samedi 28 décembre 2013

L'esprit de Noël vous embête? Qui c'est qu'on appelle?

Toujours faire appel à des professionnels!
Aaaaaah Noël! Cette période magique qui fait la joie des petits, des grands, des pédophiles en liberté conditionnelle qui vont pouvoir ressortir leur vieux costume de Père Noël de la naphtaline, et surtout des commerçants avisés (cf : ici, , et ). Cette fête universelle est célébrée partout dans le monde. Enfin, surtout dans les pays de tradition chrétienne hein, vu que c'est quand même une fête religieuse à la base... ce qui fait qu'une bonne moitié de la planète ne fête tout bonnement pas Noël, même si le caractère religieux de la chose est souvent oublié de sorte que même les athées ou les agnostiques (comme moi) fêtent Noël. Ça relativise quand même un peu le caractère universel de la chose.

Noël, en théorie, c'est surtout la célébration de la naissance d'un enfant, qui selon les chrétiens était le fils de dieu. Notons au passage que :

  1. Nulle part dans les évangiles il n'est indiqué que c'était le 25 décembre à minuit (ça, c'est un choix politique des autorités chrétiennes du début du moyen âge pour "absorber" les peuples convertis en intégrant des fêtes payennes comme Mithragan, les Saturnales, fête du solstice, Sol invictus, etc...)
  2. Si les cathos intégristes réprouvent le sexe hors mariage,l'adultère, la GPA (Gestation Pour Autrui) et la PMA (Procération Médicalement Assistée), ce petit canaillou de Dieu ne s'est pas privé d'engrosser une fille qu'il n'a pas épousé, au nez et à la barbe de son mari, dans le but avoué d'avoir un héritier et par des moyens non naturels. Bref, faites ce que je dis...

Noël, en pratique, c'est souvent l'occasion de se faire un bon gueuleton bien arrosé en famille, et de s'échanger des présents (pas toujours du meilleur goût) dans une vraie/fausse ambiance guimauve de paix, d'amour, de champagne, et de guirlandes à paillettes. Un peu comme dans un cabaret de drag-queen finalement, sauf que là, c'est le sapin qui a les boules.

Quand on vous dit "Noël", outre "cadeaux" (ne le niez pas chenapans, je sais que vous y avez songé) vous pensez immédiatement à "esprit de Noël". Mais l'esprit de Noël c'est quoi en fait? A priori, c'est une sorte de concept hypocrite baba-cool un peu gnangnan (que ne renieraient pas les bisounours), dans lequel, à cette période, il faut respecter, aimer et aider son prochain, laisser les querelles de côté, faire preuve de générosité et accorder son pardon à Justin Bieber à ceux qui vous ont fait souffrir. Logique en fait : on est censé fêter la naissance D'Jesuss (oui, je prononce à l'américaine si je veux) qui était venu nous enseigner la paix, l'amour et tout ça.
Paix & amour les aminches!
On notera donc fructueusement qu'en dehors de cette période, vous êtes parfaitement en droit de cracher à la gueule d'autrui et de transpirer la haine par tous les pores de la peau. En même temps, ça reste assez cohérent avec la morale chrétienne telle que nous l'enseigne l'Histoire, puisque si Dieu est censé avoir dit "Tu ne tueras point", vous pouvez ouvrir une page au hasard dans n'importe quel atlas historique pour trouver la trace de massacres perpétrés en son nom. Afin d'apprendre aux gens à s'aimer les uns les autres je suppose : on néglige souvent le poids pédagogique d'une épée bâtarde dans la margoulette. Heureusement, depuis on a fait des progrès en matière de pédagogie.
"Bordel! Vous allez vous aimer les uns les autres oui ou merde?"
On peut remarquer au passage que l'une des nations les plus puissantes de la planète se revendique de foi chrétienne (leur président prête d'ailleurs serment sur la Bible), mais que ça ne l'empêche pas de zigouiller et torturer des gens au nom du combat contre "l'axe du mal" (des gens qui ne fêtent pas Noël en général, ou qui ont blasphémé le nom de Chuck Norris). Bref, en tout cas, en période de Noël, il faut être pacifique et généreux, d'où l'échange de cadeaux.
Plaisir d'offrir, joie de recevoir... l'esprit de Noël est universel on vous dit!

Au nom de cet "esprit de Noël", il faut donc aussi se montrer gentil et accommodant, même si on est la pire des peaux de vache tout le restant de l'année. C'est un peu comme la journée de la femme ce truc : une fois dans l'année on va dire à bobonne qu'elle peut se reposer. Enfin, une fois qu'elle aura fini de faire le ménage, la vaisselle, de torcher les gnomes et de repasser les chemises quand même... Et si ça ne suffit pas, la presse va aussi vous abreuver de faits divers bien cucul qu'on va intituler "miracles de Noël", souvent à base de rêves réalisés pour des enfants malades/mourant/handicapés par des célébrités narcissiques/en mal de reconnaissance/en perte de vitesse. C'est rose et sucré, et ça déborde tellement de bons sentiments qu'on dirait un épisode de "La petite maison dans la prairie". Pour les amoureux des animaux, les histoires qui commencent de façon sordide et finissent bien à base de chatons kikinous ont aussi la côte. Mais la encore, rappelez-vous : c'est juste pour Noël. Le restant de l'années, les chatons et les gosses malades/mourant/handicapés peuvent toujours se brosser. Bon, allez, si : on va les sortir pour le téléthon tient.

Franchement, le vrai miracle de Noël, ça serait qu'on arrête tous de se comporter comme des sales cons égoistes des humains ordinaires 360 jours par ans et qu'on applique plutôt "l'esprit de Noël" 360 jours par an. Mais bon, ça a autant de chances de se produire qu'un départ en retraite anticipé de Justin Bieber.
Ho! Ho!Ho! Joyeux Noël!
P.S. : Et merde!

vendredi 20 décembre 2013

♫♪ Je suis la galette, la galette... ♪♫

♫ ♪ ... je suis faite avec le blé, ramassé dans le grenier... ♪♫
Nan : t'es faite avec la farine trouvée dans la cuisine. Pis c'est tout.

Disons-le tout de go : le cuistot de la maison, c'est maman Koala. Inutile d'envoyer un commando femen assiéger mon pas de porte (quoique...), rien de machiste là-dedans : elle aime cuisiner, préparer des bons petits plats et des gâteaux. Et moi, j'aime les manger. Je cuisine aussi un peu (lorsqu'elle me laisse prendre pied dans la cuisine), mais avec moins de talent. Et sinon, de façon général, je suis un peu l'accessoiriste : je suis assez doué pour faire fondre le chocolat dans de bonnes conditions, je me débrouille pas mal pour faire les glaçages des gâteaux, etc... Mais ma spécialité, ça serait plutôt les pâtes. Pas les nouilles (quoique, il m'est arrivé d'en faire), mais les pâtes : brisée, sablée, feuilletée, à pizza, à pain, à pain pita. J'ai sans doute loupé une vocation de boulanger, mais la farine et moi sommes plutôt copains.

Du coup, aujourd'hui, je vais vous livrer une recette toute bête et toute facile pour faire des galettes de blé (le genre qu'on utilise pour les wraps). Ses usages sont multiples (wrap, burritos, en remplacement des nachips pour le guacamole, pour l'houmous, etc...), et je trouve que c'est vendu horriblement cher compte tenu de la difficulté à les fabriquer. En l'occurrence, celles-ci nous ont servi pour le guacamole de maman Koala.

Ingrédients :
►200g de farine (pour 4 à 6 galettes, selon la taille voulue).
►une cuillère à soupe de sel
►10cL (ou 100mL, si vous préférez) d'eau

Remarque : pour plus de galettes, il suffit de multiplier les proportions des trois premiers ingrédients.

