur certaines photos, puisqu'il ne s'agit probablement que d'une ombre ou d'un défaut de l'image... Oh wait! Point noir? Gros bouton? Peau luisante? Bon sang mais c'est bien sûr! Cérès est une planète en pleine puberté!!!
"–KEVIIIIN! Arrête d'éclater ton acné sur le miroir de la salle de bain! P'tit con!"


Bien sûr, il est probable que tous ces phénomènes soient d'origine naturelle, mais cela montre que notre propre système solaire peut nous réserver des surprises, y compris sur des mondes a priori prévisibles comme Cérès. Ou Pluton...

Bon, et puis il y a aussi cette histoire de capsules métalliques venues de l'espace découvertes par une équipe scientifique. Je vous résume : des chercheurs ont envoyé des ballons sonde dans la haute atmosphère terrestre (27km d'altitude) pour y récupérer des particules venant de l'espace, et ont eu la surprise de trouver parmi celles-ci des billes de métal en titane et vanadium qui semblent contenir de la matière biologique. Si cette information était avérée (et là je reste prudent, car l'équipe à l'origine de la trouvaille semble un peu... douteuse disons), ça pourrait indiquer qu'une civilisation extraterrestre tente d'essaimer la vie dans les systèmes solaires voisins (rappelez-vous, la panspermie dont je vous ai déjà parlé). Bref, si ça se trouve, nous sommes tous Charlie des extraterrestres...
... et moi aussi je peux avoir un gros panaris sur le doigt.

Et il y a aussi 1991VG... ce curieux objet qui pourrait bien être une sonde spatiale extraterrestre, et qui repassera au voisinage de la Terre en 2017 (l'occasion d'y jeter un œil en détail et de déterminer peut-être sa vraie nature....)

Comme vous le voyez, l'actualité est riche en matière d'observations spatiales. Mais hélas, comme souvent, la presse n'a pas dépassé l'orbite de la lune...
Ça c'est du journalisme!