Si tu es de la génération qui a visionné ceci, tu peux y aller tranquillou Billou, tes rêves d'enfants ont déjà été piétinés dans la fange. |
Amis lecteurs, comme beaucoup de parents (et même des non-parents d'ailleurs), depuis bientôt 2 ans, vous avez sans doute subi ceci plus ou moins en boucle :
En boucle, car tel le geek qui s'enfile encore et encore la trilogie de Starwars (la première hein, pas l'autre... pour regarder Jar-Jar Binks en continue, il faut être un sacré tordu qui ne mérité rien moins que la mort par strangulation), le gnome a tendance a être monomaniaque lorsqu'un truc lui plait.
Il faut bien dire que ce long métrage de Disney a eu un retentissement planétaire. C'est assez normal, me direz-vous, tant celui-ci avait tendance à casser les
Une histoire moderne, qui sort des clichés comme par exemple "la princesse écervelée"... oh wait! |
"Moderne" et qui "sort des clichés", "des personnages malins, complexes" donc. Ouaih. On va vérifier ensemble, ok? Pour cela équipons-nous du cliché-O-mètre :
Oui, c'est la tronche de James Cameron. Vous connaissez une meilleure unité de mesure des clichés dans un film vous? |
Il n'est pas dans mes habitudes de spoiler les films : je préfère laisser ça notre Odieux Connard national. Mais comme je doute qu'il s'occupe de celui-ci avec sa mauvaise foi coutumière, je vais donc m'attaquer à ce Disney
La Reine des trônes : l'Hiver arrive!
(J'avoue, j'ai hésité avec Game of Neige : l'étron d'enfer!)
Il était une fois un royaume appelé
Tout commence par une chanson... Oui, alors, il va falloir vous y faire, ça dure pendant presque tout le film : dès qu'ils se passe un truc, ils chantent. C'est un peu comme le syndrome de la Tourette chez Disney. Mais ça n'est pas nouveau, tous leurs dessins animés comportent généralement une partie "comédie musicale", plus ou moins poussée. Là, c'est plutôt plus que moins.
Entre parenthèses, soyons objectifs : ils chantent bien (après, on aime ou pas les chansons, ça dépend des goûts... sachant qu'à la quinzième diffusion, ça commence à rester un peu en tête, et que ça peut éventuellement donner des envies de strangulation de chatons, mais bon...). A titre de comparaison, d'autres studio proposent aussi des dessins animés ou les personnages poussent occasionnellement la chansonnette, avec souvent moins de bonheur. Comme par exemple les studios UniversSale® (qui annonce la couleur en même temps) avec la série des "Petit Pied le petit dinosaure". Voyez plutôt :
Reconnaissons qu'à l'écoute de ceci, on comprend mieux pourquoi les dinosaures ont disparu, tant la notion de faire pleuvoir en chantant prend ici tout son sens : visiblement, ils ont réussi à faire tomber des cailloux.
Fermons la parenthèse :
)
Les chansons servent surtout d'ellipses dans l'histoire afin de permettre de condenser le scénario
Les deux fillettes donc, se réveillent nuitamment pour faire des batailles de boules de neige dans le salon pendant que tout le monde dort. Enfin, tout le monde sauf les parents, qui sont en train de tester la technique dite du "panzer moldave", qui nécessite un uniforme d'apparat (la reine d'Arendelle kiffe les uniformes, comme toutes les filles), un gros engin, et une tranchée . J'y reviendrai.
Évidemment, ce qui devait arriver arrive : quand des gnomes sont en train de faire les andouilles sans la surveillance des parents, un accident se produit. En l’occurrence, Anna se prend un Ice Blast level 3 involontaire dans la margoulette. Notons que si les cris, chansons, glissades dans la neige et autre tempêtes de glace dans le salon n'ont pas fait descendre les parents, par contre dès que le silence se fait, ils rappliquent. Logique, comme tous les parents, ils savent que quand on n'entend plus les gnomes, c'est qu'ils ont fait une connerie.
Ils arrivent donc précipitamment, déjà habillés. Le "panzer moldave" je vous dis : tant qu'ils entendaient leurs filles au rez-de-chaussée, tout allait bien, le panzer pouvait continuer à arpenter la tranchée sans risque de voir l'ennemi débarquer. Constatant les dégâts (tapis ruiné, tapisseries qui vont moisir sous l'effet de l'humidité, l'une de leurs filles à terre inconsciente) ils prennent la mesure de la gravité de la situation, et décident donc d'emmener leur fille blessée voir
...