 Accessoires :
►un saladier ou un grand bol en plastique
►une spatule en bois (optionnel)
►un rouleau à pâtisserie
►une poêle ou une crêpière
►une plaque de cuisson (gazinière ou autre)
►2 gnomes (optionnel)
►4 chats
►2 chaises (optionnel)
►un paquet de mouchoir en papier (optionnel)
►un coin (optionnel)

Remarque : pour plus de galettes, je vous déconseille de multiplier la proportion de gnomes, ça complique pas mal les choses.

Caractéristiques de la recette :
►Temps de préparation : 15 minutes (sans gnomes) / 30 minutes (avec gnomes)
►Difficulté : débutant (sans gnomes) / confirmé (avec gnomes)
►Degré de j'me-la-pète : 1 (c'est toujours sympa de dire "c'est moi qui l'ait fait!", mais c'est pas du Bernard Loiseau non plus quand même) En même temps, seules, les galettes ne servent pas à grand chose, c'est la garniture qui fait le boulot.

Allez, c'est parti :

Dans le saladier, verser la farine.
Aider un premier gnome qui veut "t'aider papa!" à grimpe sur une chaise. Le disputer car il met ses doigts dans la farine.
Y ajouter le sel.
Disputer la sœur du gnome qui veut monter sur la même chaise pour "t'aider aussi papa!".
Aller chercher une autre chaise, et aider le deuxième gnome à s'y installer.
Faire un petit puits dans la farine (en option, ça marche sans).
Disputer le deuxième gnome qui met ses doigts dans la farine.
Verser l'eau. Demander a un gnome de verser l'eau.
Touiller avec la spatule Demander au deuxième gnome de touiller avec la spatule, rapport à la vexation de ne pas avoir versé l'eau.(on peut y aller directement à la main, mais ça colle aux doigts au début, du coup, je préfère commencer à la spatule et finir à la main quand ça colle plus trop).
Pester car le gnome touille n'importe comment et éclabousse partout.
Le gnome est fier : il a bien pétri.
Penser à ajouter une éponge dans la liste des accessoires.
Finissez de pétrir à la main : la pâte ne doit plus coller (sinon, ajoutez un peu de farine). Faites-en une boule, et laissez la se reposer un peu (10 minutes suffisent).
En profiter pour dégager les gnomes en leur disant que c'est fini.
Enguirlander les chats qui ont léché la pâte.
Débiter la pâte en morceaux égaux : avec 200g de farine, je compte 4 galettes d'environ 20cm (idéales pour les burritos ou les wraps). Dans le cas présent, j'en ai fait 6 plus petites, puisqu'elle vont juste servir de cuillère à guacamole. Idéalement hors de la présence des gnomes, afin d'éviter une garniture aux doigts.
Faire des petites boules.
"Chérie? ça va couper!"
Fariner légèrement le plan de travail pour que ça ne colle pas, et étaler les petites boules au rouleau à pâtisserie.
–Mais!? On m'a roulé dans la farine?–Et oui... C'est ça d'être bonne pâte...
La pâte étant légèrement élastique, ça peut être un peu sportif. Vous devez obtenir une galette assez fine (pas plus d'un millimètre, ça va légèrement gonfler à la cuisson).
Passer ces galettes à la poêle sans ajouter de gras (ni huile, ni beurre). La cuisson est rapide : 2, 3 minutes. La galette doit avoir un aspect légèrement tacheté, mais rester souple.
"AAAaaaargh! Je brûle! Ma peau se cloque... Aaaaargh!"
Et voila le travail.
Pour info, comptez environ 3€ les 8 galettes chez Old El Paso. 20 balles pour un peu de farine et de flotte! Franchement...
Ces galettes se congèlent relativement bien (penser à les sortir une heure ou deux avant utilisation), mais peuvent devenir un peu cassantes dans ce cas. Il convient donc de se méfier pour une utilisation en wrap/burrito qui va nécessiter de plier.


mercredi 11 décembre 2013

Et mon c##, c'est de la matière grise?

Vous l'aurez compris, aujourd'hui on va parler d'histoires de fesses.
Si vous penchez la tête à droite, vous verrez distinctement un mec à lunettes avec un bouc en train de vous matter.

Souvenez-vous, nous avions déjà évoqué une étude formidable portant sur la taille des testiboules et le lien avec les qualités paternelles. Et bien, une autre étude récente menée sur un échantillon de 16.000 femmes (britanniques puisque l'étude a été faite par des anglais) aurait montré que les femmes avec un popotin d'une taille supérieur à la moyenne, étaient plus intelligentes.

Personnellement ça me laisse sur le cul. Pas tant le résultat de l'étude, que l'idée de base qui a conduit à la mener je veux dire. Comment un (ou une d'ailleurs) scientifique a bien pu se lever un matin en se disant : "Tient!? Et si j'étudiais la corrélation entre la taille des fesses et le QI?" ?  Rien que se poser la question me semble déjà tordu à la base...
"Tient!? Et si j'étudiais la corrélation entre coupe de cheveux et longueur du sexe?"
L'étude montrerait donc que les femmes ayant des fesses rebondies seraient plus intelligentes, et mieux protégées contre certaines maladies (comme le diabète). Bon. On supposait déjà que le cerveau des hommes se trouvait au niveau de leur entrejambe (en tous cas, c'est ce qui se dit), mais nous apprenons donc que le céans de ces dames serait une zone de concentration de la matière grise. En revanche l'étude ne dit pas si l'épanouissement intellectuel est favorisé par le port d'un string ou d'une culotte classique. Personnellement, je pense que le string favorise une bonne aération des neurones, mais il ne faudrait pas sous-estimer les vertus d'un bon tanga. Et les pets? Ce sont des idées en l'air?

Bon, sérieusement, je vois trois hypothèses pour justifier cette étude...

Hypothèse n° 1 :
L'étude est valide et sérieuse, et une corrélation existe bien. Mais corrélation n'est pas lien de cause à effet. Et donc, soit les articles parus sur cette étude sont complètement cons et se focalisent sur ce détail au détriments des conclusions réelles de l'étude,  soit les scientifiques qui l'ont menée sont tombé dans le vieux piège de l'effet cigogne : la matière grise du cerveau est riche en lipides et autre graisses (omega3, certains types de cholestérol, etc...), par conséquent une alimentation raisonnablement abondante en ces éléments favorisera le développement du cerveau, ainsi que celui du postérieur.

Hypothèse n° 2 :
– Chéri! tu t'es bien fichu de moi avec ton étude sur la taille des testicules et les qualités de père... tout ça parce que môssieur à de petites c...
– Oui, bon bah ça va hein! Si on peut plus se faire mousser un peu...
– Quel égoïsme! Maintenant toutes mes copines se fichent de moi en disant que tu es vraiment un bon père! J'ai l'air de quoi maintenant?
– Ok, ok... je vais faire une autre étude pour mettre en valeur ta principale qualité : ton gros c##...

Bon, dans cette hypothèse, les scientifiques ont de petits testiboules et leurs femmes de gros popotins.

Hypothèse n° 3 :
– Chéri?
Oui mamour?
– Tu trouves pas que j'ai grossi des fesses?
"Oh. Merde. THE question piège!"
Alors oui, pour bien comprendre cette deuxième hypothèse il faut se rappeler que ceci est une question piège (très bien référencée sur Gogole™ au cas ou vous en douteriez) : quelle que soit votre réponse, il y a 99% de chances que cela se termine en dispute (le 1% c'est dans l'hypothèse ou vous parvenez à détourner son attention. Avec Georges Clooney ou une paire de Louboutins).
Les questions pièges, dans le couple, sont des questions fondamentalement destinées à provoquer intentionnellement une dispute, et/ou à faire que l'autre se sente en devoir de s'excuser/se faire pardonner une réponse maladroite. C'est extrêmement pervers, puisque par définition de ce type de question, toutes les réponses seront considérées comme maladroites, a de rares exceptions.

