jeudi 29 septembre 2016

Fais-le toi-même : mouler un cake

Salut les aminches, ça biche? Aujourd'hui, je vous propose d'apprendre à faire un truc qui va vous envoyer des paillettes arc-en-ciel dans les yeux...
Oui, ça envoie du rêve ça aussi!

... je veux parler d'apprendre à mouler un cake ensemble, parce que ça fait longtemps qu'on n'a pas joué aux p'tits chimistes, et qu'un bon cake bien moulé comme il faut, ça peut être rudement pratique surtout à la sortie d'un repas pantagruélique. Si si.
"–Mouler... un... cake... ? Seriously?"
Ah bin non mais franchement quoi : un bon gros cake, c'est cent fois mieux qu'un de ces trucs tout liquide dont on peut raisonnablement s'interroger sur la composition exacte...
"–Ah oui, tient, j'ai mangé quoi hier soir d'ailleurs?"
Pas d'affolement, pour mouler notre cake, point n'est besoin de matériel inhabituel, mais il faudra vous procurer néanmoins quelques substances que vous ne devez probablement pas avoir dans votre armoire de petit chimiste à l'heure actuelle (mais qui vous resserviront rassurez-vous).

Matériel :
►un récipient de taille adaptée (en porcelaine éventuellement)
►une cuillère
►une casserole

Substances plus ou moins licites, dont poudres blanches :
►jus de citron
►vinaigre (blanc de préférence... oui, je sais, c'est du racisme ordinaire, mais que voulez-vous...)
►eau (château Lapompe, aqua vulgaris, H2O. De la flotte tout ce qu'il y a de plus banal quoi!)
►Huile Essentielle de Citron
►Huile Essentielle de Tea Tree (Arbre à Thé)
►Sodium Coco Sulfate
►SCI

C'est bon? Alors parfait, vous voilà prêts à démouler le magnifique...

Cake

mardi 6 septembre 2016

2017 : gare aux élections pestilentielles

Je pense que ça vous aura difficilement échappé : les élections présidentielles de 2017 se préparent. Bon, à lire la presse à droite à gauche (c'est le cas de le dire) elle se prépare même depuis déjà environ 4 ans tant on a l'impression que certains et certaines ne vivent que dans l'attente d'une prochaine campagne électorale plus que pour faire quelque chose du mandat dans lequel ils glandent exercent sont censés déjà exercer. Un peu comme mes chats qui passent leur temps à dormir pour se reposer de leur sieste et en prévision d'un bon roupillon avant un gros dodo. Les chats, c'est un peu comme le politicien moyen : un gros flemmard prétentieux qui se donne des airs et n'en fiche pas une sauf pour s'empiffrer de petits fours lors des pince-fesse mondains ou chaparder ton escalope dans ton assiette.
Tout un programme...
Alors oui, bon, je sais que vous allez me dire qu'il ne faut sans doute pas les mettre tous dans le même sac comme les chatons et les pavés avant leur cours de natation, ceci étant, il faut quand même reconnaître que ces derniers temps, ils se surpassent tous en matière de démagogie et de proposition à deux balles communication et de finesse d'analyse. A leur décharge le mode de communication privilégié en ce moment, à savoir Touïteur®, limite forcément la profondeur de leur propos. Bin oui : en 140 caractères, pas évident de pondre un programme politique, surtout quand il faut en plus inclure les hashtag #toutpourmagueule, #monadversairecegrosconnard et #votezpourmapomme... En même temps, je soupçonne que compte tenu de la hauteur de vue de certains, 140 caractères, c'est déjà beaucoup trop. Comme le disait Coluche : "Mieux vaut fermer sa gueule et passer pour un con que l'ouvrir et ne laisser aucun doute à ce sujet."

En même temps, illustrer les "limites" de nos politiciens avec un message de Morano, c'est un peu comme illustrer un article sur les causes du diabète avec une bouteille de cola... c'est un peu facile.

En même temps ce côté "rapide" (au sens parfois de "précoce" vu les tweets de certains et certaines...) et "spontané" (au sens parfois de "ah oui, quand même...") de Touïteur correspond assez bien à notre époque : faut que ça aille vite et que ça buzz, quitte à ce que ça soit con comme une bite. Il suffit de regarder ce qui passe à la télé pour vous en convaincre.

L'autre caractéristique de cette élection, c'est qu'il y a pléthore de candidats...

–Ah oui, mais non, mais y en aura moins à l'élection elle-même hein : y a des primaires à droite et à gauche.