...
...
Au passage, on notera que Darwin est drôlement cruel à Hollywood... |
Le troll indique ensuite que les pouvoirs d'Elsa vont aller en augmentant
Yoda, ce vieux troll homophobe... |
À ce stade, les parents d'Elsa ont donc plusieurs options :
- élever leur fille dans l'amour confortable d'un foyer aisé, en développant son sens relationnel et son savoir, afin qu'elle puisse se confronter au monde avec sagesse, et sans ressentir de peur irrationnelle.
- ne rien changer : elle a déjà reçu un bonne leçon en blessant sa sœur, il y a peu de chance qu'elle recommence. Ne rajoutons pas de la rancœur à la culpabilité! Préparons-là avec sagesse aux futures responsabilités qui l'attendent.
- ne rien changer : d'façon les gnomes ça passe son temps à se chamailler.
Et puis Anna ne serait pas la première enfant du couple à finir congelée (non parce que le problème du "panzer moldave" avant l'invention de la pilule, c'est que...) - culpabiliser leur fille, et l'enfermer à double tour, sans contact avec qui que ça soit dans une ambiance anxiogène pour qu'elle ne devienne pas une psychopathe associable assoiffée de vengeance
Anna, qui ne se souvient ni des pouvoirs de sa sœur ni de son accident (Yoda lui a fait son tour de passe-passe jedi consistant à mettre un peu de GHB dans son verre en faisant un petit mouvement de la main) désespère de ne plus jouer avec elle, et passe donc ses journées à chanter son désespoir et à faire du rien. Bin oui : qui dit pas de personnel, dit pas de compagnons de jeux, ni de précepteurs pour donner une éducation (mais siiii, vous savez, l'éducation! Ce truc parfois utile pour diriger un royaume quand on est une princesse Disn... oh wait!). Bon, on imaginera que les filles se cultivent en surfant sur Wikipedia
Au passage, une petite pensée émue pour les parents d'Elsa : déjà qu'un gnome normal ça peut être pénible et faire des conneries, alors j'imagine un gnome doué de cryokinésie...
"–Elsa! Tu peux venir s'il-te-plait?
–Quoi p'pa?
–Je t'ai déjà dit de ne pas embêter Mirza!
–C'est pas moi!
–Ok... donc le chien est bloqué avec la patte en l'air, la zigounette collée à son jet d'urine gelé, mais c'est pas toi?
–Non. Et pis c'est bien fait, il avait qu'à pas se frotter contre ma jambe.
–Et je suppose que tu n'a rien fait à Minouche non plus?
–Bin...
–Les stalagmites de glace sur son dos? Hmm?
–J'aime pas les chats, j'préfère les hérissons! [Note de Papa Hérisson : tu as bien raison!]
–Ok... qu'est-ce que je vais dire à ta mère à ton avis?
–Que j'ai fait des bêtises pendant que tu étais censé me surveiller mais que tu jouais à l'hélicoptère ukrainien avec Fatoumatah?
–Hum. Oui. Bon. Allez viens, j'te paye une glace."
Les années passent : Anna a grandi, Elsa aussi. Les pouvoirs de cette dernière également, et elle ne semble pas mieux les maîtriser et transforme gentiment sa chambre en annexe d'un goulag sibérien. L'occasion donc pour les parents de se dire que leur stratégie est
Vraiment! Le degré de profondeur des parents est exceptionnel! Sur ce, nos deux génies doivent s'absenter pour un voyage, papa devant
"–Bon,
–Sire? Vous êtes sûr? C'est la mauvaise saison, il y a beaucoup de tempêtes et...
–Tatata! La date
–Mais votre altesse... sur le port, les marins disent qu'une grosse tempête se prépare... peut être devriez-vous...
–Vous avez raison : il faut partir au plus vite! Je suis sur qu'une grosse tempête est bien moins dangereuse en pleine mer!"
Voilà donc nos deux princesses orphelines.