Remarque : avant de hurler au machisme-paternaliste-patriarcal-et-caetera et d'envoyer un commando femen défoncer ma porte, notez que si cette question précise ("Tu trouves pas que j'ai grossi?") est typiquement féminine, il existe aussi des questions pièges masculines (en général moins subtiles, mais bon, ça doit être lié à la taille du popotin...). Donc, pas d'offense mesdames/mesdemoiselles.

Examinons les réponses classiques :
A ► Mais non voyons ma chérie, tu es superbe!  
◄Mauvaise réponse : elle sentira que vous lui mentez et va insister. Dans le pire des cas elle ne croira plus à vos autres bobards (à propos de votre fidélité, de la qualité de sa cuisine, etc...)...
B ►Euh...  
◄Mauvaise réponse : elle traduira votre hésitation par "Ah oui, la vache! C'est plus un cul c'est un char Leclerc! J'appelle le 2ième régiment du Génie pour qu'ils t'aident à le sortir de la chambre!"
C ►Un peu oui, mais j'aime bien! ☺  
◄Mauvaise réponse : elle se contrefout que vous aimiez ça, et  de toutes façons son cerveau a juste bloqué sur "Un peu oui", le reste de votre phrase s'est perdu dans les limbes. Et puis ce qu'elle veut c'est rentrer dans son jean taille 36 qu'elle portait il y a 15 ans, pas votre compassion.
D ►Ouaih, un peu... ça serait sans doute pas mal de faire du sport...  
◄Mauvaise réponse : au mieux elle acquiesce et vous oblige à l'accompagner faire du jogging le dimanche à 8h du mat', au pire vous dormez sur le canapé pendant quelques semaines.
E ►Pardon? Tu disais?  
◄Mauvaise réponse : elle vous accusera de ne plus la regarder, de ne plus l'écouter, que c'est plus comme avant et patin-couffin.
F ►Quoi? Mais non voyons... OH! REGARDE! ROBERT PATTINSON EN TRAIN DE COURIR A POIL DANS LA RUE!  
◄Bonne réponse, mais c'est reculer pour mieux sauter... et ça ne marchera qu'une fois.
"Euh... je vais faire appel à un ami scientifique hein..."
Comme on le voit, la possibilité de se sortir de cette question piège est mince. Je pense donc que notre scientifique a en réalité découvert la parfaite réponse piège à cette question piège :
– Hum... avant de te répondre, tient, lis cette étude ma chérie!
– Euh... si je comprend bien, soit j'ai un gros cul mais je suis intelligente, soit j'ai pas un gros cul mais je suis conne comme un bulot?
Tout à fait mon amour!
– Hum... bon... oublie ma question. Tu veux pas faire l'amour, là tout de suite, comme une bête? Prend moi toute! Rhaaaa lovely!
– Science WIN! \o/
Nous ne voyons pas d'autre explication.
Voila.
Sinon, si vous êtes amateur d'études à la con, je vous recommande ce site : http://etudesalacon.tumblr.com
Je ne sais pas si l'avenir de l'humanité passe par la science, mais celui du couple, c'est possible...

P.S. : comme je suis un peu joueur, je vais vous demander si vous avez des exemples de "Question piège" (homme ou femme) et de la façon de s'en dépatouiller avec succès. Et comme je suis très joueur (ou que je prend mes rêves pour des réalités) et que j'aimerais bien lire leur avis sur la question, je vais même tagguer :
Emma June
Anne-Estelle
Shyze
Liliaimelenougat
Juliette Merris
pour qu'elles (ah... tient, je remarque que je n'ai taggué que des filles... rhôooo) nous donnent leur vision des choses sur les questions piège dans le couple. Pis si elle veulent faire passer après hein... c'est comme la patate chaude. Pourquoi je sens que je vais mettre le brol dans plein de couples avec mes conneries moi?

mardi 3 décembre 2013

T'es cap' ou t'es pas cap' ?

Il y a quelques jours, j'ai reçu un mail de Anne-Estelle du blog Etre-parent qui me disait ceci :
Chers parents blogueurs,

Aujourd'hui, j'ai écrit un article sur mon blog www.etre-parent.com au sujet des plus grands défis que les parents ont à relever.
Et j'ai à cœur de vous proposer de participer à la petite étude que je suis en train de réaliser.
Comment ?

1) en lisant l'article
2) et en écrivant un article qui réponde à cette question : "Quel est votre plus grand défi en tant que parent ?"

Le but ? Simplement réunir les plus grands défis de tous les parents. Parce que chaque parent est différent, chaque parent fait face à un quotidien différent, et chaque parent relève des défis personnels selon l'âge et la personnalité de leurs enfants. Et toute seule, je ne pourrai pas réunir autant d'informations. C'est pourquoi je fais appel à vous :-)

[...]

Si vous pouviez également demander à vos lecteurs de laisser en commentaire sous vos articles leur défi à eux ? Je prendrai le temps de lire tous les commentaires (et oui, même ceux qui seront sur vos blogs) afin d'intégrer ces réponses à mon analyse finale. La synthèse sera publiée vendredi prochain (le 06 décembre)

[...]

Anne-Estelle
Bon. En voilà une question qu'elle est loin d'être simple. Parce que des défis, lorsqu'on devient parent, ça n'est pas ce qui manque. Pire : le nombre de gnome n'est pas un simple multiplicateur du nombre de défis, il en est un degré de puissance selon la formule bien connue pour 2 gnomes :

E = m.c²
Avec :
  • E = le nombre de défis auxquels vous allez être confronté (E pour épreuves. Ou pour "Et galère!")
  • m = vos principes (m pour "Moi, si j'étais vous...")
  • c = la réalité Concrête contre laquelle il vous faudra lutter, incluant la pression sociale et les impondérables de toute nature (c pour "Concrètement, là, ça va pas...")
  • ² = le nombre de gnomes (deux dans l'exemple présent)
"T'as voulu des gnomes, maintenant, tu te démerdes!"
Alors bien sur, il y a défis et défis. Et puis nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne : la formule se décline différemment selon chacun, le facteur c étant parfois impitoyable.
Par exemple, aider votre enfant à faire ses premiers pas, à apprendre le langage, est une simple étape pour la plupart d'entre nous. Mais si le facteur c vous joue des tours et que votre gnome soufre d'un handicap, ça peut rapidement devenir un défi, parfois difficile à surmonter.
Autre exemple : obtenir la propreté. La encore, pour beaucoup d'entre vous, c'est une simple étape rapidement résolue. Mais certains gnomes sont parfois réfractaires (facteur c), à moins que vous même ne soyez trop obsessionnels à ce sujet (facteur m), et là, ça se complique...

Reconnaissons-le, certains se créent aussi des problèmes de toute pièce en ayant beaucoup de beaux principes (facteur m). Or, il existe une étrange corrélation entre m et c, faisant que lorsque vos principes se multiplient (action), la réalité tend à s'y opposer (réaction) avec une force proportionnelle. En gros, quand m augmente, c augmente aussi, et du coup E crève le plafond.
Ainsi, imaginons que vos principes vous conduisent à vouloir que votre gnome devienne, je ne sais pas, disons star de cinéma oscarisée. Si vous visez ça :
Wouah! Glamour, tout ça!
Vous avez plus de chance d'arriver à ça :
Wouah! Gla... euh... elle joue comme une patate là, non?
 Autre exemple, vous verriez bien votre enfant devenir un grand écrivain, vendeur de best seller, adulé par le monde entier. Vous visez ça :
La vache, vous visez fort quand même!
Mais vous risquez plutôt d'arriver à ça :
Oui, tout de suite ça rigole moins...