Des primaires...
Sans déconner? Moins de candidats grâce aux primaires?
Tout à fait entre nous, entre ceux qui :
  • ne rentrent pas dans l'appareil d'un parti classique
  • ont leur propres ambitions
  • ne pourront pas saquer le "candidat officiel du parti"
  • n'en ont rien à secouer des primaires
  • considèrent (à juste titre ou non) que ces primaires sont des pièges à con manipulées
  • se montent le bourrichon (avant de se dégonfler comme des baudruches problement)
  • liste non exhaustive
... je vous fiche mon billet qu'il y aura sensiblement autant de candidats en 2017 qu'il a pu y en avoir en 2012, si ça n'est même plus. Et pas que du candidat de première fraîcheur hein : du président sur le retour (attention c'est du réchauffé), de l'ancien président sur le retour (qui a un peu attaché à la casserole)...
C'est plus des casseroles à ce stade, c'est toute la batterie de cuisine...
... de l'ancien premier ministre (un peu faisandé, genre vieille carne façon semelle de godasse botte), du candidat extrémiste passé à la lessiveuse pour paraître plus blanc que blanc (mais dont les tâches brunes sont sans doute encore bien incrustées), du centriste mou en veux-tu en voilà (des anciens, des nouveaux, des jeunes, des jeunes, des vieux), du banquier de chez Rothschild (mais si il va y aller, ne soyez pas naïfs), du gauchiste révolutionnaire qu'on ressort occasionnellement de la naphtaline parce que ses vannes font rigoler deux minutes et que ça met de l'ambiance, de l'écolo recyclé qui veut juste se positionner pour un futur maroquin au gouvernement, et j'en passe. D'un autre côté, vous préféreriez un bipartisme à l'américaine?
Ça fait rêver...
Ça aussi...
Et le plus formidable, outre cette sélection de champions du monde, ce sont les thématiques de campagne que l'on va très probablement nous infliger. Je veux dire, soyons clairs : nous vivons dans un pays riche qui ne manque ni d'eau ni de nourriture, dans lequel la population est plutôt bien éduquée (oubliez Morano et Nabilla un instant je vous prie, et suivez un peu), et qui dispose d'une importante population active plutôt en bonne santé, ainsi que de ressources naturelles non négligeables. Les principaux problèmes auxquels nous faisons face sont :
►la répartition des richesses (dont on dispose hein, il s'agit juste de savoir où on met les sous)
►le taux de chômage (c'est lié)
►les choix de la politique éducative (c'est un peu lié aussi)
►les choix liés à la transition énergétique et à l'environnement (idem)
►la politique de santé (pareil)
►la politique étrangère
►le terrorisme (oui, difficile de passer à côté quand même, même si c'est pas mal lié à la répartition des richesses et à la politique étrangère fondamentalement)

Or, jusqu'à présent, de quoi a-t'on parlé (et de quoi va-t'on très vraisemblablement parler durant la campagne qui s'amorce)?
►de religion
►de religion musulmane
►de la burka (et de ses dérivés : burkini, burki-string, burki-plug anal, ...)
–Ça va? C'est bon? Tout le monde est content?
►de la place des femmes dans la société (et accessoirement de la bonne façon pour elles de se vêtir, mais on va éviter de leur demander leur avis, ou même surtout d'avoir trop de candidates à l'élection, c'est pas l'élection de miss France non plus naméo!)
Nous sommes pour la liberté de la femme! Mais pas trop quand même hein oh!
►de sécurité :
  • combien de flic doit-il y avoir au cul de chaque français pour assurer pleinement sa sécurité? 
  • doit-on sacrifier notre liberté à notre sécurité?
  • si t'as rien à cacher, de quoi tu as peur?
  • putain tu fais chier avec tes questions à la con de bobo-gauchise-droit de l'hommiste, continue à m'emmerder et je raccourcis ta laisse!
►de tous ces profiteurs qui vivent de l'argent public grâce aux allocs
►d'immigration (c'est vrai quoi, ils font chier tous ces réfugiés qui fuient les bombardements de leur pays au napalm patriote de l'axe du bien à venir s'échouer sur nos plages avec leurs gamins pour tenter de vivre en paix... ils pourraient pas rester chez eux à crever comme tout le monde non? Est-ce qu'on va leur piquer leurs allocs nous hein?)
C'est cadeau. Je sais, c'est complètement gratuit, mais c'est juste pour rappeler qu'avant d'être des statistiques, ce sont aussi et surtout des êtres humains.
►de l'évolution du droit du travail (–Moins de droits. –Oui mais plus de travail hein? –Oh, ça, on verra...)
►de radicalisation (disons quoi? un millier d'individus sur 66 millions de français? on sent bien la menace qui va détruire nos valeurs tu vois... enfin surtout si on décide de rogner nos libertés pour cette poignée de cinglés)
►des impôts (qui sont trop élevés c'est bien connu, mais par contre ça serait quand même bien d'augmenter les moyens de la police, des renseignements, de l'éducation nationale, de l'armée, le salaire des députés et des ministres, et...)
►tout autre sujet futile et non essentiel à venir mais qui monopolisera l'attention des médias (et donc de la population) plutôt que de parler de ce qui importe vraiment.

