Une saga qui ne manque pas de sel. |
Ça aurait pu être une promenade de santé. Un petit voyage tranquille dans un pays rude à la beauté sauvage, berceau d'une civilisation antique, et habité par un peuple fier dont la culture imprègne le moindre bâtiment. C'était sans doute vrai il y a quelques années, mais l'histoire et la géopolitique sont impitoyables, et la région n'est plus sûre désormais, livrée à l'avidité de ces groupes radicaux sans scrupules qui voudraient imposer leurs méthodes barbares et leurs règles au mépris de la population. C'était à l'évidence une de ces bandes, portant un acronyme cryptique du genre DAESF, ou DEAFS, ou quelque chose du genre, qui m'avait capturé.
Mes geôliers n'avaient pas l'air de plaisanter. Dans un coin de la pièce, le visage dissimulé dans l'ombre, celui qui paraissait être leur chef attendait patiemment et silencieusement que je cède.
L'Interrogateur, un rude gaillard arborant barbe et moustache comme il se doit, revenait à la charge, encore et encore...
–Vous vous croyez supérieur avec vos grands principes et votre nourriture impure, mais vous allez finir par faire ce qu'on vous demande, sale espion!
–Non, même pas en rêve.
–Oh si...
–Non.
–Si.
–Non.
–Siiiiiiii.
–Non.
–Si! Si! Si! Si! si!
–Non.
–SiiiiIIIIEuuuuuh!
–Non.
–Si si je vous assure.
–Non.
–Si. C'est moi qui décide.
–Non.
–Rhaaaaa! Si , si, si et si! Point.
–Non.
–Vous êtes têtu, mais vous finirez par craquer!
–Certainement pas de la façon dont vous vous y prenez mon vieux...
–Ça, c'est ce que VOUS croyez...
–Sérieusement : j'ai deux gnomes. Je peux tenir comme ça pendant des heures avec au pire un léger mal de crâne.
–Ouch!
–Et oui. Ça veux dire que :
- répéter la question encore et encore ne marchera pas
- la privation de sommeil non plus
- pas plus que l'utilisation de petits bruits énervants et répétitifs
- ou bien le regard noir et insistant sans un mot
- ou encore la grosse colère
–Nondh'non dsanhmihl sha'rté d'pohm khuïtt! Jivah t'flankëh hunkou d'pohm danh'lku!
Un sabir local à l'évidence. L'individu s'approchait, à présent menaçant... Ma résistance à la torture était sans faille, mais ça n'allait pas me sortir de ce mauvais pas... pire, si mes geôliers me jugeaient sans utilité, qui sait ce qu'ils allaient faire de moi. J'avais besoin de gagner du temps afin de trouver une opportunité. Je tentai le tout pour le tout :
–Ecoutez... vous n'obtiendrez pas de moi ce que vous voulez, mais je vais faire preuve de bonne volonté, je vais vous révéler un de mes secrets...
L'oeil de mon bourreau s'alluma de contentement.
–Aaaah, vous voyez quand vous voulez...
Les pesticides c'est dangereux (si si, malgré les tergiversations de Marisol) : vous avez peut être vu passer cette info récemment, le CIRC (non rien à voir avec les clowns du premier épisode, il s'agit du Centre International de Recherche contre le Cancer) vient de classer le glyphosate (le roundup quoi!) comme cancérigène probable, ce qui devrait en toute logique conduire les pouvoirs publics à revoir la réglementation sur ce sympathique herbicide. Et comme ça contrarie légèrement Monsantox® et ses copains, du coup ils ont décidé de bouder un peu et de traiter les scientifiques qui ont pondu le rapport de vilains pas beaux. Mais sinon, il n'y a aucune pression, aucun lobbying, non... ils sont juste un peu chafouins.
L'agriculture est indissociable de sa grande copine : l'agroalimentaire. Notons d'ailleurs que c'est le même ministère (ministère de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire) qui
►né dans la Sarthe
►encarté au Parti Socialiste
►défenseur du monde rural
►pourfendeur des pesticides et herbicides dont il veut interd... euh, bah non en fait. Bon, il a bien parlé d'interdire l'épandage aérien par exemple, mais finalement non, pas trop. Il a bien évoqué l'interdiction des pesticides... mais en fin de compte, bon, que dans les espaces verts publics, et pas avant 2020. Dans les jardins et les champs du culture (et donc nos assiettes), on change rien. Voilà, voilà... Ah et sinon, l'agriculture biologique voit ses aides de la PAC réduites de 25%... Hum. Oui bon. Pouf pouf. Revenons à nos hamburgers.