Bref, tout cela ne nous avance guère sur la demande de Anne-Estelle. Bon, il y a bien le défi de la propreté par rapport à Plouf, mais c'est en train de se résoudre. Et Xéna est bien partie de son côté. L'alimentation? Pas trop de problème de ce côté. Encourager leur curiosité? Pour l'instant, ça gère. Les garder en bonne santé? Bon bin on fait de notre mieux... c'est pas trop mal pour le moment. Pfff... pas évident. J'ai donc mis maman Koala à contribution.
– Dis, Anne-Estelle de "etre-parent.com" me demande quel est notre défi en tant que parents... t'as une suggestion?
– Ne pas coller les gnomes au congélateur?
– Ils sont trop grands maintenant, ils ne tiendraient plus dedans.
– En faire des gnomes équilibrés?
– Mouaih. C'est un peu le but de tous les parents... je vois ça plus comme un objectif que comme un défi.
– En faire des gnomes heureux ?
– Oui, certes... mais Anne-Estelle l'évoque déjà dans son article.
– Pfff, t'en as de bonnes toi... t'as pas une question plus simple?
– Si : y avait quoi avant le Big Bang?
– ...
– Et qu'est-ce que tu dirais de "apprendre à accepter qu'ils puissent se détacher de nous" ?
– Grrrrrr! Le premier qui tente de me séparer de mes bébés koalas, je l'enterre au jardin!
– Ok, défi validé donc. C'est bon Anne-Estelle, j'ai trouvé...

On notera au passage qu'une autre explication au surnom de maman Koala vient d'être donnée ici même.
Elle n'a pas l'air comme ça, mais ne vous avisez pas de toucher à un cheveu des ses bébés!
Blague à part, je ne pense pas que nous soyons les seuls parents à ressentir cela. Ces petites choses sont issues de nous, elles en font partie d'une certaine façon. Ils grandissent vite, trop vite, et gagnent chaque jour en autonomie. Bien sur, nous sommes ravis de les voir grandir et s'épanouir, mais je pense que nous avons toutes et tous un pincement au cœur en constatant qu'ils peuvent se passer de nous pour de nouvelles choses chaque jour. Qu'ils apprennent à écouter d'autres voix que la notre. Pour maman Koala et moi, la prochaine (difficile) étape sera l'entrée à l'école pour Plouf et Xéna. C'est une étape que nous appréhendons car nous savons qu'elle les amènera à vivre des expériences que nous ne partagerons pas entièrement avec eux. Ils se feront des amis, apprendrons des choses chouettes, et d'autres moins chouettes. Apprendre des choses indispensables, et d'autre que nous préférerions qu'ils n'apprennent jamais. Et inexorablement, cela marquera une rupture définitive. Comme si le cordon ombilical était coupé une deuxième fois. Savoir gérer  cette "séparation", je pense qu'à l'heure actuelle c'est notre plus grand défi.

Et toi? Oui toi ami lecteur silencieux, celui/celle qui vient et ne commente jamais d'habitude (ne le nie pas, j'ai accès aux statistiques de visites, sacripant!)... si tu as des enfants, c'est quoi ton "grand défi" ?

vendredi 29 novembre 2013

Ça va être noël tous les jours! (épisode III)

Ça c'est de la belle conclusion pour une trilogie!
Noël approchant, il va être temps de conclure sur ce thème. Voici donc mes dernières conclusions sur les mirifiques catalogues que j'ai pu consulter.
Tout d'abord, j'ai pu constater que trois stratégies différentes concernant les jouets pour les plus petits s'affrontent :
  • le jouet en photo avec un gnome rigolard, limite extatique au point qu'on le croirait shooté à l'héroine... (stratégie Auchan, vous pouvez vérifier)
  • le jouet en photo avec un gnome qui fait la gueule, quasi neurasthénique style "Ma couche est pleine, et au lieu de me nettoyer les fesses, vous me collez devant votre sale jouet? Et vous espérez que je vais sourire? Non mais allô quoi!"(stratégie Super U... c'est euh... conceptuel)
  • on va pas s'emmerder à photographier un gnome avec le jouet, ces sales morveux risquent de tirer la tronche. La photo du jouet suffira. (Stratégie Toys Я us, on sent les spécialistes et les connaisseurs de la psychologie enfantine)
auchan
"T'en veux brother? C'est de l’afghane!"
superU
"Je vous préviens, c'est un vrai charnier la-dedans!"

Bon, sinon soyons honnêtes, rien que du très classique dans l'ensemble des catalogues examinés : de la peluche, du doudou, du tapis d'éveil qui fait "froutch froutch" et "pouet pouet", du jeu d'éveil aux couleurs criardes qui piquent les yeux.
Ah oui, et du jouet à piles qui fait de la musique et/ou des sons moches, parfois inaudibles, souvent crachotant, et généralement BEAUCOUP TROP FORT!!! (j'aurais l'occasion d'en reparler dans une future bafouille).

Parlons-en des jouets à piles. Inutile de vous leurrer, quel que soit le catalogue choisi, on peut considérer que 75% des jeux/jouets proposés fonctionnent avec des piles (généralement non fournies, faut pas déconner). Même des trucs super basiques, mais j'aurai l'occasion d'y revenir. En fait ça n'a rien d'innocent, c'est même complètement voulu et recherché de la part des distributeurs, car il s'agit d'un moyen simple de faire du bénéfice et des marges. Et ça n'est d'ailleurs pas valable que pour les jouets. Je vais prendre un exemple que je connais pour avoir travaillé dans ce domaine : vous voulez refaire votre sol en posant du carrelage. Vous-même car c'est moins cher. Soit. Vous vous rendez donc au Leroyrama™ le plus proche. Ça tombe bien, ils ont de chouettes carrelages pas trop cher. Vous achetez donc votre carrelage pas-trop-cher. Et les produits de mise en œuvre (colle, joint, et si vous n'êtes pas équipé, carrelette, spatules, etc...). Ah...tient, au final ça vous a coûté un bras!? Comment se fais-ce? C'est simple : Leroyrama™ marge très peu sur le carrelage, le produit d'appel, qui s'affiche donc à bas prix sur les catalogues et en rayon. Quand je dis "marge peu", c'est vraiment peu sur certains modèles, à peine quelques pourcents. Parfois ils sont limite à prix coûtant. Mais peu importe : il se rattrape sur les produits de de mise en œuvre (colle, joint, etc...) en margeant dessus comme un porc, de l'ordre de 25 à 50%. Voire plus sur certains produits spécifiques. Sauf que vous n'avez guère le choix : votre carrelage, il faudra bien le poser. Bien sur vous pouvez prendre les produits de mise en œuvre ailleurs, mais rares sont ceux qui se cassent la paillasse à faire la démarche, d'autant que les autres enseignes pratiquent exactement la même politique, et que les prix ne varient donc que très peu.

Pour les jouets, c'est pareil : la plupart des "best sellers" sont à des prix que nous qualifierons de "raisonnables" (mon caleçon n'est pas de cet avis, la compagnie de mes testiboules lui manque) car les distributeurs font peu de marge dessus. Ils se rattrapent bien évidemment sur la vente des piles, indispensables au bon fonctionnement de la plupart des jouets. CQFD. Notons que sur l'ensemble des catalogues considérés, un seul joue "la transparence" : le catalogue de Leclerc proposant une pleine page sur ceci :
leclerc
Oui oui, au milieu du catalogue de JOUETS. Pour moi, ça sonne comme un aveux quand même...