Elsa, |
Anna, la princesse ingénue |
Arrive le jour du couronnement d'Elsa. En chanson. Anna peut enfin en profiter pour sortir du palais en nous apprenant qu'elle rêve de rencontrer son prince charmant à l'occasion de la fête donnée pour le couronnement, tandis qu'Elsa rêve juste de retourner seule dans sa chambre pour y compter les flocons de neige façon Rain Man.
"Waouh! Ton père c'est un voleur : il a chourrav' les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux! Parole tavu! Tu m'file ton 06 maint'nant?" |
Mais ça ne se voit pas pas trop heureusement... |
- Il est en permanence suivi par une paire de sbires à l'air patibulaires que nous appellerons Ben et Jerry
- Il a lui même un air sournois en permanence
- Il a une moustache : à Hollywood, moustache = méchant (bouc = gros méchant)
- Il est chauve : ses cheveux sont un postiche. Or, dans les films : chauve = méchant + perruque = individu menteur (il tente de cacher sa nature de méchant). Donc au bilan : fourbe et peu recommandable. Si si.
Un peu plus tard, la ravissante idiote retrouve le bellâtre, et pousse la chansonnette avec lui pour nous expliquer que c'est le coup de foudre, qu'elle est grave amoureuse de lui, et prête à
Sur ce, Anna pique sa petite crise :
Voyant cela la foule commence à s'équiper de fourches et à préparer un bucher, comme le veut la coutume. Elsa, pas fan des barbecues, décide donc de fuir en courant, et en gelant tout sur son passage. Ne parvenant à la suivre sur le fjord gelé (fumble sur le jet de patinage), sa sœur Anna retourne au palais et se fait amener son cheval. Puis elle
Merveilleux! Franchement, y a du niveau... En fait, les parents étaient juste représentatifs d'un état d'esprit ambiant...
Et donc, pour ne pas l'avoir, Hans, au dos, Anna l'invite à s'occuper de l'
Entretemps Elsa, qui se déplace à pieds en escarpins de bal dans la neige bien plus vite que sa frangine à cheval, est arrivée dans les montagnes, et nous pousse sa célèbre chansonnette (♪ Libérééééeeeee, délivréééééeeee ♫) en s'exerçant à ses pouvoirs.
Les plus observateurs noteront aussi qu'elle doit perdre un ou deux kg... faut dire, à ne bouffer que des glaçons... |
–Non mais c'est ok, en fait, elle recouvre ses fringues de cristaux de neige et se crée une cape de givre, c'est pour ça!
Vraiment? Et ses collants? Elle leur fait quoi? Elle les congèle pour qu'ils tombent par terre en cristaux de glace? Tout comme le haut de sa robe à col montant (c.f. ci-dessous)?
"–Moi? Minauder? Pffff... n'importe quoi : j'suis féministe!" |
–♪ Lalala! Je n'entends pas! ♫
Ok. Revenons donc à Anna. Forte de son expérience d'environ 5 minutes comme cavalière, elle se retrouve malencontreusement désarçonnée, et tombe dans une rivière glaciale. C'est étonnant. Heureusement, elle aperçoit une habitation toute proche : un magasin! Ça tombe bien, elle va avoir besoin d'équipement d'hiver. Il est bien temps d'y penser en effet. S'en suit une séquence humoristico-lol durant laquelle le marchand propose des soldes sur les produits d'été (ho ho ho!), puis éconduit brutalement le charmant Kristoff, un brave extracteur de glace au chômage technique. Kristoff est sympa. Kristoff est plutôt mignon. Il est aussi un peu brut de décoffrage et un peu crétin : l'archétype du prince charmant, si ce n'est qu'il est roturier quoi! Et par la suite, il passera son temps à se chamailler avec Anna, pour montrer qu'ils n'ont rien a faire ensemble tant ils sont différents. On ne voit pas du tout qu'Anna va tomber amoureuse de Kristoff, qui est pur et innocent et passe son temps à se disputer avec elle. Chérie? Où en est le cliché-O-mètre? Ok, il commence à s'affoler là...