La malbouffe on l'a vu précédemment, c'est pas très bon pour la santé. Et en grande copine de l'agriculture intensive dopée aux pesticides et aux OGM, ça n'arrange rien. Même si nous avons vu dans les derniers épisodes que les Gros Mac® n'étaient presque pas si mauvais qu'on le dit, la preuve : ils moisissent (en France tout du moins, merci José Bové).
Au bout d'un mois... |
Bref, à choisir si on veut manger des trucs à peu près sains, il y a plutôt intérêt à tabler sur des produits de l'agriculture raisonnée, ou du bio, et donc à éviter toutes les cochonneries qu'on peut nous servir dans les chaînes de restauration rapide. Ce qui est un peu dommage si on aime bien manger un burger de temps en temps.
J'avais déjà évoqué les restaurants Very Fresh de Pascal Favre d'Anne : c'est une solution, mais on n'en trouve pas encore partout. Et sinon, le mieux est encore de les faire soi-même, avec de bon produits, si possible bio. Je vais donc aujourd'hui vous révéler le secret du Hamburger de Papa Hérisson qui a le mérite d'être bio, et fait maison.
Bon, soyons honnêtes : du point de vue diététique, ça ne sera pas forcément moins calorique que le Gros Mac®. Mais à charge calorique équivalente, il y a de bonnes chances que l'apport nutritionnel soit mieux équilibré, avec beaucoup moins de sucre par exemple. Et d'ailleurs, vous constaterez que ça rassasie bien mieux que ce que vous avez déjà pu manger dans un fast-food. Et comme je suis sympa, je vais vous donner un petit truc pour obtenir de bonnes frites croustillantes, dorées, et pas trop garnies d'acrylamides. Elle est pas belle la vie? Allez, on est partis!
Les pains buns
–Les quoi?
Mais si, vous savez, les trucs que la princesse Léia a sur les oreilles!
Le sésame est avec toi! |
- 250g de farine (Note de Papa Hérisson : moi j'utilise de la T110 bio, mais vous faites comme vous le sentez)
- 5g de sucre (NdPH : pour 4 pains en moyenne, le Gros Mac® c'est 9g par pain)
- 5g de sel
- 120mL de lait (NdPH : perso, j'ai fait ça avec du lait végétal maison, lait de noisette en l’occurrence)
- 10g de levure déshydratée, soit deux sachets (j'ai pas essayé à la levure fraiche, mais ça doit fonctionner aussi... attention en revanche, les temps de levages risquent d'être plus longs)
- 60g de beurre
- un œuf (+ un autre pour la suite)
- quelques graines de sésame (ou de ce qui vous fera plaisir)
Et voici la recette :
►mélangez la farine, le sucre et le sel
►faites un petit volcan parce que c'est rigolo
►diluez la levure dans le lait, qui doit être à température ambiante (sauf s'il fait frisquet dans votre cuisine, auquel cas je vous recommande :
- de réchauffer légèrement le lait qui doit être tiède
- d'enfiler une petite laine
►mélangez à l'aide d'une spatule solide. Si la spatule casse, c'est qu'elle n'était pas assez solide. Dans ce cas changez de spatule.
►faites fondre le beurre (vous pouvez lui raconter des trucs bien mièvres par exemple, le beurre est très sensible, une vraie midinette)
►ajoutez le beurre dans votre pâte, et continuez de malaxer. Si la spatule pédale dans la choucroute, malaxez à la main. Oui, c'est dégueu et c'est tout huileux.
►battez l’œuf, il l'a bien mérité
Pour les femmes battues, appelez le 39 19 (ou la gendarmerie). Pour les œufs, aucun n° à ce jour... |
►une fois que l’œuf est plus docile, ajoutez-le à votre pâte en deux fois, tout en continuant de malaxer. Oui, c'est encore plus dégueu, et maintenant c'est collant en plus. Si ça colle vraiment trop, ajoutez un peu de farine.
►formez une boule, c'est une valeur sûre.
►attrapez un chiffon propre, racontez-lui des cochonneries jusqu'à ce qu'il soit mouillé. Placez la boule de pâte dans un récipient et couvrez avec le chiffon humide. Placez le tout dans un endroit tiède (près de la cheminée sur une peau de bête par exemple, c'est romantique, ou sinon dans le four que vous aurez très légèrement préchauffé).