Et maintenant, évoquons un autre grand classique : le jeu/jouet sous licence (d'un dessin animé, film, etc...). Cette technique bien connue permet de cumuler trois atouts précieux :
  1. Bénéfice de la notoriété : sa publicité est déjà faite puisqu'elle s'appuie sur la licence associée.
  2. Susciter l'envie : si la licence a du succès, l'objet sous licence suscitera l'envie de le posséder par frime/pression sociale/manque de discernement/lobotomie (rayer la ou les mentions inutiles). 
  3. Fourguer n'importe quoi : si c'est sous licence, ça se vendra. Si si! Même les objets les plus incongrus peuvent se vendre s'ils sont véhiculés par une licence populaire. En bonus, cela permet de vendre l'objet à un prix qui serait sans cela considéré comme prohibitif.
Exemple d'objet absurde sous licence : et non ça n'est pas un stylo!
Mais prenons tout de suite un premier exemple de licence : Monster High™. Gamme de poupées de chez Mattel™, inspirée d'une série de livres, et qui a donné naissance à un dessin animé à succès (chez les jeunes filles à  priori), les "Monster High" sont théoriquement les enfants des monstres de la culture populaire (Dracula, Momie,créature de Frankenstein, etc...) dont on suit les lénifiantes palpitantes aventures au collège ("High" pour "Highschool"). Comme on le voit, une licence qui surfe allègrement (voire n'importe comment) sur la culture gothique au sens large (couleurs, thématiques, etc...). Précisons-le tout de suite, je n'ai rien contre l'imagerie gothique (n'est-ce pas Laure?). En fait, je trouve même certaines tenues vestimentaires de style gothique plutôt sympa (bon, y en a d'autres, c'est du grand n'importe quoi). Concernant les poupées elles-mêmes? Bof. Oui, c'est sur, elles ressemblent à des pouffes anorexiques. En version gothique. Honnêtement, c'est pas pire que les Barbies© hein... Le jour ou Mattel™ cessera tout court de nous fourguer des poupées à la silhouette gros seins-taille de guêpe, je pense qu'on aura déjà bien avancé.
Par contre, dans les jeux/jouets proposés sur cette licence, on trouve quand même du grand n'importe quoi!

carrouf
Dès 5 ans, ta fille peut donc se transformer en "suicide girl".

auchan
Et si ça suffit pas, la manucure digne d'un drag queen peut être ajoutée. Avec des piles bien sur.

leclerc
Et le maquillage "gothique" ? Y a qu'a demander.
Franchement, il ne manque que les tenues de péripatéticienne cagole greluche pour accompagner le tout...
Ok, mettons que je n'ai rien dit.
Poursuivons sur les licences. On voit parfois des choses étranges. Bon, les licences liées à des films ou séries animées, tout le monde connait. Les livres (ou BD) aussi, les exemples pullulent. Parfois, c'est juste un personnage emblématique (la "Kitty" de Sanrio est un bon exemple) ou une marque. Mais depuis peu, on assiste à un étrange phénomène, une forme de cannibalisme industriel consistant à fabriquer des jouets et des jeux sous licence... de jeux. Par exemple :

toysrus
Des jouets basés sur un jeu vidéo. C'est un peu le serpent qui se mord la queue finalement...
Mais on peut pousser le vice encore plus loin, en vendant des jeux, sous licence de jouets sous licence de film. Exemple :
Reste à faire un film sur le jeu vidéo Lego StarWars et la boucle sera bouclée.
Toujours sur le thème des licences, notons enfin que, parfois, les fabricants de jouets n'obtiennent pas (ou ne veulent pas payer) la licence sur laquelle ils lorgnent. Il existe alors un moyen simple de s'en tirer à bon compte, en produisant un visuel qui prête largement à confusion dans l'esprit du public, mais sans jamais citer la licence sur laquelle ils n'ont pas les droits.

toysrus
Toute ressemblance... gna gna gna... fortuite, patin couffin.

Ah bon? Le film vient de sortir? Non, c'est juste une coïncidence.

Bon, ok. Donc pour mieux nous essorer, il est possible de se baser (légalement ou non) sur une licence connue. Mais ne croyez pas qu'un prétexte, si fallacieux soit-il, est toujours nécessaire pour vous faire cracher des sous. Ainsi, on ne compte plus les jeux simplistes, qui ne nécessitent en théorie rien de particulier pour être joués, vendus à des prix parfois hallucinant.
Vous connaissiez déjà la bataille navale (pour rappel, deux feuilles de papier à carreaux et deux crayons suffisent pour y jouer. Budget : des clopinettes), elle a déjà été décliné en version boite de jeu, et surtout en version électronique. Avec des piles donc. Le tout vendu fort cher. Comme ça a fonctionné, les fabricants ont décidés de ne pas s’arrêter en si bon chemin, et vous proposent donc le "Ni Oui ni Non" :

auchan
En effet. C'est un "Ni oui ni non". Pourtant vu le prix, j'ai envie de dire "Non".
Mais aussi "1 2 3 Soleil" :
superU
"1 2 3 soleil". Avec des piles. Le PDG de Duracell vient d'avoir une érection je pense.
Vous avez peut être déjà joué à "qui suis-je". Muni de post-it ou de petits bouts de papier, vous avez griffonné un nom à la noix, fièrement arboré par l'un de vos invités, vous même équipé de la sorte, et cherchant à découvrir de quel nom idiot vous êtes affublé. Budget indigent. Rassurez-vous si vous avez trop d'argent, vous pouvez aussi acheter le jeu pour la modique somme de 23€50 chez Carrefour :
carrouf
A ce prix, je pense que les cartes sont plaqué-or.
Je passe rapidement sur les jeux de dessin. Il en existe plusieurs versions. Rappelons juste qu'en général la boite contient : 1 + n carnets et crayons à papier (n étant un nombre entier variant de 1 à 3), un sablier en plastique qui doit coûter environ 5 centimes à fabriquer en chine, et un nombre variable de cartes portant des noms à dessiner. Au prix de 29€90 (chez Carrefour toujours, mais on voit les mêmes ailleurs n'en doutez pas), ça fait cher du bloc note et du jeu de cartes je trouve. Si t'as pas de sous, tu récupères un crayon dans le tiroir de la commode, le timer de la cuisine, un vieux carnet abandonné et tu ouvres un dico au hasard dans les noms propres. Budget : insignifiant.
carrouf
On ne se rend pas bien compte du prix d'une paire de carnets à spirale.

Bien, sur on peut aussi recycler un vieux jeu archi-connu et peu onéreux, en l'agrémentant d'options aussi variées qu'inutiles pour justifier une augmentation de prix indécente :
auchan
Je sais pas vous, mais pour moi, le plateau de jeu n'est pas indispensable.
Rien ne vous empêche de vous rabattre sur la version classique, mais le fabricant prendra bien soin de :
  • soit ne plus la produire
  • soit l'agrémenter d'un belle boite métal-collector-anniversaire, du plus bel effet, mais totalement inutile, justifiant la encore un prix plus élevé
Évidemment,  les versions sous licence sont aussi à l'ordre du jour.

toysrus
J'attends avec impatience la version électronique à piles. L'an prochain surement.
Comme on le voit, nos comptes bancaires n'ont pas fini d'être malmenés. Mais bon, il reste toujours cette solution.

mardi 19 novembre 2013

Culture fast-food

Petit intermède avant l'épisode III sur Noël. Un intermède inspiré par l'actualité, ou plutôt la façon dont elle est traitée. Je précise que je ne m'intéresse à l'actualité que de façon assez distante. Je n'ai pas la télé, et je ne lis pas la presse papier. Mes sources d'informations sont donc :
  1. Internet (je visite régulièrement quelques sites d'information comme Rue 89, et 20 minutes)
  2. La radio (en voiture, j'écoute la radio)
Ça n'est pas la première fois que je le constate, mais je trouve qu'on en a encore eu un bel exemple avec la traque du tireur parisien de ces derniers jours : tous les media se mobilisent, enchainent les articles/reportages/unes/interview d'"expert" jusqu'au point de saturation pour nous livrer une information à chaud contenant précisément... du rien! Si si, regardez bien! Comptez les articles, brèves, et reportages télé toutes les 20 minutes pour nous dire quoi? Juste répéter les mêmes informations : un gars armé, vêtu de telle façon, qui a tiré a tel endroit, et dont on a perdu la trace. Ah si, et bien sur enchaîner toutes les hypothèses –invérifiables en l'état puisqu'on ne sait rien de plus– sur ses motivations, ses liens supposés avec le grand banditisme/le terrorisme/la crise/le front de libération des escargots de bourgogne... Tient, une hypothèse de mon cru : ce gars avait lu son horoscope dans Libé qui lui disait que sur le plan financier tout allait bien, juste avant de recevoir un mise en demeure de son banquier. Paf, il pète les câbles et va flinguer l'auteur de l'horoscope avant d'essayer de se farcir son banquier.
Et je passe sur les cris d'orfraie quant au fait que ce cinglé s'est attaqué à la presse (ça crie moins quand à son attaque de la banque d'ailleurs) : tant qu'à faire, on défend sa chapelle hein.
Non truqué : trois articles sur le sujet rien qu'en Une...

