samedi 5 avril 2014

Et mes galettes? C'est du poulet?

Si il y a bien un truc qu'on aime pas dans la famille Hérisson-Koala, c'est bien le gaspillage. Surtout au niveau alimentaire. Plusieurs raisons à cela :
  1. Par principe moral : c'est vexant de jeter de la nourriture, alors que certains crèvent de faim dans le monde (et pas besoin de chercher loin, on en trouve en France, les restos du cœur sont là pour le prouver).
  2. Par principe écologique : produire pour jeter, c'est gaspiller des ressources au delà du produit jeté lui-même.
  3. La nourriture, en général, on l'a payée (et deux adultes + 2 gnomes en pleine croissance, ça bouffe croyez-moi!). Alors si c'est pour la mettre à la poubelle, ça fait mal au porte-monnaie, d'autant qu'il n'est pas très garni.
  4. Les poubelles, on les paye (chez nous, il y a un forfait au nombre de poubelles ramassées : le moins tu sorts ta poubelle, le moins tu payes). On a déjà payé pour la bouffe, alors repayer pour qu'elle aille à la poubelle, ça fait doublement mal.
  5. Ça montre qu'on a mal géré ses achats et la préparation de ses repas (bon, on ne peut pas toujours prévoir au mieux : des fois il suffit de tomber malade, ou d'avoir un imprévu et ça fout le brol).
Du coup, avec le temps, on a appris à rationaliser et optimiser certains achats de nourriture, de manière à avoir peu ou pas de perte. L'un des meilleurs exemples est le poulet. Chez nous, à quatre dessus, un poulet de taille moyenne fait trois repas (voire quatre s'il est assez gros) :
  1. La viande (blanc et pattes), éventuellement en couscous (sur un ou deux repas selon la taille du bestiau)
  2. La carcasse en bouillons avec quelques légumes et des pâtes
  3. Les restes de carcasse en galette (j'y viens derechef)
Et avec ça, il ne reste que les os : bien rentabilisée la cocotte donc.

Pour la viande et le bouillon, je ne vous explique pas, vous connaissez surement déjà. Pour les galettes, voici ma recette.

Etape 1 : choisir le poulet

POULET : Nom commun
Singulier Pluriel : poulet poulets

poulet /pu.lɛ/ masculin (équivalents féminins : poulette, poule)

►Petit du coq et de la poule, plus âgé que le poussin, avant d’être adulte.
     Au village, vivre avec nouveau parmi les racontars des femmes, écouter tout le jour les piaulements des dindes et des poulets, les bêlements des moutons, cela l’attirait peu.— (Out-el-Kouloub, Zaheira, dans « Trois contes de l’Amour et de la Mort », 1940)
►(Cuisine) Viande de jeune poule ou jeune coq destiné à l’alimentation humaine.
     Je vais faire du poulet rôti.

Le poulet (Gallus gallus domesticus) est un gallinacé, c'est à dire une variété de piaf à viande blanche et à petite cervelle. Un truc à plumes quoi!
Il y a bien des plumes, mais ça n'est pas du poulet, c'est de la poule (non pas le commando femen svp! Pas taper!)
Le poulet, même bio, est généralement élevé exclusivement au grain (bio le cas échéant). Sauf que le poulet n'est pas un granivore, c'est un omnivore, qui ne rechigne pas sur la viande. Normal quand on sait qu'il descend en ligne directe des carnosaures, et en particuliers des allosaures...
"Non mais allosaure quoi!"
Mais si! Les allosaures voyons! Le plus connu d'entre eux est le grand Tyrannosaure Rex, celui qui bouffait tout le monde et vous foutait la trouille dans "Jurassic Parc".

Bref, laissé en liberté, outre le fait qu'il se fera lui-même bouffer par un renard fissa, il se nourrira d'un peu tout ce qu'il trouve, dont une large proportion d'insectes et de vers de terre. De la viande on vous dit. Les particuliers qui ont des poules leur donnent d'ailleurs souvent à finir certains restes (têtes de crevettes, épluchures de légume, gras de viande, coquilles d'huitre, etc...), ce qui leur convient très bien (parait qu'il vaut mieux éviter les charcuteries et le fromage quand même, le sel leur est nuisible). D'ailleurs si vous avez des poules (ou connaissez des gens qui en ont) en semi-liberté et que vous mangez leurs œufs, le goût, la couleur et la texture du jaune sont assez différents de ceux d'une poule, fut-elle bio, du commerce. Question d'alimentation.


Personnellement, je préfère chopper un bon poulet, un peu rustique (limite sauvage) avec pas trop de gras : le genre qui a gambadé quoi! Pas le truc d'élevage intensif qui pouvait joyeusement s'ébattre dans une cage de 30 cm². Idéalement bio, histoire de ne pas se bouffer trop d'antibiotiques et d'hormones. le truc du genre qui s'est un peu musclé quand même.
Peut-être un peu trop rustique là...