►attendez que la pâte double de volume (sûrement un coup du chiffon qui l'aura foutue en cloque), et là, paf! Vous lui collez une beigne pour lui apprendre la vie (et la faire dégazer), puis utilisez la technique Courjault : hop, au frigo (pas au congél quand même, on n'est pas des bêtes) pendant une heure.
►au bout d'une heure, sortez la pâte, qui devrait être beaucoup moins dévergondée maintenant qu'elle est refroidie, et débitez-la en pâtons (perso j'ai fait quatre pains de taille raisonnable avec, mais vous pouvez sans doute en faire 6 de petite taille) façon Dexter
►formez de belles boules (quand je vous dit que c'est une valeur sûre!) avec les pâtons, et aplatissez-les de la paume de la main. Disposez-les en quinconce (ou en cercle, ou en carré, ou n'importe comment si ça vous fait plaisir) sur une plaque dans un endroit tiède, et fichez-leur la paix le temps qu'ils gonflent un peu (comme des gnomes en voiture pendant un long trajet).
►récupérez le jaune du deuxième œuf, et badigeonnez-en les pâtons (je vous recommande de le diluer légèrement avec de l'eau ou du lait). Puis saupoudrez vos graines de sésame (ou de ce que vous voulez, je ne veux pas savoir) au dessus. Préchauffez votre four à 180° et enfournez pendant 10 à 20 minutes (selon la taille des pains).
►Tadaaa! ♪
Nota Bene 1 : ça se congèle bien, donc rien n'empêche de les préparer à l'avance ou d'en faire plus.
Nota Bene 2 : si vous avez une machine à pain, vous pouvez lui confier le mélange de la pâte, ça sera moins dégueu.
Nota Bene 3 : la consistance est idéale, moelleux mais pas molligasse, léger mais pas friable.
Les frites
Si vous avez bien lu le premier épisode, vous savez désormais qu'il faut utiliser une huile adaptée aux hautes températures rencontrées dans la friteuse (donc olive ou arachide) et idéalement sans dépasser 170°c. Dans ces conditions, il peut être compliqué d'obtenir des frites dorées, légères et croustillantes.
A moins d'utiliser mon petit secret que je vais vous révéler séant : car OUI, Papa Hérisson vous veut du bien. Et bien ce secret, je vous le propose gratuitement! Oui, vous avez bien lu : GRA-TUI-TE-MENT!
Regardez simplement en dessous. |
.
.
.
.
.
.
.
.
Il suffit de précuire vos frites à la vapeur!
Et oui, la cuisson vapeur se fait à une température modérée (pas plus de 100°c, la température à laquelle l'eau se vaporise). On ne dépasse donc pas les 120°c à partir desquels les acrylamides commencent à être produits.
Deuxième avantage, les frites étant précuites, vous pourrez ensuite les laisser moins longtemps dans la friteuse (une dizaine de minutes grand max), même à seulement 170°c, puisqu'elles sont déjà cuites à cœur. Donc moins d'acrylamides produits.
Troisième avantage : elles seront bien bien grasses, donc plus digestes, car l'huile ne pénétrera pas à cœur du fait de la cuisson déjà effectuée.
Quatrième avantage : elles seront bien dorées, tendres à cœur, et croustillantes en surface. Le bonheur.
Par comparaison, on peut trouver la recette des frites façon Mac Diabète® ici. Bon, je pense qu'il s'agit de la version canadienne/américaine de la recette, la version française contient moins de sucre (réglementation différente je suppose), mais 1/4 de tasse, ça fait quand même peur...
Le hamburger
Bon, logiquement, un fois que vous avez le pain, il n'y a rien de bien compliqué, on garni un peu comme on veut. Pour ma part, je suis parti sur des cheese-burgers classiques avec : salade, cornichon, échalote, fromage, steak haché (+ mayo, moutarde, ketchup selon les goûts de chacun). Le tout en bio évidemment.
Objectivement, on peut remplacer le steak par du poulet, du poisson,du tofu, voire même du chat ou de l'ornithorynque, c'est grosso modo la même chose. Par contre, le garnissage obéit à certaines règles si vous ne voulez pas vous exposer à certains désagréments.
- La salade au dessus du steak tu mettras, sinon le jus sur les doigts tu te prendras lorsque le burger pour manger tu attraperas
- Ton burger à l'envers avant de cuire les steak tu prépareras, sinon galérer et manger froid tu risqueras
- La quantité de sauces tu limiteras, la fête du slip non plus ça n'est pas
Et voilà le résultat final :
Mac Diabète® n'a qu'à bien se tenir! |
Epilogue
Dire que je n'étais venu dans le coin que pour répondre à une annonce pour me racheter une voiture (c.f. épisode précédent). Et voilà que j'étais en train de révéler mes recettes secrètes pour tenter de sauver ma vie.