Je ne dis pas que le fait divers ne mérite pas d'être mentionné, mais ce matraquage –sachant qu'on ne sait quasiment rien à l'heure ou j'écris ces lignes– était-il vraiment indispensable? Dans mon souvenir, on avait eu droit à la même effervescence insignifiante lors de l'affaire Merah à Toulouse (avec un quasi-direct TV lors de la prise d'assaut foireuse du GIGN). Les (maigres) infos dont dispose la presse sont balancées précipitamment, souvent sans vérification, parfois au mépris de la présomption d'innocence, et délayées/rabâchées jusqu'à leur totale perte de saveur en l'absence de nouvelles infos à donner. Il parait que c'est ce qu'attend le public. Il parait.

Et bien ça, pour moi, c'est la culture fast-food. Je parle là de la presse, mais c'est valable à tous les niveaux de la société, de plus en plus : on en veut toujours plus, tout de suite, ça doit contenir du sel, et il faut que ça se digère vite. Reprenons notre exemple de la presse :
  • infos quasi simultanées avec les évènements
  • multiplication des flash/interview/analyse/infographies/photos/articles repassant en boucle les mêmes infos
  • un peu de dramatisation pour le sel ("le tueur peut être n'importe", "et si ça s'était passé sur votre lieu de travail", "la victime dans le coma", etc...)
  • une analyse simpliste et consensuelle du peu que l'on sait (histoire que le spectateur/lecteur/auditeur lambda pense avoir une information nouvelle et de qualité, et accessoirement, ça libère du temps de cerveau, il n'a pas besoin de réfléchir par lui-même).
Naturellement, ça n'est pas propre à la presse. Ce phénomène s'étend à tous les aspects de notre vie quotidienne : c'est un problème de société.
►Rencontres amoureuses fast-food ? Pas de problème, le speed dating est fait pour vous. Si vous êtes branchés internet/smartphone, les sites de rencontres ne manquent pas (Meetic, Adopteunmec, etc...).
L'histoire ne dit pas si Raphaël fait ça comme un lapin...
►Et après, rupture fast food? Pas de soucis : on largue pas SMS.
►Repas fast food? Sandwicheries, fast foof eux-mêmes, distributeurs divers et variés... Sans parler des kits de cuisine permettant de faire "soi-même" des repas "élaborés". Qui n'a jamais utilisé un kit de cuisine mexicaine (vendu fort cher du reste) par exemple? Et pourtant, faire des galettes de blé est d'une simplicité enfantine, et les sauces elles-même n'ont rien de compliqué à réaliser. Le reste n'est de toutes façons pas fourni... Bon, ok, il faut y passer un peu de temps. Je vous filerai ma recette à l'occasion.
►Politique fast food? Mais on ne trouve quasiment que cela! Combien de personnages politiques ont encore une réelle vision à long terme? Combien ne cherchent pas narcissiquement à montrer leur tronche à la télé au moindre fait divers? Combien pour faire une analyse posée, et non bêtement idéologique, des problèmes et des solutions possibles?
Pff... tout ça me semble bien indigeste...

►Célébrité fast food? Y a qu'à demander : Secret Story, la Nouvelle Star, etc... Ah bah oui, c'est du fast food hein! C'est donc formaté (filles écervelé à grosse poitrine/minet inculte à gros biscotos) et indigeste.
–Pour parler à mon neurone, tapez 1 suivi de #
–1 #
–Le numéro que vous avez demandé n'est pas attribué
►Job fast food ? Si vous n'êtes pas trop regardant sur la nature de l'emploi, l'intérim est fait pour vous.
►Travail fast food? Qui n'a jamais pesté contre des délais serrés qu'on lui impose, ou des clients qui exigent un réponse immédiate à leur demande?
►Enseignement fast food ? Cours à la carte proposés par de nombreuses sociétés (fort lucratives du reste) de soutien scolaire. Bachotage inepte, bourrage de crâne, réflexion allégée... Les résultats sont peut être là, mais est-ce efficace pour autant? Ne vous inquiétez pas, l'école de la république s'y met peu à peu : pour que le maximum d'élèves aient le bac, il est plus simple de revoir les exigences à la baisse que d'essayer d'améliorer les contenus et de prendre le temps nécessaire pour ça rentre.
►Formation professionnelle fast food? Si vous avez déjà suivi des formations de ce type (en interne dans votre entreprise, ou dans le cadre d'une recherche d'emploi), il y a de fortes chances que vous soyez tombé sur une formation dite "Power Point™". La plupart du temps, le formateur a le charisme d'un rutabaga et se contente de lire des slides indigestes qu'il fait défiler bien trop vite avant de proposer un pause café d'une demi-heure. En général, à la fin vous n'avez rien retenu d'utile de toute façon.
►Tourisme fast food? Vendez un rein et optez pour une croisière all inclusive. Avec un troupeau d'allemands en short, vous pourrez visiter plusieurs villes/pays au pas de course selon des parcours balisés avant de claquer votre fric dans les boutiques à touriste. N'espérez pas découvrir vraiment la culture locale, on est dans du fast food encore une fois. Et profitez bien de la piscine de l’hôtel/du bateau de croisière, c'est pas comme si vous aviez la mer à deux pas.
►Faire des enfants fast food? Aller, vite : PMA pour gagner du temps. Et après l'accouchement programmé, hop hop : à trois mois, chez la nounou/en crêche, à un an il faut qu'il marche et qu'il soit propre sinon c'est qu'il y a un problème, à trois ans pétantes zou à l'école et qu'il apprenne vite à compter/écrire, etc, etc... Et après on s'étonne qu'ils soient ado de plus en plus tôt, et que les filles se fassent engrosser à 12-13 ans avant de se suicider à 14...

J'arrête là, mais ça ne sont pas les exemples qui manquent. Vous-mêmes, demandez-vous un peu depuis combien de temps vous n'avez pas pris le temps...

Et si vous preniez le temps de ralentir le pas, de regarder le paysage autour de vous? C'est l'automne... avez-vous vu combien certains arbres se parent de couleurs magnifiques? Est-il si urgent que vous arriviez là où vous vous rendez?

Et si vous preniez le temps de manger, sans vous presser, en savourant chaque bouchée, chaque aliment? Prendre plaisir à vous nourrir ne vous fera pas tord...

Et si vous preniez le temps de sourire? Juste comme ça, parce que finalement, la vie n'est pas si mal. Faire une tête de dépressif ne vous apportera rien.

Et si vous preniez le temps de parler à ce SDF qui fait la manche tous les jours à ce coin de rue, et que tout le monde prend bien garde à ignorer? Vous n'avez peut être pas de pièce à lui donner, mais un sourire et un peu de chaleur humaine ça ne coûte pas grand chose.

Et si vous preniez le temps d'aider ce voisin un peu balourd, qui semble galérer avec ses sacs de courses/ses papiers administratifs? L'entraide n'a jamais tué personne...

Et si vous preniez le temps de regarder votre compagne/compagnon (de la/le regarder vraiment, pas juste de la/le voir) ? De détailler tranquillement son visage, sa silhouette... de constater –peut être– que de petites rides ou des cheveux gris commencent à se dessiner, mais ça ne change rien à l'amour qu'elle/il vous inspire, au contraire.

Et si vous preniez le temps de lui dire "Je t'aime!"? Pas le "Je t'aime" qu'on balance comme ça, par convenance ou habitude, comme on dirait bonjour ou bonsoir. Non, le "Je t'aime!" chargé de toute l'émotion porté par vos souvenirs communs et votre amour mutuel... un truc qui vient des tripes!