Kristoff avait prévenu que l'hiver arrivait, fallait l'écouter et construire un mur! |
Kristoff révélant que le froid vient de la montagne du nord, Anna entreprend de le convaincre de la guider (elle vient de se rendre compte qu'un guide peut être utile, et décide de troquer le féminisme pour un mec, un vrai, avec des poils et des testiboules) pour trouver sa sœur. Comme Kristoff est un peu réticent à accompagner une greluche en pleine montagne, elle utilise les carottes qu'elle avait acheter au magasin
Kristoff accepte donc de faire le taxi et... et merde. J'aurai dû prendre le cliché-O-mètre modèle Luc Besson. Voici donc nos deux héros qui partent affronter vaillamment la neige et le froid sur le traineau de Kristoff, tiré par son renne. En chemin, ils discutent de ce qui s'est passé : Anna a rencontré un mec sur Facebouc®, elle ne sait rien de lui, et trouve que c'est une super idée de l'épouser comme ça pif-pouf, mais sa frangine est relou et ne veut pas et du coup elles se sont disputées. Kristoff se dit qu'il y a du niveau, et songe qu'avec une cruche pareille, y aurait p'têt moyen de la zoum-zoum-zen dans
Après avoir affronté des loups, au cours d'une séquence aussi palpitante que capillotractée, ils se retrouvent sans traineau, ce dernier ayant terminé au fond d'une crevasse dans une explosion (le cliché-O-mètre vient d'avoir un spasme : il affiche une valeur d'environ un "Michael Bay" à présent). J'imagine que Kristoff transportait secrètement des charges de nitroglycérine pour le compte de Daesh, ou que le crottin de renne a des vertus explosives.
Pendant ce temps, au palais, Hans prend son rôle de chef intérimaire très au sérieux, et distribue des couvertures et de la soupe aux habitants de la ville prise par les glaces. Il prend aussi la défense d'Anna face au duc Uladigue, mal
Revenons à nos moutons : Kristoff et Anna. En train de crapahuter dans la neige, ils croisent soudain un étrange personnage : Olaf le bonhomme de neige créé par Elsa durant sa fuite.
"–Bonjour, je m'appelle Olaf, et j'adore les câlins!" |
Pendant ce temps à
De son côté, Anna atteint le palais de glace. Hélas, la rencontre entre les deux sœurs ne se passe pas aussi bien qu'elle l'avait espéré : Elsa boude un peu. Elle préfère rester seule dans son palais à sucer des glaçons en laissant crever le royaume du froid et de la famine qui s'en suivra : ils n'ont qu'a suivre son exemple, la glace c'est super nourrissant. Je savais bien que la technique d'éducation Dursley avait quelques inconvénients... Sur ce, Elsa pique une petite colère, balance un gros Ice Blast tous azimuthes puis invoque un golem de glace niveau trente-douze, qui évacue les importuns hors de sa demeure. Dehors les romanos! Non mais!
"–Et si ça ne suffit pas, j'invoque Alain Gillot-Pétré!" |
–Oh bin ça alors! On ne l'avait pas vu venir!
Bien. Pendant que l'aiguille du cliché-O-mètre sature, poursuivons. Voyant Anna mal en point, Kristoff propose de l'emmener voir ses "amis", décrits précédemment comme des spécialistes de l'amour. Ok.
De son côté, Hans et son escorte atteignent le palais de glace à leur tour. Comme quoi, un bon guide dans son escorte, ça n'est pas inutile. Le golem de glace se réveille et tente de défendre la place, mais Ben et Jerry parviennent à se faufiler et attaquent Elsa à l'arbalète. Bien mal leur en prend, puisque cette dernière commence à les démonter à coups de boules de neiges dans le citron, et de stalagmites dans le croupion. C'est alors que Hans, qui a réussi à défaire le golem, intervient, et tente de calmer Elsa pour qu'elle ne tue pas les mecs qui étaient venus la tuer afin de "ne pas devenir le monstre qu'ils pensent qu'elle est". Profitant de sa distraction, Ben (ou peut être Jerry, je les confonds) tente de lui coller un carreau d'arbalète dans le museau histoire de lui apprendre. Heureusement, Hans prévient Elsa et détourne le carreau, qui se contente de dégommer le lustre, dont la chute assomme Elsa. Notez bien cette scène, il s'agit DU tournant de ce film : le moment où l'on bascule du classique empilement de niaiseries doucement incohérentes au nawak le plus total. Je pense qu'à ce stade, les scénaristes faisaient venir la schnouff par brouettes entières.