Mon geôlier semblait interloqué. Il lança de nouveau une exclamation dans son dialecte mystérieux de la Sarthe profonde, ce pays à la beauté sauvage mais rude, le berceau de la civilisation antique des Aulerques Cénomans, habité par un peuple fier de sarthois dont la culture agricole imprègne de son odeur jusqu'au moindre bâtiment :
–Vindiou d'boudiou d'boudiou! dit-il Quand je parlerai de ça aux copains, à la prochaine AG de la FDSEA, ça va leur en boucher un coin... J'va p'têt faire un ragondin-burger tiens...
–FDSEA! Pas DAESF! Voilà! C'était ça... je me disais aussi...
–Hein?
–Non rien, j'avais oublié à quelle organisation
–Bon, n'empêche que c'est bien joli tout ça, mais on ne peut pas vous laisser mettre à mal l'outil de production en vous laissant colporter toutes sortes de vilaines rumeurs, m'sieur Papa Hérisson. P'tet bin qu'vous n'aimez pas les pesticides, mais il en faut bien pour produire assez à manger pour tout le monde. M'sieur le ministre Le Foll, il l'a bien compris lui! L'agriculture industrielle est in-dis-pen-sable. Les plantes, faut bien les protéger et les fortifier pour qu'elles produisent beaucoup et pas cher!
– Sans déconner, vous y croyez vraiment à ces conneries? Je veux dire à l'histoire de coller des tonnes de substances chimiques toxiques sur de pauvres végétaux qui n'avaient rien demandé, pour augmenter le rendement?
–Dame oui! J'pense bien! J'sais bin qu'les pesticides c'est des produits un peu dangereux hein, mais comment qu'vous voulez qu'on arrive à produire assez de nourriture pour tout le monde sans ça?
–"Un peu dangereux"... vous maniez l'euphémisme à la truelle. Sinon, vous avez déjà entendu parler de Lamarck?
–Laquelle? Monsantox®? Syngentox®?
–Je ne... hein? Non, pas "la marque", Lamarck! Jean-Baptiste de Lamarck. L'hérédité des caractères acquis tout ça? Non?
Non, c'est bon, arrête, tu vas te faire du mal! |
–Hum, bon. En supposant que ces pesticides aient une réelle efficacité, vous affaiblissez les plantes que vous cultivez, année après année, en les rendant toujours plus dépendantes à ces substances car elles deviennent incapables de se défendre elles-mêmes.C'est ballot.
–Ah bin ça c'est sûr que c'est ballot...
–En plus, c'est un cercle vicieux : plus vous en mettez, plus il en faut. Et en attendant, les boites qui les fabriquent vous les vendent à prix d'or, ainsi que les semences OGM qui vont bien tant qu'à faire, alors même que le prix de vente des matières premières agricoles baisse et génère donc de moins en moins de revenus pour vous. Bilan : primo tout votre fric passe dans les pesticides, secundo vous êtes dépendants des aides agricoles et donc de l'argent du contribuable pour vous en sortir, tertio vous polluez tout l'environnement
–Vous avez une meilleure solution peut-être?
–Vous pourriez utiliser l'hérédité des caractères acquis à votre avantage en sélectionnant les plants les plus costauds, et en vous passant ainsi de pesticides. C'est ce que fait Pascal Poot par exemple, qui utilise aussi le fumier en décomposition pour créer une couche chaude permettant de chauffer une serre sans apport énergétique particulier. D'ailleurs ça n'a rien de franchement nouveau : les paysans du moyen âge utilisaient déjà cette technique...
–Ouaih bin au moyen-âge, y avait la famine mon gars! Et c'est pas vos combines de bobo-écolo là, qui vont nous sauver d'la famine!
–Idée reçue. La période médiévale est victime de nombreux clichés, dont celui-ci. Il y a eu "des" famines, mais ça n'était pas la situation ordinaire. D'ailleurs, entre le Xème et le XIIIème siècle, la population française à triplé par exemple... Les famines, ponctuelles, furent surtout la conséquence de guerres, de la spéculation (déjà) ou de phénomènes météo inhabituels comme le mini-âge glaciaire.
–N'empêche qu'on produit beaucoup plus de nos jours!