Et si vous preniez le temps de regarder en souriant vos enfants jouer, rire, se raconter des histoires? De les voir se salir bêtement sans les disputer? De juste jouer avec eux, sans vous dire que vous avez mieux à faire?

Et si vous preniez le temps de parler/écrire aux gens que vous appréciez? De leur parler vraiment et pas juste de la pluie et du beau temps.

Et si vous preniez le temps de faire quelque chose dont vous aviez envie? Sans vous prendre la tête sur ce que vous aviez à faire.

Et si vous preniez le temps de lâcher prise?

Et si vous preniez le temps de... vivre? Tout simplement...

Pourquoi tout devrait-il toujours aller plus vite? Notre monde et notre civilisations sont en train de crever de cette obsession de la vitesse : nous utilisons nos ressources à une fois et demi la vitesse nécessaire pour qu'elles se renouvellent! Et ce ratio augmente!
J'ai mis un citron, mais si vous préférez une orange, c'est pareil...


La culture fast food a envahi nos vies jusqu'à l'indigestion! On dit que l'on est ce qu'on mange (et je pense que l'on peut parler aussi bien de la nourriture physique que spirituelle ou intellectuelle)... vous voulez vraiment devenir... ça :
Et mon cul popotin, c'est du poulet?
Je me rend compte que cette bafouille, qui devait être brève, s'est transformé en une vraie tribune. Manquerait plus qu'on en fasse un pps avec des chatons, des paysages d'automne, et une musique d'ascenseur et ça serait le pompon...

Alors je vais conclure en vous disant : la prochaine fois que vous vous sentez pressé, que vous n'avez pas le temps (ou pas envie de le prendre) pour faire quelque chose, demandez-vous si votre vie sera réellement meilleure en ne prenant pas votre temps. Prenez le temps de regarder autour de vous, calmement, en silence, et de réfléchir. La procrastination peut être une maladie, mais parfois c'est un remède.

A vouloir vivre trop vite, on finit par mourir trop vite.

jeudi 14 novembre 2013

Ça va être noël tous les jours! (épisode II)

Purée! Ça pète grave un générique comme ça quand même!
Vous l'aurez compris, aujourd'hui, on va continuer à causer catalogues de Noël. Avec une abnégation forçant le respect, je me suis tapé en long, en large, et en travers les différents catalogues que j'ai reçu à ce jour dans ma boite aux lettres (Super U, Leclerc, Carrefour, Auchan et Toys Я us). Et j'en ai extrait la substantifique moelle. Il y avait tant à dire, qu'il a fallu faire un choix.
Nous allons donc évoquer ces vieuxdébats concernant les jouets de filles/jouets de garçons.
Étant l'heureux papa d'un modèle de chaque, j'ai le droit d'ajouter ma pierre à l'édifice bancal de ces considérations stupides, de préférence avec la plus parfaite mauvaise foi.
Je vous rassure, il y aura encore un troisième épisode, plus orienté "intérêt des produits et pouvoir d'achat", tant la consultation de ces magnifiques catalogues m'a fait parfois bondir (et je ne parle de pas de maman Koala qui est encore accrochée au lustre).

N.B. : les plus curieux pourront se faire leur propre opinion, et constater que je n'invente rien, en consultant les catalogues en question, en ligne : ici!

A part si vous habitez au fin fond de la Sibérie, vous n'êtes sans doute pas passé à côté de la polémique concernant le catalogue de Noël de Super U de cette année. Notons au passage que c'est du réchauffé, Super U ayant déjà fait le même coup l'an passé sans que ça paraisse titiller des masses les grenouilles de bénitier. Mais il faut croire que depuis les "manif' pour tous" (enfin... pour "tous" à condition quand même que vous soyez hétéro, blanc, hétéro, avec enfants, blancs, hétéros, cathos, blancs, hétéros. Ah, oui, et surtout hétéros. Et que vous n'aimiez pas trop les bananes. Être allergique aux lacrymos des CRS est un plus : ça fait martyre au JT de JP Pernaud...) ça chatouille la fibre parentale de certains. Surtout les curés qui sont vachement concernés par les problèmes de paternité c'est bien connu (en même temps, je suis mal placé pour me gausser). Pour ceux qui n'auraient pas suivi, petit résumé des arguments des "anti" :
  • "la théorie du genre est une maladie grave et destructrice" (profil Twitter Printemps français 18)
  •  conseil aux internautes d'appeler "le service consommateur de #SuperU [...] pour dénoncer leur catalogue de Noël progender" (profil Twitter Printemps français 18, encore)
  • "Avec #SuperU, toi aussi apprends à ton fils à devenir PD et à aimer les Noirs !"  (@SOSRaciste, le "compte parodique dénonçant l'imposture de SOS Racisme et de l'idéologie antiraciste liberticide")
Résumé des arguments des "pro" à présent :
  •  "bravo à Super U" pour avoir "fait le choix de ne pas catégoriser les jouets en fonction du sexe, mais selon les goûts" (Dom Bochel Guégan, une chroniqueuse société sur "Le Plus" du Nouvel Observateur)
  • "les twittos qui crachent sur le catalogue sont d'un pathétique... Une bande de gogols effrayés par des jouets" (Le réalisateur Benjamin Parent)
  • "je remercie Super U "de vivre au XXIe siècle" et de "déconstruire des stéréotypes dangereux pour notre société et l'égalité H/F" (@jojo84_)
J'ai regardé ce catalogue, et je me demande franchement si les différents intervenants (de part et d'autre) ont bien pris la peine de feuilleter réellement ce catalogue avant de troller sur twitter et dans les forums comme de vulgaires ados boutonneux fan de Twilight (JacobTeam of course). L'eussent-ils fait que je douterais alors que la polémique n'ait été plus qu'un pétard mouillé.

Précisons-le tout de go : ces histoires de théorie du genre me laissent aussi froid que les slogans débiles de la manif' pour tous. Je me contrefous de la future orientation sexuelle de mes enfants : ils peuvent bien devenir hétéro, homo, two, bi, tri, que ça me touche un testiboule sans faire bouger l'autre.
C'est quand même autre chose que Justin Bieber, non?
Et de l'autre côté je trouve tout aussi stupide de décréter que le "genre" n'est pas déterminé à la naissance. Je ne nie pas le mal être de certains ou certaines par rapport à leur genre biologique, ce qui peut les conduire à envisager de modifier ce dernier. Mais je pense que ça reste marginal (en ce sens que ça concerne à peine un pouillème de la population). La physiologie ne ment pas, et sauf cas particuliers, rares eux-aussi, un garçon est un garçon, et une fille une fille, et on pourra tortiller du fondement tant qu'on voudra, ça n'y changera rien.
J'entends presque Boutin et Barjot crier victoire, et je ricane. La physiologie est une chose, les préférences sexuelles une autre. Les garçons ont un petit tuyau, ok. Les filles n'en ont pas, ok. Au delà de ça, le petit tuyau (ou le gros c'est selon) ne prédispose pas à aimer le bleu et les petites voitures, plus que son absence ne prédispose à aimer le rose et les poupées. Et ces préférences triviales n'ont de toute façon aucun impact sur l'orientation sexuelle future des gnomes (j'en suis la preuve vivante : j'ai joué à la poupée, et je vous confirme que je suis hétéro).

Bon, partant de là, on peut s'interroger sur la pertinence de classer les jouets par genre. Et c'est là que la "polémique" (bon, vu le niveau, je trouve quand même le mot un chouïa galvaudé pour l'occasion) intervient : un distributeur un peu moins borné que les autres, et/ou flairant le bon filon, voire la pub à bon compte sur le dos d'un "buzz" savamment orchestré (punaise! je cause comme un journaleux dites donc!) trouve l'idée géniale! Parmi les photos publicitaires de son catalogue de Noël, il parsème quelques photos où l'on voit des garçons jouant à des "jeux de filles". Et inversement.Un truc de ouf!
...
...
Oui, je sais, moi, aussi je suis atterré : autant d'histoires pour si peu...