Les scénaristes en plein brainstorming. |
Elsa se réveille donc au trou avec une vive douleur à
Oui, moi aussi je suppose que Hans a quelques tendances SM (et que cette phrase va encore m'attirer des visites douteuses). |
De son côté, Kirstoff a emmené Anna chez sa famille : les trolls (ce qui explique pas mal de choses). Après avoir tenté de marier les deux jeunes gens (!?), les troll s'aperçoivent qu'Anna est mal en point : ses cheveux blanchissent à vu d’œil et elle est toute faible.
Arrivés sur place au triple galop, les gardes décident d'ouvrir les portes du palais pour laisser Anna entrer : oui, ils l'ont reconnu à 500m de distance malgré ses cheveux tous blancs maintenant et le fait qu'elle soit emmitouflée dans une cape, merci! Il laissent entrer Anna... mais pas Kristoff.
"–Alleeeeeez steuplait le garde! Faipatapute! J'ai sauvé la princesse Couette-Couette quand même!" |
Je reprends : un illustre inconnu vient de ramener la princesse d'Arendelle (logiquement la prochaine reine puisque qu'Elsa va sans doute découvrir les joies du barbecue d'hiver) en piteux état sur le dos de son renne, mais on ne va lui poser aucune question, ni le faire entrer pour le remercier/l'interroger/avoir des précisions sur ce qui s'est passé. Inutile. Merci et topette! Kristoff repart donc brecouille, même pas un petit bisou. Ce soir, Sven va prendre cher à mon avis.
Anna est donc emmenée au chaud dans un salon, et Hans vient à son chevet. Elle lui explique la situation, et alors qu'il s'apprête à l'embrasser... finalement non. Il tombe les masques :
Finement observé amiral! |
–Bon alors? C'est pas quelque chose de nouveau qui casse les codes ça? Le prince qui se révèle être le méchant au terme d'un retournement de situation qu'on avait pas vu venir?
Honnêtement? Non, je ne l'avais pas vu venir. Bon en fait si, parce qu'on me l'avait spoilé, mais sinon, en toute objectivité, je ne m'y serais pas attendu. En même, la quasi totalité des actions précédentes de ce personnage mettait à mal cette hypothèse...
–Bin justement, ça montre bien que c'est un méchant génial et machiavélique non?
Ok. Sérieusement? De deux choses l'une :
- soit ce mec est un total psychopathe affublé d'un trouble dissociatif de la personnalité, et était donc jusqu'ici totalement sincère dans ses actes "gentils"
- soit il est juste complètement con et fait du n'importe quoi de compétition, d'où la totale incohérence de ses actions
–Bin euh... si elle meurt il n'y a plus de film?
Ok, mais en la sauvant, il n'y a plus de cohérence. Il aurait suffit qu'au lieu de faire intervenir Hans, les scénaristes considèrent qu'Elsa se ravisait elle-même (avantage : du coup elle montre qu'elle est une vraie gentille, avec deux doigts de jugeote, qui n'a pas besoin qu'un homme lui rappelle que tuer c'est mal), et remarque seule Jerry en train de la viser. Partant de là, elle détourne son tir, et la suite est identique, mais on évite de mettre Hans dans une situation illogique par rapport à ses motivations réelles. Et en plus, ça n'invalide pas sa couverture de gentil.
A ce sujet,
- La thèse défendue par Papacube dans cette note : la trahison de Hans aurait été décidée tardivement durant la réalisation du film, d'où le fait que ses actions précédentes semblent incompatibles avec son plan final
- La thèse que je défends : c'était pour augmenter l'effet de surprise, en le faisant passer pour un vrai gentil au début. De toute façon, qui allait se soucier des incohérences du scénario? Dommage, il aurait suffit de retirer deux-trois scènes très brèves pour les lever ces incohérences.
- Hans est complètement con. D'un autre côté, il serait de niveau avec les autres...
Mais il n'y a aucune incohérence voyons! Hans est juste un méchant avec un plan machiavélique!