–Oui, le rendement à augmenté depuis l'époque médiévale, mais c'est sans doute plus lié à l'évolution des techniques, dont la taille des exploitations et la motorisation du travail agricole, qu'aux intrants chimiques utilisés. D'ailleurs l'agriculture intensive épuise les sols, ce qui tend à diminuer les rendements à la longue. Sans compter les effets dévastateurs sur la santé, dont certaines conséquences sont encore mal mesurées... C'est bien beau de vouloir nourrir la planète, mais si c'est avec des produits empoisonnés...
L'homme jeta un regard désespéré à son chef. Se dernier se leva et s'approcha, révélant les traits de son visage, jusque là dissimulés dans l'ombre.
–Bon sang... mais... vous êtes... Jocelyn Wildenstein!
En dépit de ce qu'on pourrait croire, elle est née à Lausanne et non à Menton. |
–Euh... Igor Bogdanoff?
–Et non, encore raté! Je suis Grishka.
Ne nous mentons pas, c'est kif kif. |
–Flûte! En même temps, c'est un peu pareil. C'est vous le chef de cette bande de furieux alors? Mais... pourquoi?
–Igor et moi, on se disait que si tout le monde consommait des OGM, des pesticides et des hormones de croissance, nos têtes d'extraterrestres ne paraitraient plus si bizarres, vu que tout le monde aurait les mêmes. C'est ça l'avenir du futur. Et vous n'êtes pas vraiment en mesure de nous en empêcher à présent... Mouhahahaha!
–Pitié non... pas le vieux cliché du méchant qui révèle son plan diabolique au héros avant de tenter de le tuer de la façon la plus débile qui soit...
–Et si. D'ailleurs, voici mon homme de main qui va vous lapider à coup de pommes de terre OGM...
Je le sentais venir... |
–Oui, désolé, j'avais un vieux reliquat d'impôt à payer...
Grishka poursuivait :
–... pendant que sa collègue vous aspergera de Roundup. Après ce traitement, vous deviendrez le troisième frère Bogdanoff. Mouhahaha!
Et allez... c'est la fête! |
–Oui, Grishka m'a promis de m'emmener dans les étoiles!
–Euh... non, intervint le frère Bogdanoff, j'ai juste parlé d'une participation à Danse avec les St...
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase : le mur du fond s'écroula brusquement tandis qu'un blindé le défonçait avec méthode. Profitant de la stupeur de Grishka et de ses sbires, je me précipitai vers le tank salvateur, dont la tourelle s'ouvrit, révélant le visage de Piotr, mon garagiste.
–Ah! Sergueï! C'est gentil de venir me tirer de là.
–Da. Je amener vous nouvelle voiture je trouver pour vous. Citreugeot B2.
La |
–Niet. B2. Je récupérer pièces moteur sur bombardier B2.
–Et la carrosserie sur un char Leclerc je suppose?
–Da. Par contre, vous faire attention. Je oublier ogive MIRV dans coffre. Vous éviter dos d'âne tant que je pas désamorcer.
–Ah bin voui, c'est sûr... Mais au fait, comment m'avez-vous trouvé?
La tête de Paul Bismuth émergea soudain côté passager.
–Euh c'est moi... je vous suivais et je vous ai vu vous faire capturer...
–D'accord... et donc vous prévenez mon garagiste plutôt que la police monsieur le stalker... Logique. Bon allez, on se casse. Allez, ciao Grishka, Fred, Lo, on s'appelle et on se fait un burger à l'occaz' hein.
Grishka reprit ses esprits :
–Minute! Vous ne croyez quand même pas vous échapper comme ça?
–Alors : si en fait. Déjà parce que j'ai
–Aye aye sir! dit Paul en s'exécutant et en déposant une sorte de gros cône métallique au sol.
–Alors bon voilà le deal : vous nous laissez partir tranquille et ça ne pètera pas. Oh, et pour info, ces p'tites choses sont sensibles. Évitez d'éternuer à côté. Allez, bye!
Sur ce, nous prîmes la poudre d'escampette à fond la caisse dans la B2. Quelques minutes plus tard, j'éclatai de rire :
–Ah ah ah! Excellent le coup de l'ogive factice Dimitri! C'était un cône de chantier que vous avez repeint en gris c'est ça?
–Niet, pas être factice.
–Oh?
Qui a lâché une caisse? |
–J'espère qu'on ne va être irradiés! s'inquiéta Paul.
–Niet. B2 avoir blindage au plomb, récupéré sur hélicoptère utilisé à Tchernobyl.
–Bah, de toutes façons ils étaient favorables à l'irradiation des aliments alors... Et puis, ça évitera peut être qu'on voie Diefenthal dans une énième suite moisie de "Taxi"...