Mais jetons derechef un œil à l'objet du délit : le catalogue Super U.
C'est aussi transgressif que "50 nuances de gris".
Déjà, comme on peut le voir, le sommaire n'est pas super polémique, puisqu'on peut voir qu'au delà du contenu photographique du catalogue, le sommaire, traditionnel lui, se réfère bien aux "univers fille et garçon". Chacun son univers hein! Faut croire que juste chacun sa galaxie (lointaine, très lointaine...) c'était pas encore suffisant.
A titre de comparaison, voici le sommaire du catalogue "Toys Я us" (au passage, j'ai jamais compris pourquoi ils utilisaient un Я cyrillique dans leur enseigne puisqu'il s'agit d'une entreprise gravement américaine) :
Encore plus passionnant. Et plus long aussi.
Chez "Toys Я us" donc, le contenu (en termes de photos) est classique : pas de garçons jouant à la poupée, pas de filles jouants aux petites voitures (même si j'ai eu un vague doute au début, l'un des "mannequins" junior étant assez androgyne. Surement une cabale crypto-transsexuelle!). Par contre, le sommaire est totalement neutre quand à lui. Je me dis que si Super U avait vraiment voulu mettre les pieds dans le plat, ils auraient pu faire de même. Bref, un partout, balle au centre.

Allons plus loin, et zieutons quelques unes des photos incriminées du catalogue Super U :
super u
"Un papa, une maman, y a pas mieux pour un enfant!"
Ok, donc là, on a une petite fille et un petit garçon jouant au papa et à la maman. Bon. Jusque là, Frigide Barjot n'a pas dû trop frétiller de la moumoute. J'irais même jusqu'à croire que cette photo est "manif' pour tous approved", puisque la parité papa/maman est respectée.

super u
"Chérie? Ça va trancher!"
Cette photo m'effraie un peu plus. Pas tant qu'une fille soit rentrée dans un atelier de bricolage : elle a dû y aller pour chercher de la laine d'acier pour récurer sa cocotte-minute.  Et puis, ça aurait pu être pire... imaginez qu'elle soit entrée dans un atelier de réparation automobile! L'air y est tellement saturé d'hormones mâles que n'importe qui est immédiatement pris de l'envie d'écouter les "Grosses têtes" de Philippe Bouvard en fredonnant du Johnny.
Non, ce qui m'effraie, c'est que la fille n'a pas sa blouse de son déguisement d'infirmière, et ne pourra donc intervenir lorsque le garçon avec son sourire niais au premier plan aura fini de se trancher la main en ricanant.
Bon, soyons honnêtes, il y a plus transgressif, comme ceci par exemple :

"Femme au chantier, fondations foirées!"
Ciel! Cette petite fille a dû être forcée à jouer avec ces petits engins de chantier. Retirez-lui ces horreurs avant qu'elle ne vire lesbienne!
Heureusement, la photo suivante rattrape le coup :

♪ ♫ Papa docteur, maman douceur... pleure pas! Pleure pas bébé plastoc! ♫ ♪
L'honneur est sauf : si le garçon joue bien à la poupée, c'est uniquement en tant que docteur. Question de standing. La fille elle peut tranquillement rester nounou ou maman au foyer, faut pas déconner non plus.

Cela valait-il tout ce ramdam? A vous de juger. Ceci étant, et même si je critique, il convient tout de même de saluer l'effort, fut-il si timide. D'autant que, nous allons le vérifier à présent, il y a encore pas mal de boulot ailleurs.
Tient, voyons donc ce que propose Leclerc (catalogue des plus classiques, sommaire comme photos).
Leclerc
gnagnagna... filles... gnagnagna... garçon... rien d'original ici
Chez Leclerc, pas de garçons au milieu des poupées, ni de fille tenant des outils (trop dangereux). De façon générale, peu d'enfant en situation sur les photos d'ailleurs. Par contre, on trouve quelques "perles" au niveau des jouets proposés. Des exemples? Mais à votre service :

Leclerc
♪ ♫ Deux femmes fillettes qui se tiennent la main ou presque, ça n'a rien qui peut choquer la morale ♫ ♪
Et maintenant petit jeu : n'y a-t-il rien qui vous choque par rapport à ce jouet? Le prix? Non, cherchez encore. Sa tronche de blondinette sortie tout droit du rêve d'un SS réfugié en Uruguay? Bof, regardez Barbie si on va par là... Moi je vois autre chose, mais je dois avoir l'esprit tordu :
  1. "85cm env." : soit un peu moins que la taille de ma princesse guerrière de 2 ans. "Tu pourras l'habiller avec tes propres vêtements." : oui, c'est à peu prêt cohérent avec la taille de bidule... mais... honnêtement, à voir la photo, je vous garantis que ma fille ne s'habille avec des p'tits tops nombril apparent.
  2. Regardez bien la poupée, gabarit d'une enfant de 2 ans rappelons-le, rien ne vous choque? Et oui : elle a de la poitrine. Alors, primo je doute que vous trouviez des vêtements adaptés pour une fille de deux ans ayant de la poitrine, et secundo : WTF??? Quelqu'un peut-il me dire dans l'esprit de quel designer pervers, l'idée de concevoir un mannequin symbolisant une fillette de deux ans pourvue d'une poitrine a-t-elle pu naître?
On va sans doute me dire : "Oui, mais les enfants aiment bien singer les adultes...". Admettons, mais bon sang! Le jouet est à partir de 3 ans... outre le problème d'identification (à la poupée taille réelle maquillée), ne trouvez-vous pas que c'est un peu jeune pour aborder cette question de la féminisation? Bah! Je dois être vieux jeu...

Toujours chez Leclerc, voici la poupée Morgan (sorte de pseudo Barbie low cost pas-de-chez-Mattel). Bon ça reste super classique, on aime ou on aime pas, mais un truc m'a fait ricaner quand j'ai regardé la photo :

Leclerc
A gauche, Morgan normale, à droite, Morgan Maman (de trois gnomes à priori)
Si vous regardez attentivement : la poupée "normale" est maquillée (comme une voiture volée diront certains), alors que la poupée "maman" ne l'est pas. Et en plus elle s'habille comme un sac. No comment.

Allez, zou, un saut chez Auchan.
auchan
Tu seras bonniche ma fille!
La encore du classique : le kit de la parfaite femme au foyer. Sur fond rose. Tandis que le garçon peut viser une carrière de docteur. Sur fond bleu ou blanc. Le tout dès 3 ans, car il faut les lobotomiser encourager dès le plus jeune âge. J'attends avec impatience le kit "prostituée" pour les filles et "PDG","politicien" ou "guerrier" pour les garçons.
auchan
Tu seras docteur mon fils!
Ah bin tient! Justement, chez Toys Я us, ils proposent des déguisements de péripatéticienne gothique princesse gothique pour les filles, au milieu des déguisements de courtisane princesse pas gothique. Les garçons quant à eux pourront seulement être super héros, héros normal, policier ou pompier. C'est moins valorisant. Remarquez, je dis ça, mais jetez un œil aux tenues des super-héroines de BD, et vous conviendrez que les tenues de princesses sont peut-être préférables.
toysrus
Je crois qu'à ce stade, j'ai fait une pause, tant l'envie de me tailler les veines était forte.
A suivre dans :





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  • m'admirer (oui, je suis assez sensible à la flatterie)
  • troller (grenier)
  • me dénoncer à un commando femen (je les attend de pied ferme)

P.P.S : n'hésitez pas à partager mes articles sur les réseaux sociaux s'ils vous plaisent, cela me permet de lancer des "Mouahahaha!" tonitruants lorsque je consulte mes statistiques de visites.


P.P.P.S : pour ceux qui ne l'avaient pas remarqué, un texte s'affiche si vous positionnez la souris sur les images, sans cliquer. Idem pour les liens de redirection (depuis cet article uniquement toutefois).