Le gros problème (et ça ne date pas d'hier), c'est que la plupart des politiciens n'ont pas une vision qui va au delà des prochaines échéances électorales. Du coup ils proposent des solutions "miracles" (qui ne marchent pas) sur du court terme là où il faudrait des solutions à long terme... que la population n'accepterait sans doute pas puisqu'elle n'en verrait pas l'aboutissement... à court terme.

Ces derniers temps, on voit fleurir un peu partout cet extrait d'émission avec Etienne Chouard (un professeur d'économie) :

L'analyse est intéressante, et je serais tenté d'y adhérer, si elle ne véhiculait pas l'idée sous-jacente que derrière tout cela, il y a un dessein intelligent (manipulation, complot, appelez ça comme vous voudrez...). Or cette idée même se heurte à un principe plus fondamental : le principe de la biscotte de Papa Hérisson. Vous ne connaissez pas? C'est comme le principe du rasoir d’Occam en science qui dit que de deux explications, la plus simple est généralement la bonne. Et bien le principe de la biscotte dit que dans le domaine social/économique/politique, l'explication la plus conne est généralement la meilleure. Et en politique, l'explication la plus conne est en effet généralement liée à la BISCOTTE :

  • Bêtise
  • Incompétence
  • Sexe
  • Clientélisme
  • Opportunisme
  • Tune
  • Tune (oui, deux fois, parce que ça revient beaucoup quand même...)
  • Ego
En gros, ils ne sont pas mauvais parce qu'il y a un quelconque complot pour nous mettre dans le jus : ils sont mauvais juste parce qu'ils sont mauvais.

–Ils ne sont quand même pas tous à mettre dans le même panier?

Sans doute pas non... mais ceux qui vaudraient la peine sont rarement élus, où s'ils le sont, ils n'ont pas les moyens d'agir avec sagacité parce qu'ils sont entourés d'imbéciles opportunistes. Qui plus est, les plus motivés pour obtenir le pouvoir sont en général ceux à qui il faudrait le moins possible le confier. Et inversement. C'est là tout le paradoxe de la démocratie, qui souffre en outre d'un autre biais irrémédiable...

Pour schématiser : vous qui me lisez et trouvez que j'ai raison, vous vous demandez comment il se fait que malgré tout on élise toujours des médiocres incompétents. C'est normal : vous représentez le dessus du panier. Vous avez un esprit critique aiguisé, et un minimum de culture. C'est bon, vous pouvez voter pour moi, je vous ai bien brossé dans le sens du poil. Le problème, c'est que la démocratie, édictée par des gens cultivés et intelligents comme vous justement, part du principe que le plus grand nombre fera des choix cohérents et intelligents, la moyenne statistique gommant les choix discutables des plus crétins d'entre nous, y compris le fait de voter pour des imbéciles opportunistes. Wikipédia fonctionne sur le même principe. Et se heurte à la même limite : la bêtise collective.

Oui, collectivement nous sommes infiniment plus cons que pris individuellement. Cela est lié à deux phénomènes :

  1. notre mode de société a tendance à encourager la médiocrité et la bêtise (ça c'est le postulat du film de science fiction satyrique Idiocracy, que je vous recommande chaudement, qui, à mon sens, ressemble de plus en plus à un documentaire)
  2. le mimétisme social a tendance à pousser les individus à suivre des comportements grégaires, même (et surtout) si ces comportements sont idiots. Pour vous en convaincre, il suffit de jeter un œil aux expériences du type expérience de Milgram. Faites une recherche rapide sur Gogole®, vous verrez, ce ne sont pas les occurrences qui manquent, comme par exemple celle-ci...
Ramené à Wikipedia, cela signifie que des articles avec un contenu erroné ou idiot peuvent passer, pour peu que le plus grand nombre le valide. En soi ça n'a rien de catastrophique pour une encyclopédie : après, les connaissances qu'elle contient peuvent être appelées à évoluer. C'est déjà plus embêtant lorsqu'il s'agit de diriger un pays : si n'importe quel imbécile peut décider du sort de ses concitoyens (voire même des individus au delà de ses frontières) sur un concours de circonstances, on est mal brêlés...
Ouh punaise!

–Bon et tu proposes quoi? Tu veux être candidat?

Moi candidat? A la présidence?
Ça va pas non? Qu'est-ce que j'irais faire dans ce cirque médiatique qu'est la campagne électorale? Non, quitte à prendre le pouvoir, autant devenir...
Empereur! (bon en fait je pensais plutôt à l'Empereur Dieu de Dune, mais bon hein...)
Au moins, tu n'as pas à te casser la paillasse à faire de la démagogie pour une éventuelle réélection.