"–Et si à la fin, je redevenais gentil?" |
De son côté, Elsa s'est barrée de sa prison. Elle a explosé ses gants de métal grâce au froid, et détruit le mur de sa prison avec... euh... un pic à glace? Bon, on va dire que la roche aussi a cassé sous l'effet du froid hein. Une tempête de neige se déchaine donc autour du palais tandis qu'elle s'enfuit
Au château, Anna est donc en train de crever, lorsque son pote Olaf le bonhomme de neige débarque. Oui, direct dans la pièce où elle se trouve, parmi toutes les salles du château. Ne me demandez pas comment il l'a su : je n'ai que l'hypothèse d'une puce GPS, sans doute fabriquée avec une pomme de pin, discrètement implantée dans un endroit discret sur Anna, comme une cavité libre par exemple... je parle de son crâne, puisque visiblement il y a de la place à l'intérieur. Qu'alliez-vous donc imaginer bande de petits canailloux? Bref, Olaf tente de relancer le feu dans la cheminée, au péril de son existence (c'est un bonhomme de neige, je le rappelle). Mais l'état de la jeune femme semble trop grave... ah si seulement on pouvait trouver son véritable amour... Oh? Mais que voit soudain Olaf par la fenêtre qu'une bourrasque vient d'ouvrir opportunément? Kristoff en train de chevauch... de galoper à vive allure à dos de renne pour rejoindre sa belle.
C'est le moment de la grande scène finale : au milieu du fjord glacé, envahit par un blizzard à couper à la tenaille, Anna tente de rejoindre Kristoff qui tente de rejoindre Anna, tandis que Hans se lance à la poursuite de Elsa qui fuit pour sauver ses miches. Hans parvient à rattraper Elsa. Cette dernière lui demande de prendre soin de sa sœur, visiblement décidée à laisser Hans en finir avec elle. Elle a renoncé à sauver ses miches car... euh... pouf pouf. Hans, vicelard, lui annonce que c'est trop tard car Anna est déjà morte, par sa faute à elle qui lui a congelé le cœur.
Mais quel besoin avait-il de lui dire ça??? Elle était déjà à sa merci : elle venait de lui dire à mot couvert qu'elle était prête à en finir! Bon, on dira que c'est pour son plaisir pervers de psychopathe, et pour bien insister sur le fait qu'il est méchant. Bref, sous le choc de l'annonce, le blizzard se fige. Oui, c'était un blizzard sentimental. Du coup, Anna aperçoit Kristoff qui court vers elle, mais aussi, de l'autre côté, Hans qui s’apprête à occire sa frangine d'un bon coup d'épée bâtarde (oui, l'épée, pas Hans. Quoique...). Changeant de direction, elle se précipite devant le prince en mode Matrix (alors que jusqu'ici elle avançait à la vitesse d'un Stephen Hawking dont on aurait remplacé les roues par des parpaings) pour protéger Elsa et... se change en glace pile à cet instant. L'épée du vil malandrin se brise alors sur sa main gelée comme un morceau de verre, ce qui déclenche une onde de choc envoyant Hans valdinguer dans le décor. Onde de choc probablement due... euh... au pet d'une licorne qui passait par là?
Quelles coquines ces licornes! |
–Bon, ta gueule, c'est magique!
Ok, due au bon vieux TGCM (Ta Gueule C'est Magique) donc. On notera qu'il existe aussi sous forme de sa déclinaison TGCS (Ta Gueule C'est Scientifique) pour les histoires où la magie n'intervient pas, comme par exemple les films de science-fiction (au hasard : les "Terminator" faisant appel à d'improbables voyages dans le temps aux conséquences variables selon les scènes...)
Revenons à nos moutons. Anna s'est sacrifié par amour pour sa sœur, et est une statue de glace. Tout le monde est super triste, y compris les membres de la cour qui se trouvent sur une terrasse du palais à minimum 500 m de là, et ont donc tout vu-tout entendu, merci pour eux (Hans devait trimballer une sono avec lui : ça explique l'onde de choc, c'est un haut parleur qui a explosé). Oh mais... ça alors! Anna est en train de reprendre des couleurs! Son sacrifice d'amour pour sa sœur a dégelé son cœur. Elsa étreint Anna et comprend soudain que l'amour est la clé.
Ah merde! Le cliché-O-mètre vient d'exploser! Je savais que j'aurais dû prendre le modèle "Luc Besson" : sa jauge monte plus haut. Bon, honnêtement, à ce stade, si la mièvrerie vous donne des boutons, faute de pouvoir trouver une licorne à étrangler, vous pouvez commencer à noyer des chatons.
Je résume : il a fallu une heure trente de film pour qu'Elsa se rendre compte que si la colère et la peur lui font perdre le contrôle de ses pouvoir, la paix et l'amour lui permettent de les maîtriser. C'est vrai que c'était pas évident, pfioulala! Grâce à l'amour donc, Elsa dégèle donc le fjord sur lequel ils se trouvent...