Etape 2 : dépiauter la bête
Je passe sur l'étape de la cuisson et du mangeage de la viande, je pense que vous n'avez pas besoin d'aide pour ça.
Donc, logiquement, là, il vous reste une carcasse, avec encore un peu de viande blanche accroché aux os. C'est l'étape la moins ragoutante : il va falloir y mettre les doigts pour essayer d'en récupérer le maximum (et c'est encore à mains nues qu'on y arrive le mieux). Petit conseil :  ne tardez pas trop après avoir mangé le poulet pour cette étape, la carcasse va se dégrader assez vite, même cuite, et risque vite de ne plus être mangeable. Si tout va bien, de petits bouts de viande en tout petits bouts de viande, vous devriez réussir à récupérer 150 à 300g (laissez tomber les tendons, ils pourront passer en bouillon).
Ce que vous n'arrivez pas à récupérer, ou qui ne sera pas mangeable directement (os, tendons, gras, bouts de viandes irrécupérables) : vous le collez dans une cocotte minute avec un peu d'eau, et vous faite un bouillon, qui pourra se marier avec quelques légumes et des nouilles par exemple.

Etape 3 : préparer les galettes
On va accommoder ces petits morceaux de viande tout riquiqui, de manière à en faire des galettes à base de poulet assez savoureuses. Pour cela, il va vous falloir :

Ingrédients :
- Les restes du poulet que vous venez de récupérer
- Des flocons d'avoine (100 à 300g)
- Une gousse d'ail
- Une ou deux échalotes (selon la taille)
- Herbes aromatiques (ciboulette, persil, basilique) de préférence fraîches
- Epices : sel, poivre, coriandre, origan, etc (un peu ce qui vous plait en fait)
- 2 œufs (prévoyez en trois si les œufs sont très petits, ou que vous avez récupéré une bonne quantité de viande, ou un seul si à l'inverse vous avez peu de viande)
Ouaaah! C'est beau comme une photo avec un filtre instagram.
L'ingrédient secret :
- L'armagnac (N.B. : du cognac peut faire l'affaire, ou autre chose selon ce que vous avez sous la main, mais je vous recommande quand même un truc un peu goûtu...) apportera une petite saveur supplémentaire qui vaut le détour. Et ça aidera vos gnomes à bien dormir.

► Préparation :
- Passez les restes de poulet au mixer avec l'ail et les échalotes.
- Découpez finement les herbes (moi je met ça dans un verre et j'y vais aux ciseaux... paraît même qu'il existe des ciseaux exprès pour), et ajoutez les.
Gloubiboulga
- Salez, poivrez, et ajoutez les épices à votre convenance.
- Cassez un œuf (jaune+blanc) dans le mélange et mélangez. Puis ajoutez des flocons d'avoine en continuant de mélanger jusqu'à obtenir une pâte assez compact (ni trop collante, ni trop sèche). Recommencez avec le deuxième œuf (voire le troisième si nécessaire).
Gloubiboulga encore, mais plus pâteux.
- Ajoutez une petite rasade (un bouchon) d'armagnac pour le goût et mélangez encore un peu.
- Formez des petites galettes (format steak haché), soit avec les mains (beurk!) ou à l'aide d'un cercle à pâtisserie de petit diamètre (ça permet de faire de belles galettes bien rondes et de contrôler l'épaisseur). Pas trop épais : ça aura plus de mal à cuire.
Gloubiboulga mis en forme.

- Faites dorer à la poêle avec un peu d'huile d'olive (pour cuire l’œuf quoi... le poulet est déjà cuit lui).
Tadam! Des galettes de gloubiboulga poulet. Succès garanti avec les gnomes.
- Servez, avec des petits pois-carottes par exemple, et un peu de ketchup (sinon c'est un chouïa sec)
- Régalez-vous en pensant : "Merci papa Hérisson!"


Epilogue
Pour voir l'épilogue, cliquez ici :
 Papa Hérisson dessine


2 commentaires:

  1. l'idée est bonne... j'essaierai ça prochainement quand j'aurai des restes de poulet :-) En revanche, moi, pour hâcher les herbes, les oignons et tout ça, j'utilise le turbotup de Tupperware et c'est troooop bien :-)

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    1. Je ne connais pas le turbotup... ici on utilise encore le babycook, qui a bien souffert car le bol est en plastique biodégradable de #bip#, en guise de mixer. Et je confirme : ces galettes sont très bonnes, mais a accompagner de préférence avec un truc qui amène du liquide, car un peu sèches sinon (à éviter avec des frites par exemple).

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