Mais ils tombent à l'eau alors, non? |
Non, car un navire pris dans les glaces, dont Elsa n'avait aucun moyen de savoir qu'il se trouvait là, ou qu'il serait encore en état de flotter, émerge soudain. Je pense qu'en réalité, Elsa voulait se
Ah non pardon : quelques temps plus tard, Anna offre un nouveau traineau à Kristoff, qui l'embrasse en retour. C'est bon, l’héroïne a le baiser de son prince charmant à la fin: check! Le cahier des charges Disney est sauvé. Puis tout le monde se rend au château désormais ouvert, dans la cour duquel Elsa met en place une patinoire. C'est la fête. Tout est bien qui finit bien :
- Elsa maîtrise totalement ses pouvoirs (Minouche, planque-toi!)
- Anna a trouvé un amoureux
avec lequel elle va pouvoir mettre en pratique ses recherches sur youporn - Sven le renne va pouvoir tenter de s'enfiler la carotte d'Olaf
- De son côté, ce dernier profite enfin du gazon, qui n'est plus maudit, et des boutons de fleurs
- Le méchant Hans se retrouve en prison
et va pouvoir découvrir les joies de la douche collective et du ramassage de savonnette - Le duc Uladigue est banni du royaume et son partenariat commercial est révoqué
: Arendelle se passera désormais de sa marque de Sextoys, Elsa pouvant produire à volonté d'énormes stalagmites. - Kristoff obtient un nouveau traineau et le titre de livreur de glace officiel du palais (un emploi fictif donc, puisque la reine peut produire plus de glaçons à la minute que Kristoff n'en extraira jamais de toute sa vie : j'en déduis que a/Kristoff est de la famille de Patrick Balkany, b/ ce dernier a été nommé conseiller de la reine)
Conclusion, on est bien dans un Disney :
- Les princesses sont
des greluches écerveléesde ravissantes ingénues anorexiques (le jour où une princesse Disney aura une morphologie juste normale, sans parler même d'être un peu ronde, là, les clichés seront vraiment brisés) - Elles sont fortes et indépendantes, mais pas trop quand même hein ho (Anna a besoin de l'aide de Kristoff pour s'en sortir, et Elsa de celle de Hans pour ne pas devenir une tueuse... faudrait pas voir à ce qu'une Géraldine se démerde toute seule non plus!)
- Elles sont féministes, mais se maquillent, s'habillent et tortillent du derche comme des travelos du bois de Boulogne (oui, je sais, le féminisme n'implique pas nécessairement de s'habiller comme un sac à patate et de marcher comme une camionneuse mais bon... on est loin d'un féminisme à la femen, dans lequel Elsa finirait victorieuse
torse-poilen congelant la bibite de Hans, avant de faire castrer tous lesmâlestraitres du royaume) - Le prince charmant (qu'on parle de Kristoff ou de Hans d'ailleurs) à le charisme d'un endive et le QI d'une huitre (à ma connaissance, le seul à s'en tirer honorablement à ce jour est Aladdin... et quand on sait que les dessinateurs s'étaient inspirés de Tom Cruise pour sa trombine, on part de loin)
- Il y a des sidekicks rigolos qui font leur boulot honorablement : faire les cons pour faire marrer les enfants (ils sont même plutôt moins exaspérant que certains des précédentes productions de l'ami à grandes oreilles)
- Il y a des chansons (ah ça oui pour le coup, il y en a! Plein!)
- Il y a une morale niaise à 2 balles : l'amour triomphe toujours! (y compris de l'enfance passée dans un placard Iaveka™)
Il y a plein de produits dérivés bien sympas"Shake me, to make snow fall"
–Ouaih, bon ok, OK. Mais c'est un film pour les enfants hein...
Ça n'est pas pour ça qu'il faut les prendre pour des demeurés. Je vous invite à lire cette note de Timtimsia sur la question : ça n'est pas parce que ce sont des enfants qu'on doit leur pondre un scénario simpliste et incohérent avec des personnages stéréotypés! Bon, en même temps, vu qu'Hollywood le fait déjà régulièrement pour les adultes hein...
Quelque chose à ajouter? Non? Bon. |